Le vaccin de Pfizer/BioNTech en Israël
Alors que la troisième vague de la pandémie en Israël s’annonçait beaucoup plus meurtrière que les deux premières, une campagne massive de vaccination entamée le 19 décembre 2020 réduisit pendant plusieurs mois à presque rien le nombre de nouveaux cas et le nombre de décès par le Covid-19.
Puisqu’une deuxième dose était administrée trois ou quatre semaines plus tard, on peut estimer que la vaccination complète des Israéliens a débuté à la mi-janvier 2021.
Toutefois, l’apparition du variant Delta (B.1.617.2) à la mi-juin 2021 fit repartir à la hausse la contagion dans ce pays.
Le 1er septembre 2021, le nombre de personnes atteintes atteignait un sommet de 20 523 nouveaux cas alors que le sommet de 64 décès fut atteint quatre jours plus tard.
C’est alors que le gouvernement israélien débuta l’administration d’une troisième dose du vaccin de Pfizer/BioNTech.
La chute des cas dans les semaines qui suivirent est la conséquence d’une troisième campagne de vaccination entamée le 30 juillet.
Depuis ce temps dans ce pays, on recommande l’administration du vaccin de Pfizer/BioNTech tous les 5 mois.
Le vaccin d’AstraZeneca en Grande-Bretagne
Si les Israéliens servirent de sujets d’expérience pour mesurer l’efficacité concrète du vaccin de Pfizer/BioNTech, les Britanniques le furent pour leur vaccin ‘national’, celui d’AstraZeneca.
Dans ce pays, la vaccination débuta le 8 décembre 2020 alors que s’amorçait la troisième vague dans ce pays, collée sur la deuxième. Cette 3e vague atteint un sommet de 67 794 cas le 8 janvier 2021.
Grâce à une campagne de vaccination massive, cette 3e vague régressa rapidement.
Mais à peine quatre mois plus tard, une quatrième vague apparut, faisant passer le nombre de cas de 1 596 le 3 mai à 54 198 cas le 17 juillet.
De toute évidence, la protection immunitaire conférée par le vaccin d’AstraZeneca est plus courte que celle conférée par le vaccin de Pfizer/BioNTech.
Tout l’été, le variant Delta se répandit en Grande-Bretagne sans toutefois faire un grand nombre de victimes graves.
Ce n’est qu’au début du mois de septembre que le gouvernement britannique débuta progressivement l’administration d’une 3e dose du vaccin d’AstraZeneca. À ce moment-là, le nombre quotidien de nouveaux cas quotidiens variait entre trente-mille et quarante-mille.
À la mi-octobre, 1,3 million de Britanniques étaient atteints de Covid-19, le plus grand nombre depuis le début de la pandémie.
Deux études comparatives
Une première étude a mesuré l’évolution de la protection immunitaire conférée par deux doses des vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna, et d’une dose du vaccin de Johnson & Johnson.
Même si les études in vitro (en laboratoire) ne sont pas aussi fiables que des analyses populationnelles, elles en sont de bons indices.
À la suite de l’administration des deux doses du vaccin de Pfizer/BioNTech ou de Moderna, les anticorps tissulaires et sanguins diminuent rapidement après six mois.
Par contre, la dose unique du vaccin de Johnson & Johnson provoque initialement une réponse immunitaire moindre mais qui s’est maintenue à peu près stable jusqu’à la fin de l’expérience, 8 mois plus tard.
Une deuxième étude porta sur les trois seuls vaccins actuellement homologués aux États-Unis, soit ceux de Pfizer/BioNTech, de Moderna et de Janssen (ce dernier est un vaccin unidose).
Dans ce cas-ci, on a étudié la proportion de personnes vaccinées qui attrapaient le Covid-19 en dépit de leur vaccination.
De mars à la mi-aout 2021 (alors que le variant Delta était devenu dominant), la protection vaccinale passa de 91,9 % à 53,9 %. Le déclin fut beaucoup plus grand avec le vaccin de Janssen.
Parmi le 97 % des gens qui ont reçu une dose du vaccin de Janssen et qui attrapent quelques mois plus tard le Covid-19 en dépit de leur vaccination, la très grande majorité n’aura que des symptômes bénins puisque ce vaccin protège encore à 81 % contre l’hospitalisation cinq mois après son administration.
Postscriptum du 21 novembre 2021 : En dépit de l’efficacité du vaccin de Janssen contre les effets graves du Covid-19, les autorités américaines recommandent maintenant l’administration d’une dose de rappel de ce vaccin deux mois après avoir reçu la première. Ce qui suggère la vaccination aux deux mois avec ce vaccin.
Références :
Breakthrough SARS-CoV-2 infections in 620,000 U.S. Veterans, February 1, 2021 to August 13, 2021
Comparison of two highly-effective mRNA vaccines for COVID-19 during periods of Alpha and Delta variant prevalence
Covid-19 : face au variant Delta, l’efficacité et les limites des vaccins à ARN
Differential Kinetics of Immune Responses Elicited by Covid-19 Vaccines
Doit-on recevoir une ou deux doses de vaccin si on a déjà attrapé le Covid-19 ?
Effectiveness of the Single-Dose Ad26.COV2.S COVID Vaccine
More than 2 million people in England have had Covid booster jab
Protection of BNT162b2 Vaccine Booster against Covid-19 in Israel
UK Covid infections are at record levels, but cases may have peaked
Waning Immunity after the BNT162b2 Vaccine in Israel
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Donc, en Israël, on vaccine tous les 5 mois !
Mais, attends, personne ne sait quand obtenir une première dose lorsqu’on a eu le Covid !
On a entendu plusieurs sons de cloche. D’après ce qu’on a entendu dire autour de nous : « On attend 3 mois, 6 mois… ». D’autres ont attendu, encore, plus longtemps… et, d’autres attendent encore (Moi)… pour se faire « piquer ». J’attends rien du tout, je m’abstiens !
Et, pour dire ce que je ressens, j’utilise, pour conclure, certains mots du reportage que je viens de vous envoyer : « La Médecine est désemparée, la Science désarmée. » !
Au début de mai 2021, en commentaire au texte Covid-19 : choisir son vaccin, je vous recommandais amicalement d’être vaccinée. Cette suggestion tient toujours.
Les autorités sanitaires canadiennes suggèrent d’attendre au moins quatre semaines après un épisode de Covid-19 avant de se faire vacciner. Puisque vous avez contracté l’infection un mois plus tard, vous pourriez être vaccinée dès maintenant… si vous le souhaitez.
Les vaccins de Pfizer et de Moderna ont été administrés à plus d’un milliard de personnes à travers le monde. Et ils se sont avérés inoffensifs dans 99,99 % des cas.
La mise au point rapide d’armes aussi efficaces contre cette pandémie (la plus mortelle depuis la Grippe espagnole) est un cadeau de Dieu.
Lorsqu’on s’en tient à la science, comme je le fais depuis le début de cette pandémie, les choses sont claires.
Ce qui désempare les médecins, c’est qu’ils sont au front à risquer leur vie pour sauver les gens alors que leurs collègues responsables de la lutte sanitaire représentent une vieille garde sclérosée d’une extraordinaire incompétence. Pour les médecins au front, c’est décourageant.
Depuis la semaine dernière, je ne savais pas comment répondre.
Mes arguments (j’en aurais d’autres) se trouvent dans mon précédent commentaire.
Mais, je voulais vous dire : j’ai bien aimé le « amicalement » mais parfois, je vous trouve un peu rude alors, je me range…
Dans ce cas-ci de la vaccination, je trouve très chouette vos mots, vos conseils, vos recommandations. Vaccinée ou non, vous allez bien continuer à m’accepter…
Pour conclure, j’aurais envie de compléter une de vos phrases sur « Gabriel Sagard en Huronie ». Je dirais un peu autrement et ajouterais : « Avant tout, il faut apprendre et comprendre ce que nous sommes avant de faire confiance à quoi que ce soit !« .