Covid-19 : doit-on forcer les soignants à se faire vacciner ?

Le 17 mars 2021

Sur les ondes de la chaine de nouvelles CNN, tous les experts juristes consultés s’entendent pour dire qu’un employeur possède le droit de contraindre ses employés à se faire vacciner s’ils sont susceptibles de contaminer sa clientèle.

Cela est d’autant plus vrai dans le cas des établissements de Santé. En raison de leur vulnérabilité, il est primordial d’assurer la protection des personnes qui y sont admises.

Mais les choses sont parfois plus complexes qu’on pense.

Le droit international est formel; chaque personne soumise à un traitement expérimental doit y consentir de manière libre et éclairée.

La campagne de vaccination au Québec se déroule selon un protocole qui n’est appuyé par aucune étude scientifique. C’est donc un traitement expérimental à grande échelle.

Lorsqu’administrées espacées correctement (soit trois ou quatre semaines et non trois mois), les vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna sont efficaces à 94 % ou à 95 %. En d’autres mots, il y a 5 % ou 6 % d’échec vaccinal.

Or qu’arrive-t-il en cas d’échec vaccinal ? Les études ont démontré que parmi les vaccinés qui attrapent le Covid-19 quand même, aucun n’en meure et aucun ne l’attrape de manière suffisamment sévère pour être hospitalisé.

En somme, ils demeurent asymptomatiques ou l’attrapent comme s’il s’agissait d’une grippette.

Dans une étude de grande envergure réalisée récemment en Israël, celle-ci a démontré que le vaccin de Pfizer prévient 57 % des infections symptomatiques dès la première dose.

Si une dose de vaccin protège à 57 %, cela veut dire que la vaccination échoue dans le reste, soit 43 % de ceux qui ne reçoivent qu’une seule dose.

Dans le cas de la vaccination expérimentale du Québec, quel est le pourcentage d’échecs au-delà des trois semaines de l’expérience israélienne ? On ne sait pas. Combien de vaccinés ont attrapé l’infection d’une manière suffisamment sévère pour être hospitalisés ? On l’ignore. Et quel est le pourcentage des vaccinés qui sont morts quand même du Covid-19 ? On l’ignore aussi.

Ce qu’on sait, c’est qu’un mois après avoir administré la première dose au Canada d’un vaccin de Pfizer/BioNTech à une résidente d’un hospice et y avoir vacciné 202 autres résidents, de même que 125 membres du personnel, 37 résidents sont décédés du Covid-19 et 95 travailleurs l’ont contracté, soit 76 % du personnel.

Sachant que cette première séance de vaccination au Québec fut un évènement super-propagateur, on comprendra donc les inquiétudes des travailleurs de la Santé au sujet de leur vaccination obligatoire.

Au cours de la première vague, on a forcé les travailleurs de la Santé à travailler à visage découvert au lieu de leur suggérer de porter un masque artisanal (à défaut d’avoir la protection nécessaire).

Résultat ? 41 384 soignants ont été infectés et dix-huit en sont morts.

Doit-on maintenant forcer ces travailleurs à se soumettre à une vaccination expérimentale dont personne ne connait l’efficacité ?

Je ne crois pas. Pour une raison très simple; bien porté, un masque N95 protège autant qu’un vaccin administré correctement. Autant pour celui qui le porte que pour ceux qu’il rencontre. En somme, le masque N95 est un vaccin amovible.

Dans nos établissements de Santé, voulons-nous retourner en pénurie de personnel ? Non ? Alors il faudrait commencer à respecter ceux qui y travaillent.

S’ils préfèrent, à tort ou à raison, porter un masque N95 plutôt que de servir de sujets d’expérience à une vaccination atypique, c’est leur choix. Respectons ce choix et fournissons-leur enfin l’équipement de protection qu’ils réclament depuis le début de la pandémie.

À 43 % d’échec vaccinal, les travailleurs de la Santé savent qu’il vaut mieux compter sur la protection d’un masque N95 que sur celle d’une vaccination bâclée.

À titre d’exemple, je suis un partisan inconditionnel des vaccins. Et je veux me faire vacciner. Mais il est hors de question que je serve de cobaye aux incompétents qui dirigent la lutte sanitaire au Québec.

J’attends donc l’arrivée des vaccins à une seule dose ou je serai heureux de prendre la place d’un catholique qui refusera — Dieu merci ! — ses vaccins d’AstraZeneca (qui eux, se donnent à raison de deux doses espacées de trois mois).

Et même dans ce dernier cas, je suis inquiet puisque le premier ministre a exprimé sa volonté que tous les Québécois qui le veulent soient vaccinés (sous-entendu : avec une première dose) au 24 juin prochain.

Puisque la Santé publique du Québec a négligé de se doter des capacités logistiques de procéder à une vaccination généralisée de manière rapide, la seule manière de se conformer au souhait du premier ministre sera de différer indéfiniment l’administration de la deuxième dose.

On commence déjà à évoquer cette possibilité…

Références :
BNT162b2 mRNA Covid-19 Vaccine in a Nationwide Mass Vaccination Setting
Des masques N95 aux soignants… 10 mois après une recommandation
La moitié des soignants de première ligne ne sont toujours pas vaccinés dans le Grand Montréal
Tous les Québécois auront reçu une dose d’ici le 24 juin, prévoit Legault
Vaccins et vulnérabilité résiduelle

Parus depuis :
Même vaccinée, une femme de 50 ans est sous oxygène à cause d’un variant (2021-04-08)
Un premier cas de variant indien au Québec (2021-04-21)

Complément de lecture :
Les autorités sanitaires du Québec et la justice

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4 commentaires à Covid-19 : doit-on forcer les soignants à se faire vacciner ?

  1. sandy39 dit :

    J’ai rigolé devant le mot “gripette”.

    Je suis en colère comme vous et, je me dis que certains sont fous de vouloir, actuellement, se faire vacciner dès que cela leur sera possible. La vaccination est suspendue, cette semaine, en France. (trop d’effets indésirables comme des caillots de sang…)

    Des personnes de la famille de mon mari qui ont plus de 70 ans… Ils ont peur de ne plus pouvoir serrer leurs petits-enfants dans leurs bras s’ils ne se font pas vacciner.

    Je ne regarde que très rarement la télé (et, je ne le préfère pas !) mais, ils y vont avec les pubs et les flash à la radio… tout ça pour que l’on serve de cobayes. C’est pour ça que, parfois, au repas de midi, c’est mouvementé avec mon Aînée mais, vous m’aidez à faire ma propre réflexion.

    Et, j’espère ne pas être obligée de me faire vacciner. Je suis trop jeune, me dit le Psy mais, je me demande si j’avais 10 ans de plus, si je serais d’accord… même si j’avais des petits-enfants…

    Tout un problème, cette question !

    Les vaccins à une seule dose seront-ils plus sûrs… et, va t-on les attendre longtemps ?

    • Jean-Pierre Martel dit :

      L’homologation des vaccins est la preuve de leur efficacité et de leur innocuité. Surtout quand ils sont approuvés aux États-Unis depuis Biden. Quand la nouvelle administration américaine approuve un vaccin — qu’il soit à une ou à deux doses — c’est qu’il est bon et qu’on devrait l’utiliser.

      Pour ce qui est du taux d’efficacité très variable d’un vaccin à l’autre, cela est secondaire à leurs yeux et le demeurera tant que l’échec vaccinal s’avèrera relativement anodin.

      Plus on prolonge la pandémie, plus on favorise l’émergence des variants. Parce que tout peuple gravement atteint est une pouponnière à mutants. D’où la nécessité absolue d’une vaccination généralisée en peu de temps.

      Sauf dans quelques pays, les campagnes de vaccination prennent trop de temps. Bientôt, on aura des mutants résistants à tous les vaccins. Il faut donc faire disparaitre la pandémie le plus tôt possible. Ce qui veut dire se faire vacciner.

      Le temps presse et il faut la collaboration de tous. La vaccination-éclair doit être un projet national qui respecte ceux qui préféreront ne pas se faire vacciner.

  2. sandy39 dit :

    J’avais laissé…

    Collaboration de tous : des jeunes et des moins jeunes…

    Vaccination-éclair : ça veut dire quoi ?

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Cela veut dire vacciner complètement — soit administrer deux doses si le vaccin en nécessite deux — tous ceux qui le souhaitent en moins de dix semaines.

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