La question de Shachi Kurl à Yves-François Blanchet

Publié le 12 septembre 2021 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Le seul débat des chefs en anglais de la campagne électorale fédérale avait lieu jeudi dernier.

La première question à Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois lui fut adressée par la modératrice, Shachi Kurl. Traduite, cette question fut la suivante :

Vous niez que le Québec ait des problèmes avec le racisme, mais vous défendez des lois comme la loi 96 et la loi 21 qui marginalisent les minorités religieuses, les anglophones et les allophones.

Le Québec est reconnu comme une société distincte, mais pour ceux qui sont à l’extérieur de la province, aidez-les s’il vous plait à comprendre pourquoi votre parti soutient aussi ces lois discriminatoires.

La loi 96

La loi 96 est le moyen choisi par le gouvernement québécois de la CAQ pour lutter — mollement à mon avis — contre l’anglicisation au Québec après 15 ans de laisser-faire libéral.

La plus importante minorité linguistique au Canada, ce sont les francoQuébécois et non les angloQuébécois.

Selon le comité des Droits de la personne des Nations-Unies, les angloQuébécois ne peuvent invoquer le statut de le minorité linguistique parce qu’ils ne sont que l’annexe québécoise de la majorité angloCanadienne. Selon les mots de l’ONU :

Quebec’s English community does not qualify for protection as a minority language group, because it forms part of the Canadian English-speaking majority.

Entouré de l’océan anglophone nord-américain, c’est le français qui est menacé au Québec et non l’anglais.

Or qu’il s’agisse de n’importe quelle loi qui protège le français — que ce soit la Loi 101 ou la loi 96 — toute tentative de lutter contre l’anglicisation du Québec est un affront aux yeux du Canada anglais puisque c’est l’équivalent d’un refus de notre part de devenir comme eux.

La loi 21

Adoptée par le gouvernement de la CAQ en 2019, la loi 21 interdit le port de signes religieux aux fonctionnaires en position d’autorité et aux enseignants du secteur public.

Elle respecte le droit de croire en n’importe quelle religion, mais interdit l’expression publique de cette appartenance confessionnelle à certains employés de l’État. Et ce, seulement dans l’exercice de leurs fonctions.

Les interdits de cette loi sont ceux qu’on trouve déjà dans des lois analogues adoptées par de nombreuses démocraties européennes. Des interdits déjà validés par leurs plus hautes instances juridiques.

Malheureusement, cette loi est incompatible avec la constitution que les provinces anglophones ont adoptée sournoisement en 1982, à l’issue d’une séance ultime de négociation à laquelle le Québec n’était pas invité.

Or cette constitution illégitime élève de simples fixations identitaires (le port de chiffon et de breloques) au rang de droits fondamentaux.

L’hypocrisie canadienne

Selon les recensements de Statistique Canada, la langue anglaise progresse partout au Canada, y compris au Québec. Dans ce contexte, qui marginalise qui ?

Logiquement, le groupe ethnique qui s’accroit est celui qui marginalise le groupe ethnique qui régresse démographiquement.

Un peu comme dans la fable Le Loup et l’Agneau, il faut beaucoup d’audace pour accuser les Québécois de marginaliser les angloQuébécois quand le peuple francoQuébécois ne fait que lutter contre son extinction.

Mais il faut encore plus d’audace pour souligner ‘les problèmes du Québec avec le racisme’, quand l’éléphant dans la pièce est le génocide culturel pratiqué par le Canada à l’égard de ses peuples autochtones depuis plus de 150 ans (après avoir échoué à les exterminer par les armes et la famine au XIXe siècle).

Conclusion

Tant que le Québec ne se sera pas affranchi de la camisole de force constitutionnelle que le Canada anglais lui a imposée en 1982, il devra non seulement justifier le moindre désir d’être différent (dont sa conception de la laïcité) mais il devra à la fois subir l’assaut du système juridique (toujours prêt à invalider nos lois), de même que lutter contre la propagande hostile des médias anglophones du pays.

Or la seule manière de nous en libérer, c’est de réaliser l’indépendance du Québec.

Références :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Décision de l’ONU sur la Loi 178
Décision détaillée de l’ONU
Débat des chefs en anglais: la modératrice défend son intervention
John A. Macdonald
La destruction des Indiens des Plaines. Maladies, famines organisées, disparition du mode de vie autochtone
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Manitoba : droits fondamentaux et laïcité

Parus depuis : Ottawa a versé des milliards pour l’anglais au Québec (2023-11-27)
Government offices in EU can ban wearing of religious symbols, court rules (2023-11-29)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le parc du Mont-Royal (3e partie)

Publié le 12 septembre 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

Le belvédère Kondiaronk

C’est en 1701 que fut signée la Grande Paix de Montréal, un traité entre les Français et trente-neuf nations autochtones. Ce pacte mettait fin à des décennies de guerre en Nouvelle-France.

Décédé à Montréal deux jours avant la signature de ce traité, le chef huron Kondiaronk en fut un des principaux artisans.

C’est en son honneur qu’on a nommé le plus beau belvédère de la ville.

Pour s’y rendre en transport en commun, on prend le métro jusqu’à la station Mont-Royal — ou jusqu’à la station Laurier lorsque l’avenue Mont-Royal est piétonnière — puis l’autobus No 11 jusqu’à l’arrêt Remembrance.
 


 
De la Maison Smith, située à proximité de cet arrêt, il faut normalement marcher environ 600 mètres. À l’été 2021, des travaux de réfection obligent les visiteurs à parcourir 400 mètres supplémentaires pour s’y rendre.

Le belvédère Kondiaronk
Vue vers l’est
Vue du centre-ville
Vue vers l’ouest

Le belvédère est en réalité la terrasse panoramique du chalet du Mont-Royal. Conçue par l’architecte Aristide Beaugrand-Champagne, cette grande salle des pas perdus fut construite en 1931-1932 dans le cadre du programme d’aide aux chômeurs mis en place lors de la Grande Dépression.

Large de soixante mètres, le belvédère est un hémicycle qui offre une vue incomparable sur le centre-ville de Montréal, sur le fleuve, et sur la Montérégie au loin.

Il est visité annuellement par plus de deux-millions de personnes.

La croix du mont Royal

À environ six-cents mètres du belvédère Kondiarok, se trouve la croix du mont Royal, érigée en 1924.
 


 
Illuminée la nuit par 240 ampoules, c’est un des symboles de la ville. Elle rappelle la croix en bois que Paul Chomedey de Maisonneuve, fondateur de la colonie de Ville-Marie, érigea à cet endroit en 1643.

Haute de trente-trois mètres et large de dix mètres, cette structure en acier pèse 26 tonnes. À l’origine, la croix du mont Royal était protégée par une clôture métallique. Vers 2009, sa base fut refaite par l’architecte Luce Lafontaine de manière à permettre à la population de s’en approcher et même de la traverser.

Dans cette série :
Le parc du Mont-Royal — 1re partie
Le parc du Mont-Royal — 2e partie
Le parc du Mont-Royal — 3e partie (ce texte-ci)
Le parc du Mont-Royal — suite et fin

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’après-pandémie : le rattrapage scolaire

Publié le 11 septembre 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

L’année scolaire 2019-2020 s’est terminée abruptement avec le confinement décrété le 13 mars 2020 à l’ensemble de la population.

L’année suivante a été perturbée par les nombreuses fermetures d’école consécutives à l’insuffisance des mesures sanitaires.

Sur les 3 200 établissements d’enseignement (publics ou privés), le tiers ont été des foyers d’éclosion de la pandémie. Et sur les 1 126 écoles atteintes, 460 ont été complètement ou partiellement fermées, soit une école sur sept.

Au 3 mai 2021 — donc vers la fin de cette année-là — les écoliers et le personnel scolaire représentaient 38,4 % de toutes les personnes officiellement atteintes au Québec par le Covid-19.

En 2021-2022, le gouvernement de la CAQ semble avoir décidé de laisser se propager le Covid-19 dans les écoles.

En dépit de l’imposition partielle du port du masque, l’année scolaire qui vient s’annonce pire en raison de la contagiosité extrême du variant Delta et de l’absence de dépistage systématique sauf lorsque la situation sera devenue ‘préoccupante’ (lire : catastrophique).

Après trois années consécutives de perturbations, les élèves auront accumulé un important retard de littéracie en plus de celui concernant l’apprentissage des autres matières scolaires.

Or toute pandémie a une fin. Dès qu’on aura vacciné la population des pays en voie de développement, ceux-ci cesseront d’être des incubateurs à variants et la pandémie s’éteindra.

À l’issue de cette pandémie, le retard scolaire devra être quantifié en vue d’être comblé.

Or pour ce faire, la solution est simple; allonger les années scolaires qui viennent jusqu’à ce que l’arriéré ait disparu.

Références :
Le Covid-19 à l’école primaire : la CAQ met en péril la santé de nos enfants
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale en 2020
Rentrée scolaire 2021 : l’OMS se réveille
Précisions concernant le dépistage du variant Delta à l’école primaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le parc du Mont-Royal (2e partie)

Publié le 10 septembre 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Le Jardin des sculptures

À l’est du lac aux Castors s’étend une petite plaine descendant doucement vers le nord et qui se termine près de la Maison Smith (dont nous parlerons bientôt).

Officiellement, ce lieu n’a pas de nom. Il accueille une dizaine d’œuvres issues du premier Symposium international de sculpture en Amérique du Nord. En voici quelques-unes.

La Force (1964), d’Armand Vaillancourt
Sans Titre (1964), d’Augustín Cárdenas
Sans Titre (1964), de Shirley Witebsky
Sans Titre (1964), de Krishna Reddy
L’Ange de pierre (1964), de Pierre Skékely
Optimax (1964), de Kosso Eloul

La Maison Smith

Le Maison Smith

La plupart des piétons qui veulent se rendre au plus spectaculaire belvédère de Montréal le font en descendant à l’arrêt Remembrance de la ligne d’autobus No 11.

C’est près de cet arrêt qu’on trouve la Maison Smith. Un grand stationnement y est aménagé à proximité.

De style néoclassique, cette maison a été construite en 1858. Elle porte le nom de son premier propriétaire, Hosea Bonen Smith. Bostonnais d’origine, M. Smith est déjà un homme d’affaires prospère lorsqu’il s’installe à Montréal vers 1841.

Il acquiert plusieurs parcelles de terre sur le mont Royal entre 1844 et 1855 afin de transformer le tout en exploitation agricole.

Sa ferme est acquise par la ville en 1872 en vue de la création du parc du Mont-Royal en 1876. Cette maison devient alors celle du surintendant du parc de 1874 à 1934.

De nos jours, elle abrite un café-restaurant au rez-de-chaussée et à l’étage, une exposition permanente au sujet du parc du Mont-Royal.

Dans cette série :
Le parc du Mont-Royal — 1re partie
Le parc du Mont-Royal — 2e partie (ce texte-ci)
Le parc du Mont-Royal — 3e partie
Le parc du Mont-Royal — suite et fin

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Talibans ontariens

Publié le 8 septembre 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Introduction

En 2001, cinq ans après avoir pris le pouvoir en Afghanistan, les Talibans détruisirent trois statues monumentales sculptées entre l’an 300 et 700 de notre ère.

Des agents de la police religieuse d’Arabie saoudite s’étaient rendus en Afghanistan afin d’aider le nouveau gouvernement des Talibans à former leur propre police de répression du vice.

Afin de promouvoir la Vertu, les autorités afghanes furent convaincues qu’il fallait détruire les Bouddhas de Bâmiyân, sachant que toute représentation humaine est interdite par la doctrine islamique.

Après la destruction, le chef de l’État afghan déclara être fier de tous ceux qui avaient participé à la destruction de « cette horreur impie synonyme d’une religion pour dégénérés » (en parlant du bouddhisme).

La pureté morale de la littérature jeunesse en Ontario

Le Conseil scolaire catholique Providence accueille en Ontario près de dix-mille élèves au sein de ses 23 écoles primaires et de ses 7 écoles secondaires francophones.

Les dirigeants de cette commission scolaire se sont laissé convaincre de détruire près de cinq-mille livres jeunesse (dont Astérix et les Indiens et Tintin en Amérique), accusés de représenter les Autochtones de manière offensante.

C’est Suzy Kies — qui ne possède aucun ancêtre autochtone depuis 1780 — qui dirige l’opération à titre de Gardienne du Savoir autochtone.

Dans une des vidéos qui expliquent la démarche purificatrice de Mme Kies, on déclare : « Nous enterrons les cendres du racisme, de la discrimination et des stéréotypes dans l’espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous pourront vivre en prospérité et en sécurité.»

Références :
Bouddhas de Bâmiyân
Des écoles détruisent 5000 livres jugés néfastes aux Autochtones, dont Tintin et Astérix
Livres détruits : la « gardienne du savoir » n’est pas Autochtone

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le parc du Mont-Royal (1re partie)

Publié le 7 septembre 2021 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Le mont Royal n’est pas un volcan éteint; c’est une colline de magma solidifié, demeurée souterraine pendant des millions d’années, et que l’érosion des glaciers a progressivement révélée.

De nos jours, sa partie visible fait 4 kilomètres d’est en ouest, et 2,5 kilomètres du nord au sud.

Après que le cimetière Notre-Dame-des-Neiges ait été créé à l’ouest du mont Royal (grugeant une partie de son versant ouest), le reste de la montagne fut transformé en parc en 1876 par le paysagiste Frederik Law Olmsted. Celui-là même qui aménagea le Central Park de New-York.

Plusieurs sentiers permettent de gravir ce parc (voir la carte).

Pour les piétons, la manière la plus facile de s’y rendre est de prendre le métro jusqu’à la station Mont-Royal — ou, lorsque l’avenue du Mont-Royal est piétonnière — jusqu’à la station Laurier. Puis de monter à bord de l’autobus no 11 qui gravira pour vous la voie Camillien-Houde qui traverse la montagne d’est en ouest.

En dépit du fait que la partie la plus élevée de cette voie est à l’arrêt Remembrance, cette série présente les attraits du parc du Mont-Royal d’ouest en est.

Notre premier volet concerne le lac aux Castors, situé près de l’arrêt homonyme.

Le lac aux Castors

Pavillon d’accueil

Construit de 1955 à 1958 sous les plans des architectes Hazen-Edward Sise et Guy Desbarats, l’élégant pavillon du Lac-aux-Castors abrite au rez-de-chaussée des vestiaires pour les patineurs en l’hiver et des toilettes publiques tout au long de l’année.

À l’étage, on trouvait le restaurant Le Pavillon. Victime des restrictions dues au Covid-19, il a cédé sa place au Café des Amis. Celui-ci offre des commandes à emporter (qui peuvent être dégustées sur sa terrasse surplombant le lac).

Le côté ouest du lac
Le côté sud du lac
Le côté est du lac

C’est sur le site d’anciens marécages que l’architecte Frederick-Gage Todd, le premier architecte-paysagiste canadien, conçut ce bassin artificiel qu’est le lac aux Castors.

Celui-ci tire son nom de la découverte d’anciens barrages de castors lors des travaux d’aménagement.

Long d’environ 200 m sur 150 m, le lac possède une profondeur maximale de six mètres. La baignade et la planche à pagaie y sont interdites en raison de la présence d’algues bleues.

Tout autour, des tables sont aménagées pour piqueniquer, dont quelques-uns avec un grill au charbon de bois. Un grand stationnement situé derrière le pavillon permet aux familles d’apporter facilement le nécessaire.

Près du côté ouest du lac, on trouve une petite cascade alimentée artificiellement.

La longue et douce pente du côté sud du lac sert aux glissades hivernales, et aux bains de soleil l’été. Du côté sud, on peut entrevoir au loin la coupole de l’oratoire Saint-Joseph, seul indice de la présence de la ville.

Quant au lac, il se transformait autrefois en immense patinoire l’hiver. Mais à cause des redoux fréquents, on a jugé plus prudent d’aménager un anneau réfrigéré immédiatement à l’ouest du pavillon.

Dans cette série :
Le parc du Mont-Royal — 1re partie (ce texte-ci)
Le parc du Mont-Royal — 2e partie
Le parc du Mont-Royal — 3e partie
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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’affaire Camara : la justice différenciée

Publié le 6 septembre 2021 | Temps de lecture : 16 minutes

Le rapport Dionne

Le juge Louis Dionne a fait enquête au sujet de l’arrestation musclée de Mamada III Fara Camara et remis son rapport le 26 aout dernier. Une version très caviardée a été rendue publique.

Une de ses conclusions, c’est que M. Camara n’a pas fait l’objet de profilage racial. Cette conclusion heureuse a fait la manchette de tous les journaux.

Mais est-ce la seule conclusion qu’on peut tirer de cette affaire ?

Les faits

Le 28 janvier 2021, à 16h51, le policier Sanjay Vig intercepte un véhicule dont le chauffeur est pris en flagrant délit d’usage de son téléphone en conduisant; c’est M. Camara.

Les preuves obtenues plus tard auprès de l’opérateur téléphonique de M. Camara ne font aucun doute : celui-ci a expédié deux messages textes alors que son auto était en mouvement.

Mais au moment de son interception, M. Camara proteste avec vigueur de son innocence. Il est fâché. Ce qu’il reconnaitra dans sa déclaration faite aux policiers le lendemain.

Il obéit de mauvaise grâce aux ordres du policier et remet à ce dernier les documents exigés.

Toutefois, en retournant à son autopatrouille, le policier est agressé par-derrière.

Il reçoit plusieurs coups, tombe au sol. Alors que son assaillant s’empare de son arme à feu, le policier réussit à se relever et à prendre la fuite.

À 16h59, l’agent Sanjay Vig appelle à l’aide

Tout en courant, le policier appelle à un centre d’aide à l’aide de son appareil portable radio. Il est 16h59.

Le code qu’il active est le code ultime que peut invoquer un policier. Quand on l’utilise, tout l’appel du policier en détresse est transmis en direct à la radio de tous les patrouilleurs de sa région.

Certains des policiers qui entendent cela en sont à leur première expérience d’un collègue menacé de mort. En direct.

L’agent Sanjay Vig signale qu’il s’est fait tirer dessus, il y a quelques secondes. Il n’a pas été touché par les tirs. Il court afin d’échapper à la mort. D’un ton haletant, il explique qu’il vient de se retourner et que son agresseur essaie de le rattraper.

Les policiers à l’écoute ne savent pas si leur collègue, lourdement équipé, réussira à s’en sortir vivant.

Leur premier réflexe est d’allumer le gyrophare de leur autopatrouille et de foncer pour tenter de sauver leur collègue pendant qu’il est temps.

Et à chaque feu rouge, ils pestent contre les automobilistes qui hésitent à leur céder le passage.

L’agent Sanjay Vig réussit à entrer dans un immeuble à appartements et à se réfugier dans l’un d’eux. Il donne l’adresse de son refuge.

En peu de temps, près de 150 policiers sont arrivés. Dans le désordre, quelques-uns sont allés au lieu où M. Camara se trouve encore, les autres au refuge de l’agent Sanjay Vig.

À 17h00, M. Camara appelle au 9-1-1

Pendant ce temps, Mamada III Fara Camara trouve le temps long. Il a assisté au combat entre le policier et son agresseur. Il a vu le policier déguerpir. Mais il fait quoi, lui ?

Est-ce que le policier doit bientôt revenir lui donner sa contravention ? S’il quitte avant de l’avoir reçue, est-ce un délit ?

Quarante secondes après le début de l’appel de détresse du policier, M. Camara décide d’en avoir le cœur net. Il appelle au centre d’urgence 9-1-1 (comme trois autres témoins).

Son ton est calme. Il explique ce qu’il a vu et justifie sa présence sur les lieux par le fait qu’il est en attente de la contravention que devait lui remettre le policier.

Il n’a pas le temps de demander s’il peut quitter les lieux qu’un autre policier arrive, écoute son témoignage et lui permet de partir.

En moins de six minutes, les premiers policiers arrivent

Les premiers policiers arrivés au refuge du policier Sanjay Vig trouvent leur collègue en piteux état. Il n’a pas été atteint par les balles. Mais il a le visage ensanglanté en raison des coups qu’il a reçus. Également maculées de sang, ses mains tremblent. Il n’a jamais eu aussi peur de sa vie.

Il leur dit qu’il est certain que son agresseur est M. Camara. Cela ne fait aucun doute.

Plus tôt, en tentant de se protéger des coups, le policier n’a pas très bien vu son assaillant puisqu’en fin d’après-midi, en janvier, il fait déjà nuit.

Mais quand il s’est retourné en fuyant, celui qui courait derrière lui était un homme à la peau très pigmentée. Or le policier ne peut pas imaginer qui d’autre aurait pu l’agresser sinon M. Camara, furieux à cause de sa contravention.

Tout était filmé

Là où l’agression a eu lieu, une des caméras du ministère des Transports a tout enregistré.

Vers 17h, un chef d’équipe du Centre intégré de gestion de la circulation (CIGC) a remarqué le grand nombre de voitures de police qui arrivent soudainement à cet endroit.

Dans ce centre, il y a aussi des écrans qui diffusent les nouvelles en continu. Une demi-heure plus tard, quand la chaine LCN diffuse la nouvelle selon laquelle un policier s’est fait désarmer et tiré à cette intersection, ce chef d’équipe décide de visionner les images, puis de contacter le service de police.

Le soir même, deux sergents-détectives se rendent au CIGC pour faire une copie de la scène sur leur téléphone multifonctionnel.

Toutefois, cette copie sur téléphone, de même qu’une copie numérique parfaite de la bande originale ne seront transmises aux responsables de l’affaire Camara que le soir du 2 février (la veille de l’abandon des procédures)

Au visionnement, c’est clair. La déduction de l’agent Sanjay Vig ne tient plus la route; M. Camara est innocent.

Mais retournons au soir du 26 janvier.

L’arrestation de M. Camara

Pour les policiers, il n’y a pas pire bandit que celui qui tue ou qui tente de tuer l’un d’eux.

Parmi les patrouilleurs qui partent sillonner les rues à sa recherche,
une autopatrouille a reçu l’ordre d’aller au domicile de M. Camara.

Effectivement, à leur arrivée, la Toyota Corolla 2014 grise de M. Camara est stationnée là, les phares allumés. Il est donc encore au volant.

Est-ce un guet-apens ? Après avoir échoué à tuer l’agent Sanjay Vig, attend-il là comme une bête prête à foncer sournoisement et causer de nouvelles victimes policières ?

À 17h14, un policier descend de son autopatrouille. Il dégaine son arme sans la pointer. Il s’approche lentement. Puis il contourne le véhicule; à l’arrière, la plaque d’immatriculation est bien celle de la voiture de M. Camara. Donc il n’y a plus de doute, c’est bien lui.

Son coéquipier est lui aussi descendu de l’autopatrouille. S’approchant au milieu de la rue, il est d’abord aveuglé par les phares de l’auto. Sur les ondes radio, il déclare « 44-2. On a le gars en visuel.».

Ce coéquipier dégaine son arme et le pointe, prêt à tirer sur la silhouette du conducteur puisqu’à tout moment, l’auto pourrait foncer sur lui.

S’approchant davantage, il distingue mieux M. Camara. Toute son attention est alors portée sur ses mains, toujours convaincu que le suspect est en possession de l’arme avec laquelle il a tenté de tuer le patrouilleur Sanjay Vig.

Quand M. Camara voit s’approcher les deux policiers, il ne comprend pas ce qui arrive; il n’est pas en train de téléphoner ni de texter un message. Tout à l’heure, dans sa contrariété lors de son interception, a-t-il dit au policier quelque chose qu’on ne doit pas dire ? Il baisse la vitre de son véhicule.

Le premier policier passe devant l’auto, s’approche de M. Camara et lui ordonne de montrer ses mains et de ne pas faire de gestes brusques. Le suspect coopère et sort ses deux bras par la fenêtre du véhicule.

Entretemps, une autre autopatrouille est arrivée sur les lieux et ses deux policiers se sont eux aussi approchés de M. Camara, l’arme pointée.

En raison du caviardage du rapport du juge Dionne, on ne sait plus très bien, de ces quatre policiers, qui fait quoi.

Ce qu’on sait, c’est qu’un policier agrippe le bras gauche de M. Camara tandis qu’un collègue fait la même chose avec le bras droit. Ils le sortent — ’vigoureusement’ selon le témoignage de l’un d’eux — par la fenêtre. Le suspect se retrouve aussitôt au sol sur le ventre, le visage plaqué sur l’asphalte par un autre policier.

Dans son témoignage, ce dernier affirme qu’il ne s’est pas servi de son pied pour immobiliser la tête du suspect, mais de l’intérieur de sa cuisse, ce qui n’est possible que si l’agent est accroupi devant lui ou agenouillé au-dessus sa tête.

Au lieu de l’extraire manu militari de son auto, si le premier policier lui avait simplement passé les menottes alors que M. Camada avait les bras sortis par la fenêtre puis lui avait lentement ouvert la portière, M. Camara aurait été arrêté en douceur.

Et si le suspect avait fait un geste brusque, les trois autres policiers l’avaient déjà en joue : il aurait été criblé de balles de manière aussi expéditive qu’un Noir arrêté à Repentigny…

Menotté, M. Camara est fouillé sur-le-champ, tout comme son véhicule. On ne trouve pas l’arme de patrouilleur Sanjay Vig.

Juste avant qu’on l’emmène pour être incarcéré, un policier remarque qu’en dépit de la poudre de calcium sur les vêtements de M. Camara du fait qu’il vient d’être plaqué sur la voie publique, ses vêtements sont relativement propres et non froissés. Il est calme et non essoufflé. Il n’a pas de trace de transpiration.

Bref, il n’a pas l’aspect ni le comportement attendus de quelqu’un qui, un quart d’heure plus tôt, se serait battu au sol avec le patrouilleur Sanjay Vig et se serait lancé à vive allure à sa poursuite.

Tout au plus, a-t-il une petite égratignure sur une joue, compatible avec son plaquage au sol, il y a quelques instants.

Tôt le lendemain matin de son incarcération, un sergent-détective vérifie les mains de M. Camara et constate qu’elles ne portent aucune marque de combat.

De 8h01 à 12h33, M. Camara est interrogé par un sergent-détective à qui il répète sa version disculpatoire des faits.

À 15h07, il se présente devant un juge pour comparaitre, c’est-à-dire plaider coupable ou non coupable à l’accusation portée contre lui.

Cette accusation, c’est celle portée par la procureure de la DPCP (dont nous reparlerons dans un instant). Cette avocate n’a pas encore vu la bande-vidéo qui innocente M. Camara. Mais à partir de preuves circonstancielles, elle a déjà acquis la conviction de sa culpabilité. Elle est tellement convaincue de sa dangerosité qu’elle s’opposera à sa remise en liberté en attente de son procès.

Au sujet de la DPCP

En doit civil, n’importe qui peut porter plainte devant les tribunaux.

Mais en droit criminel, seul un organisme gouvernemental (appelé Direction des poursuites civiles et pénales ou DPCP) peut saisir les tribunaux d’une affaire criminelle.

La DPCP est dirigée et composée d’avocats. Ce qui ne l’empêche pas de confier une multitude de dossiers à des centaines d’avocats de pratique privée qui collaborent avec elle.

Puisqu’en droit criminel, un accusé ne peut être condamné que s’il ne subsiste aucun doute raisonnable quant à sa culpabilité, la DPCP sert à ‘filter’ les causes où un plaignant est absolument convaincu de la culpabilité de quelqu’un d’autre sans en posséder la preuve irréfutable.

En somme, la DPCP sert à éviter que le système judiciaire croupisse sous le poids des causes vouées à l’échec.

Toute affaire criminelle débute par une enquête policière.

Après avoir recueilli l’ensemble de la preuve, lorsque le policier responsable de l’enquête en arrive à la conclusion qu’il a trouvé le coupable du crime, il transmet l’ensemble du dossier à la DPCP accompagné d’une déclaration sous serment affirmant sa conviction de la culpabilité du suspect.

La DPCP en a vu d’autres. C’est seulement lorsqu’il est convaincu lui aussi que la preuve policière est irréfutable qu’il porte l’affaire devant les tribunaux.

Dans son rapport, le juge Dionne écrit : ‘ Bien qu’elle soit consciente que l’agent Vig ne peut pas identifier formellement le suspect et qu’il y va par déduction, pour elle, son témoignage est central, puisque ce dernier est d’une crédibilité sans faille.’

L’excuse n’est pas forte; le juge Dionne sait parfaitement qu’une montagne de soupçons d’un policier, aussi crédible soit-il, ne vaut pas l’ombre d’une preuve.

En s’abstenant de blâmer la DPCP, si le juge Dionne voulait protéger la crédibilité du système judiciaire (dont il fait partie), il n’agirait pas différemment.

La vérité, c’est que le travail de la DPCP est trop souvent d’une extrême médiocrité. Que ce soit en refusant de porter plainte contre les véritables responsables de la catastrophe de Lac-Mégantic, en réclamant des peines ridicules à l’encontre des coupables de contrebande d’armes à feu au Québec, ou leur extrême indulgence à l’égard d’Anita Obodzinski dans l’affaire de la vieille au déambulateur.

Le témoignage des policiers

Dans un autre ordre d’idée, dans cette affaire, il y a trop de preuves qui ne se sont jamais rendues à l’enquêteur-chef, responsable de ce dossier.

Si ce dernier avait interrogé lui-même les policiers présents au moment de l’arrestation de M. Camara, il aurait recueilli tous ces indices incompatibles avec le fait que M. Camara vient, quinze minutes plus tôt, de lutter au corps-à-corps avec un policier, de le frapper au point de lui ensanglanter le visage et de courir à vive allure à ses trousses.

Plusieurs de ces policiers (mais pas tous) avaient pourtant consigné leurs observations dans leurs rapports.

Dans l’urgence de déposer des accusations criminelles, l’enquêteur-chef s’est contenté des rapports qu’on a bien voulu lui transmettre.

D’où la question : entre les sergents-détectives et l’enquêteur-chef, a-t-on filtré ce que dernier devait savoir ?

Quand tout tombe à l’eau

Le 3 février, les policiers retournent sur les lieux pour une reconstitution des évènements en compagnie du principal témoin oculaire. Son témoignage met en doute la version retenue jusque là.

Informée le jour même, la DPCP ordonne l’arrêt des procédures et libère définitivement M. Camara de toutes les accusations portées contre lui.

Depuis, c’est Ali Ngarukiye qui est accusé des faits dont a été victime l’agent Sanjay Vig.

Conclusion

Je suis de ceux qui croient que les policiers exercent un métier dangereux et nécessaire.

Avant d’entreprendre la lecture du rapport Dionne, mon préjugé de départ était que l’affaire Camara était un exemple de la détestation des policiers pour toute personne qui s’en prend à l’un d’eux. Peu importe la pigmentation de la peau du coupable.

Toutefois à la lecture du rapport, on voit d’innombrables exemples de la bienveillance des simples policiers à l’égard de M. Camara, si on fait exception de son arrestation musclée (que le juge Dionne justifie du bout des lèvres).

Le déni de justice fait à Mamada III Fara Camara ne repose pas seulement sur l’aveuglement obstiné d’un patrouilleur victime d’une agression armée.

Cette injustice a été rendue possible grâce à de graves lacunes internes qui vont au-delà des simples problèmes de communication soulignés par le rapport.

Il y a trop de preuves ou d’indices de l’innocence M. Camara recueillis par des inspecteurs qui ne se sont pas rendus à l’enquêteur-chef.

Du coup, l’explication la plus probable, c’est que dans la hiérarchie policière, on a cherché à ‘simplifier’ la preuve dans le but d’obtenir rapidement une accusation criminelle par crainte d’un mécontentement des troupes si l’enquête prenait trop de temps.

Et tout cela n’aurait pas été possible sans l’extraordinaire amateurisme de la DPCP.

Un déni de justice est presque toujours la faute de ceux qui accusent ou qui condamnent.

Au lieu d’être un simple chargé de laboratoire à Polytechnique, si M. Camara avait été un riche financier, la DPCP y aurait pensé deux fois avant de l’accuser d’une tentative de meurtre à partir de preuves circonstancielles.

L’affaire Camara n’est pas un exemple de profilage racial; c’est un cas de justice différenciée selon la couche sociale, c’est-à-dire un exemple de l’écart entre la justice pour les riches et celle pour les pauvres.

Références :
La DPCP et l’esprit de caste
Les tribunaux et la vieille au déambulateur
Rapport d’enquête administrative sur les circonstances entourant les événements ayant mené à l’arrestation, à la détention et à la mise en accusation de Mamadi III Fara Camara
Sept jours par pistolet

Complément de lecture : Comment on étouffe légalement une affaire (2023-02-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


From the Shadows

Publié le 5 septembre 2021 | Temps de lecture : 1 minute
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‘From the Shadows’ (qui peut se traduire par ‘À partir de l’ombre’) est le titre d’un album du Montréalais Leonard Cohen enregistré à l’Olympia de Paris en 1976.

Si la murale en son honneur semble ici surgir de l’ombre, son titre est en réalité ‘Tower of Songs’. On peut la voir sur le côté nord d’un gratte-ciel de 21 étages, au 1420 rue Crescent.

Réalisée à partir d’une photo prise par sa fille Lorca Cohen, la murale fut peinte par Gene Pendon et El Mac, assistés treize artistes de l’organisme MU (commanditaire de l’œuvre).

Elle fut inaugurée le 7 novembre 2017, au premier anniversaire du décès de l’auteur-compositeur.

Détails techniques : Panasonic GX1 infrarouge à spectre complet, objectif Lumix 14-45mm + filtre vert jaunâtre Лomo ж3-2* + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80A d’Omega — 1/100 sec. — F/8,0 — ISO 500 — 45 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une tour Montparnasse à Montréal ?

Publié le 4 septembre 2021 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Paris est une des plus belles villes au monde. Elle doit sa cohérence au fait qu’elle vit sous la dictature d’urbanistes qui y régissent, entre autres, la hauteur des édifices.

Mais il y a une exception.

Dans le Paris intramuros, l’unique gratte-ciel est la tour Montparnasse. À l’époque de sa construction, c’était l’immeuble de bureaux le plus haut d’Europe.

Un demi-siècle après son inauguration, cette haute tour noire minimaliste est encore le monument le plus détesté de Paris.

Vue de Paris, de la tour Montparnasse

Ses propriétaires affirment néanmoins que leur tour offre la plus belle vue de Paris. Ce qui est vrai puisque c’est le seul endroit de Paris duquel on ne la voit pas.

Le paysage unique de Montréal

Contrairement à la croyance populaire, le mont Royal n’est pas un volcan éteint. Il s’agit d’une colline de magma solidifié, demeurée souterraine pendant des millions d’années, et que l’érosion des glaciers a progressivement révélée.

Sa partie visible fait 4 kilomètres d’est en ouest, et 2,5 kilomètres du nord au sud.

Fondée sur la rive sud de l’ile, la métropole canadienne s’est développée vers le nord en contournant cette haute colline. Si bien que le mont Royal, demeuré boisé, est responsable de l’unicité du paysage montréalais.

La Croix du mont Royal

La nuit, la croix lumineuse qui surplombe sa sombre silhouette contribue à cette unicité.

Dans le but de préserver celle-ci, la ville interdit la construction d’édifices qui dépassent la hauteur du mont Royal, soit 232,5 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Le flou artistique de Denis Coderre

Émile Coderre est un ex-maire de Montréal qui tente un retour en politique municipale.

Plus tôt cette année, il proposait d’abolir cet interdit afin de lutter contre l’étalement urbain et d’avoir un centre-ville de ‘classe mondiale’.

Devant le tollé suscité par sa proposition, l’aspirant à la mairie persiste et signe. Il soutient qu’il faut sortir du dogmatisme et avoir un vrai débat à ce sujet.

Malheureusement Denis Coderre est en retard. Le débat est clos; la ville de Montréal s’est dotée d’un plan directeur en 1992.

À l’époque, M. Coderre avait 29 ans. Il habitait Montréal et s’intéressait déjà à la politique. Avant l’adoption de ce plan d’urbanisme, il a eu l’occasion de donner son avis, de présenter un mémoire, de faire valoir sa thèse. Mais il ne l’a pas fait.

Bien plus. Si le plan directeur était une erreur, il a eu l’occasion d’en débattre lorsqu’il était maire de la ville, de 2013 à 2017. Quatre années au cours desquelles il s’est prononcé sur tout et sur n’importe quoi. De la dernière partie de hockey au fait divers le plus insignifiant.

Bref, il a eu quatre ans pour susciter ‘un vrai débat’ au sujet de la densification urbaine de Montréal. Apparemment, le sujet ne l’intéressait pas.

Il se réveille au moment où l’Institut de développement urbain du Québec — un organisme qui fait du démarchage au nom des promoteurs immobiliers — veut remettre en question la hauteur maximale des gratte-ciels de la ville.

Si cet organisme s’active, c’est que derrière lui, quelqu’un veut construire une tour Montparnasse à Montréal. Autrement on n’en entendrait pas parler.

Et si on veut construire une telle tour, ce n’est pas pour y créer des bureaux alors que les entreprises découvrent les vertus du télétravail. C’est pour offrir des appartements en copropriété.

Des condos qu’on pourra vendre à des gens prêts à payer une fortune pour avoir un pied-à-terre à Montréal. Surtout si la vue est imprenable sur la ville. Que l’édifice défigure le paysage, who cares ?

Bref, M. Coderre fait partie de ces politiciens populistes dont la véritable allégeance est à une toute petite minorité de possédants qui se servent de lui pour berner le peuple.

Références :
Denis Coderre veut « avoir un débat sain » sur la densité de Montréal
Les gratte-ciel seront-ils autorisés à dépasser le mont Royal ?
Tour Montparnasse : la métamorphose du monument le plus détesté de Paris

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs PanLeica 8-18 mm (1re photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (2e photo)
1re photo : 1/1000 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 13 mm
2e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Sécurité sanitaire et retour au bureau

Publié le 3 septembre 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain dévoilait hier les résultats d’un sondage effectué du 2 au 12 aout dernier auprès de 1 079 personnes (patrons et employés) travaillant sur l’ile de Montréal.

Puisque cette publication fait partie de la série Retour dans les tours, on peut présumer que les répondants étaient surtout des employés de bureau.

Dans 60 % des cas, le lieu de travail se trouvait normalement au centre-ville. Le 40 % restant se répartissait dans des emplois à l’est (13 %), à l’ouest (17 %) et au nord du centre-ville (9 %).

Toutefois, en raison de la pandémie, 53 % d’entre eux exerçaient à plein temps leur métier en télétravail, 28 % de manière hybride et 19 % se rendait au travail comme d’habitude.

Ceux qui opéraient à distance étaient satisfaits du télétravail dans 78 % des cas. Et ce, en raison du temps économisé dans les déplacements (32 %), du meilleur équilibre entre le travail et la vie privée (29 %) ou parce qu’ils jugeaient que leur domicile offrait un cadre de travail plus efficace que le bureau.

Par contre, les raisons de ne pas aimer le télétravail étaient la perte d’esprit d’équipe (43 %), l’isolement social (39 %) et l’envahissement de la vie personnelle dans leur vie professionnelle.


 
Pour ce qui est du ou des moyens de transport que le répondant comptait utiliser pour se rendre au travail, on notera une diminution des intentions d’utiliser le transport en commun, et une augmentation de la popularité des moyens de transport où l’utilisateur n’est pas exposé à la contamination par les autres.

À la question ‘Dans quelle mesure les mesures sanitaires mises en place dans les transports en commun vous donnent-elles confiance pour reprendre ceux-ci lors de votre retour sur votre lieu de travail ?’, après répartition des indécis (12 %), les répondants se répartissaient comme suit : 18 % ont très confiance, 44 % plutôt confiance, 26 % peu confiance et 10 % pas confiance du tout.

Cette préoccupation concerne également les lieux de travail. À l’idée de travailler avec des collègues non vaccinés, 35 % s’en disent très préoccupés, 35 % plutôt préoccupés, 17 % peu préoccupés et 11 % pas préoccupés du tout.

Pour ce qui est de l’idée de réserver les lieux de travail aux employés pleinement vaccinés, après répartition des indécis (12 %), 36 % des travailleurs y sont tout à fait favorables, 24 % plutôt favorables, 18 % plutôt défavorables et 22 % tout à fait opposés.

Quant à l’imposition aux bureaux d’une preuve de vaccination complète à tous ceux qui y accèdent — y compris la clientèle — 48 % des répondants y sont tout à fait favorables, 22 % sont plutôt favorables, 12 % sont plutôt défavorables et 6 % s’y opposent catégoriquement.

Références :
Les Montréalais boudent toujours le métro au profit de la voiture
Vaste sondage pour le retour des travailleurs au bureau Série Retour dans les tours

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Écrit par Jean-Pierre Martel