Le Canada doit-il reconnaitre le gouvernement des Talibans ?

Publié le 31 août 2021 | Temps de lecture : 4 minutes

Depuis la reconquête de l’Afghanistan par les Talibans se pose la question de savoir si le Canada devrait reconnaitre officiellement le nouveau gouvernement de ce pays.

À l’heure actuelle, Washington s’y refuse, de même que la France.

Selon le premier ministre canadien, notre pays n’en a pas l’intention, soulignant que les Talibans sont sur la liste canadienne des organisations terroristes.

De nos jours, n’importe quel citoyen qui s’oppose par les armes à l’invasion de son pays par des soldats étrangers est considéré comme un terroriste par les forces d’occupation.

Dans ce pays en guerre civile depuis des décennies, les armes sont omniprésentes. Si les Talibans ont pu s’emparer de l’Afghanistan en y rencontrant si peu de résistance, c’est que le peuple afghan y a consenti.

Peu importe ce que suggèrent ces images de milliers d’Afghans désireux de quitter le pays, les trente-huit-millions d’Afghans ne tenaient pas très fort, apparemment, à ce que soit prolongée notre présence chez eux.

Il arrive qu’on soit tanné de la visite après deux jours; imaginez après vingt ans…

Pour reconnaitre officiellement un gouvernement, il n’est pas nécessaire de l’aimer; aussi méprisable qu’elle soit, l’idéologie misogyne et obscurantiste des Talibans est identique à celle de l’Arabie saoudite, une dictature mafieuse avec laquelle nous entretenons des liens diplomatiques depuis sa création.

Quand l’ex-ministre des Affaires étrangères du Canada, l’honorable François-Philippe Champagne, parlait de sa majesté le prince ben Salmane, il parlait avec déférence d’un homme qui fait dépecer ses opposants politiques à la tronçonneuse.

Et s’il est vrai que les Talibans ont autrefois fraternisé avec les terroristes d’Al-Qaïda — incidemment financés par l’Arabie Saoudite — ils n’ont jamais eu l’ambition de s’adonner eux-mêmes au terrorisme international.

La création d’un lien diplomatique avec le nouveau gouvernement se justifie par le besoin d’entretenir un canal de communication. Ce qui simplifie considérablement les discussions qu’on pourrait avoir avec lui.

Or justement, le Canada espère récupérer (un peu tard) les ressortissants afghans qui ont risqué leur vie en collaborant à la ‘mission’ canadienne. Depuis ce printemps, le Canada savait que les Américains comptaient quitter le pays quelques mois plus tard. Plutôt que de hâter les procédures conduisant à l’asile politique de ces collaborateurs, notre pays s’est trainé les pieds.

Maintenant que l’Afghanistan est entre leurs mains, lorsque le Canada fera parvenir indirectement aux Talibans la liste des noms et des coordonnées des Afghans qu’il aimerait accueillir, est-ce que notre pays aimerait apprendre que le nouveau gouvernement afghan en a profité pour décapiter tous ces traitres (de son point de vue) ?

Il serait donc prudent que les négociations canado-afghanes soient placées sous le signe de la confiance mutuelle. Et pour ce faire, rien de mieux qu’un canal diplomatique.

Dans un ordre d’idée, l’Afghanistan est sur la nouvelle Route de la Soie que compte créer la Chine afin de faciliter l’importation des matières premières dont elle a besoin et l’exportation de ses produits finis.

Si les pays occidentaux veulent jouer à la chaise vide, il ne faudrait pas qu’ils se surprennent d’apprendre un jour que le soft-power chinois réussit mieux à créer des liens d’amitié que les bottes de nos soldats…

Références :
Afghanistan: Le Drian affirme que « reconnaître le régime des talibans n’est pas d’actualité »
Follow the New Silk Road
Le ministre François-Philippe Champagne, paillasson de l’Arabie saoudite
Le régime des talibans pas reconnu par Washington pour le moment
Nouvelle route de la soie
Pourquoi le Canada devrait songer à reconnaître un gouvernement taliban

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Ces professionnels de la Santé opposés aux vaccins

Publié le 30 août 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

À titre de citoyen, un professionnel de la Santé est libre de ses opinions.

Toutefois, s’il s’exprime à titre de professionnel, il ne peut émettre que des opinions conformes aux données actuelles de la science.

L’article 89 du Code de déontologie des médecins se lit comme suit :

Le médecin qui s’adresse au public doit communiquer une information factuelle, exacte et vérifiable.

Des dispositions analogues se retrouvent dans le code de déontologie de tous les autres professionnels de la Santé.

Alors que l’étau se resserre contre ceux qui s’agitent contre les mesures sanitaires, l’État est appelé à sonner la fin de la récréation et à exiger que les Ordres professionnels rappellent à l’ordre la petite minorité de leurs membres qui répètent des sornettes sur les médias sociaux ou qui, sur la place publique, s’opposent aux mesures sanitaires à titre de professionnels.

Cela est d’autant plus facile que la justice interne des Ordres professionnels relève du droit civil et non du droit criminel. En d’autres mots, leurs comités de discipline — les tribunaux administratifs qui font respecter les codes de déontologie — n’exigent pas une preuve hors de tout doute raisonnable, mais une simple prépondérance de preuve.

Après huit mois de vaccination, une chose est claire; les vaccins homologués en Occident contre le Covid-19 sont remarquablement efficaces et entrainent peu d’effets secondaires.

Les professionnels de la Santé appelés à se justifier auprès du comité de discipline de leur Ordre professionnel n’ont aucune chance d’échapper à une sanction qui peut aller jusqu’à la radiation, c’est-à-dire la privation de leur droit de pratique.

Références :
Code de déontologie des médecins
La FIQ brandit « le drapeau rouge » contre la vaccination obligatoire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La vaccination déjà obligatoire des professionnels de la Santé

Publié le 30 août 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

La vaccination en général

À l’Université d’Ottawa, personne ne peut entamer des stages cliniques de médecine sans fournir une preuve immunologique négative d’exposition à la tuberculose, de même qu’une preuve de vaccination contre un grand nombre d’agents infectieux :
• coqueluche
• diphtérie
• hépatite B,
• oreillons,
• polio,
• rougeole,
• rubéole,
• tétanos, et
• varicelle.

Aucune exemption n’est accordée sur une base d’ordre personnel ou philosophique (c’est-à-dire religieuse); seules les exemptions d’ordre médical seront acceptées.

À la faculté de médecine de l’Université de Montréal, de même qu’à la faculté de médecine et des sciences de la Santé de l’Université McGill, c’est pareil. Sauf que cette preuve doit être faite avant le début des cours.

À la faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, les exigences vaccinales sont presque identiques à celles de la faculté de médecine.

La vaccination contre le Covid-19

Le 25 aout dernier, le recteur l’Université de Montréal faisait parvenir à tous ses étudiants un communiqué dans lequel il affirme :

En tant qu’établissement autonome, l’Université de Montréal jouit de la marge de manœuvre nécessaire pour mettre en place des mesures sanitaires qui vont au-delà de celles que le gouvernement impose.
(…)
La double vaccination sera exigée pour les locataires de nos résidences. Les membres du personnel et du corps étudiant qui travaillent dans nos cliniques universitaires de santé humaine (…) devront aussi avoir reçu leurs deux doses de vaccin, de même que le personnel de recherche en contact avec des populations vulnérables.

Concrètement, cela signifie que tous les étudiants en sciences de la Santé (dentistes, infirmières, médecins et pharmaciens) ne pourront poursuivre d’ici peu leur formation (et exercer ultérieurement leur profession) à moins d’être complètement immunisés contre le Covid-19.

Références :
Exigences d’immunisations en vue de l’admission à la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa
Faculté de médecine – Immunisation
Info COVID-19 : La vaccination à l’Université de Montréal
Normes de vaccination/d’immunisation à McGill
Politique de vaccination pour les étudiants en pharmacie

Complément de lecture : Vaccination en milieu scolaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La nudité du ministre Caire

Publié le 29 août 2021 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Le ministre responsable de la Protection des renseignements personnels, l’honorable Éric Caire, est un expert autoproclamé en sécurité informatique. Lorsqu’il affirme quelque chose, c’est vrai.

Lors du dévoilement de l’application VaxiCode, il déclarait catégoriquement :

Le code QR que nous fournissons ne peut pas être falsifié, ne peut pas être modifié et ne peut pas être copié.

Moins de 24 heures plus tard, des pirates prouvaient le contraire.

La compagnie Apple estime que les pirates lui rendent service lorsqu’ils révèlent les failles sécuritaires de ses logiciels.

Le gouvernement de la CAQ a plutôt décidé de porter plainte à la police puisque dans ce cas-ci, c’est très différent; les pirates ont commis le pire des crimes, celui de lèse-majesté.

Comme dans le conte ‘Les Habits neufs de l’empereur’ d’Andersen, le ministre Caire croyait se pavaner dans ce beau costume d’expert informatique alors qu’il était nu.

Par ailleurs, notre mignon ministre pilote l’important dossier du transfert des données stratégiques de l’État sur des serveurs américains probablement situés au Québec.

Actuellement, ces données sont dispersées dans 457 sites (ou centres de traitement informatique) dispersés sur le territoire québécois. On veut réduire leur nombre à deux.

Et plutôt que de favoriser le développement d’une expertise québécoise, on donnera les contrats à des firmes américaines expertes en informatique dématérialisée (ou Cloud Computing).

Ces mêmes compagnies qui n’ont pas empêché des milliers d’ordinateurs du gouvernement américain d’être infiltrés par des pirates russes…

Références :
Codes QR compromis — Des « plaintes formelles » déposées à la police
Le plat de lentilles du ministre Fitzgibbon
L’hébergement privé des données névralgiques de l’État
Les Habits neufs de l’empereur
Passeport vaccinal : des failles permettent de créer de fausses identités

Parus depuis :
Les pirates informatiques bien intentionnés lâchent le gouvernement du Québec (2021-08-01)
Passeports vaccinaux frauduleux – « C’était de l’argent très facile et leur sécurité était tellement médiocre…» (2022-01-20)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le passeport vaccinal et les restaurants

Publié le 29 août 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Plus de trois-cents personnes se sont réunies hier dans la ville de Matane pour protester contre l’obligation de présenter le passeport vaccinal québécois afin de bénéficier de certains services non essentiels.

Un des organisateurs de cette manifestation, le restaurateur Yannick Ouellet, se dit fatigué de ‘jouer à la police’ pour la Santé publique.

Dans les cinémas du Québec, une preuve d’identité avec photo est exigée de tous les adolescents qui se présentent pour voir un film réservé aux plus de seize ans. Les préposés des salles de cinéma font donc respecter la loi comme s’ils étaient policiers.

Dans tous les endroits où on vend du tabac ou de l’alcool, un jeune doit prouver qu’il a dix-huit ans ou plus. Les caissiers de ces établissements font donc eux aussi respecter la loi.

Les succursales de la Société québécoise du cannabis n’admettent que les personnes de plus de 21 ans et exigent de voir une pièce d’identité, peu importe son âge. Les gardiens de sécurité à l’entrée des succursales ‘jouent’ donc à la police.

Tant que durera cette pandémie, vérifier la possession d’une preuve vaccinale avant d’entrer dans un restaurant, ce n’est pas la mer à boire.

Comme toute menace collective, le combat contre le Covid-19 exige la collaboration de tous. Cela s’appelle avoir le sens civique.

Chez les animaux grégaires que sont les humains, ce sens est inné. En d’autres mots, il est déjà dans chacun de nous.

Mais il arrive qu’il soit moins développé chez certaines personnes. Voilà pourquoi on impose des amendes; pour développer le sens civique.

Référence : Dans les rues de Matane contre le passeport vaccinal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Google Search Console : Il faut indiquer « offers », « review », ou « aggregateRating »

Publié le 28 août 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Google n’est pas seulement le nom d’un moteur de recherche. C’est également une entreprise qui profite de sa position dominante pour policer l’internet.

Sous la menace de les ignorer, c’est lui qui a forcé les sites web à devenir sécurisés, c’est-à-dire à passer du protocole ‘http:’ à ‘https:’.

De plus, il arrive que Google s’adresse aux propriétaires de sites pour leur signaler les problèmes qu’il y trouve en indexant leurs pages web.
 

 
Depuis le 8 mars 2020, Google Search Console m’avise de manière répétitive que les produits offerts sur mon blogue n’ont pas de balise ‘offers’, ‘review’ et ‘aggredateRating’.

Le problème, c’est qu’il n’y a pas — et qu’il n’y a jamais eu — de marchandise offerte sur ce blogue.

J’ai longtemps ignoré ces messages pour enfin me résoudre aujourd’hui à chercher la cause de mon problème.

Après avoir échoué à trouver sur l’internet une solution, j’ai soigneusement analysé le code informatique de mes pages web et fini par découvrir que mon problème était causé par un module d’appoint; celui qui permet aux lecteurs d’exprimer leur appréciation en attribuant des étoiles à la fin de mes textes.

Ce module s’appelle Yet Another Stars Rating.

Sur un site marchand, il permet aux clients d’attribuer à chaque produit un nombre d’étoiles en fonction de la satisfaction que ce produit leur procure.

Malheureusement, par défaut, ce module présume qu’on l’utilise dans ce but.

C’est pourquoi il ajoute à chaque image d’un blogue les balises ‘offers’, ‘review’ et ‘aggredateRating’, même lorsqu’elles sont redondantes comme c’est le cas sur ce blogue.
 

 
Pour corriger cela, l’administrateur doit aller au Tableau de bord du blogue et, dans la configuration du module Yet Another Stars Rating, aller à la section Structured data options pour y changer de ‘Product’ à ‘BlogPosting’ la valeur de la liste déroulante, puis finalement sauvegarder le tout en cliquant sur le bouton ‘Save All Settings’.

Si vous êtes aux prises avec ce problème et utilisez vous aussi ce module, tentez le remède que je vous suggère.

Au prochain rapport du Google Search Console, ce problème devait avoir disparu. Sinon, désolé…

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Précisions concernant le dépistage du variant Delta à l’école primaire

Publié le 26 août 2021 | Temps de lecture : 9 minutes
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Introduction

Radio-Canada publie ce matin la nouvelle selon laquelle on formera dans chaque école les volontaires qui souhaiteront effectuer des tests rapides, peu importe leur titre d’emploi.

Ceci est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.

Peu importe le test rapide, il faut moins de quelques minutes pour savoir comment l’utiliser. Donc il est facile d’être prêt pour la rentrée scolaire. C’est là la bonne nouvelle.

Toutefois, une campagne de dépistage digne de ce nom ne doit pas reposer sur le volontariat; chaque direction d’école doit mettre sur pied une brigade d’employés prêts à suspendre leurs tâches courantes pour effectuer systématiquement du dépistage pendant quelques minutes et y donner suite lorsque des cas sont décelés. Puisque le dépistage québécois reposera sur l’impondérable du volontariat, c’est là la mauvaise nouvelle.

L’article de Radio-Canada parle à la fois d’une réserve de 1,7 million de vieux tests salivaires dont les résultats s’obtiennent sur place en quelques minutes et d’autre part, d’une quantité non précisée de nouveaux tests effectués en laboratoire à partir de prélèvements par gargarisme.

Afin de savoir exactement sur quelle technologie reposera le dépistage dans les écoles du Québec, je me suis tapé l’écoute de la conférence de presse du 24 aout dernier (ci-dessus).

En voici les faits saillants.

La mise en quarantaine

A 13:16, le ministre de l’Éducation nous dit que tous les cas déclarés feront l’objet d’une enquête épidémiologique par la direction de la Santé publique régionale.

Les mesures alors décrétées dépendront de différents facteurs :
• la région concernée,
• le nombre de cas dans cette région,
• le fait qu’on porte ou non le masque à l’école dans cette région, et
• le taux de vaccination des élèves.

Concrètement, le directeur de la Santé publique précise à 35:37 que lorsqu’un élève contagieux est décelé, celui-ci doit être retiré du milieu scolaire et s’isoler à la maison durant sa période de contagiosité. Pour le reste de sa classe, cela dépendra du port du masque.

Dans les régions où le port du masque est exigé en classe, les camarades de classe poursuivront leur enseignement puisque la Santé publique estime qu’avec le masque, peu importe la durée du contact avec l’élève atteint, le risque de contagion est faible.

Toutefois, par mesure de prudence, ses camarades de classe seront testés deux fois; une première fois entre le jour 3 et le jour 5, et une seconde fois au jour 7.

Dans les classes où le port du masque n’était pas exigé, il le deviendra. Et les camarades de classe seront également testés deux fois.

Un dépistage voué à l’échec

Avec le Covid-19 ‘classique’, cette stratégie sanitaire aurait peut-être pu fonctionner. Mais avec le variant Delta, cette stratégie est vouée à l’échec. Pourquoi ?

Premièrement parce qu’elle repose sur la présomption que le cas décelé est contagieux depuis le jour où il est testé.

Malheureusement, chez la personne atteinte, le variant Delta se multiple beaucoup plus rapidement que le Covid-19 ‘classique’. Entre le moment où il a attrapé le Covid-19 et le moment où il est devenu contagieux, il s’est écoulé deux jours avec le variant Delta alors qu’il en fallait quatre avec le Covid-19 ‘classique’.

Ce qui veut dire que lorsqu’on teste le reste de la classe au jour 3, les camarades contaminés ont eu le temps de devenir contagieux et que les gens à qui ils ont transmis l’infection deviendront contagieux à leur tour dès le lendemain.

Les régions sans masque

Là où le port du masque n’était pas exigé, il est trop tard pour l’imposer. En raison de la contagiosité extrême du variant Delta (analogue à celle de la varicelle), un étudiant contamine toute sa classe en un seul jour.

De plus, une personne atteinte par le variant Delta porte une charge virale 1 260 fois supérieure à celle d’une personne atteinte par le Covid-19 ‘classique’.

Concrètement, dans une classe, on pourrait remplacer un écolier atteint du variant Delta par 1 260 écoliers atteints du Covid-19 ‘classique’ et ce serait pareil. Pour les autres élèves, les chances de ne pas être contaminés sont nulles, peu importe l’aération du local.

Les régions avec masque

Et là où le port du masque était déjà obligatoire, il faut penser que les masques portés par les écoliers du primaire bloquent les grosses gouttelettes respiratoires (les postillons), mais laissent passer le long du nez les minuscules gouttelettes respiratoires (appelées aérosols). Celles-ci ont la manie d’embuer les lunettes de ceux qui portent un masque par temps froid.

Dans quelques jours, la Santé publique révélera les détails de sa politique sanitaire, notamment quant aux repas pris à l’intérieur (alors que les écoliers auront retiré leur masque). On verra alors si les risques de contagion sont aussi faibles qu’on le dit dans les régions où le port du masque est obligatoire dans les aires communes.

L’autorisation des parents

Que serait l’enseignement si l’autorisation des parents était nécessaire chaque fois qu’un professeur veut passer à la page suivante du manuel scolaire ?

À 30:55, le directeur de la Santé publique déclare : “ …on ne fait jamais de test chez les enfants sans obtenir le consentement des parents.

Les parents qui n’ont pas les moyens financiers de se payer une gardienne ou de quitter temporairement leur emploi pour s’occuper de leur enfant en convalescence n’auront qu’à refuser de donner leur autorisation pour que jamais on n’ait la preuve que leur enfant est contagieux.

Là où le masque n’est pas obligatoire, son imposition devient la ‘punition’ de toute la classe lorsqu’on y trouve un cas. Les parents opposés à cette mesure ont donc intérêt à refuser qu’on teste leur enfant dans l’espoir d’y faire obstacle.

Le dépistage systématique du Covid-19 devrait être obligatoire et systématique deux fois par semaine. Les parents qui s’y opposent en ont le droit. Sauf que leur enfant devrait alors faire ses classes à la maison.

Impréparation et faux tests rapides

À 14:50, le ministre de l’Éducation parle au futur du déploiement dans certaines écoles de tests rapides dès le mois de septembre, et ce graduellement.

Donc, dans l’ensemble du réseau scolaire, rien n’est prêt pour la rentrée, sauf les masques. Cette pandémie se propage depuis plus d’un an et demi et le gouvernement de la CAQ en est à l’étape d’espérer être en mesure d’effectuer un dépistage scolaire graduel dans certaines régions.

Et surprise : parmi tous les tests qu’elle juge rapides, la Santé publique révèle sa préférence à 31:01 :

Ce qu’on va viser le plus possible, c’est d’avoir ce qu’on appelle ‘du gargarisme’, [ce] qui est moins invasif. Surtout s’il faut répéter les tests au jour 3 et au jour 7.

Cette technologie, développée au Québec, consiste à se gargariser avec de l’eau, la recracher dans un gobelet, avant de la transvider dans un tube. Ce dernier doit être expédié à un laboratoire pour analyse.

Avec le variant Delta, la charge virale est telle que ces tests remplacent avantageusement les tests qui nécessitent un prélèvement au fond du nez.

Mais ils ne constituent pas une solution alternative aux tests dont le prélèvement est obtenu par frottis de l’intérieur des joues (que n’importe quel enfant capable de se brosser les dents peut effectuer lui-même). Parmi ces tests, les plus nouveaux donnent des résultats remarquablement fiables en quelques minutes.

Dans le cas d’un test par gargarisme, c’est seulement le prélèvement de l’échantillon qui est rapide. Mais entre le prélèvement et la communication des résultats aux personnes concernées, le temps écoulé s’exprime en jours et non en minutes puisque l’échantillon doit être analysé dans un laboratoire accrédité.

Bref, comme à son habitude, le Dr Arruda induit le public en erreur; les tests par gargarisme ne sont pas de véritables tests rapides.

Conclusion

Face à un variant très contagieux, le socle d’une stratégie sanitaire efficace, c’est la réactivité.

Il faut donc que les directions d’école aient déjà des réserves de vrais tests salivaires rapides. Il en existe dont le taux d’efficacité est de 94 %.

De plus, elles doivent avoir toute la latitude de diriger les brigades chargées de débusquer les cas dès leur apparition et d’appliquer immédiatement les mesures de confinement destinées à limiter la propagation de l’épidémie.

Marquée au fer rouge par la contrôlite, la lourde stratégie sanitaire du Québec à l’école primaire est vouée cette année à l’échec, comme l’a été celle de l’année scolaire 2020-2021, alors qu’en fin d’année, les écoliers et le personnel scolaire représentaient 38,4 % de toutes les personnes officiellement atteintes au Québec.

Avec le variant Delta, on peut anticiper des résultats encore pires.

Références :
COVID-19 : du personnel formé pour faire des tests rapides dans les écoles
Le Covid-19 à l’école primaire : la CAQ met en péril la santé de nos enfants

Parus depuis :
Covid-19 : dans son nouvel avis, le conseil scientifique recommande d’accroître le dépistage à l’école (2021-09-18)
Québec, nous avons un problème… de dépistage (2021-10-04)
Des centaines de jeunes touchés par un dangereux syndrome (2021-11-14)
En Allemagne et en Autriche, les enfants testés deux à trois fois par semaine (2021-12-09)
« Autant d’enfants hospitalisés d’un coup, c’est préoccupant » (2022-02-04)

Complément de lecture :
Le laisser-faire sanitaire à l’école primaire québécoise

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Écrit par Jean-Pierre Martel


VaxiCode

Publié le 25 août 2021 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

C’est aujourd’hui qu’est offerte gratuitement — pour iPhone ou iPad compatible — l’application téléphonique du passeport vaccinal québécois.

Le mois prochain, un certificat de double vaccination — en version papier ou électronique — sera requis pour recevoir certains services non essentiels au Québec (accès aux restaurants, bars, salles de spectacle ou de cinéma, etc.).

On dit non essentiels dans la mesure où une personne qui ne peut aller au restaurant, par exemple, pourra toujours se faire livrer des mets à domicile (ou cuisiner elle-même).

À l’opposé, il est hors de question que ce passeport vaccinal soit requis pour recevoir des soins médicaux.

Il est paradoxal de constater que c’est au nom de la liberté que les opposants à cette mesure veulent transformer le pays en prison. En effet, il sera bientôt impossible d’aller à l’Étranger sans avoir une preuve de vaccination complète…

Mode d’emploi


 
Il y a plusieurs manières d’utiliser VaxiCode. Je vous recommande celle-ci. Elle nécessite trois choses; un ordinateur, une connexion Internet et un appareil mobile sur lequel VaxiCode est installé (ici, mon iPad).

Au cours de son utilisation, VaxiCode aura besoin de lire le code QR de la preuve de vaccination qui vous aura été décernée par le gouvernement du Québec.

Donc avant d’utiliser VaxiCode, il vous faut cette preuve.

Si vous ne l’avez pas encore, à l’aide de votre ordinateur, rendez-vous au site covid19.quebec.ca. On vous demandera de vous identifier et de donner la date où vous avez reçu votre première dose, de même que la marque du vaccin reçu.
 

 
Une fois ces étapes franchies, cliquez le bouton qui vous permet de télécharger votre preuve électronique de vaccination.

Cette preuve est un fichier PDF. Si vous double-cliquez sur ce fichier, il s’affichera à l’écran. Sinon, vous pouvez l’imprimer : cette copie pourrait vous être utile ultérieurement. Dans quelques instants, nous aurons besoin de cette preuve, imprimée ou non.


 
Maintenant, passons à VaxiCode.
 

 
En premier lieu, vous donnez votre permission pour que VaxiCovid puisse accéder à votre appareil photo (afin de lire le code QR).
 

 
Puis c’est au tour du système d’exploitation de votre appareil mobile de vous demander une confirmation.
 

 
Puis vous cliquez le bouton ‘Ajouter une preuve’.
 

 
Alors que ce code QR est encore affiché à l’écran de votre ordinateur ou que vous avez devant vous la preuve vaccinale imprimée, approchez le rectangle (ici en noir) du code QR.

VaxiCode prendra deux ou trois secondes pour faire la mise au point et reconnaitra votre code.
 

 
VaxiCode vous demandera (au bas de l’écran) d’entrer l’année de votre naissance.
 

 
Une fois cela fait, il ne vous reste plus qu’à sauvegarder cette preuve.
 

 
Et voilà !

Pour être accepté dans un établissement ou un moyen de transport où le passeport vaccinal est exigé, charger VaxiCode. Par défaut, l’application affichera ce gros rectangle bleu et vert aux coins arrondis semblable à celui ci-dessus.

Il suffit de taper une seule fois du doigt sur ce rectangle (pas ici sur ce blogue, mais dans VaxiCode) sur lequel votre nom est affiché pour que votre code QR apparaisse. Montrez-le au préposé qui l’exige. Il le scannera avec son application VaxiCode Verif et vous laissera passer.

Sous le code QR scanné, il y a un bouton destiné à afficher les détails. Vous n’avez pas à montrer ces détails à quiconque. Mais si cela vous intéresse, vous pouvez cliquer sur ce bouton. Alors que ce dernier a disparu, faites défiler l’écran vers le bas pour voir l’ensemble des détails de la preuve électronique de vaccination que vous avez téléchargé au début de cet article.

L’application VaxiCode peut contenir les preuves de vaccination de plusieurs personnes. Ce qui peut être utile dans les familles où chaque membre ne possède pas son propre téléphone multifonctionnel compatible.

Complément de lecture : Liste des lieux et des activités qui nécessiteront le passeport vaccinal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une rentrée scolaire sans dépistage (ou presque) au primaire

Publié le 24 août 2021 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

C’est décidé; le port du masque sera obligatoire en tout temps dans les écoles d’une partie du Québec, alors qu’il ne sera obligatoire que dans les aires communes ailleurs.

Mais on n’utilisera pas de scanneurs thermiques à l’entrée des écoles, contrairement à ce que le Japon faisait récemment à ses Jeux olympiques d’été.

On nous dit que la Santé publique ‘songe’ à utiliser des tests salivaires rapides. Elle y songe. Ce qui veut dire qu’elle n’a pas décidé quoi que ce soit. Elle est à l’étape de la réflexion.

S’agit-il des tests rapides à 5$US (dont le taux d’efficacité est d’environ 70 %) ou des nouveaux tests rapides à environ 15$US (dont l’efficacité s’approche de 94 %) ? Apparemment, c’est ni l’un ni l’autre.

À l’écoute attentive de la conférence de presse du Dr Arruda, on finit par comprendre que chez les enfants du primaire, plutôt que de procéder à des prélèvements intimidants par écouvillons dans le nez, on privilégierait de simples prélèvements par gargarisme, plus conviviaux, mais tout aussi lents que des tests PCR parce ces prélèvements par gargarisme ne peuvent être analysés eux aussi qu’en laboratoire.

Or ces tests par gargarisme, on ne les a pas encore en quantité suffisante pour se lancer dès la rentrée dans une campagne généralisée de dépistage.

Tant qu’on en manquera, la Santé publique les réservera là où elle jugera la situation épidémiologique plus préoccupante.

À partir de quand une situation est-elle préoccupante ?

En début de pandémie, le Dr Arruda déclarait qu’il fallait plus craindre la grippe ordinaire que le Covid-19.

Il en était tellement convaincu que quelques semaines plus tard, alors que l’iceberg du Covid s’approchait du Titanic québécois, le capitaine Arruda quittait le navire en chaloupe pour prendre ses vacances personnelles au Maroc.

Et à son retour, quand la ministre de la Santé de l’époque s’inquiétait de savoir si notre provision de masques pour les travailleurs de la Santé était suffisante, le Dr Arruda lui répondait qu’on en avait pour deux ans. Ce qui était vrai si le Covid-19 n’était qu’une gripette. En réalité, on n’en avait que pour 5 à 6 jours.

À partir de l’expérience passée, on peut présumer que la situation sera jugée préoccupante lorsqu’elle sera catastrophique. C’est alors que la Santé publique songera à utiliser des tests salivaires qu’elle dit rapides.

Du songe à la réalité

Lorsqu’elle en aura suffisamment, la Santé publique utilisera ces tests… à la condition d’avoir obtenu le consentement préalable de chaque parent.

Le dépistage systématique du Covid-19 devrait être obligatoire et systématique deux fois par semaine. Les parents qui s’y opposent en ont le droit. Sauf que leur enfant devrait alors faire ses classes à la maison.

L’hypercontagiosité du variant Delta fait qu’il ne faut qu’une journée pour qu’un enfant contagieux contamine toute sa classe.

La contrôlite

En tant que sous-ministre ou de sous-ministre adjoint, le Dr Arruda a été le bras droit de Gaétan Barrette à l’occasion de sa réforme centralisatrice des soins de santé. Et comme lui, il souffre de contrôlite.

D’où sa manie d’interdire ou de rendre impossible toute mesure sanitaire qui va au-delà de ce qu’il a décidé. Comme le fait le gouverneur Ron DeSantis en Floride.

Or, la réactivité est la pierre d’assise d’une lutte efficace contre le variant Delta.

Les écoles ne sont pas autorisées à effectuer elles-mêmes le dépistage du Covid-19; lorsqu’un directeur d’école soupçonnera une éclosion dans son établissement, il devra en aviser la Santé publique de sa région.

Mais la réponse de la Santé publique ne sera pas automatique.

Selon Radio-Canada, la Santé publique prévoit de moduler, voire d’adapter ses enquêtes en fonction de nouveaux critères soit le nombre de cas dans cette région, le fait que les élèves portent ou non le masque ou encore le taux de vaccination des adolescents dans l’établissement concerné lors d’éclosions ou de cas positifs.

Que d’empressement…

Si elle n’est pas débordée par le nombre de foyers d’éclosion qui surgiront un peu partout, celle-ci dépêchera une ou plusieurs infirmières pour évaluer la situation.

Tant qu’on ne disposera pas des tests par gargarisme, seules des infirmières dépêchées par la Santé publique effectueront les prélèvements chez les élèves du primaire.

De plus, comme on l’a vu, il est hors de question pour elles de faire passer un test de Covid-19 à un élève sans avoir obtenu l’autorisation préalable de ses parents.

À mettre des bâtons dans les roues du dépistage à l’école, le fait-on exprès pour que tous les écoliers du primaire attrapent le Covid-19 et, de retour à la maison, contaminent leurs familles respectives ?

En début de pandémie, la Santé publique soutenait qu’il fallait ‘laisser se développer l’immunité naturelle’. En d’autres mots, on devait laisser les gens attraper le Covid-19 pour qu’ils s’en immunisent à la dure. Cette capitulation à la pandémie faisait office de doctrine sanitaire.

C’est la même doctrine qu’on applique aujourd’hui à l’école primaire.

Avec le variant Delta, la charge virale chez les personnes atteintes est 1 260 fois plus élevée que chez les personnes atteintes par les souches ancestrales du Covid-19. Du coup, n’est pas nécessaire de passer l’écouvillon dans la gorge pour effectuer in prélèvement; un frottis strictement buccal suffit.

N’importe quel enfant capable de se brosser les dents peut tout autant passer un écouvillon à l’intérieur de ses joues et de le donner à son professeur. Et il ne faudra que quelques minutes à ce dernier pour savoir si l’enfant est atteint du Covid-19… s’il dispose de vrais tests rapides.

Et si cet enfant est atteint, celui-ci passe la journée dans une salle d’isolement dans l’école en attendant le retour de ses parents à la maison, plutôt que d’aller en classe contaminer tous ses camarades.

Voilà comment mener une lutte sanitaire caractérisée par la réactivité.

Jusqu’ici, la lutte sanitaire au Québec a été un fiasco; il y a eu 2,5 fois plus de morts par million d’habitants au Québec que dans les provinces anglophones du pays.

Et ça continue. On se demande pourquoi…

Références :
Au Québec, la grippe saisonnière est plus à craindre que le coronavirus
Legault mise sur l’«immunité naturelle» des Québécois
Le masque en classe obligatoire dans neuf régions
Le variant Delta ou l’accélération de la vague
Panique à Québec : dans les coulisses de la course aux masques
Rentrée scolaire 2021 : l’OMS se réveille
Retour du masque en classe dans neuf régions du Québec
Voyage au Maroc : le Dr Arruda s’est absenté 12 jours au début de la crise

Parus depuis :
Tests rapides – « Nous avons manqué le bateau », estime un virologue (2022-01-14)
Cinq fois plus d’élèves infectés au Québec par rapport à la rentrée de janvier 2021 (2022-01-25)
« Maman, je pense que je vais mourir » (2022-01-26)
« L’école ne nous dit plus rien » (2022-01-28)
« Autant d’enfants hospitalisés d’un coup, c’est préoccupant » (2022-02-04)
Un enfant sur trois a récemment été en contact avec la COVID-19 (2022-02-23)

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Un commentaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : l’utilité d’un vaccin d’appoint sous forme de vaporisateur nasal

Publié le 20 août 2021 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Six semaines après l’arrivée du Covid-19 au Québec, le deuxième volet du texte Les mystères du Covid-19 répondait à la question que tous se posaient : comment et quand ce virus se propage-t-il ?

Ce texte soutenait que le Covid-19 s’attrapait en respirant les gouttelettes respiratoires de personnes contagieuses et que le nez de même que la gorge constituaient les sites d’incubation du virus.

Alors que les petites gouttelettes respiratoires (appelées aérosols) peuvent se déposer partout dans l’arbre respiratoire, les grosses gouttelettes (appelées postillons) ne vont pas au-delà du nez et de la gorge.

Or si les unes et les autres contiennent la même concentration de virus par millilitre lorsqu’ils proviennent d’une même personne contagieuse, les postillons, en raison de leur taille, en contiennent plus par gouttelette.

Cela entraine deux corollaires :
• le rôle prépondérant (mais non exclusif) des postillons dans la propagation de la pandémie, et
• l’efficacité des masques liée à leur capacité de bloquer totalement les postillons (en dépit de leur efficacité moindre à bloquer les aérosols).

Deux études récentes complètent nos connaissances au sujet de la transmission de l’épidémie.

L’étude de Cape Cod

Au début du mois, l’étude de Cape Cod révélait que la quantité de virus dans le nez et la gorge des personnes atteintes par le variant Delta était analogue, qu’on soit vacciné ou non.

Puisqu’il n’y avait pas d’analyse statistique dans cette étude, on doit éviter de prendre ses résultats à la lettre. Ce qu’il faut retenir, c’est que la vaccination n’empêche pas la colonisation rapide du nez en début de contamination.

En d’autres mots, la colonisation du variant Delta dans le nez est tellement rapide que même lorsque le système immunitaire se met en branle après avoir détecté le virus, celui-ci a eu le temps d’envahir un grand nombre de cellules épithéliales du nez et de fabriquer des millions de copies.

L’étude de Berlin

L’humain se protège contre le Covid-19 à l’aide d’une multitude de cellules immunitaires spécialisées.

Une équipe de chercheurs de Berlin et de Leipzig ont étudié en quoi les muqueuses du nez des adultes et des mineurs pouvaient se distinguer, notamment quant à leur composition en cellules immunitaires.

Pour ce qui est des récepteurs à Covid-19 (les récepteurs ACE2a), ils étaient aussi nombreux chez les adultes que chez les mineurs. Donc la plus grande vulnérabilité des adultes ne dépendait pas de leur concentration.

L’étude portait sur 86 personnes de 4 à 77 ans réparties en quatre groupes presque égaux : 18 mineurs et 23 adultes qui n’étaient pas atteints par le Covid-19, puis 24 mineurs et 21 adultes atteints légèrement ou modérément.

Chez les mineurs, qu’ils soient atteints du Covid-19 ou non, on observe, dans leur muqueuse nasale, une grande quantité des trente-trois types de cellules immunitaires mesurés par les chercheurs, particulièrement des neutrophiles (une sorte de globules blancs).

Au contraire, dans la muqueuse du nez des adultes sains, on trouve rarement des cellules immunitaires. Mais dès qu’ils étaient infectés, le nez de ces adultes recevait en renfort de grandes quantités de cellules immunitaires.

Un vaccin nasal

Contre les virus respiratoires (l’influenza, par exemple), on possède déjà des vaccins qu’on administre par vaporisation nasale.

Contre le virus du SRAS (apparenté à celui du Covid-19), on avait déjà commencé à mettre au point un vaccin par voie nasale. Effectuées chez la souris, ces recherches ont été interrompues avec la fin de la pandémie au SRAS.

Il aurait lieu de reprendre ces recherches dans le but de mettre au point un vaccin d’appoint aux vaccins actuels.

Un vaccin nasal ne remplacerait pas les vaccins intramusculaires, mais servirait exclusivement à rendre la muqueuse nasale des adultes totalement réfractaire au Covid-19. Et ce dans le but de permettre au système immunitaire d’avoir le temps de se mettre en branle en cas de contagion.

Or une des raisons qui expliquent l’extrême contagiosité du variant Delta est la rapidité de sa propagation; entre l’instant où une personne attrape le Covid-19 et le moment où elle se met à contaminer les autres, il ne s’écoule que 2,6 jours alors qu’il faut 5,7 jours avec le Covid-19 ‘classique’.

Puisque le nez est presque toujours l’incubateur du Covid-19 avant que le virus se lance à l’assaut des poumons, tout ce qui retarde sa prolifération dans le nez est capital dans la lutte contre ce virus.

D’où l’intérêt d’un vaccin en vaporisateur nasal.

Références :
Covid-19 : le secret de la contagiosité du variant Delta
Les mystères du Covid-19 (2e partie)
Le variant Delta ou l’accélération de la vague
Mucosal immunization with surface-displayed severe acute respiratory syndrome coronavirus spike protein on Lactobacillus casei induces neutralizing antibodies in mice
Nasal ciliated cells are primary targets for SARS-CoV-2 replication in the early stage of COVID-19
Pre-activated antiviral innate immunity in the upper airways controls early SARS-CoV-2 infection in children
Transmission Dynamics of an Outbreak of the COVID-19 Delta Variant B.1.617.2 — Guangdong Province, China, May–June 2021
Vaccin contre la grippe : injectable ou nasal?

Parus depuis :
Les vaccins par voie nasale, une arme prometteuse pour lutter contre le Covid-19 (2021-09-15)
L’acide tannique interférerait avec le SRAS-CoV-2 (2022-03-09)

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