Histoire d’un fiasco – 1re partie : la lutte québécoise contre le Covid-19 en février 2020

Publié le 28 février 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

Sur les médias sociaux, lorsque quelqu’un affirme que la pandémie au Covid-19 n’est pas plus dangereuse qu’une petite grippe, on accuse cette personne de propager des nouvelles fallacieuses.

Il y a un an, c’est le directeur de la Santé publique du Québec en personne qui affirmait au Devoir que la grippe saisonnière était plus à craindre que le coronavirus.

Il est facile d’imaginer que derrière des portes closes, la Santé publique se préparait au pire, mais que le Dr Arruda disait cela pour être rassurant afin d’éviter à la population québécoise de paniquer.

Hélas, c’était vraiment ce que les autorités sanitaires du Québec pensaient.

À preuve, un médecin de la Santé publique était venu quelques jours plus tôt à l’Hôpital chinois de Montréal (un hospice, en dépit de son nom) afin de déconseiller le port du masque de protection, autant pour les travailleurs de la santé que pour les personnes hébergées.

Une mesure déconseillée parce que prématurée et dangereuse, disait-on.

En février 2020, l’Alberta se préparait à la pandémie en achetant massivement de l’équipement de protection pour ses travailleurs de la santé. Cette province en a tellement acheté qu’elle devait en donner plus tard au Québec, pris de court.

L’Alberta en aurait bien acheté plus tôt. Mais en décembre 2019 et en janvier 2020, la Chine était occupée à combattre la pandémie chez elle.

Or sa propre production nationale ne suffisait pas à ses besoins. La Chine s’est donc procuré tout ce qui était disponible sur le marché international.

Mais en février, la pandémie était contrôlée chez elle. La première moitié de ce mois fut donc une brève fenêtre d’opportunité pour se préparer à la pandémie.

Ce mois-là, la Santé publique n’avait pas la tête à la pandémie. Le Dr Arruda était alors occupé à préparer la conférence sur le cannabis qu’il allait prononcer au Maroc à la fin du mois. Un voyage dans ce pays qui coïncidait avec ses vacances personnelles, du 26 février au 8 mars 2020.

Comme le capitaine du Titanic québécois qui quitte le navire à l’approche de l’iceberg de la pandémie.

À son retour de vacances, c’était déjà la panique à Québec; rien n’était prêt pour faire face à la suite des choses.

(À suivre)

Références :
Au Québec, la grippe saisonnière est plus à craindre que le coronavirus
Covid-19 et l’hôpital chinois de Montréal
COVID-19: l’Alberta donne des équipements médicaux
Gestion des équipements de protection dans le réseau québécois de la santé
Panique à Québec : dans les coulisses de la course aux masques
Voyage au Maroc : le Dr Arruda s’est absenté 12 jours au début de la crise

Parus depuis :
Les tensions au sein de l’État québécois face à la crise révélées dans un livre (2021-03-01)
Les couleuvres du mammouth de la Santé (2021-11-23)

Pour consulter tous les textes de la série sur l’histoire de la lutte québécoise contre le Covid-19, veuillez cliquer sur ceci

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3 commentaires à Histoire d’un fiasco – 1re partie : la lutte québécoise contre le Covid-19 en février 2020

  1. André dit :

    Voici ce que je lis ce matin dans Jornal Nacional du Brésil:

    Uso correto de máscaras é um aliado poderoso no combate à Covid, dizem estudos.
    Pesquisa do Centro de Controle e Prevenção de Doenças dos EUA mostrou que uma máscara bloqueia 40% das gotículas de saliva que uma pessoa emite. Com duas máscaras, a proteção pula para 80%.

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Traduction : « Une utilisation correcte des masques est un puissant allié dans la lutte contre Covid, selon des études.

      Des recherches du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies ont montré qu’un masque bloque 40% des gouttelettes de salive émises par une personne. Avec deux masques, la protection passe à 80%. »

      Heureux d’avoir de vos nouvelles, M. Joyal.

      Je cogite un texte à ce sujet. J’y reviendrai peut-être. Ce qu’il faut retenir, c’est que dans l’attente d’une immunité adéquate, le masque peut être aussi efficace qu’un vaccin (ou presque).

      Pour l’instant, merci pour ce commentaire intéressant.

  2. Lloyd Laurence dit :

    Merci.

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