Covid-19 : ce que la présence des variants révèle

Publié le 20 mai 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

Le variant B.1.617 a été découvert en Inde le 5 octobre 2020.

Le premier cas québécois causé par ce variant a été trouvé le 21 ou le 22 avril en Mauricie. Heureusement, la personne atteinte n’a pas développé une forme grave de Covid-19 et s’en est remise depuis.

Son diagnostic a été établi parce qu’un prélèvement a été envoyé au Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg. Autrement, on ne l’aurait pas su.

Au Québec, le séquençage génétique des virus prélevés n’inclut pas le variant B.1.617. En effet, le Laboratoire de Santé publique du Québec n’a pas cru bon de se doter des moyens de le détecter sept mois après sa découverte.

Quand on le trouve, c’est expressément parce que la Santé publique a pris la décision de demander au laboratoire de Winnipeg d’effectuer une vérification à ce sujet.

Il est donc possible que ce variant se propage incognito depuis plus longtemps qu’on pense.

Dans ce cas-ci, les autorités sanitaires voulaient comprendre pourquoi ce citoyen de Mauricie avait pu contracter le Covid-19 alors qu’il a été partiellement vacciné en janvier dernier.

Est-ce que cet échec vaccinal se serait produit si le protocole québécois de vaccination respectait la posologie du fabricant, soit deux doses séparées de trois ou de quatre semaines (et non de trois ou quatre mois) ? On ne le saura jamais.

Ce qu’on sait, c’est qu’officiellement, cet échec vaccinal est de la faute du variant.

Depuis, dix autres cas de ce variant ont été confirmés par Winnipeg.

Ces autres cas ont été trouvés dans des échantillons prélevés chez des voyageurs arrivés au Québec par avion.

On ignore dans quelle mesure ces personnes ont respecté la quarantaine ‘obligatoire’ décrétée par Ottawa. Ni comment elles ont pu prendre l’avion jusqu’ici.

D’autres variants circulent déjà très bien au Québec. On estime que le variant B.1.1.7 (surnommé variant britannique) représente 90 % des cas actuels au Québec.

Il n’est pas exclu de penser qu’un variant puisse naitre spontanément dans plusieurs parties du monde simultanément.

Mais puisqu’on trouve au Québec des cas de tous les variants connus à ce jour à travers le monde, l’explication la plus probable est qu’en dépit des belles promesses de nos politiciens, la frontière canadienne est demeurée une passoire, comme elle l’est depuis le début de cette pandémie.

Si les politiciens avaient respecté leur parole, seul le Covid-19 ‘classique’ circulerait au Québec.

Références :
Covid-19 : les prix citron à Ottawa et à la STM
Crise sanitaire en Inde : ce qu’on sait du variant B.1.617
Le Covid-19 aux aéroports : la passoire canadienne
Le variant B.1.617 sous surveillance rehaussée
Variant B.1.617

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Passeport vaccinal : le combat d’arrière-garde de la Santé publique

Publié le 20 mai 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

Dans une entrevue accordée hier au Téléjournal de Radio-Canada, le directeur de la Santé publique, Dr Arruda, a déclaré au sujet du passeport vaccinal :

[Quand les personnes vaccinées auront reçu] deux doses, ça va pouvoir confirmer que les gens sont immunisés. Ça va servir pour les voyages internationals. (sic)

Et je vous dirais que pour ce qui est de donner accès à certains éléments, nos réflexions sont encore en cours.

Mais ça ne sera pas un usage hyperimportant quand les gens vont avoir atteint une très grande couverture vaccinale parce qu’il y a énormément d’enjeux associés à la discrimination et à l’accès au travail et à toutes sortes d’autres types d’évènements.

Dans le cas d’un restaurant en particulier, si les autorités sanitaires du Québec exigent que seules 25 personnes y soient admises, ce restaurateur a le droit d’être encore plus exigeant et de décider de n’admettre que des clients ayant reçu au moins une dose de vaccin.

En somme, un entrepreneur ne peut pas faire moins que ce que la Santé publique exige de lui. Mais il peut faire plus.

Je verrais très bien ce restaurateur rassurer sa clientèle en lui garantissant que tous les gens autour d’eux seront partiellement ou totalement vaccinés.

À la place du directeur de la Santé publique, je verrais ce restaurateur comme un allié dans mes efforts pour motiver la population à se faire vacciner.

Même chose pour un employeur. Dans toutes les entreprises où des éclosions de Covid-19 ont occasionné de grandes pertes économiques — pensons aux abattoirs — l’employeur a parfaitement le droit d’exiger que ses employés soient vaccinés.

Par contre, si la vaccination est exigée sans raison juste et raisonnable, cela peut constituer de la discrimination justifiant des recours judiciaires seulement si le plaignant a subi un préjudice.

Bref, c’est à chaque entrepreneur d’en juger.

En conclusion, le passeport vaccinal répond à un besoin de la part de nombreuses entreprises. Il a déjà commencé à être exigé dans certains lieux publics américains. Et il est à prévoir que cette tendance se répandra bientôt au Québec.

Parus depuis :
Le passe sanitaire européen est désormais disponible : voici comment le télécharger et l’utiliser (2021-06-26)
Québec instaurera un passeport vaccinal début septembre (2021-07-08)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le quatrième arrondissement de Paris (1re partie)

Publié le 18 mai 2021 | Temps de lecture : 15 minutes
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Présentation du diaporama

Le quatrième arrondissement comprend deux parties; une partie insulaire et une partie qui ne l’est pas.

La partie ‘continentale’ est le sud du Marais (un quartier appelé ainsi parce qu’autrefois marécageux).

Ce diaporama-ci couvre la partie insulaire de l’arrondissement, soit l’est de l’ile de la Cité (sur laquelle est construite Notre-Dame de Paris) et l’ile Saint-Louis.

Sur l’ile de la Cité

Le diaporama commence par un aperçu du Tribunal de Commerce de Paris (de 0:13 à 0:15), puis de l’entrée de la Préfecture de police qui fait face à la cathédrale Notre-Dame (à 0:17).

Des 51 maisons qui, autrefois, hébergeaient les chanoines de la cathédrale, celle du chanoine Feydeau (à 0:19) est une des rares qui a survécu. Par la fantaisie des légendes parisiennes, elle est surnommée ‘Maison du roi Dagobert’ (celui qui, selon la chanson, a mis ses culottes à l’envers).

Sur l’ile de la Cité, mon restaurant préféré était la Réserve de Quasimodo (de 0:27 à 0:37).

À 0:41, il s’agit d’une statue de la Vierge qui décore la façade de l’édifice situé au 15 rue des Ursins (propriété du séminaire de Paris).

Le no 1 de cette rue (à 0:43) est une maison médiévale reconstituée au XXe siècle par l’architecte-urbaniste Fernand Pouillon.

De 0:47 à 0:49, on peut voir le pont de l’Archevêché à l’époque où les amoureux pouvaient y laisser des cadenas d’amour.

La tradition voulait que les amoureux y verrouillent un cadenas qui symbolise leur relation amoureuse et que la clé soit jetée à la Seine en guise d’éternité. Cette pratique — qui fragilise les rambardes — est aujourd’hui interdite.

Le pont Louis-Philippe (à 0:51) est un des cinq ponts qui donnent accès à l’ile Saint-Louis.

Sur l’ile Saint-Louis

Si on exclut les rues au pourtour de l’ile, celle-ci n’est traversée d’est en ouest que par la rue Saint-Louis-en-l’ile. On y trouve de nombreuses boutiques intéressantes.

À 1:01, le nom du restaurant L’Ilot Vache est un jeu de mots qui fait allusion au fait que l’ile Saint-Louis fut créée par le remblaiement de plusieurs petites iles sous Louis XIV, dont la principale était l’ile-aux-vaches (inhabitée, et qui devait au pâturage des ruminants, d’où son nom).

L’église Saint-Louis-en-l’Isle (de 1:09 à 1:53)

L’église Saint-Louis-en-l’Isle fut construite de 1664 à 1726 selon les plans de François Le Vau.

Son délicat clocher est percé de trous pour atténuer la poussée du vent.

Confisquée à la Révolution, elle est restituée au culte en 1805 alors que la première messe est célébrée par le pape Pie VII (dont nous éviterons de prononcer le nom par rectitude politique).

Derrière le maitre-autel est située la chapelle axiale dédiée à saint Louis (à 1:17). Depuis 1845, elle est ornée de peintures à la cire (de Pierre-Jules Jollivet) qui décrivent des épisodes de la vie du saint. Le vitrail a été réalisé en 1842 par Joseph Vigné d’après un carton de Pierre Jollivet.

C’est dans le bras droit du transept qu’on trouve l’autel de la Vierge. Sa statue en stuc, créée vers 1741 par François Ladatte, est devenue à la Révolution une représentation de la déesse de la Liberté, ce qui l’a sauvé de la destruction (à 1:21).

Quant à la statue de Sainte-Geneviève (la patronne de Paris), située dans le bras gauche du transept (de 1:23 à 1:25), c’est une œuvre du même sculpteur. Elle s’est recyclée en statue de la Liberté durant la Révolution, ce qui l’a également sauvée.

Le chemin de croix est en terre cuite peinte et dorée par Jean-Bernard Duseigneur (à 1:27).

À 1:29, la chapelle des âmes du Purgatoire est décorée du vitrail La Résurection créé en 1866 par Alfred Gérete.

La statue de saint Louis (à 1:35) est en grès émaillé (faite par Louis Müller en 1897) d’après une terre cuite d’André-Joseph Allar.

À la chapelle Saint-François-d’Assise, on peut admirer le vitrail conçu en 1842 par Pierre Jollivet (à 1:39). Il représente Blanche de Castille, mère de saint Louis.

L’autel de la chapelle Sainte-Marie-Madeleine est surmonté de Noli me tangere (Ne me touche pas), une copie de la toile perdue peinte en 1735 par Carl van Loo (à 1:41)

À 1:43, il s’agit de la chapelle de la Communion.

À 1:45, la chapelle des Fonts baptismaux est décorée du Baptême du Christ, peinte en 1645 par Jacques Stella.

Le vitrail dédié à sainte Isabelle de France (à 1:47), sœur de saint Louis, décore la chapelle homonyme. Il a été réalisé par Joseph Vigné en 1842 d’après les cartons de Pierre Jollivet.

L’orgue actuel (à 1:51) date 2005. Installé dans un buffet de chêne et de châtaignier, il est dû au facteur Bernard Aubertin.

Historique de l’hôtel de Lauzun

De tous les hôtels particuliers de Paris ouverts au public, l’hôtel de Lauzun est le seul qui a conservé une bonne partie de ses décors d’origine. On y est admis que sur réservation, accompagné d’un guide.

Dès que le marais situé près du Louvre fut asséché, son territoire servit à la construction d’hôtels particuliers — c’est-à-dire de palais urbains — commandés par des nobles désireux de se rapprocher du Louvre (où vivait la famille royale).

En comparaison, dès que l’ile Saint-Louis fut remblayée et offerte au développement immobilier, ce sont principalement des familles récemment enrichies (et en quête d’anoblissement) qui s’y établirent. Dont Charles Gruÿn, fournisseur aux armées du roi durant la querre de Trente Ans.

C’est lui qui s’adressa aux architectes Louis Le Vau et Charles Chamois pour qu’on lui construise un hôtel particulier. Ce qui fut fait de 1650 à 1659.

Cette résidence fastueuse fut vendue en 1682 à Antonin Nompar, comte de Lauzun (d’où le nom actuel de l’hôtel).

Qui est ce comte de Lauzun ?

À l’origine, c’est un cadet de Gascogne (comme d’Artagnan). Après des faits d’armes qui lui valurent d’être nommé colonel général des dragons, il courtise ardemment la grande Mademoiselle, cousine de Louis XIV. À 43 ans, c’était une des célibataires les plus riches d’Europe.

Quand la cousine du roi tomba amoureuse de ce parvenu, leur liaison devint une affaire d’État.

Après avoir consenti à leur union, Louis XIV se ravisa, ce qui mit le comte de Lauzun en colère. Les injures qu’il prononça parvinrent jusqu’aux oreilles du roi.

Ce qui valut au comte de Lauzun une peine de prison (écourtée en raison de ses relations), puis l’interdiction d’approcher la cour à moins deux lieux (environ 4 km).

Or justement, l’hôtel de la famille Gruÿn (à 18 km du château de Versailles) était à vendre.

Voilà l’essentiel. Maintenant visitons ce palais.

Visite de l’hôtel de Lauzun (de 1:55 à 3:39)

À 2:11, cette porte du rez-de-chaussée est surmontée d’une grosse coquille sous laquelle est coincée une tête de sanglier. Ceci est une allusion au premier propriétaire de l’hôtel, Charles Gruÿn. Ce nom de famille est une variante de ‘groin’ (désignant un museau de porc ou de sanglier).

Au premier étage, on peut voir la Grande salle et le Cabinet aux armoires.

Actuellement vide, la Grande salle servait de bibliothèque au dernier propriétaire des lieux, Jérôme Pichon (de 2:15 à 2:19)

Le Cabinet aux armoires (de 2:21 à 2:42) est adjacent à la Grande salle. On ignore la fonction de cette pièce à l’origine.

Puisque douze de ses boiseries sont en réalité des portes d’armoires fermées à clé, on présume que ce pourrait être là que Charles Gruÿn entreposait ses documents d’affaires et, qui sait, quelques pièces d’or…

Les huit peintures florales (dont celle à 2:25) seraient de Jean-Baptiste Monnoyer.

À l’époque, tout comme aujourd’hui, lorsqu’on vendait sa résidence, on apportait ses portraits de famille. À l’hôtel de Lauzun, on trouve des peintures allégoriques ou mythologiques, des paysages et des natures mortes (principalement des bouquets). Mais tous les portraits qu’on y voit de nos jours sont des toiles ajoutées aux XIXe et XXe siècles tout en étant anciennes.

En conséquence, des quatre personnages représentés au haut des murs, le seul connu est Marc de Beauvau, grand connétable de Lorraine (à 2:31) peint par Hyacinthe Rigaud dans les années 1720.

Le plafond (de 2:35 à 2:37) célèbre le Triomphe de Cérès, déesse romaine des moissons, peint par Michel Dorigny.

La toile est décentrée vers la fenêtre donnant sur la rue. Ce qui laisse à penser qu’une alcôve se trouvait au fond du cabinet. Effectivement, une photo de 1892 montre le lit de repos utilisé par un des derniers propriétaires de l’hôtel.

Au niveau des yeux, dix petits paysages, tous différents les uns des autres, décorent la pièce (à 2:39). On les attribue au peintre Pierre Patel.

Ils sont espacés par d’autres boiseries sur lesquelles on peut voir le monogramme formé des lettres G et M entrelacées, soit les initiales de Geneviève de Moÿ, deuxième épouse de Charles Gruÿn (à 2:41).

Son mari avait fait mettre l’hôtel à son nom afin de l’empêcher d’être saisi par des créanciers dans l’éventualité où ses affaires tournaient mal. Ce qui fut le cas quelques années plus tard (à la suite de la déchéance de Nicolas Fouquet avec lequel Gruÿn entretenait des liens). Ce qui explique la vente de l’hôtel au comte de Lauzun.

Tout le tour de la pièce, une bande de bois servait à éviter qu’en les déplaçant, le dossier des chaises n’abime les murs peints (à 2:43).

En empruntant de nouveau l’escalier d’honneur, on atteint le deuxième étage.

Au haut de cet escalier, on peut voir d’un côté la niche d’Apollon (à 2:45) et de l’autre, la niche de Minerve (à 2:47).

Le plafond est décoré d’une peinture en trompe-l’œil intitulée Le temps dévoilant la Vérité (à 2:49). Ici, sous un ciel lourd, le vieillard Chronos, ailé et armé d’une faux, soulève un grand voile rouge qui cachait la Vérité nue.

On pénètre ensuite dans l’antichambre (de 2:51 à 3:01). À l’intérieur, ses quatre portes sont surmontées d’un médaillon en bois doré qui représente les vertus cardinales : la Justice, la Force, la Prudence et la Tempérance.

À 2:53, la Tempérance est représentée par une femme qui verse de l’eau dans une coupe de vin.

En dessous de ce médaillon (à 2:55) la porte ne donne sur rien. Elle ne possède pas de poignée ni de serrure. En fait, elle ne s’ouvre même pas. C’est une décoration qui sert à faire symétrie avec la (vraie) porte qui lui fait face (à 2:59) et qui donne accès au Salon de musique.

Cette (vraie) porte est surmontée du médaillon représentant la Prudence. Cette vertu cardinale emprunte ici la représentation allégorique de la déesse romaine du même nom, soit une femme au bras duquel est enroulé un serpent et qui tient un miroir de l’autre.

Toujours à 2:59, l’architecte des lieux a créé une illusion de profondeur. La première porte (celle qui donne accès au Salon de musique) est la seule à deux battants. Les autres — ici toutes ouvertes jusqu’au fond — sont à un seul battant. Or il faut savoir qu’elles ont les mêmes proportions mais sont de taille décroissante, créant ainsi un effet de perspective qui donne l’impression que cette suite d’appartements est plus profonde qu’elle ne l’est en réalité.

Avant de quitter l’antichambre, notons que le bas de ses murs est décoré de panneaux de bois décorés de feuillage enroulé d’où surgit un animal assiégé par deux chiens de chasse (à 3:01).

Successivement, on voit un agneau, un cheval, un cerf, une chèvre, un lièvre, un lion, un ours, un renard, etc. Tous ces animaux ont en commun d’être en vedette dans une ou plusieurs fables d’Ésope.

Passons maintenant au Salon de musique (de 3:03 à 3:15).

À 3:03, sur la cloison au centre qui sépare les deux parties de ce salon, on peut voir un paysage mythologique représentant le repos de Diane et ses compagnes de chasse (dans l’encadrement ovale) et, au-dessus de lui, un paysage marin représentant les amours d’Acis et Galatée sous l’œil jaloux du cyclope Polyphème (dans l’ombre, à droite).

À la droite de ces tableaux, sur un autre mur, on voit un paysage avec Eurydice (épouse d’Orphée) mordue par un serpent.

À 3:05, l’agrandissement du paysage marin représentant les amours d’Acis et Galatée nous permet d’observer les détails de la frise qui coure juste sous le plafond. Sur celle-ci, tous les couples de puttos en stuc blanc sur fond doré sont séparés par le monogramme formé des lettres G et M dorées sur fond bleu.

Au plafond, on peut voir La toilette de Vénus (à 3:13).

Suivent la Chambre à alcôve (de 3:17 à 3:31) et le Boudoir de Daphnis et Chloé (de 3:33 à 3:43).

Dans la Chambre à alcôve, on notera (à 3:19) que la porte à gauche (qui donne accès au Salon de musique) est plus haute que celle de droite (qui donne accès au Boudoir de Daphnis et Chloé).

Ces deux portes participent au jeu de perspective dont nous avons parlé plus tôt.

La Chambre à alcôve comprend deux parties.

La partie avant est richement décorée. De bas en haut, cette décoration superpose des grotesques sur fond doré, les jeux d’enfants en ‘grisaille’, des paysages dans un encadrement rectangulaire surmonté de la tête d’une femme entre deux guirlandes, et finalement des peintures circulaires soutenues par deux puttos ou deux angelots, peintures qui alternent avec des bas-reliefs représentant des vases remplis de fruits. Ouf !

Chez les Romains, Diane est à la fois la déesse de la chasse et de la nuit. Voilà pourquoi on la représente souvent armée d’un carquois et coiffée d’un croissant de lune.

Sur le plafond (à 3:31), on la voit attentionnée sur son char (devant une immense lune) alors que des amours ailés couvrent Endymion du voile du sommeil.

L’alcôve proprement dite, aménagée au fond de la pièce, possède un plafond plus bas et était, à l’époque, fermée d’une draperie. Ce qui signifie qu’elle était plus facile à chauffer et donc, plus confortable en hiver.

Sur le devant de l’alcôve, plus précisément sur la bande de bois doré qui fait le joint entre les deux plafonds (à 3:33), deux amours suspendent une guirlande de feuilles de chêne de chaque côté de la tête de Diane, reconnaissable aux deux carquois croisés devant elle.

Sur cette photo, distingue à peine la peinture circulaire qui décore le plafond bas de la chambre. Elle représente Iris semant des fleurs de pavot sur Morphée (dieu des rêves) endormi.

Les murs du Boudoir de Daphnis et Chloé ont trois niveaux superposés. De bas en haut (à 3:37), des grotesques sur fond or, de grands miroirs qui décuplent en apparence la pièce exigüe, et une partie supérieure où se trouvent quatre illustrations de roman Daphnis et Chloé.

Composé au IIe siècle de notre ère, ce roman est le plus célèbre des récits bucoliques de l’antiquité.

Dans l’ovale central du plafond du Boudoir de Daphnis et Chloé est peinte Flore et Zéphyr de Michel Dorigny.

On y voit la déesse des fleurs qui distribue les bouquets que lui présente Zéphyr (le dieu ailé des vents légers).

Autour d’eux, une profusion de fleurs et de feuillage enroulé, de puttos exubérants soulevant des guirlandes, de masques souriants, alors que deux couples (formés d’un satyre et d’une nymphe) encadrent le monogramme formé des lettres G et M.

Cette apothéose picturale marque la fin de notre visite de l’hôtel de Lauzun.

Pour nous reposer de toute cette splendeur, quoi de mieux qu’un parc. De 3:51 à 3:53, voici donc le Square Barye, créé en 1938 à l’emplacement des jardins des Célestins (une communauté religieuse supprimée à la Révolution). Son monument est à la gloire du sculpteur animalier Antoine-Louis Barye (1795-1875).


Détails techniques : Le diaporama présente 118 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (56 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (35 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (25 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm /F1,8 (2 photos).

Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Au Devoir, l’écriture inclusive, c’est du sérieux !

Publié le 17 mai 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

L’aspect le plus controversé de l’écriture inclusive est la ‘mitraille de points’. Par exemple, « Cher.e.s lecteur.rice.s »

Il y a un an, cette graphie était bannie sur ce blogue.

L’avis au sujet de ce bannissement se terminait ainsi : «…les lecteurs qui voudraient publier ici leurs commentaires sont les bienvenus. Mais à partir d’aujourd’hui, la correction des fautes de français s’étendra sans autre avis à la correction de la ‘mitraille de points’.»

Plutôt ce mois-ci, le ministère français de l’Éducation bannissait lui aussi la mitraille de points au motif qu’elle constitue un obstacle à l’apprentissage des élèves.

Ce matin, le quotidien Le Devoir publiait la lettre d’une lectrice dénonçant un cas de maltraitance survenu dans une cour de récréation.

Une institutrice insensible avait forcé un gamin de sept ans à choisir entre « Les gars d’un côté, les filles de l’autre ! ». Or l’enfant, qui s’estimait être un garçon-fille, a fondu en larmes.

L’autrice de cette dénonciation avait insisté pour que son texte soit publié en écriture inclusive, un vœu que Le Devoir a respecté.

Ce à quoi j’ai soumis le commentaire suivant, lui aussi en ‘écriture inclusive’.

Vive l’écritur.e inclusiv.e

Au lieu de demander qu’on sépare d’un.e coté.e le.s fille.s et de l’autre le.s garçon.s, on aurait dû.e demander d’avoir plusieur.s group.e.s de personne.e.s.: le.s fille.s à 100%, celles qui se sente.nt fille.s à 99% et ainsi de suite. Même chos.e pour le.s garçon.s.

Il faut cesse.r de binairise.r le genre. Le genre est un continuum.

Puis, on aurait subdivis.é.e.s le.s tranche.s de fille.s et le.s tranche.s de garçon.s selon leur.s orientation.s sexuel.le.s. Parce que là aussi, le.s chose.s ne so.nt pa.s binaire.s.

Mais le plus simple aurait été de cré.er un group.e pour chaqu.e personn.e, afin de souligner l’unicité de chaqu.e.s êtr.e.s humain.e.s.

Pour terminer, Le Devoir devrait permettre qu’on publie les textes en anglais; c’est tellement plus facile à lire…

Mais Le Devoir n’entend pas à rire au sujet de l’écriture inclusive.

Mon commentaire a donc été refusé.

Références :
L’écriture inclusive
«Je suis un garçon-fille, Madame!»
Le bannissement partiel de l’écriture inclusive sur ce blogue
L’«écriture inclusive» interdite à l’école française

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le ‘Joker’ d’Arabie

Publié le 16 mai 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Introduction

Sorti en 2019, The Joker est un film de fiction qui raconte l’histoire d’un homme méprisé et incompris qui, à force d’être le sujet de la méchanceté des autres, se transforme en un être asocial et, ultimement, en assassin.

Le mépris

En général, les princes saoudiens sont formés dans les meilleurs collèges privés et obtiennent leurs diplômes des plus grandes universités anglo-américaines.

Ils estiment que leurs diplômes prestigieux attestent objectivement de leur compétence à s’occuper des affaires de l’État.

De manière similaire, il y eut une époque au Québec où ceux qui avaient fait leur cours classique s’estimaient supérieurs aux autres.

Mohammed ben Salmane (MBS) est le prince héritier d’Arabie saoudite et l’homme fort de ce pays. C’est un avocat.

Sous n’importe quelle dictature, le ‘droit’ et la jurisprudence comportent des particularités qui découlent de l’arbitraire du régime. En conséquence, la profession juridique ne peut être formée que dans le pays.

Voilà pourquoi MBS est un des très rares princes saoudiens qui n’a jamais étudié à l’Étranger.

Jusqu’à l’affaire Khashoggi, l’image publique de MBS a été façonnée par les grandes firmes de relations publiques dont l’Arabie saoudite est cliente; l’américaine OmniComm (No 2 mondial), les britanniques Freud’s et Consulum, de même que les françaises Havas et Publicis.

Mais ni l’image artificielle de ce gentil monarque libérant les femmes saoudiennes de l’obscurantisme ni celle du despote cruel qui fait démembrer un opposant à la tronçonneuse ne nous aident à comprendre la psychologie du personnage.

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Dernièrement, la chaine de nouvelles CNN diffusait des images extraites d’une entrevue accordée à la télévision saoudienne par MBS. Cet extrait muet donne un aperçu des railleries dont il a très certainement fait l’objet, enfant, de la part de ses camarades de classe…

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Tortue Berlue

Publié le 15 mai 2021 | Temps de lecture : 2 minutes
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La Tortue Berlue est une troupe de théâtre ambulante dont les marionnettes s’adressent aux enfants de 4 à 8 ans.

C’est dans un lieu familier — un autobus scolaire reconverti — que les enfants prennent place, fébriles en y pénétrant à l’idée d’être émerveillés…

Au cours d’une représentation, l’assistance n’est composée que d’enfants d’un même garderie (publique ou privée) ou d’une même classe; on rit davantage quand on est entre amis.

Après mille représentations dans des écoles partout au Québec — devant plus de 50 000 spectateurs — la compagnie théâtrale présentait hier son nouvel autobus.

Tous les critiques de théâtre et les journalistes culturels de la ville avaient été invités par communiqué au dévoilement qui avait lieu au marché Maisonneuve.

Et comme le hasard fait parfois bien les choses, je passais par là…

Ce nouvel autobus découle de la volonté de se produire dans une ‘salle de spectacle’ aménagée de manière à ce que les artisans d’un spectacle puissent suggérer l’impossible aux petits.

Sa production actuelle, ‘Henri Barbeau’, fut nommée au Prix des critiques de théâtre dans la catégorie ‘Meilleur spectacle Jeune public’.

Le ‘Henri’ de la pièce souffre d’anxiété de performance. La pièce montre comment Henri s’en est sorti.

Dommage que certains adultes ne puissent pas y assister…

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs Lumix Leica 42,5&nbdp;mm F/1.2 + filtre Hoya à densité neutre ND8 (1re photo) et PanLeica 8-18 mm (2e photo).
1re photo : 1/500 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/4,0 — ISO 1250 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le lilas du 2267 av. Jeanne-d’Arc

Publié le 14 mai 2021 | Temps de lecture : 1 minute
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En me promenant ce matin, j’ai réalisé que le lilas d’un voisin était en fleurs. Il est à noter que le mot ‘lilas’ peut aussi bien désigner l’arbre ou ses fleurs.

Je suis donc retourné chez moi chercher mon appareil photo.

Sur la dizaine de photos que j’en ai prises, la dernière était nettement la meilleure.

La voici.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif Lumix Leica 42,5mm F/1.2 + filtre Hoya à densité neutre ND8 — 1/640 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


WordPress : le message d’erreur au sujet de la constante $table_prefix

Publié le 12 mai 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

À la création d’un blogue, WordPress fournit à l’auteur tout le code informatique dont il aura besoin pour opérer son blogue. Ce qui lui permet de publier ses textes sans se soucier de la machinerie logicielle sous-jacente.

Cette machinerie utilise un langage de programmation appelé PHP. Or il arrive que son évolution rende un vieux code inopérant.

Parmi les dizaines de milliers de lignes de code créées par les programmeurs de WordPress, tout ce qui distingue le moteur d’un blogue du moteur d’un autre blogue, c’est la valeur attribuée à une variable appelée $table_prefix.

Il y a deux jours, l’hébergeur de ce blogue avisait ses clients qu’à partir du mois prochain, il utiliserait par défaut la version 7,4 du PHP et que tous les blogues qui utilisent des versions antérieures devront y être compatibles.

Jusqu’à maintenant, toutes mes tentatives de migrer vers une version de PHP supérieure à la version 7,1,33 provoquaient un message d’erreur qui apparaissait entre l’entête du blogue et la page web affichée. Ce message se lisait comme suit :

Warning: Use of undefined constant wp_XXXXXXXX_ – assumed ‘wp_XXXXXXXX_’ (this will throw an Error in a future version of PHP)
in /home/jpmartel.quebec/wp-config.php on line 61.

Dans ce cas-ci, XXXXXXXX est un numéro à huit chiffres qui correspond aux premiers caractères du nom de chacune des tables qui composent la base de données de mon blogue.

Or la ligne 61 du fichier wp-config.php disait :
$table_prefix = wp_XXXXXXXX_;

Par expérience, je sais qu’un code de programmation est extrêmement délicat et qu’il suffit d’oublier la moindre chose (une virgule, par exemple) pour bousiller un programme informatique.

Je m’étais donc résolu à contacter une firme de programmeurs pour leur demander de corriger le code PHP de mon blogue, en soupçonnant que cela me couterait une fortune.

L’avarice étant parfois bonne conseillère, j’ai décidé, avant de contacter des programmeurs, de voir s’il n’y avait pas moyen de trouver sur l’internet la solution à mon problème.

Je n’ai rien trouvé d’identique, mais plusieurs messages qui lui ressemblaient.

J’ai cru comprendre que les nouvelles versions du PHP exigent que la valeur de toutes les constantes soit déclarée entre des guillemets. Et pour être précis, entre des guillemets droits (comme en anglais).

Donc j’ai changé le texte de la ligne 61 de…

Or il s’est avéré que c’était exactement ce qu’il fallait faire.

Non seulement la version 7,1,33 du PHP n’y voit pas d’objection, mais les versions ultérieures non plus.

En résumé, le code informatique que WordPress remettrait autrefois aux nouveaux blogueurs contient une ligne qui est devenue incompatible avec les versions les plus récentes du PHP.

Aussi intimidante que soit la programmation informatique pour un novice, le changement à apporter — délicat il est vrai — est relativement simple.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Souvenirs de Notre-Dame de Paris

Publié le 12 mai 2021 | Temps de lecture : 10 minutes
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À l’exception des chapelles latérales qui se décorèrent au fil des commandites, la cathédrale Notre-Dame de Paris fut construite de 1163 à 1235.

Gravement endommagée les 15 et 16 avril 2019, elle nous apparaitra meurtrie pendant quelques années avant de retrouver son élégance séculaire.

Ce diaporama présente les photos que j’y ai prises avant l’incendie, plus précisément en 2014 et surtout en 2015. Il comprend quatre parties : l’extérieur, les tours, l’intérieur et le trésor de la cathédrale.

Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

L’extérieur

L’édifice fait 127 mètres de long. Sa façade possède 40 mètres de large. Il occupe 5,5 km².

La façade (côté occidental)

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De bas en haut, la façade (à 0:09) se compose des trois portails — celui de la Vierge à gauche, celui du Jugement dernier, et le portail Sainte-Anne à droite — de la galerie des rois d’Israël et de Juda, de la rosace occidentale, de la Grande galerie (formée d’une succession de fines colonnettes) et des deux tours percées d’ouvertures ogivales qui laissent paraitre les abat-sons recouverts de plomb oxydé.

Les rois d’Israël et de Juda sont au nombre de 28. Ils symbolisent les 28 générations qui, selon l’évangile de saint Matthieu, séparaient le roi Isaï (père du roi David) de saint Joseph.

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Le portail central est celui du Jugement dernier (de 0:13 à 0:15). Immédiatement au-dessus des deux portes, aux extrémités du tympan, deux anges sonnent les trompettes (en réalité, il s’agit de saqueboutes) qui déclenchent la résurrection des morts. Au-dessus d’eux, saint Michel procède à la pesée des âmes; à gauche, les élus seront conduits au paradis alors qu’à droite, deux démons entrainent les pécheurs ligotés vers l’enfer.

Au sommet du portail, le Christ rend sentence entouré de deux anges portant les instruments de la Passion (les clous et la Croix), alors qu’agenouillés, la Vierge (à gauche) et saint Jean (à droite) intercèdent en faveur des humains.

Tout cela se déroule sous un ‘arc-en-ciel’ formé de six rangées d’anges, de patriarches, de martyrs et de vierges. En dépit du foisonnement de personnages, chacun d’eux est différent.

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À l’exception de la Vierge à l’enfant sur le trumeau et des huit statues à sa hauteur (dont saint Denis décapité à gauche), le portail de la Vierge a conservé la plupart de ses sculptures d’origine (à 0:17).

De bas en haut, son tympan représente trois prophètes et trois rois (situés de part et d’autre de l’Arche d’Alliance), puis la mise au tombeau de Marie et au sommet, le couronnement céleste de la Vierge.

Le côté sud

Au haut du bras droit du transept (à 0:23) on peut voir une petite rosace. Au sommet se trouve une statue du Christ bénissant, entouré de saint Marcel, le neuvième évêque de Paris (à gauche) et de saint Étienne (à droite).

En dessous, la rosace de treize mètres de diamètre (à 0:25) domine la composition. De chaque côté d’elle, on voit les statues de saint Jean-Baptiste (à gauche) et saint Pierre (à droite).

Le portail du bras droit du transept est dédié à saint Étienne (à 0:27). Précisons que Notre-Dame de Paris a été construite sur le site d’une église antérieure consacrée à saint Étienne, le premier martyr chrétien (mort lapidé).

Le chevet (côté oriental)

Au milieu du square Jean XXIII, une fontaine néogothique a été installée en 1845 (à 0:29).

Le côté nord (à 0:31)

Située sur ce côté, la porte des Chanoines (à 0:33) leur permettait d’entrer dans la cathédrale tout près du chœur. Le tympan de cette porte représente des scènes de la vie de saint Marcel.

Le portail du Cloitre (à 0:35) est celui qui permet aux fidèles d’entrer par le bras gauche du transept.

De bas en haut, son tympan représente des scènes de l’enfance du Christ (Nativité, présentation au temple, massacre des Innocents et fuite en Égypte), alors que les parties supérieures illustrent la légende de Théophile.

Qui est donc ce Théophile ? C’est un évêque qui œuvrait dans le sud de la Turquie actuelle et qui, lorsque plus jeune, aurait vendu son âme au diable afin de sortir de la pauvreté. Puis regrettant ce pacte, il le fit annuler par la Vierge. Au sommet, on le voit œuvrer pour le bien après sa délivrance.

À 0:37, il s’agit du palais archiépiscopal.

Les tours

C’est par une entrée située près du côté gauche de la façade qu’on accède aux tours. Pour ce faire, il faut gravir 422 marches en incluant celles qui donnent accès à la billetterie.

Au Moyen-Âge, la salle de la billetterie (à 0:43) servait de refuge nocturne aux sans-abris.

Le flèche de 45 mètres de la cathédrale culmine à 96 mètres du sol. Elle est entourée des statues en cuivre repoussé des apôtres et évangélistes. Elles ont été exécutées par le sculpteur Victor Geoffroy-Dechaume.

La statue de saint Thomas (patron des architectes) emprunte les traits de Violet-le-Duc. C’est la seule sculpture tournée vers la flèche (à 0:53).

Au total, il y a dix cloches; deux dans la tour nord et huit dans la tour sud.

Les cloches s’articulent dans le beffroi en bois à l’intérieur de chaque tour. Cette structure est indépendante de la maçonnerie. Cela évite que les fortes vibrations des cloches en mouvement soient transmises aux tours. Ce qui, à la longue, finirait par les abimer.

Dans la tour nord, la plus belle des deux s’appelle Marie (de 0:57 à 1:00). Fondue en 2012, elle pèse six tonnes et sonne en sol dièse. Le texte du ‘Je vous salue Marie’ y est sculpté en relief.

Beaucoup plus grosse, la cloche Emmanuel pèse 13,3 tonnes (à 1:01). Elle sonne en fa dièse. C’est la seule cloche de la cathédrale qui soit antérieure à la Révolution; elle date de 1681.

En effet, toutes les cloches, sauf le bourdon Emmanuel, ont été fondues pour en faire des canons en 1792.

À l’occasion de la grande restauration de la cathédrale, on reconstitua en 1856 les huit cloches de la tour sud. Toutefois, elles possédaient un défaut majeur; elles ne s’accordaient ni avec le bourdon Emmanuel ni entre elles.

C’est finalement en 2012 qu’on remplaça toutes les cloches de la cathédrale, sauf le bourdon.

Quatre des cloches de 1856 sont exposées à l’arrière de la cathédrale (à 1:03), par respect pour celles qui ont annoncé tous les grands évènements de l’histoire de France aux XIXe et XXe siècles (dont la libération de Paris).

Le bestiaire fantastique de Notre-Dame se divise en chimères et en gargouilles (de 1:05 à 1:16).

On les distingue par le fait que les gargouilles évacuent l’eau de pluie à distance des murs alors que les chimères n’ont qu’une fonction décorative.

L’intérieur

Après 23 ans d’un mariage stérile, Louis XIII apprit en 1638 que son épouse était enceinte. Il fit alors ce qu’on appelle le ‘vœu de Louis XIII’. Il s’agissait d’un ensemble de promesses dont l’une consistait à reconstruire le maitre-autel de la cathédrale avec une image de la Vierge qui tient entre ses bras celle de son précieux fils descendu de la croix. En somme, une Piéta.

Mais le roi décéda cinq ans plus tard sans avoir pu réaliser cette dernière promesse. C’est son fils, Louis XIV qui s’en chargea.

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Confié au sculpteur Nicolas Coustou, le nouveau maitre-autel (à 1:23) est surmonté d’une Piéta en marbre. À sa gauche est placée une statue de Louis XIV agenouillé (sculptée par Antoine Coysevox) et à sa droite, une statue de son père (Louis XIII) offrant sa couronne royale (due à Guillaume Coustou, fils de Nicolas).

Le socle du maitre-autel est garni d’un bas-relief en bronze doré représentant la déposition de la Croix.

Devant le chœur, de part et d’autre, s’alignent les stalles de bois permettant aux chanoines de s’assoir durant l’office (de 1:23 à 1:26). Le haut des dossiers est orné d’un bas-relief qui illustre la vie de la Vierge.

La plus ancienne sculpture de la cathédrale est cette Vierge à l’Enfant, datant du XIVe siècle (à 1:27).

Une bonne partie des vitraux originaux ont été détruits au XVIIIe siècle. Après des décennies d’abandon, quand Violet-le-Duc entreprend la restauration de l’édifice au XIXe siècle, il dota la cathédrale de vitraux dans le style du XIIIe siècle.

Au bas gauche du transept, la rosace (de 1:35 à 1:37) mesure treize mètres et représente la Vierge vénérée par 80 personnages de l’Ancien Testament répartis sur trois cercles.

Tout comme la précédente, la rosace du bras droit du transept (de 1:39 à 1:41) mesure treize mètres, soit près de 3,5 mètres de plus que la rosace de la façade. À son centre, le Christ de l’Apocalypse est entouré de quatre-vingts médaillons répartis sur quatre cercles.

De 1:45 à 1:54, nous apercevons la clôture du chœur. Celle-ci est adossée aux stalles des chanoines, comme on peut le voir dans la photo de biais à 1:25.

Illustrant la vie du Christ, la partie nord de la clôture du chœur a été réalisée de 1300 à 1318 par Pierre de Chelles. Illustrant les apparitions du Christ après sa Résurrection, la partie sud fut achevée en 1351 par Jean Le Bouteiller.

Le Trésor

À la Révolution, tous les objets précieux du Trésor de Notre-Dame ont été confisqués. Ils furent envoyés à la fonte en 1793. Seuls les objets jugés sans valeur marchande ont été épargnés. Ceux-ci furent restitués à la cathédrale en 1804 sur ordre de Napoléon Bonaparte.

C’est donc à dire que tous les objets d’orfèvrerie qu’on y voit de nos jours sont postérieurs à la Révolution.

Notre visite du Trésor débute par la tunique de lin que portait Louis IX (le futur saint Louis) en ce jour de 1239 où il présenta la Couronne d’épines du Christ au clergé de la cathédrale réuni à l’occasion d’une cérémonie liturgique avant de la déposer à la Sainte-Chapelle.

Sculpté en 1857 par Jean-Alexandre Chartier d’après un dessin de Violet-de-Duc, le buste reliquaire de saint Louis (à 2:15) était destiné à entreposer une partie des Saintes Reliques achetées par saint Louis au XIIIe siècle.

À 2:27, on voit un reliquaire de la Couronne d’épines, créé par Jean-Charles Cahier, orfèvre du roi Charles X. Il représente le monde surmonté d’une croix embrassée par la Foi.

À 2:45, il s’agit d’une Vierge à l’Enfant terrassant le serpent sculptée au XVIIIe siècle.

De 2:47 à 2:49, on voit la salle capitulaire.


Détails techniques : Le diaporama présente 82 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (41 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (29 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (7 photos) et le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (5 photos).

Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

Un commentaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le plat de lentilles du ministre Fitzgibbon

Publié le 11 mai 2021 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Google songe sérieusement à implanter un centre de données au Québec. Il s’agit d’un investissement de 735 millions$ qui créera une trentaine d’emplois spécialisés.

Concrètement, qu’est-ce qu’un centre de données ? C’est un immense entrepôt climatisé abritant des centaines de super-ordinateurs fonctionnant jour et nuit à plein régime.

Échanger quatre trente sous pour une piastre

Quelles seront les retombées économiques récurrentes pour le Québec ? Presque aucune.

Les ordinateurs seront achetés à la suite d’un appel d’offres logé auprès des grands fabricants internationaux. Ces derniers achemineront les machines directement à l’entrepôt.

Standardisés d’un centre de données à l’autre, le mobilier et le système de climatisation seront eux aussi livrés directement.

Des dizaines d’ouvriers québécois seront nécessaires au cours de la phase de le construction. Une fois l’entrepôt construit, le centre de données sera complètement automatisé. Il emploiera quelques gardiens de sécurité et une trentaine d’experts pour réparer les machines.

Un centre comme celui de Google héberge les données stratégiques de gouvernements et d’entreprises. Il est impossible pour Google de sous-traiter des pans importants de son fonctionnement sans risquer sa réputation.

Tout au plus, certains fournisseurs locaux pourraient être appelés à fournir quelques pièces de rechange lors d’un bris mécanique puisqu’en pareil cas, toute réparation est urgente.

Le gros bout du bâton

L’Islande et le Québec sont deux endroits très intéressants pour y installer un centre de données; assez semblables, leurs tarifs d’électricité sont parmi les moins chers au monde. Et leur climat rigoureux en hiver permet d’épargner des frais de climatisation.

Or justement, les serveurs informatiques consomment des quantités gargantuesques d’électricité et dégagent beaucoup de chaleur. Une chaleur qui doit absolument être évacuée rapidement à défaut de quoi les puces informatiques surchauffent et finissent par griller.

Comme lieu potentiel pour l’installation d’un centre de données, le Québec jouit de nombreux atouts qui font que c’est le Québec — et non Google — qui a le gros bout du bâton dans toute négociation à ce sujet.

Évidemment, ces grandes compagnies internationales embauchent des démarcheurs qui font miroiter l’importance de l’investissement (735 millions$), le prestige pour le Québec d’accueillir un leadeur technologique, et les salaires payants qui seront versés.

Google a poussé l’audace jusqu’à réclamer que le gouvernement actuel dézone le territoire agricole de 62,4 hectares sur lequel il compte construire son centre de données, quitte à rendre impropres à l’agriculture l’équivalent de 104 terrains de football pris parmi quelques-unes des terres les plus fertiles du Québec.

Ignorant l’avis de la Commission de protection du territoire agricole du Québec, le gouvernement s’est empressé d’adopter un décret pour faire dézoner le terrain convoité par Google.

L’attrape-nigaud

Selon Wikipédia, Google appartient à Alphabet, une société immatriculée dans l’État du Delaware. Ce dernier est un paradis fiscal au sein des États-Unis.

Ce qui signifie que Google paiera au fisc québécois des miettes parmi les profits que dégagera son centre de données du Québec; l’essentiel sera détourné au Delaware puis distribué aux actionnaires à travers le monde.

En somme, les seuls avantages pour le Québec, c’est la vente d’électricité (presque au prix coutant) et l’impôt sur le revenu d’une trentaine d’employés.

Nous savons tous que le Québec possède actuellement de grands surplus d’électricité. Ce n’est pas une raison de les gaspiller en les vendant à bas prix en vertu de contrats à long terme.

Lorsque lorsque ces surplus auront fondu, on ne pourra pas annuler ces contrats et utiliser l’électricité récupérée pour attirer des investissements comportant d’importantes retombées économiques.

Bref, posséder une stratégie industrielle, c’est choisir.

Conclusion

Il ne fait aucun doute que Pierre Fitzgibbon est un homme d’affaires compétent. Mais est-il un bon ministre de l’Économie ?

Il est difficile d’en juger puisque les perturbations économiques occasionnées par la pandémie actuelle l’ont empêché de livrer son plein potentiel à titre de ministre.

Le cas du centre de données de Google sera un moyen d’en juger puisque le flop du mégaprojet d’exportation de gaz naturel au Saguenay était peut-être une simple erreur de débutant à titre de ministre de l’Économie.

Si ce dernier s’aplatit devant Google, heureux de brader une partie des surplus d’électricité du Québec en contrepartie de retombées économiques insignifiantes, il risquera d’être comparé à Ésaü qui, dans la Bible, a échangé son droit d’ainesse pour un plat de lentilles…

Références :
Alphabet (entreprise)
Google veut construire un centre de données en zone agricole à Beauharnois
Il serait «peu probable» que GNL Québec se réalise

Paru depuis :
Google et le problème de 62 hectares (2021-05-14)

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Écrit par Jean-Pierre Martel