Publié le 28 février 2021 | Temps de lecture : 3 minutes
Sur les médias sociaux, lorsque quelqu’un affirme que la pandémie au Covid-19 n’est pas plus dangereuse qu’une petite grippe, on accuse cette personne de propager des nouvelles fallacieuses.
Il y a un an, c’est le directeur de la Santé publique du Québec en personne qui affirmait au Devoir que la grippe saisonnière était plus à craindre que le coronavirus.
Il est facile d’imaginer que derrière des portes closes, la Santé publique se préparait au pire, mais que le Dr Arruda disait cela pour être rassurant afin d’éviter à la population québécoise de paniquer.
Hélas, c’était vraiment ce que les autorités sanitaires du Québec pensaient.
À preuve, un médecin de la Santé publique était venu quelques jours plus tôt à l’Hôpital chinois de Montréal (un hospice, en dépit de son nom) afin de déconseiller le port du masque de protection, autant pour les travailleurs de la santé que pour les personnes hébergées.
Une mesure déconseillée parce que prématurée et dangereuse, disait-on.
En février 2020, l’Alberta se préparait à la pandémie en achetant massivement de l’équipement de protection pour ses travailleurs de la santé. Cette province en a tellement acheté qu’elle devait en donner plus tard au Québec, pris de court.
L’Alberta en aurait bien acheté plus tôt. Mais en décembre 2019 et en janvier 2020, la Chine était occupée à combattre la pandémie chez elle.
Or sa propre production nationale ne suffisait pas à ses besoins. La Chine s’est donc procuré tout ce qui était disponible sur le marché international.
Mais en février, la pandémie était contrôlée chez elle. La première moitié de ce mois fut donc une brève fenêtre d’opportunité pour se préparer à la pandémie.
Ce mois-là, la Santé publique n’avait pas la tête à la pandémie. Le Dr Arruda était alors occupé à préparer la conférence sur le cannabis qu’il allait prononcer au Maroc à la fin du mois. Un voyage dans ce pays qui coïncidait avec ses vacances personnelles, du 26 février au 8 mars 2020.
Comme le capitaine du Titanic québécois qui quitte le navire à l’approche de l’iceberg de la pandémie.
À son retour de vacances, c’était déjà la panique à Québec; rien n’était prêt pour faire face à la suite des choses.
Publié le 24 février 2021 | Temps de lecture : 3 minutes
Le prolongement du Réseau express métropolitain (REM) dans l’est et le nord de Montréal représentera l’ajout de trente-deux kilomètres de voies, principalement en mode aérien.
À partir de la Gare Centrale, le REM s’élancerait vers l’est au milieu du boulevard René-Lévesque, supporté par une structure de béton de cinq mètres de hauteur.
Deux cabinets d’architectes qui collaboraient à ce projet ont renoncé à y participer, conscients que ce tronçon aérien en plein centre-ville entachera leur réputation et enlaidira le cœur de Montréal pendant des décennies (sinon des siècles).
Tout en regrettant le départ des architectes, les responsables du projet font valoir que le sous-sol du centre-ville est déjà encombré d’infrastructures : lignes de métro, aqueducs, réseau d’égouts, câbles électriques, etc. Les contourner entrainera des couts importants.
Dans la capitale catalane, le TGV entre Paris et Barcelone a été construit en mode souterrain. De plus, le Réseau express régional de Paris est lui aussi en mode souterrain malgré l’encombrement du sous-sol de la capitale française.
Selon le grand responsable du REM à Montréal, construire celui-ci en mode souterrain mettrait à risque d’effondrement les édifices à proximité, dont quelques-uns des gratte-ciels de Montréal.
Au lieu de prolonger le REM vers l’est, imaginons que nos dirigeants politiques aient donné priorité à la construction d’un système d’égouts de plus grande capacité afin de remplacer l’actuel qui serait devenu insuffisant en raison de l’augmentation de la population.
Les mêmes arguments pourraient être invoqués.
Quelle serait notre réaction si on tentait de nous convaincre qu’un réseau souterrain d’égouts mettrait en danger la vie de milliers d’employés dans les tours à bureau fragilisées du centre-ville…
On en rirait, sans doute.
Le centre-ville de Montréal est déjà très bien desservi par le métro. Quel est le problème qu’on pourrait y corriger en ajoutant des stations de REM ?
En d’autres mots, se peut-il que le passage du REM suspendu au centre du boulevard René-Lévesque soit une solution couteuse à un problème qui n’existe pas ?
À mon avis, il serait préférable de transformer en gare intermodale une des stations actuelles du métro vers l’est — la station Frontenac, par exemple — et d’y raccorder le REM.
On économiserait de l’argent et on éviterait d’avilir le centre-ville de Montréal pour des siècles.
Publié le 23 février 2021 | Temps de lecture : 6 minutes
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Introduction
En 1239, le roi Louis IX — qui sera canonisé sous le nom de saint Louis — achète la Couronne d’Épines du Christ que détenait jusqu’alors son cousin l’empereur Baudoin II de Constantinople.
Deux ans plus tard, il lui achète également un fragment de la Vraie Croix et d’autres reliques de la Passion (dont un clou ayant servi à la Crucifixion).
Le tout couta au trésor royal la somme de cent-trente-cinq-mille livres d’or. Ce qui représentait six mois de revenus du royaume.
De manière temporaire, les Saintes Reliques furent entreposées à Paris dans la chapelle Saint-Nicolas du Palais Royal, aujourd’hui disparue.
Conscient du prestige religieux et politique que lui conférait la propriété d’un tel trésor, le roi de France ordonna la construction d’un écrin destiné à recevoir les Saintes Reliques : ce fut la Sainte-Chapelle, consacrée le 26 avril 1248.
Extérieur
Large de 17 mètres et longue de 36 mètres, la Sainte-Chapelle s’élève à 42 mètres en excluant la flèche (refaite pour la cinquième fois au XIXe siècle).
Haute de 33 mètres, celle-ci est décorée à sa base de la statue des douze apôtres (à 0:11). Au-dessus d’eux, des gargouilles, puis des anges musiciens complètent le décor que lui a ajouté Adolphe Geoffroy-Dechaume vers 1855.
Au sommet de chacun des contreforts qui soutiennent la toiture se trouvent deux gargouilles (à 0:13).
Au-dessus de l’abside du chœur, la statue de l’archange saint Michel est également l’œuvre d’Adolphe Geoffroy-Dechaume (à 0:15).
Les deux tours octogonales de chaque côté de la façade cachent des escaliers d’angle qui donnent accès au toit. Près du sommet de chacune d’elles, on peut voir une couronne d’épines sculptée (à 0:09).
La crête du toit est rehaussée d’une balustrade décorée de fleurs de lys (à 0:11).
La Chapelle haute et la Chapelle basse possèdent chacune son propre portail.
Derrière sa balustrade, le portail de la Chapelle haute (à 0:23) est sur le thème de la Résurrection des morts et du Jugement dernier.
Le portail de la Chapelle basse sert d’entrée aux visiteurs (à 0:26).
Son tympan représente le Couronnement de la Vierge (à 0:28). Une Vierge à l’Enfant est adossée à son trumeau (à 0:29) tandis qu’à ses pieds, une chimère (à 0:32), de même qu’un soubassement décoré de fleurs de lys et de châteaux de Castille (à 0:34) complètent le tout.
La Chapelle basse
Au premier coup d’œil, la Chapelle basse ressemble à une crypte.
À l’origine, elle était le lieu de culte des serviteurs du roi. En 1690, une inondation y a complètement détruit son décor d’origine.
Celui qu’on y voit de nos jours date du XIXe siècle. Il est superbe. Ce décor se compose d’un ciel étoilé et de colonnettes rehaussées de fleurs de lys dorées sur fond azur ou de châteaux de Castille dorés sur fond rouge.
Aux murs, les médaillons métalliques sont décorés d’émaux champlevés et de cabochons de verre coloré représentent les apôtres et la Vierge.
Dans l’abside, on trouve une statue de saint Louis en attente de restauration (à 1:18).
La Chapelle haute
À l’origine, la Chapelle haute accueillait la famille royale et leurs invités. On y accédait de plain-pied à partir de l’ancien palais royal.
C’est ici qu’étaient conservées les Saintes Reliques, dans une châsse située au fond de l’abside et sous laquelle se dressait un autel en bois doré (aujourd’hui conservé au château d’Écouen).
Les 22 reliques se trouvaient dans une châsse de trois mètres de haut (en or, en argent et en pierres précieuses) pouvant pivoter sur elle-même.
En ouvrant deux fenêtres basses derrière le chœur, la foule des fidèles assemblés dans la cour du palais pouvait apercevoir les reliques. On ignore à quelle fréquence cette exposition publique avait lieu.
De nos jours, les reliques se trouvent dans le Trésor de Notre-Dame de Paris.
Dans la Chapelle haute, les vitraux occupent 700 mètres carrés de surface, sur 15 mètres de hauteur. Ils représentent mille-cent-treize scènes tirées des Évangiles et de l’Ancien Testament.
En somme, c’est une Bible illustrée. Et ce, à une époque où presque personne ne savait lire ni écrire.
Cinq différents oxydes sont responsables de la coloration du verre; le cobalt le colore en bleu, deux oxydes de cuivre donnent naissance au rouge et au vert, le manganèse teint en violet tandis que l’antimoine est responsable du jaune.
Afin d’ajouter des détails — comme les plis des vêtements ou les traits des visages — on a peint en grisaille de l’oxyde de fer. Celui-ci est fixé à la surface du verre au cours d’une deuxième cuisson.
Environ les deux tiers des vitraux sont d’origine (c’est-à-dire qu’ils datent du XIIIe siècle).
Tout autour de la nef, douze statues d’apôtres — considérés comme des piliers de l’église chrétienne — sont adossées symboliquement aux piliers de la chapelle. Alternativement, ces derniers sont décorés de fleurs de lys dorées sur fond azur ou de château de Castille sur fond rouge.
Les fines colonnettes peintes qui servent de piliers sont en réalité le bout effilé des contreforts massifs qui soutiennent l’édifice.
Au fond de la Chapelle haute, la rosace — d’un diamètre de neuf mètres — est sur le thème de l’Apocalypse. Elle date de la fin du XVe siècle.
Trois compositions dorées d’Adolphe Steinheil prennent place sous la rosace, à l’endroit qu’occupait autrefois l’orgue (dont le dernier, daté de 1762, créé par François-Henri Cliquot, fut transféré à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois en 1791).
À gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre, on voit Moïse et le serpent d’airain, Le Sang sur la maison des Hébreux et L’Immolation de l’agneau pascal (à 2:30).
Au centre, il s’agit d’un Christ bénissant (à 2:32).
Et à droite, on voit Melchisédech offrant les Saintes Espèces, Le Sacrifice d’Isaac par Abraham et Abel sacrifiant l’agneau (à 2:34).
Le tout se termine par deux petits anges saluant discrètement les fidèles quittant la Chapelle haute (à 2:40).
Complément de lecture : Le mystère de la Sainte-Chapelle Détails techniques : Le diaporama présente 76 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.
En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le PanLeica 25 mm F/1,4 (37 photos), le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (24 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (9 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (5 photos), et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1 photo). Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris
Publié le 18 février 2021 | Temps de lecture : 5 minutes
En raison de leurs difficultés d’approvisionnement, certains États américains ont décidé de reporter à six semaines l’administration de la deuxième dose des vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna.
Un sondage d’opinion effectué par The New England Journal of Medicine révèle que 58 % des médecins désapprouvent cette décision et que seulement 41 % sont d’accord.
S’il avait été question d’espacer les doses de douze semaines (comme au Québec et non de six, comme dans ces États américains), on peut présumer que le pourcentage de la désapprobation médicale aurait été encore plus grand.
De plus, la décision de retarder de beaucoup l’administration de la deuxième dose est l’objet d’une poursuite judiciaire au Québec.
On ne doit donc pas se surprendre que la Santé du publique du Québec ait senti le besoin d’opérer une campagne de relations publiques pour ‘vendre’ sa décision arbitraire.
Plus tôt aujourd’hui, on apprenait dans La Presse qu’une nouvelle étude justifierait la décision de la Santé publique du Québec d’espacer de trois mois les deux doses du vaccin de Pfizer contre le Covid-19.
En réalité, il s’agit d’une courte lettre d’opinion parue dans The New England Journal of Medicine. Dans cette lettre, les deux signataires — dont le Dr Gaston De Serres, de la Santé publique du Québec — donnent leur avis sans apporter de faits nouveaux.
Sans parler d’une nouvelle étude, le quotidien Le Devoir rapporte aujourd’hui les propos tenus récemment par le même Dr De Serres lors d’un breffage technique.
À cette occasion, celui-ci déclarait :
Pour le moment, selon ce qu’on peut voir dans les données au Québec, il n’y a pas de grande urgence à donner la deuxième dose parce que cette première dose-là protège bien. Les données scientifiques sont très rassurantes.
De quelles données scientifiques parle-t-on ?
La semaine dernière, la Santé publique du Québec publiait des données préliminaires selon lesquelles une seule dose protège 80 % des travailleurs de la Santé vaccinés (d’où le titre du Devoir).
Dans le graphique ci-dessus, l’efficacité (la courbe en rouge) s’exprime selon l’échelle placée au côté gauche du graphique. Effectivement, on y voit que l’efficacité d’une seule dose de vaccin atteindrait 80 %.
Toutefois, l’incidence — le nombre de cas par dix-mille travailleurs — diminue à la fois chez ceux vaccinés (en vert) et chez ceux qui ne le sont pas (en bleu), passant de neuf cas par dix-mille personnes à environ un seul.
Quant à la diminution plus rapide de la contagion chez les vaccinés, rien n’indique ici que cette différence soit statistiquement significative.
En réalité, ce qu’on observe, c’est l’effet du confinement actuel; la contagion diminue au sein de la population québécoise, notamment chez les travailleurs de la Santé, qu’ils soient vaccinés ou non.
L’utilité de cette publication, c’est de révéler l’abyssal manque de rigueur scientifique des autorités sanitaires du Québec, justifiant leurs décisions à partir d’études tellement mal faites qu’elles seraient refusées par n’importe quelle revue scientifique digne de ce nom.
Ceci étant dit, il est possible que des études scientifiques justifient un jour la décision d’espacer de trois mois les deux doses du vaccin de Pfizer/BioNTech. Mais pour l’instant, cette décision québécoise ne repose sur aucune base scientifique.
Parus depuis : Mourir en attendant sa deuxième dose (2021-05-25) Pfizer vaccine second dose has ‘sweet spot’ after eight weeks, UK scientists say (2021-07-23) Postscriptum du 21 février : Ce matin, sur les ondes de CNN, le Dr Anthony Faucy — une des plus grandes autorités mondiales au sujet du Covid-19 — s’opposait pour l’instant à l’espacement des deux doses du vaccin de Pfizer/BioNTech et ajoutait :
“ Lorsqu’on administre une dose du vaccin de Pfizer suivie d’une deuxième dose 21 jours plus tard, on obtient une efficacité de 94 ou 95 %. Or les taux d’anticorps sont dix fois plus grands après deux doses qu’après une seule. Cette différence est importante puisque c’est le ‘coussin’ qu’on aimera avoir pour combattre un variant contre lequel le vaccin offre moins de protection.”
Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au Covid-19, veuillez cliquer sur ceci
Publié le 14 février 2021 | Temps de lecture : 2 minutes
S’il y a une chose que la pandémie au Covid-19 devrait nous avoir apprise, c’est l’importance des néoQuébécois et des travailleurs étrangers.
Sans ces travailleurs mexicains qui, chaque saison des récoltes, viennent au Québec accomplir les tâches agricoles les plus épuisantes à cueillir ce que la machinerie lourde est incapable de faire, nous aurions manqué de certains aliments frais.
Un grand nombre de nos vieillards seraient morts par manque de soins sans ces immigrants ‘illégaux’ qui n’ont trouvé d’emplois que dans les zones rouges de nos établissements de santé à effectuer des tâches que plus personne n’était en mesure d’accomplir.
Combien de restaurants ont survécu aux confinements grâce à des gens issus de l’immigration qui ont accepté d’être sur la route à livrer des repas plutôt que de rester chez eux à subsister grâce à l’aide gouvernementale ?
Tous ces gens nous ont rendu service et ont sauvé des vies.
En temps normal, personne ne parle d’eux. Ils représentent ces mains invisibles qui aident à tisser les liens de solidarité sur lesquels repose notre cohésion sociale.
Aujourd’hui, c’est à eux que je dis : Bonne Saint-Valentin et merci… Complément de lecture : Bonne Saint-Valentin
Publié le 11 février 2021 | Temps de lecture : 4 minutes
Racisme et racisme
Lorsque j’étais adolescent, le racisme, c’était tout ou rien; ou bien on était raciste, ou bien on ne l’était pas.
Depuis, je me suis rendu compte qu’il y a des degrés dans le racisme.
On peut être indifférent aux problèmes éprouvés par les membres d’une communauté ethnique. Ce manque d’empathie généralisé est une forme minimale de racisme.
On peut aussi craindre ou ne pas aimer leur présence. Ou croire qu’ils partagent les mêmes défauts ou les mêmes insuffisances. Parce que, dit-on, ils sont tous comme ça…
Au-delà du préjugé, on peut leur souhaiter collectivement du mal.
Et finalement, on peut prendre des moyens pour leur infliger soi-même des sévices ou leur causer la mort.
À des degrés divers, tout cela est du racisme.
Même si chaque personne raciste est susceptible d’évoluer (positivement ou non), on doit distinguer les degrés de sévérité du racisme. En effet, on n’applique pas les mêmes remèdes lorsqu’une maladie est bénigne ou sévère.
Il en est de même du racisme systémique.
Les degrés du racisme systémique
Le Canada et les États-Unis sont deux pays nés de la dépossession violente de territoires occupés par des peuples autochtones et l’assujettissement de ces derniers à un apartheid juridique qui vise à leur extermination physique ou à leur assimilation culturelle.
Sans entrer dans de longues discussions quant au sens qu’on doit donner au qualificatif systémique, il est clair qu’une politique coloniale l’est toujours dans la mesure où elle s’appuie sur tous les pouvoirs répressifs de l’État.
Justin Trudeau, premier ministre du Canada, a donc raison de reconnaitre le racisme systémique exercé contre les peuples autochtones du pays.
Là où le Canada se distingue de son voisin du Sud, c’est à l’égard des groupes ethniques dispersés au sein de la population, notamment les personnes à la peau pigmentée.
Depuis des décennies, les Québécois qui sont membres de la communauté haïtienne de Montréal sont l’objet de contrôles d’identité alors qu’aucun méfait n’a été commis.
Ceux-ci ont raison de s’en plaindre puisqu’il s’agit de microagressions qui, à la longue, constituent une forme de harcèlement. Un harcèlement contre lequel les autorités politiques n’ont pas fait grand-chose jusqu’ici.
À titre de comparaison, de toute ma vie, il ne m’est jamais arrivé d’être interpelé par un policier pour rien.
Comparons cela à la situation aux États-Unis.
Le cas de George Floyd — étranglé publiquement par un policier (avec la complicité de trois autres) — est mondialement connu.
Ce qu’on ignore généralement, c’est que dans ce pays, tous les parents ‘Noirs’ doivent un jour procéder à The Talk auprès de leurs adolescents.
The Talk est un exposé au sujet de la soumission dont doit faire preuve tout ‘Noir’ interpelé par un policier ‘Blanc’; s’adresser à lui en l’appelant ‘Sir’, ne pas élever la voix, obéir sans discussion à chacune de ses requêtes même celles qui semblent humiliantes, ne faire aucun geste brusque, etc.
À défaut de quoi ce dernier pourrait abattre le ‘Noir’ sans préavis et être innocenté ultérieurement de toute accusation sous le prétexte qu’il s’est senti menacé.
Publié le 10 février 2021 | Temps de lecture : 4 minutes
Qu’il s’agisse du vaccin d’AstraZeneca, de Moderna, de Pfizer/BioNTech, ou du Sputnik-V, tous les vaccins contre le Covid-19 actuellement homologués en Occident sont des vaccins à deux injections.
Typiquement, leur homologation a été accordée sur la base d’études effectuées sur environ trente-mille sujets dont les deux tiers ont reçu le vaccin. On compare alors leur taux d’infection avec celui qui prévaut dans le dernier tiers (qui sert de groupe témoin).
Dans le cas des deux seuls vaccins approuvés au Canada — celui de Moderna et celui de Pfizer/BioNTech — leur efficacité a été prouvée lorsqu’ils sont administrés à raison de deux injections espacées de trois ou quatre semaines.
Peut-on imaginer que ces vaccins puissent être également efficaces lorsqu’administrés selon des protocoles de vaccination complètement différents ?
Probablement. Mais l’homologation est un processus rigoureux qui exclut les approximations et les spéculations.
Voilà pourquoi les autorités fédérales, tant au Canada qu’aux États-Unis, ne recommandent que les protocoles de vaccination qui respectent scrupuleusement les données scientifiques.
Pourtant, en Grande-Bretagne, on autorise les deux doses du vaccin d’AstraZeneca à être espacées de trois mois. Pourquoi ?
C’est que dans le cas précis de ce vaccin, une étude effectuée auprès de 17 177 participants (répartis en deux groupes égaux) a prouvé qu’une seconde dose administrée trois mois après une première conférait une protection de 82,4 %. De plus, entre les deux doses, l’efficacité ‘temporaire’ se maintenait à 76 %.
Chez ceux qui attrapaient le Covid-19 en dépit de leur vaccination à l’aide d’une première dose, la charge virale dans leurs voies respiratoires supérieures diminuait de 67 %, reflétant ainsi une diminution de leur contagiosité.
Le même phénomène a été observé avec le vaccin de Pfizer/BioNTech lorsque les deux doses sont espacées de trois semaines. Chez les vaccinés qui contractent le Covid-19 quand même, on observe une réduction de la charge de 1,6 à 20 fois.
Le mois dernier, les autorités sanitaires du Québec annonçaient leur intention de repousser l’administration de la deuxième dose du vaccin de Pfizer/BioNTech à trois mois. Comme la Grande-Bretagne le fait pour le vaccin d’AstraZeneca.
La décision québécoise aurait été prise à la suite de la recommandation d’un comité consultatif dont les délibérations sont secrètes et dont les procès-verbaux sont confidentiels.
La conseillère médicale principale de Santé Canada, la Dre Supriya Sharma, a comparé cette décision à du gribouillage sur un bout de papier fait par des amateurs.
Cette controverse est devenue secondaire depuis que les délais de livraison des vaccins importés par le Canada ont compromis pour l’instant tous les protocoles de vaccination au pays.
Radio-Canada estime aujourd’hui qu’au rythme actuel, la vaccination québécoise contre le Covid-19 sera complétée dans neuf ans, plus précisément en février 2030.
Publié le 4 février 2021 | Temps de lecture : 4 minutes
La mutation fréquente des virus
Au cours de sa maladie, l’humain infecté par le Covid-19 produit entre un et cent-milliards de copies du virus.
Contrairement aux bactéries, les mécanismes de contrôle de la réplication virale sont tellement grossiers que leur matériel génétique peut être qualifié d’instable.
Si bien que parmi les milliards de copies produites par un seul malade, celui-ci donnera naissance à des dizaines, voire des centaines de mutants, dont l’immense majorité d’entre eux ne sont pas viables.
Et du petit nombre de mutants viables, seuls s’imposeront ceux qui s’avèreront plus aptes à se propager.
Cherchez et vous trouverez
Le ‘variant’ britannique et celui d’Afrique du Sud sont des exemples de mutants qui ont réussi à s’imposer.
Contrairement aux pays d’Amérique du Nord (qui en font peu), la Grande-Bretagne est un chef mondial dans le domaine du séquençage génomique, c’est-à-dire de la détermination de la composition des gènes d’êtres vivants.
Environ la moitié de toute la recherche de séquençage génomique au monde est effectuée dans ce pays.
Cet effort de recherche a eu comme conséquence que c’est sur son territoire que le variant qualifié de ‘britannique’ a été trouvé. Ce qui ne veut pas dire qu’il y soit né.
De la même manière, le variant d’Afrique du Sud a été trouvé dans ce pays parce que le Network for Genomic Surveillance in South Africa s’y est donné la peine de le chercher.
On estime qu’il y aurait plus de quatre-mille mutants viables du Covid-19 parmi les personnes infectées à travers le monde.
Les mutations et le passage du temps
Le virus du Covid-19 ne peut pas muter s’il ne se reproduit pas. En d’autres mots, plus une pandémie virale dure, plus des mutants dangereux ont le temps d’apparaitre.
La seule manière d’empêcher cela, c’est d’arrêter la contagion.
Évidemment, les pays qui ont éradiqué le virus du territoire national n’ont pas ce problème.
Là, comme au Québec, où on s’est contenté d’aplatir la courbe, on a maintenu une contagion résiduelle qui fait office de pouponnière à mutants.
D’où l’importance, maintenant, d’effectuer une campagne de vaccination aussi brève que généralisée. Idéalement, 70 % des Québécois devraient être complètement immunisés en moins de deux mois (comme en Israël).
La tortue québécoise
Si demain matin, des millions de doses des vaccins étaient livrées à la porte de la Santé publique du Québec, l’immense majorité d’entre elles atteindraient leur date de péremption avant d’avoir été administrées.
Une année après le début de cette pandémie, la Santé publique ne s’est toujours pas dotée de la logistique nécessaire à une campagne de vaccination d’envergure.
Avant même que des délais de production ne retardent le rythme de la vaccination au Québec, on espérait avoir vacciné environ six-millions de personnes — 70 % des 8,5 millions de Québécois — en vingt mois. C’est trop lent.
On nous promet la deuxième dose trois mois après la première… si tout va bien.
Depuis un an, ‘si tout va bien’, cela veut dire ‘quand les poules auront des dents’.
Espacer les deux doses de trois mois, cela constitue un protocole de vaccination ne repose sur aucune base scientifique. Seulement sur l’avis de comités consultatifs dont les délibérations sont maintenues secrètes.
Le fiasco de la lutte sanitaire du Québec devrait donc se poursuivre tout au long de la campagne de vaccination ‘broche à foin’ qui s’annonce et au cours de laquelle les mutants auront tout le temps d’apparaitre et de faire des ravages.
Publié le 2 février 2021 | Temps de lecture : 2 minutes
Sur la carte géographique ci-dessus, on a coloré les pays selon le nombre de doses de vaccin administrées. C’est ce qui fait que des pays populeux (comme la Chine et les États-Unis) sont représentés par des couleurs plus sombres.
Voici en ordre décroissant, les pays où le plus grand pourcentage de la population a été vaccinée avec au moins une dose de vaccin. Pourcentage de la population ayant reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, au 1er février 2021
Pays
Une dose ou +
Deux doses
Israël
36,57 %
21,08 %
Émirats arabes unis
32,26 %
2,53 %
Royaume-Uni
13,69 %
0,73 %
Bahreïn
10,16 %
0,00 %
États-Unis
7,78 %
1,77 %
Danemark
3,25 %
1,42 %
Islande
3,14 %
1,41 %
Irlande
3,05 %
1,00 %
À cela s’ajoutent des pays dont on connait le pourcentage des gens qui ont reçu au moins une dose de vaccin.
Pourcentage de la population ayant reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, au 1er février 2021
Pays
%
Serbie
6,4
Roumanie
3,8
Slovénie
3,7
Lithuanie
3,5
Espagne
3,4
Italie
3,4
Portugal
3,3
Pologne
3,3
Hongrie
3,2
Suisse
3,0
Finlande
3,0
Allemagne
3,0
Estonie
2,9
Chypre
2,9
Québec
2,8
Grèce
2,8
Singapour
2,7
Slovaquie
2,6
Rép. Tchèque
2,6
Belgique
2,6
Turquie
2,5
Suède
2,5
RoC*
2,3
*— ‘RoC’ signifie le Canada sans le Québec.
• En France
En France, 1 541 079 personnes ont reçu au moins une dose d’un vaccin contre le Covid-19. Parmi eux, 67 993 personnes ont déjà reçu leur seconde dose.
Chez les 75 ans et plus, 14,25 % ont reçu une dose et 0,25 %, leur deuxième.
Une première dose a été administrée à 2,0 % des 65 à 74 ans. À 2,75 % des 50 à 64 ans. Et à 1,0 % des 40 à 49 ans.
• Aux États-Unis
À ce jour, 32 millions de doses ont été administrées; 26 millions de premières doses et six-millions de deuxièmes doses.
Publié le 1 février 2021 | Temps de lecture : 2 minutes
Voici la liste des pays les plus durement affectés par la pandémie au Covid-19.
À titre comparatif, cette liste est complétée par le cas de quelques pays d’Extrême-Orient.
Ont été exclus de cette liste, les pays de moins d’un million d’habitants.
Dans ce tableau, l’évolution en 2020 est montrée tous les deux mois alors que pour 2021, l’évolution est représentée mensuellement.
Tableau comparatif des pays les plus atteints au premier jour de certains mois, en nombre de morts par million d’habitants
Pays
Avr.
Juin
Aout
Oct.
Déc.
Jan.
Fév.
Belgique
73
834
849
863
1434
1681
1815
Slovénie
2
54
60
76
717
1312
1694
Royaume-Uni
35
593
680
621
868
1089
1565
Rép. Tchèque
4
30
36
63
783
1093
1529
Italie
206
554
581
594
933
1235
1471
Bosnie-Herzég.
1
47
100
263
833
1249
1445
Macédoine du N.
6
70
237
357
860
1205
1376
États-Unis
12
330
477
642
831
1074
1367
Bulgarie
1
20
56
121
583
1099
1322
Hongrie
2
55
62
81
516
1002
1304
Espagne
194
581
608
684
973
1087
1263
Portugal
18
140
170
194
449
685
1253
Pérou
2
149
588
983
1087
1136
1239
Croatie
1
25
35
69
455
968
1236
Mexique
0
81
362
601
818
971
1222
Panama
7
80
335
551
709
935
1216
France
53
432
464
490
819
991
1171
Québec
4
549
669
689
834
958
1157
Suède
24
442
568
583
671
861
1144
Suisse
54
224
229
239
568
882
1087
Argentine
1
12
79
448
854
954
1062
Colombie
0
19
203
513
723
850
1060
Brésil
1
149
440
680
815
916
1055
Lithuanie
3
26
30
34
192
588
1046
Arménie
1
46
253
325
739
953
1040
Pologne
1
28
46
67
465
766
984
Chili
1
66
498
669
804
868
965
Roumanie
5
66
124
253
601
826
960
Bolivie
1
27
255
680
763
780
882
Slovaquie
0
5
5
9
158
412
863
Autriche
16
74
80
89
368
693
861
Moldavie
1
76
195
331
576
746
855
Équateur
6
210
325
646
760
790
837
Pays-Bas
68
347
359
374
550
672
817
Géorgie
0
3
4
10
327
634
802
Afrique du Sud
0
12
137
283
363
484
743
Allemagne
10
105
110
114
207
410
696
Iran
37
98
202
313
576
655
686
Irlande
15
343
357
365
417
453
667
Lettonie
0
13
17
19
111
343
641
Tunisie
1
4
5
27
275
398
572
Grèce
5
18
20
39
242
469
561
Israel
3
31
57
176
313
365
524
Ukraine
1
16
39
96
288
428
522
Costa Rica
0
2
30
180
339
427
514
Russie
0
33
96
143
277
394
504
Eswatini
0
3
37
95
104
185
492
Albanie
5
11
56
135
286
411
484
Serbie
3
28
67
86
189
373
463
Liban
2
4
10
60
167
240
462
Jordanie
1
1
1
7
273
376
422
Paraguay
0
2
7
121
245
315
380
Danemark
19
98
106
112
146
227
370
Honduras
1
21
135
237
293
315
361
Palestine
0
1
16
61
144
275
356
RoC*
3
94
113
120
175
256
354
Japon
0,4
7,1
8,0
12,4
16,9
27,4
45,3
Hong Kong
0,5
0,5
4,5
14,0
14,5
19,7
24,3
Corée du Sud
3,2
5,3
5,8
8,1
10,2
17,9
27,8
Singapour
0,5
4,1
4,5
4,6
4,9
4,9
4,9
Chine
2,4
3,4
3,3
3,2
3,2
3,2
3,2
Vietnam
0,0
0,0
0,0
0,4
0,4
0,4
0,4
Taïwan
0,2
0,3
0,3
0,3
0,3
0,3
0,3
*— ‘RoC’ signifie le Canada sans le Québec.
En janvier, les augmentations les plus importantes ont été rapportées au Portugal (+568), au Royaume-Uni (+476), en Lithuanie (+458), en Slovaquie (+451), en République Tchèque (+436), et en Slovénie (+382).
Au Québec, avec ses 199 morts supplémentaires par million d’habitants — le double des provinces anglophones du pays — le mois de janvier 2021 fut le troisième plus meurtrier depuis le début de la pandémie, après mai (+311) et avril (+234) de l’an dernier.