Entre le 11 juillet et le 7 aout 2021, il n’y a eu aucun nouveau cas de Covid-19 dans les hospices du Québec. En aout, quelques cas sont apparus.
Depuis la mi-septembre, la situation a commencé à montrer des signes de détérioration.
Le 30 aout, le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) décidait de ne recommander l’administration d’une troisième dose que pour les personnes immunodéprimées. Le comité ne l’interdisait pas aux autres; il ne faisait que s’abstenir de le recommander, attendant le moment approprié pour ce faire.
Malgré le fait que depuis deux semaines, le nombre de cas dans nos hospices est passé de presque rien à 87, le président du CIQ déclarait hier à La Presse qu’il n’y avait pas de nouvelles recommandations au sujet de la troisième dose.
Comme d’habitude, le CIQ se réserve le droit de changer d’avis selon l’évolution de la situation. Et par ‘évolution de la situation’, on veut dire dégradation de la situation. Parce que le CIQ attend toujours que la situation se dégrade avant de recommander d’y remédier.
En juillet, le Québec était dans l’œil de la tornade alors que les éclosions apparaissaient partout ailleurs en Amérique du Nord. Mais depuis, le variant Delta a été détecté dans toutes les régions du Québec. Et nous avons maintenant les premiers effets de sa propagation chez nous.
Pourquoi faut-il attendre que la situation dégénère pour agir ? C’est sans doute cette question que s’est posée le ministre de la Santé du Québec.
Ce matin, Christian Dubé a décidé d’être proactif; il annonçait qu’une 3e dose serait offerte à tous les résidents de nos hospices à partir de la fin octobre.
Placé devant le fait accompli, le CIQ a adopté en catastrophe de nouvelles recommandations qui valident la décision ministérielle.
C’est ce qui s’appelle avoir du leadeurship. Bravo M. Dubé !
Références :
CHSLD : une 3e dose alors que les cas remontent
Le comité d’immunisation du Québec recommande une troisième dose
Québec annonce une troisième dose pour les aînés hébergés
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Croyez-vous en cette 3e dose, J.Pierre ? Est-elle vraiment nécessaire ?
On entend un peu à la Radio… l’intervalle varie entre la 2e et la 3e dose, suivant le type de vaccins… Alors pourquoi ?
Pour l’expression : « Dans l’oeil de la tornade » : nous, nous disons plus : « Dans l’oeil du collimateur. » !
L’immunité conférée par les vaccins n’est pas éternelle; elle diminue graduellement. En somme, il n’y a pas de moment précis avant lequel un vaccin protégeait et à partir duquel il cesse soudainement de faire effet.
De plus, la vitesse du déclin de leur protection varie selon le groupe d’âge.
Tous les experts s’entendent pour dire que les immunodéprimés devraient recevoir leur 3e dose le plus tôt possible. La plupart des experts proposent que les personnes âgées reçoivent leur troisième dose environ huit mois après leur deuxième.
Il en sera de même jusqu’à la fin de la pandémie.
Pour la population de moins de 60 ans, c’est moins clair. À l’heure actuelle, les autorités sanitaires penchent mollement pour une troisième dose environ huit mois après la seconde (comme pour les personnes âgées).
Si on devait réaliser un jour que cet écart est trop court, cela n’a pas d’importance; il n’y a pas de mal à être ‘trop’ protégé.
Dans un autre ordre d’idée, ‘avoir quelqu’un dans le collimateur’ signifie le surveiller de près. ‘Être dans l’œil de la tornade (ou du cyclone)’ est une expression courant de ce côté-ci de l’Atlantique pour décrire un calme trompeur, celui qui précède une tempête inévitable.