Ce sont les voyageurs internationaux qui ont répandu le Covid-19 en début de pandémie.
Et parce que l’immense majorité des gens qui vivent dans des pays pauvres n’ont pas les moyens de voyager à l’Étranger, ces pays avaient dès le départ beaucoup moins de foyers d’infection.
Aussi récemment que le premier de ce mois-ci, l’Inde comptait officiellement quinze fois moins de morts par million d’habitants que les États-Unis.
Les analystes se succédaient à la télé pour expliquer le ‘miracle indien’.
Essentiellement, il tenait à trois choses, disait-on.
Premièrement, ce pays possède une population plus jeune. Donc moins susceptible d’en mourir; l’âge médian y est de 28 ans.
Deuxièmement, ne pouvant s’offrir le luxe de la climatisation, des millions de personnes vivent dans des habitations bien aérées, où portes et fenêtres sont grandes ouvertes le jour. Ce qui empêche l’accumulation de particules virales en suspension dans l’air. D’autres travaillent aux champs ou dans des marchés publics.
Et dernièrement, l’Inde fait partie des pays où, très souvent, les habitations sont multigénérationnelles. Ce qui diminue les risques associés à la concentration de retraités dans un même lieu.
Mais voilà qu’un mois plus tard, on assiste à une augmentation fulgurante du nombre des décès.
Si bien que le ‘miracle indien’ fait place à un bien triste spectacle; des hôpitaux submergés, ces gens qui meurent à l’extérieur en attendant leur tour, des patients admis mais incapables de recevoir les soins appropriés, etc.
Qu’est-ce qui explique ce renversement de situation ?
Des élections municipales ont eu lieu tout le mois d’avril, attirant des foules impressionnantes formées de partisans enthousiastes.
De plus, les célébrations de la fête des couleurs (ou Holi), les 28 et 29 mars derniers, ont provoqué une exubérance qui n’était pas propice au respect des mesures sanitaires.
Même si le nombre de morts par million d’habitants est encore bien moindre qu’en Occident, ce ne sera plus le cas bientôt en raison de l’augmentation exponentielle du nombre des décès.
Il est difficile de ne pas faire de comparaison entre les deux pays les plus peuplés du monde; l’Inde et la Chine.
Je suis de ceux qui croient que le communisme, lorsqu’il entretient la solidarité, est plus apte à protéger la population de certains pays contre de grands périls.
Surtout quand on se rappelle que jusqu’à tout récemment, la plus puissante démocratie au mode était dirigée par une personne inapte à la fonction de chef d’État.
Référence :
‘We are not special’: how triumphalism led India to Covid-19 disaster
Paru depuis :
Le Covid-19 a fait entre 3,2 et 3,7 millions de morts en Inde, loin des chiffres officiels (2022-02-18)
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