Mesures sanitaires recommandées au cours de la première vague
Le Dr Horacio Arruda porte deux chapeaux.
En tant que directeur de la Santé publique du Québec, son rôle en temps de pandémie est de nous protéger contre la contagion. En tant que sous-ministre, il est le gestionnaire en chef du réseau de la Santé.
Depuis des décennies, partout en Occident, ces gestionnaires sont animés par une conception néolibérale qui consiste à toujours chercher à faire plus avec moins. Pour ces gens, on ne dépense pas l’argent des contribuables pour rien.
Mais il y a un temps pour tout, y compris pour la gestion fiscalement responsable de l’État.
Plutôt que d’appliquer le principe de précaution — comme le ferait tout bon directeur de la Santé publique — il a agi comme tout bon sous-ministre, préférant attendre de voir si cette pandémie était aussi mortelle qu’on le disait avant d’engager des millions$ à l’achat d’équipement de protection.
Ignorer les indices selon lesquels cette pandémie s’attrape par des gouttelettes respiratoires, mettre en doute les premières preuves à ce sujet, exiger toujours plus d’études avant de mettre en œuvre des mesures ambitieuses destinées à protéger la population, c’est l’attitude d’un sous-ministre soucieux de ne pas engager des dépenses qui pourraient ultérieurement s’avérer être inutiles.
Ce n’est pas l’attitude d’un directeur de Santé publique soucieux du principe de précaution.
Et le résultat, c’est que la lutte québécoise contre cette pandémie a été un fiasco, haussant en octobre dernier le Québec au troisième rang mondial quant au nombre de morts par million d’habitants (mpm), soit 734 mpm au Québec (versus 135 mpm pour le reste du Canada).
C’était une grave erreur de confier cette lutte sanitaire à quelqu’un qui, dès le départ, a renoncé à la mener, convaincu qu’il faut laisser se développer l’immunité ‘naturelle’, c’est-à-dire laisser les gens l’attraper… tant que cela ne menace pas de saturation le système hospitalier.
Références :
Covid-19 : évolution en six mois
Histoire d’un fiasco
Paru depuis :
Horacio Arruda a empêché la diffusion de données sur le cancer à Rouyn-Noranda (2022-06-20)
Postscriptum du 11 janvier 2022 : Le Dr Horacio Arruda a remis hier sa démission à titre de directeur de la Santé publique du Québec.
Celui-ci a mené une lutte sanitaire caractérisée par la lourdeur administrative, la lenteur à tenir compte des découvertes scientifiques, le manque de perspicacité et la désinvolture face au principe de précaution.
Seul aspect positif de la lutte qu’il a menée, celle-ci aura augmenté le nombre de places disponibles dans les CHSLD du Québec.
Référence : Le Dr Horacio Arruda a remis sa démission