La torture en Syrie et le Canada

Publié le 15 janvier 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

Le colonel Anwar Raslan est un ex-officier des services syriens du renseignement.

Dans la capitale syrienne, le colonel Raslan dirigea une prison du 29 avril 2011 au 27 septembre 2012. Au cours de cette période, plus de quatre-mille détenus y ont été torturés (entrainant la mort de 27 à 58 d’entre eux).

À la fin de cette année-là, il déserta le régime de Bachar el-Assad pour se réfugier en Jordanie (où son épouse et ses enfants l’attendaient), puis en Allemagne à l’été de 2014.

Il y a deux jours, un tribunal allemand l’a reconnu coupable de crime contre l’Humanité et l’a condamné à la prison à perpétuité.

À l’époque des faits reprochés, la torture était une bizness de l’État syrien; celui-ci la pratiquait au nom de pays où le recours à la brutalité afin d’obtenir les aveux aurait indigné l’opinion publique.

C’est ainsi qu’à la demande du Canada, la Syrie a torturé Ahmed el-Maati, soupçonné de préparer des attentats terroristes contre l’édifice du parlement canadien et contre des centrales nucléaires ontariennes.

Sous la torture, il a révélé le nom de deux complices, dont Maher Arar (totalement innocent), à qui le gouvernement canadien a finalement accordé une compensation de 10,5 millions de dollars pour la torture qu’il a subie lui aussi en Syrie.

Dans le cas d’Ahmed el-Maati, il fut ensuite torturé en Égypte. Or on sait que les services canadiens du renseignement envoyaient à ce pays les questions à lui poser. Il y a tout lieu de croire que sa torture en Syrie était également téléguidée d’Ottawa.

Strictement parlant, le Canada ne payait pas pour faire torturer ses propres citoyens, mais pour les renseignements obtenus, peu importe comment.

Longtemps, cette politique d’Ottawa est demeurée un secret d’État.

Mais en décembre 2010, une agence de presse révélait l’existence d’une directive qui autorisait les services canadiens du renseignement à utiliser de l’information fournie par des agences étrangères qui aurait pu être obtenue grâce à la torture ou de mauvais traitements.

On imagine bien que lorsque le Canada demandait à la Syrie de torturer des Canadiens, le régime de Bachar el-Assad ne faisait pas cela gratuitement.

Par ricochet, la condamnation cette semaine du colonel Raslan est aussi une condamnation des pays défenseurs des droits de la personne qui, hypocritement, n’hésitent pas à financer leurs violations lorsque cela leur convient.

Pour terminer, précisons que le 18 avril 2018, le Canada cessait, officiellement, d’être client de la torture pratiquée ailleurs.

Références :
Ahmad El-Maati
Anwar Raslan
German court jails former Syrian intelligence officer for life
Le Canada et ses amis tortionnaires
Ottawa autorise les services secrets à utiliser des informations obtenues sous la torture

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une menace intolérable à la virilité des policiers italiens

Publié le 14 janvier 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

La norme européenne FFP2 n’a pas d’équivalent en Amérique du Nord.

Les masques FFP2 bloquent 98 % des gouttelettes respiratoires dont le diamètre est d’au moins 3 µm (trois-millionièmes de mètre).

La protection qu’ils offrent est intermédiaire entre celles offertes par les masques N95 et N99.

Autant en France qu’en Italie, les forces policières ont été durement frappées par la pandémie.

La nature même du métier — qui, parfois, nécessite le combat au corps-à-corps avec celui qui résiste à son arrestation — a entrainé une contamination plus importante des forces policières que dans le reste de la population.

Et les postes vacants en raison de la quarantaine des policiers atteints par la pandémie ou en contact avec des personnes contagieuses représentent un risque pour le maintien de l’ordre public.

Voilà pourquoi l’Italie a décidé d’offrir à ses policiers des masques de qualité supérieure, soit les masques FFP2.

Malheureusement, les masques FFP2 sont très recherchés. Et il arrive qu’ils soient en rupture de stock. En pareil cas, on prend ce qu’on peut.

C’est ainsi que le général Francesco-Paolo Figliuolo — commissaire extraordinaire pour la mise en œuvre des mesures sanitaires pour contenir la pandémie et responsable de la campagne de vaccination — s’est résolu à acheter des masques FFP2 roses pour ses policiers.

Mais l’Italie n’est pas un pays comme les autres. Depuis des siècles, ce pays façonne le gout occidental du beau et de l’harmonieux dans toutes les disciplines artistiques.

Certains des plus grands couturiers, autant en mode féminine que masculine, sont des Italiens.

C’est ainsi qu’on ne peut pas aller en Italie sans être frappé par l’élégance des uniformes portés par les forces de l’ordre.

Hier, à l’ouverture des boites de masques expédiés à Bologne, Ferrare, Pavie, Syracuse, Varèse et Venise — bref, dans toutes les régions du pays — la répulsion des policiers a été immédiate; leur couleur rose jure avec la couleur de l’uniforme qu’ils portent.

Ceux-ci refusent donc de les porter, n’hésitant pas risquer leur vie en s’exposant à la pandémie plutôt que de déshonorer la virilité de leur profession.

Dans ce psychodrame dont seule l’Italie a le secret, Stefano Paolini, secrétaire général du Syndicat autonome de police (SAP) s’est empressé d’écrire à Lamberto Giannini, directeur général de la Police nationale, afin d’exprimer ses plus vives protestations.

Ce ’scandale’ s’est donc retrouvé aujourd’hui dans tous les quotidiens du pays.

Références :
Covid-19 : des policiers italiens s’insurgent contre leurs masques FFP2 de couleur rose
Italian police object to being sent pink face masks to wear on duty

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Virulence comparative de l’Omicron et du variant Delta

Publié le 13 janvier 2022 | Temps de lecture : 4 minutes

En Californie, le premier patient atteint par l’Omicron fut découvert le 1er décembre dernier. Un mois plus tard, ce variant était responsable de 95 % de tous les cas de Covid-19 aux États-Unis.

Comme une course à relai, le mois de décembre fut celui où le flambeau de la pandémie passa du variant Delta à l’Omicron.

Des chercheurs ont comparé les dossiers médicaux de près de soixante-dix-mille patients californiens infectés par le Covid-19 entre le 30 novembre 2021 et le 1er janvier 2022.

Tous les diagnostics de Covid-19 ont été confirmés par des tests en laboratoire (de type PCR); 16 982 étaient atteints par le variant Delta et 52 297 (ou 75,5 %), par l’Omicron.

Parmi eux, le taux d’hospitalisation fut de 1,3 % parmi ceux infectés au Delta et de 0,5 % chez les infectés à l’Omicron. Ce qui signifie que l’immense majorité des diagnostics de Covid-19 en Californie sont posés dans la population ambulatoire.

Parmi les hospitalisés positifs, au-delà de 95 % étaient symptomatiques. Ce qui suggère que dans les hôpitaux californiens, on ne testait pas systématiquement ceux qui y étaient admis.

En effet, d’autres études ont révélé que ces jours-ci, une proportion appréciable des patients admis dans les hôpitaux pour différentes raisons s’avèrent être des porteurs asymptomatiques de Covid-19, qu’on découvre de manière fortuite en leur faisant subir un test.

Parmi les 187 hospitalisés symptomatiques atteints par le variant Delta, 23 (12,3 %) se sont retrouvés aux soins intensifs et 14 (7,5 %) en sont morts.

Parmi les 84 hospitalisés symptomatiques qui étaient porteurs de l’Omicron, 7 (8,3 %) se sont retrouvés aux soins intensifs et l’un d’entre eux est mort.

En raison de la moindre sévérité de l’atteinte, la durée médiane du séjour en hôpital des patients symptomatiques atteints par l’Omicron fut de 1,5 jour, soit 3,4 jours de moins que chez les hospitalisés symptomatiques atteints par le variant Delta.

Les assureurs américains imposant une franchise à leurs assurés (ce qui dissuade l’hospitalisation), on peut présumer que les personnes qui sont admises aux hôpitaux américains sont atteintes plus gravement que celles admises dans les hôpitaux du Québec.

Le pourcentage de Californiens non vaccinés est passé de 32,1 % le 3 décembre 2021 à 15,5 % le 13 janvier 2022. En moyenne, le quart des Californiens n’étaient pas vaccinés le mois dernier.

Si les vaccins actuels (conçus spécifiquement contre le Covid-19 ‘classique’) n’offraient aucune protection contre les variants rapides du Covid-19 (le Delta et l’Omicron), on devrait retrouver ce pourcentage de non-vaccinés parmi ceux qui attrapent l’un ou l’autre de ces variants.

Les non-vaccinés représentaient 49,7 % des gens dans le groupe de ceux qui étaient atteints par le variant Delta. Toutefois, ils comptent pour 26,6 % dans le groupe de ceux atteints par l’Omicron.

Cette sur-représentation des non-vaccinés parmi ceux qui sont atteints par le variant Delta confirme que les vaccins actuels sont encore efficaces contre lui. Toutefois, il ne suffit pas de recevoir au moins une dose de vaccin pour être protégé contre l’hospitalisation symptomatique causée par l’Omicron.

Pour terminer, les données de cette étude ne nous permettent pas de connaitre la protection offerte par les vaccins actuels contre les conséquences graves de l’un ou l’autre de ces variants, probablement en raison du petit nombre de cas sévères dans cette étude.

Références :
Clinical outcomes among patients infected with Omicron (B.1.1.529) SARS-CoV-2 variant in southern California
Omicron : bond des hospitalisations d’enfants, mais peu de cas lourds
‘The pandemic is still here’: California braces for Omicron even as strain from Delta continues

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Des questions au sujet de la taxe aux non-vaccinés

Publié le 12 janvier 2022 | Temps de lecture : 2 minutes

La nouvelle selon laquelle le gouvernement Legault songe à imposer une taxe aux non-vaccinés a fait le tour du monde.

Mais plusieurs questions demeurent en suspens.

Le Québec est un des rares endroits où les autorités sanitaires considèrent que l’immunité acquise naturellement en attrapant le Covid-19 équivaut à celle conférée par un vaccin et conséquemment, où on refuse de vacciner en pareil cas afin d’économiser.

En faisant prochainement sa déclaration de revenus, celui qui, après s’être rétabli du Covid-19, se voit refuser la vaccination, devra-t-il payer quand même la pénalité fiscale imposée aux non-vaccinés ?

Sur le site web d’autodéclaration que le gouvernement se propose de mettre sur pied pour pallier sa capacité insuffisante de dépistage, est-ce qu’il suffira aux antivaccins de déclarer faussement être atteints par le virus pour être considérés comme des ‘équivalents vaccinés’ et ainsi éviter de payer cette taxe ?

Comment le fisc procèdera-t-il s’il soupçonne une fraude à ce sujet ? Donnera-t-on au ministère du Revenu le pouvoir de procéder à des tests sanguins destinés à trouver la présence ou non d’anticorps témoignant que la personne a contracté ou non l’infection ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La statue au sommet du Capitole américain

Publié le 11 janvier 2022 | Temps de lecture : 3 minutes
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Sous la protection de la Vierge ?

Les images des émeutiers à l’assaut du Capitole américain le 6 janvier 2021 ont familiarisé l’image de cet édifice néoclassique.

De loin, ce qui est intrigant, c’est la statue surdimensionnée qui surmonte le dôme de ce parlement.

Les bras entrouverts de ce personnage féminin et ses vêtements amples rappellent les représentations traditionnelles de la Vierge Marie.

Au risque de poser la question qui fâche, peut-on imaginer que l’Amérique si protestante ait senti le besoin de placer l’édifice de son parlement sous la protection de la Vierge ?

Un hommage à la liberté

Haute de 5,9 mètres, cette statue en bronze a été conçue par Thomas Crawford, un sculpteur américain travaillant en Italie.

Elle représente La Liberté triomphant dans la guerre et la paix.

On y voit une allégorie tenant une épée de la main droite, et les lauriers de la victoire (de même qu’un bouclier) de la main gauche. Le tout rappelle les statues antiques de Minerve ou d’Athéna.

Sur sa tunique légère est jeté à l’épaule gauche un lourd drapé de style autochtone.

En accord avec son symbolisme, l’allégorie devait originellement être coiffée d’un bonnet phrygien : ce couvre-chef mou, dont l’apex est replié sur lui-même, était porté par les esclaves romains affranchis.

Cette allusion à l’émancipation des Noirs suscita la colère du responsable de la décoration du Capitole, à la fois sénateur, secrétaire américain à la Défense, et… propriétaire d’esclaves.

Puisque le sculpteur était décédé avant l’achèvement de son œuvre, on modifia le modèle.

Dans la version définitive, la coiffe de l’allégorie est surmontée d’une tête d’aigle ébouriffée de plumes qui partent dans toutes les directions, mais surtout vers l’arrière.

De nos jours, cette statue est surnommée ‘Statue de la Liberté’.

La confusion avec la statue du même nom à New York est évitée par le fait qu’en anglais, celle de New York est appelée ‘Statue of Liberty’ alors que celle du Capitole est appelée ‘Statue of Freedom’.

En anglais, Liberty et Freedom sont des synonymes.

Références :
Bonnet phrygien
Philip Reid and the Statue of Freedom
Statue de la Liberté (Washington, D.C.)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La démission du Dr Arruda : bon débarras !

Publié le 11 janvier 2022 | Temps de lecture : 2 minutes

Le Dr Horacio Arruda a démissionné hier de son poste de directeur de la Santé publique du Québec.

En tant que sous-ministre ou de sous-ministre adjoint, le Dr Arruda a été un des principaux artisans de la réforme Barrette.

Sa carrière au sein de la fonction publique a été marquée par le souci de la saine gestion des dépenses de l’État. Concrètement, cela signifie par l’obsession de toujours faire plus avec moins.

Mais en tant que directeur de la Santé publique, le Dr Arruda n’a jamais eu l’envergure pour mener la lutte contre la pire pandémie depuis plus d’un siècle.

Son incompétence a été manifeste dès les premières semaines qui ont suivi l’arrivée du Covid-19 au Québec. Comment ne pas s’en douter à le voir faire campagne contre le port du masque alors que le Covid-19 s’attrape en respirant les gouttelettes respiratoires d’une personne contagieuse ?

Sa lutte sanitaire a été caractérisée par la lourdeur administrative, la lenteur à tenir compte des découvertes scientifiques, le manque de perspicacité et la désinvolture face au principe de précaution.

Grâce à son combat avaricieux, l’État a économisé dans l’achat de masque N95 pour ses travailleurs, l’acquisition d’une capacité de dépistage adéquate, et l’achat de purificateurs d’air de type HEPA dans les écoles.

Les mesures dont l’État évitait les frais se sont répercutées par des contraintes couteuses pour les petites et moyennes entreprises du Québec, acculant des centaines à la faillite.

Mais on aurait tort de penser que le Dr Arruda était la seule personne incompétente à la Santé publique du Québec.

J’invite donc son successeur à se doter d’une nouvelle garde rapprochée où seraient exclus les dinosaures de l’époque d’Arruda, et à exiger les moyens considérables qui lui sont nécessaires dans l’accomplissement de sa tâche, sans tenir compte des considérations budgétaires d’un sous-ministre.

Références :
Covid-19 : la nécessité du port du masque
Le citron

Paru depuis :
Horacio Arruda a empêché la diffusion de données sur le cancer à Rouyn-Noranda (2022-06-20)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’abondance des armes et les homicides

Publié le 10 janvier 2022 | Temps de lecture : 1 minute


 
Le droit de posséder une arme à feu est garanti par le deuxième amendement de la Constitution américaine. Le fort pourcentage d’Américains armés explique le nombre important de tueries de masse et d’homicides dans ce pays.

La contrebande canadienne d’armes de poing achetées aux États-Unis — un commerce sanctionné mollement par les tribunaux — est responsable de nombre croissant d’homicides au Canada.

À Montréal, l’année 2011 fut la plus meurtrière depuis onze ans. Sur les 37 homicides montréalais, 26 ont été des féminicides. Et c’est sans compter les tentatives de meurtre : du 1er janvier à la mi-décembre, il y en avait eu 139 (un sommet depuis 2007).

Références :
Contrôle des armes à feu aux États-Unis
Homicides en 2021: jamais autant de femmes tuées en 13 ans au Québec
Sept jours par pistolet

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : la quatrième vague chez les mineurs, du 15 octobre au 30 décembre 2021

Publié le 9 janvier 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

Au début du mois d’octobre, l’Institut national de santé publique du Québec a modifié la présentation de ses statistiques.

Jusqu’alors, sur son site web, l’histogramme du nombre cumulatif des cas permettait de suivre l’évolution de la contagion selon les lieux où elle était décelée, notamment à l’école.

Depuis ce temps, on peut savoir le nombre cumulatif des cas décelés chez les mineurs sans pouvoir en suivre l’évolution, sinon en comparant globalement les quatre vagues actuelles de l’épidémie.

Pour connaitre l’évolution survenue au cours de la quatrième vague, il faut se rendre périodiquement sur le site de l’INSPQ et prendre en note les données qui disparaitront généralement le lendemain.

C’est ce que j’ai fait depuis le 14 octobre dernier au sujet des enfants de 0 à 9 ans, et depuis 5 novembre au sujet adolescents (quand le port du masque a cessé d’y être obligatoire à l’école secondaire).

Précisons que ce nombre cumulatif est calculé depuis le début de la quatrième vague au Québec, soit le 18 juillet 2021.


Nombre cumulatif de cas de Covid-19 chez les 0 à 9 ans au Québec au cours de la quatrième vague

  N. de cas % des fillettes % des garçons
Au 15 octobre 2021 7 753 cas 0,86 % 0,88 %
Au 22 octobre 2021 8 532 cas 0,95 % 0,97 %
Au 29 octobre 2021 9 195 cas 1,02 % 1,04 %
Au 5 novembre 2021 10 108 cas 1,12 % 1,15 %
Au 12 novembre 2021 11 182 cas 1,24 % 1,27 %
Au 19 novembre 2021 12 361 cas 1,37 % 1,40 %
Au 26 novembre 2021 13 866 cas 1,54 % 1,57 %
Au 3 décembre 2021 15 755 cas 1,75 % 1,79 %
Au 10 décembre 2021 18 222 cas 2,02 % 2,07 %
Au 17 décembre 2021 21 324 cas 2,37 % 2,43 %
Au 23 décembre 2021 25 200 cas 2,78 % 2,89 %
Au 30 décembre 2021 30 214 cas 3,34 % 3,46 %


 
Les données ci-dessus concernent les cas cas décelés à l’admission d’un hôpital pédiatrique, à une garderie publique ou à l’école primaire. De plus, elles constituent une grossière sous-estimation puisqu’au cours de cette période, on a manqué de tests, manqué de préposés au dépistage, et même manqué de formules de consentement parental.

Au sujet des adolescents, les données publiées ci-dessous couvrent en plus le congé scolaire du temps des Fêtes afin de montrer que cette période a été accompagnée d’une forte augmentation de la contagion.


Nombre cumulatif de cas de Covid-19 chez les 10 à 19 ans au Québec au cours de la quatrième vague

  N. de cas % des filles % des gars
Au 5 novembre 2021 8 578 cas 0,94 % 0,98 %
Au 12 novembre 2021 9 446 cas 1,04 % 1,08 %
Au 19 novembre 2021 10 276 cas 1,13 % 1,18 %
Au 26 novembre 2021 11 283 cas 1,24 % 1,29 %
Au 3 décembre 2021 12 547 cas 1,37 % 1,44 %
Au 10 décembre 2021 14 275 cas 1,57 % 1,63 %
Au 17 décembre 2021 16 803 cas 1,85 % 1,91 %
Au 23 décembre 2021 21 477 cas 2,37 % 2,43 %
Au 30 décembre 2021 31 060 cas 3,56 % 3,38 %
Au 7 janvier 2022 45 034 cas 5,25 % 4,71 %


Référence : Données COVID-19 au Québec

Parus depuis :
« Maman, je pense que je vais mourir » (2022-01-26)
« L’école ne nous dit plus rien » (2022-01-28)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : propager la contagion des hôpitaux vers les hospices

Publié le 8 janvier 2022 | Temps de lecture : 5 minutes

Ces jours-ci, la contamination des hôpitaux de la région des Laurentides par le Covid-19 atteint un point critique.

Actuellement en vigueur, le troisième niveau d’alerte prévoit qu’on y consacre 48 lits aux patients atteints par la pandémie. Or ils en occupent déjà 111.

Les autorités sanitaires de la région demandent donc à Québec de faire passer le niveau d’alerte à 4, soit le niveau maximal.

À l’hôpital de Saint-Jérôme, sept de ses unités sont touchées par des éclosions de Covid-19. Le quart de ceux qui travaillent à son urgence sont en quarantaine. Son propre laboratoire est touché, celui-là même qui analyse, entre autres, les prélèvements des patients soupçonnés d’être atteints par le Covid-19.

Aux soins intensifs de l’hôpital de Saint-Eustache, la moitié des lits sont fermés par manque de personnel. Neuf des quinze unités de l’hôpital sont touchées par des éclosions de Covid-19.

Affichant un taux d’occupation de 225 %, l’urgence de l’hôpital d’Argenteuil est, elle aussi, touchée par une éclosion de Covid-19.

Bref, ça va mal.

Pour pallier cela, les vieillards qui reçoivent des soins prolongés dans ces hôpitaux seront transférés vers les CHSLD (l’équivalent des Ehpad français), dans des chambres à occupation double.

Dans la directive à ce sujet, on notera que nulle part il n’est exigé que les patients soient testés avant d’être envoyés en CHSLD.

Toutefois, une autre directive, destinée aux hôpitaux, précise que chaque transfert doit être précédé d’un test de laboratoire négatif.

Malheureusement, cela laisse trop de temps entre le prélèvement et le transfert. Pour que tout cela se fasse de manière sécuritaire, ces patients devraient être testés immédiatement avant d’être transférés. Ce qui nécessite le recours à un test rapide.

Et comme il arrive que les choses ne se déroulent pas comme cela devrait, le principe de précaution exige que ces patients soient testés de nouveau, à l’aide d’un test rapide, à leur arrivée au CHSLD. Et ce, avant même de descendre du véhicule qui les a transportés.

Le CHSLD devrait avoir le pouvoir de refuser le transfert lorsque des vieillards sont positifs ou lorsqu’on a négligé de lui fournir les tests dont il a besoin pour effectuer cette vérification.

La directive ci-dessus, spécifique aux CHSLD, ne leur donne aucun moyen de se protéger des hôpitaux qui tourneraient les coins ronds dans leur hâte de se délester d’une partie de leurs patients.

À défaut de ces précautions, cette directive consiste donc à ‘pelleter’ des patients d’un endroit à l’autre — plus précisément de milieux fortement contaminés vers des milieux qui le sont moins — sans prendre les précautions qui s’imposent.

En testant deux fois, au départ de l’hôpital et à l’arrivée au CHSLD, on obtient, avec des tests rapides, une fiabilité beaucoup plus grande qu’avec un seul test analysé en laboratoire à partir d’un échantillon prélevé un ou deux jours plus tôt. Et ce, à moindre cout.

Dans le rapport qu’elle a remis le 23 novembre dernier, la Protectrice du citoyen déplorait justement qu’au cours de la première vague de la pandémie, “…les CHSLD ont été appelés à contribuer à l’exercice de délestage de lits hospitaliers, sans pour autant être pourvus de mesures ni de moyens additionnels pour faire face adéquatement aux éclosions à venir.”

Le gouvernement a promis de donner suite aux recommandations du rapport. Mais à la première occasion, il répète exactement les mêmes erreurs.

La seule différence entre le ‘pelletage’ de patients possiblement infectés au cours de la première vague et maintenant, c’est qu’à l’époque, ils étaient atteints par le Covid-19 ‘classique’ alors qu’aujourd’hui, les personnes infectées le sont, un peu par du variant Delta, ou surtout par de l’Omicron.

Or que sait-on de ce dernier ?

Celui-ci contamine autant les vaccinés que ceux qui ne le sont pas : toutefois, sa dangerosité semble relativement faible. Tout ce qu’on peut attendre de lui, c’est qu’il provoque une forte augmentation des cas et des hospitalisations de courte durée.

Donc, sans prendre les mesures appropriées, les vieillards qu’on fait sortir de nos hôpitaux par une porte feront entrer par une autre porte un nombre plus grand de vieillards qu’ils auront contaminés.

Et nous continuerons d’assister au risible cafouillage des petits génies qui dirigent la campagne sanitaire au Québec.

Références :
La COVID-19 dans les CHSLD durant la première vague de la pandémie
Niveau d’alerte rehaussé : des hôpitaux au bord de la rupture de services
Transferts vers les CHSLD : c’est pour lutter contre un « tsunami d’admissions »

Paru depuis :
Chaudière-Appalaches : des patients atteints de la COVID-19 sont renvoyés en CHSLD

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Covid-19 et les sous-vêtements de l’armée norvégienne

Publié le 7 janvier 2022 | Temps de lecture : 2 minutes

La Norvège est un pays de 5,5 millions d’habitants.

À l’exception des perturbations occasionnées l’an dernier par le ralentissement de l’économie mondiale, ce pays jouit habituellement d’une balance commerciale excédentaire grâce à ses exportations d’hydrocarbures (pétrole brut et gaz naturel).

Paradoxalement, ce pays décourage la consommation de pétrole par des taxes élevées et subventionne généreusement l’achat de véhicules électriques par ses citoyens.

Si bien que ce pays, au 15e rang mondial des producteurs de pétrole brut, est au 10e rang des pays exportateurs. En somme, le pétrole, c’est bon pour les autres.

Ses revenus pétroliers sont partiellement investis dans un fonds souverain richissime.

Et pour se protéger de la convoitise de pays prédateurs, la Norvège possède une armée de 23 000 soldats.

Le service militaire y est obligatoire. Il s’adresse à tous les citoyens adultes, peu importe le sexe.

Entre 19 et 28 ans, chaque Norvégien effectue un service militaire de 12 mois. Puis, un autre de 4 à 5 mois ultérieurement dans sa vie.

En raison de la prospérité du pays, les conscrits disposent des armes les plus sophistiquées, achetées des États-Unis, de France, d’Italie, de Corée du Sud et d’Espagne.

Bref, ses militaires ne manquent de rien. Du moins, en principe.

Mais voilà que la pandémie au Covid-19 a perturbé certains approvisionnements. Plus précisément, l’armée norvégienne manque cruellement… de sous-vêtements.

Autrefois, à l’issue de leur service militaire, les conscrits partaient avec les caleçons, les brassières et les bas (appelés chaussettes en France) mis à leur disposition à leur admission dans les forces armées.

Mais les pénuries actuelles font qu’on prie maintenant les conscrits de les retourner à l’armée à la fin de leur service militaire.

Tout cela est maintenant nettoyé, désinfecté, et reprisé (si nécessaire) puis remis aux jeunes recrues qui leur succèdent.

Comme quoi servir la patrie entraine parfois de petits sacrifices…

Références :
CIA World Factbook : Norway
Norwegian conscripts told to return underwear as Covid hits supplies

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Écrit par Jean-Pierre Martel