Au nombre estimé entre mille et dix-mille avant la colonisation anglaise, les Béothuks peuplaient autrefois l’ile de Terre-Neuve.
Pendant des siècles, des Européens (essentiellement des Basques) avaient pris l’habitude de pêcher la morue au large de l’ile.
L’attitude relativement pacifique des Béothuks changea à l’arrivée en 1497 du navigateur génois Giovanni Cabotto (ou John Cabot), accostant l’ile pour le compte du roi Henri VII d’Angleterre.
Cette année-là, les hommes armés de Cabotto ayant capturé trois Béothuks afin de les montrer au roi à titre de curiosités, les familles des prisonniers tentèrent en vain de les libérer. Du coup, les Béochuks furent considérés comme des rebelles.
Wikipédia écrit : “Trois ans après, en 1500, deux autres bateaux conduits par Gaspar Corte-Real attaquent, de nuit et par surprise, un groupe d’une soixantaine de Béothuks. Hommes, femmes et enfants sont embarqués de force ou abattus par les marins. L’hiver d’après, en représailles de ce carnage, Corte-Real est tué avec son équipage et ses deux bateaux sont brulés. Les exactions et les rapts pour être ramenés de force en Europe se poursuivront les années suivantes.”
Dès lors, tous les marins européens qui s’approchèrent de l’ile — peu importe le pavillon sous lequel ils naviguaient — furent considérés comme des ennemis venus piller les ressources maritimes appartenant aux Béothuks.
En 1697, le Traité de Ryswick fit de Terre-Neuve une colonie anglaise.
Dans les années qui suivirent, Béothuks et Anglais se livrèrent à une série d’attaques et de représailles au cours desquels les Anglais, mieux armés, tuèrent des dizaines, voire des centaines d’Autochtones.
Par exemple, en 1768, une jeune mère Béothuk fut décapitée devant son fils de cinq ans pour avoir refusé de se plier à l’esclavage sexuel auquel on voulait la soumettre.
Les relations entre les Béothuks et les Anglais étaient tellement mauvaises, que l’année suivante, la couronne britannique sentit le besoin d’adopter un édit interdisant explicitement de les chasser (au sens littéral du terme).
Les exactions et les maladies contagieuses apportées par les Anglais eurent raison de ce peuple dont le dernier représentant disparut en 1829.
Le génocide des Béothuks fut donc le premier réussi au Canada.
Strictement parlant, ce génocide n’a pas été commis par le Canada puisque Terre-Neuve ne fit partie du territoire canadien qu’à partir de 1949, année de son annexion, par voie de référendum, au pays.
Les Béothuks s’ajoutent plutôt au nombre incalculable des victimes du colonialiste anglo-saxon en Amérique, que ce soit la déportation des Acadiens (pour faire place à des colons anglais), l’esclavage de millions de ‘Noirs’, ou les politiques génocidaires à l’égard des peuples autochtones, tant au Canada qu’aux États-Unis.
Référence : Béothuks
Compléments de lecture :
Gabriel Sagard en Huronie
L’époque troublée du premier Irlandais au Canada
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