Au cours des premiers mois de la pandémie, les médecins avaient à leur disposition très peu d’outils pour combattre efficacement le virus chez les patients gravement atteints.
En présence d’insuffisance pulmonaire, on a cru qu’il suffisait de donner à respirer un air enrichi d’oxygène ou d’intuber.
Puis on s’est rendu compte que si les échanges gazeux ne se faisaient pas correctement, c’est que les alvéoles pulmonaires étaient engorgés de sécrétions. Or administrer des doses élevées d’oxygène, cela endommageait les alvéoles encore sains.
De nos jours, l’oxygène est administré de manière plus judicieuse.
Et on a pris l’habitude de placer certains patients sur le ventre ou sur le côté pour faciliter le grainage de leurs sécrétions.
Alors qu’il est logique de croire que plus le système immunitaire est puissant, plus il nous protège des infections, on a réalisé qu’il en était autrement chez les patients gravement atteints par le Covid-19.
Chez ces derniers, une tempête immunitaire détruisait les poumons plutôt que s’attaquer au virus. D’où les résultats spectaculaires obtenus par l’administration de dexaméthasone, ce qui modère le système immunitaire.
À cela se sont ajoutés des médicaments dont on tente encore de connaitre la place exacte dans notre arsenal thérapeutique; le remdésivir, les anticorps monoclonaux et les anticoagulants.
Le résultat, c’est que dans la ville de New York, le taux de mortalité chez les patients atteints admis aux soins intensifs a chuté de 25,6 % en mars à 7,6 % en aout.
Une partie de l’explication vient du fait que l’âge moyen de ces patients est passé de 63 à 49 ans au cours de cette période.
Malgré cela, dans tous les groupes d’âge, la mortalité a diminué sensiblement.
En Angleterre, du 24 juin au 4 aout, la mortalité du Covid-19 chez les patients testés positifs a diminué des trois quarts en six semaines.
En raison, encore une fois, de la disponibilité de nouveaux outils thérapeutiques et du fait que les personnes atteintes sont moins âgées qu’avant.
On peut donc anticiper que l’augmentation du nombre de cas au cours de la ‘seconde vague’ ne s’accompagnera pas d’une augmentation aussi grande des décès.
C’est le signe que les soins aux personnes gravement atteintes s’améliorent.
Lorsqu’on sera moins occupé à sauver des vies, il nous restera à découvrir comment soulager ceux qui survivent au Covid-19 au prix de séquelles importantes.
Références :
Compte Twitter de Patrick Déry
The Declining Case Fatality Ratio in England
Trends in COVID-19 Risk-Adjusted Mortality Rates
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Si la mortalité diminue dans tous les groupes d’âge et, que l’on a de nouveaux outils thérapeutiques… je peux comprendre qu’on a fait mourir les gens car on n’avait pas le choix.
Ce qui veut dire qu’au début de la pandémie, la Science et ses médecins se retrouvèrent dépassés et débordés face à la rapidité de la mutation et de la propagation de ce virus.
Donc, au printemps, on a accéléré, involontairement, la mort de certains patients, comme par exemple, en les intubant…
Mais, aujourd’hui, on s’améliore, les soins s’améliorent… mais, vous nous dites pas tout, J.Pierre, au sujet de ces nouvelles méthodes…
Et, ceux qui y survivront, on ne sait pas comment on va faire pour les soigner, ni comment on va faire pour les garder en vie.