Covid-19 : oui aux ventilateurs, non aux purificateurs HEPA ?

Le 12 mars 2021

Introduction

Les ventilateurs sont des appareils destinés à faire circuler l’air. Ils sont habituellement constitués de pales qui tournent autour d’un axe.

Les purificateurs sont des dispositifs qui aspirent, filtrent et rejettent l’air débarrassé de particules en suspension.

Ceux équipés d’un filtre HEPA sont utilisés dans les salles d’opération. Ils débarrassent l’air de 99,97 % des particules d’un diamètre supérieur ou égal à 0,3 µm.

L’interdiction des purificateurs

En janvier dernier, dans le but de diminuer le risque de transmission du Covid-19 en classe, des parents se sont cotisés pour acheter deux purificateurs d’air portatifs dotés de filtres HEPA.

Malheureusement, la directrice de l’école a confisqué l’appareil après avoir été avisée que pour installer un tel dispositif, il fallait obtenir au préalable l’autorisation d’un comité tripartite formé du ministère de l’Éducation, du ministère de la Santé et des Services sociaux, et de la CNESST (commission des Normes, de l’Équité, de la Santé et de la Sécurité au travail).

Pour sa part, le ministère de l’Éducation (le premier des trois) s’en remet aux experts de la Santé publique. Or ceux-ci s’y opposent pour les raisons suivantes.

Premièrement, s’il est vrai que la transmission du Covid-19 par aérosols est possible dans les locaux mal ventilés, il ne s’agit pas du mode d’infection principal selon eux.

En réalité, mode principal ou non, le principe de précaution exige qu’on mettre tout en œuvre pour protéger nos écoliers.

Deuxièmement, les dispositifs de filtration pourraient, en théorie, aider à réduire ce risque. Sauf qu’en pratique, selon ces experts, ils sont difficiles à utiliser dans une classe.

Pourtant, il suffit de connecter le fil dans la prise de courant, une tâche extrêmement compliquée, semble-t-il.

Troisièmement, on ignore qui est infecté. Conséquemment, on ignore où les placer pour qu’ils soient efficaces.

Quel dilemme; de toute évidence, les experts de la Santé publique du Québec n’ont pas inventé le bouton à quatre trous.

Les ventilateurs

Dans les édifices de la fonction publique, dans les écoles, et dans les hôpitaux, des milliers de personnes doivent travailler dans des locaux mal ventilés.

Quand ces travailleurs ont chaud, que font-ils ? Ils se plaignent. Et quand il ne se passe rien, ils se plaignent de nouveau. Jusqu’à ce qu’on trouve une solution.

Cette solution pourrait être de changer le système de ventilation. Mais cela est onéreux. Alors le plus simple est d’installer un ventilateur sur pied ou ventilateur portatif sur leur bureau.

Et le problème est réglé.

Au fil des années, l’État québécois a acheté des milliers de ventilateurs qu’on trouve un peu partout.

Le 26 février dernier, je suis allé subir des tests dans un hôpital montréalais.

Dans un des locaux où on m’a fait passer, sur une chaise située à côté du bureau de la préposée, se trouvait un ventilateur portatif relié à une prise de courant. Donc, prêt à être utilisé.

A-t-on connaissance d’une directive de la Santé publique interdisant l’usage des ventilateurs dans la fonction publique ou parapublique ? Non.

A-t-on déjà saisi un seul parmi les milliers de ventilateurs en usage dans les édifices gouvernementaux ? Non.

Alors j’aimerais qu’on m’explique pourquoi la Santé publique s’oppose à l’utilisation des purificateurs d’air de type HEPA alors que ceux-ci sont recommandés par le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) des États-Unis, et par les autorités sanitaires de toutes les autres provinces canadiennes…

Conclusion

Si le Québec est un des endroits au monde où on trouve le plus de mortalité du Covid-19 par million d’habitants, cela n’est pas l’effet du hasard.

C’est le résultat d’une suite ininterrompue de décisions stupides prises par les autorités sanitaires du Québec.

Références :
Une enseignante sommée de retirer des purificateurs achetés par des parents
Ventilation in Buildings

Parus depuis :
German Covid super-spreader event driven by poor ventilation, study finds (2021-09-08)
Real-world data show that filters clean COVID-causing virus from air (2021-10-06)
COVID-19 : et si on pouvait offrir un purificateur d’air pour 100 $ par classe? (2022-08-16)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au Covid-19, veuillez cliquer sur ceci

Avez-vous aimé ce texte ?

Prière de choisir un nombre d’étoiles.

Moyenne : 0 / 5. Nombre de votes : 0

Soyez la première personne à voter.

3 commentaires à Covid-19 : oui aux ventilateurs, non aux purificateurs HEPA ?

  1. sandy39 dit :

    S’opposerait-on à sauver des gens en confisquant ces purificateurs ?

    Mais, puisqu’on parle, toujours, de la Santé du monde… comment va la vôtre quand on lit : “Je suis allé subir des tests”…?

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Les hauts responsables de la lutte sanitaire au Québec sont des gestionnaires de système de Santé. Toute leur carrière a été marquée par le désir d’offrir des services au moindre cout possible.

      En somme, ce sont les petits soldats du néolibéralisme au sein de l’appareil étatique.

      En période de pandémie, il faut penser différemment. Ce dont ils sont incapables.

      L’opposition aux purificateurs d’air découle du refus de payer pour équiper toutes les classes du Québec de tels appareils. Ce qui couterait des millions de dollars.

      Et les tests de CO₂ dans les classes ont été une tactique de diversion pour éviter le dépistage systématique de tous les écoliers.

      Entre nous, jamais personne n’est mort du CO₂ dans une classe. Jamais personne ne s’est même évanoui par manque d’oxygène. Donc le CO₂, on s’en fout.

      Nous sommes en présence d’une tentative de manipulation de l’opinion publique dont le but est de nous faire croire que les taux de CO₂ sont un indice de la dangerosité sanitaire d’un local.

      En réalité, ce qu’il faut craindre, ce sont les personnes contagieuses et non le CO₂ dégagé par des personnes saines. Malheureusement, tester pour découvrir qui est contagieux couterait trop cher selon ces gestionnaires.

      Pour ce qui est des tests que j’ai subis, ne vous en faites pas : les résultats ont été négatifs.

  2. Lloyd Laurence dit :

    Tant mieux si vous êtes répertorié “négatif”.
    La confiscation des purificateurs HEPA par la directrice de l’école m’a mis le moral dans les chaussettes.

Répondre à sandy39 Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

>