L’engouement collégial pour l’anglais

Publié le 30 novembre 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

Tout en respectant le droit des angloQuébécois à l’enseignement dans leur langue, la Loi 101 prescrit l’unilinguisme français au Québec.

Selon cette loi, l’école publique française est ouverte à tous. Par contre, l’école publique anglaise est réservée aux angloQuébécois; ceux-ci y ont droit en vertu de la constitution du pays.

Ceci étant dit, à leurs frais, les parents québécois peuvent envoyer leurs enfants à l’école privée de leur choix.

Mais aussi révolutionnaire que fût la Loi 101 en 1977, celle-ci n’impose cet unilinguisme qu’au primaire et au secondaire.

Pourquoi les rédacteurs de la Loi 101 se sont-ils abstenus d’imposer l’unilinguisme français à l’ensemble du système scolaire québécois ?

Peut-être ont-ils jugé qu’après s’être imprégné de français toute sa vie, l’adolescent québécois avait peu de chance de remettre en question son appartenance linguistique en poursuivant ses études au niveau collégial et/ou universitaire.

Au-delà du secondaire, si un étudiant francophone voulait poursuivre ses études en anglais mais était empêché de le faire au collégial par une loi, cela ne ferait que différer sa décision au moment d’aller à l’université. Ce qui reviendrait un peu au même.

Depuis l’adoption de la Loi 101, les choses ont évolué.

De 1995 à 2018, le pourcentage de cégépiens qui poursuivent leurs études en anglais dès le collégial a augmenté substantiellement, passant de 14,9 % à 19 % dans l’ensemble du Québec.

À Montréal, c’est évidemment pire; cette proportion est de 40 %. Au point que depuis 2001, les angloQuébécois sont minoritaires dans leurs propres cégeps.

Avec ses huit-mille étudiants, le Collège Dawson est non seulement devenu le plus gros lycée anglophone de Montréal; c’est le plus fréquenté du Québec, toutes langues confondues.

Voilà pourquoi le projet d’agrandissement du Collège Dawson — subventionné par Québec à hauteur de 50 millions$ — suscite la controverse.

La question qu’il faut se poser est la suivante : pourquoi tant d’adolescents francophones tiennent-ils à ce point à étudier en anglais ?

La réponse est évidente : à l’embauche, l’anglais est exigé dans 40 % des entreprises du Québec. Et ce, même lorsque cela n’est pas nécessaire. Une proportion qui grimpe à 63 % à Montréal.

Tant que la connaissance de l’anglais est jugé nécessaire non seulement pour réussir, mais simplement pour gagner sa vie, on devra considérer la motivation d’une bonne partie des cégépiens d’apprendre l’anglais comme étant parfaitement légitime.

Toute tentative de l’État de s’opposer à une volonté populaire aussi répandue est vouée à l’échec.

Conséquemment, si le gouvernement québécois désire sérieusement assurer la pérennité du français, il devra fonder sa politique linguistique sur l’unilinguisme français au travail. Un unilinguisme généralisé à l’ensemble du territoire national. Sauf lorsque la connaissance de l’anglais est strictement nécessaire.

Voilà exactement ce que voulait Camille Laurin, le père de la Loi 101.

Références :
Incapable d’être servi en français
L’enseignement en anglais a le vent dans les voiles
Quatre-millions de Québécois victimes de discrimination à l’embauche

Parus depuis :
Ottawa verse des millions pour des programmes d’enseignement en anglais au Québec (2020-12-21)
Quand il faut parler anglais pour travailler à Montréal (2021-03-10)
Augmentation des résidents non permanents dans les écoles anglaises (2021-03-19)
Une vision pour demain (2021-03-20)
La maîtrise du français, nouvel enjeu de management (2021-10-25)
« Nous courons vers l’assimilation », disent des profs en faveur de la loi 101 au cégep (2022-04-09)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Macintosh : un raccourci contextuel pour quitter

Publié le 29 novembre 2020 | Temps de lecture : 2 minutes

Sur un Macbook Pro usagé acheté le mois dernier, le raccourci Command-Q se comportait de manière erratique.

Sous certaines applications, il permettait de les quitter. Ce qui est normal.

Mais avec d’autres logiciels, Command-Q faisait apparaitre le message ‘Voulez-vous vraiment éteindre votre ordinateur maintenant…’, un comportement normalement réservé au Finder (l’environnement de travail du Macintosh).

C’est alors que je me suis rappelé qu’avec le minuscule Macbook Air qui m’accompagne en voyage, pour quitter, il faut absolument utiliser la souris; le raccourci Command-Q ne fonctionne pas.

J’ai donc décidé de rendre tout cela cohérent. Voici comment.


 
Dans le coin supérieur gauche de l’écran, cliquez sur /Préférences Système…, puis cliquez sur l’icône du clavier.


 
Dans les préférences au sujet du clavier, faites trois choses : cliquez en haut sur ‘Raccourcis’, à gauche sur ‘Raccourcis de l’application et sur le ‘+’ au bas de la fenêtre.


 
Par défaut, votre raccourci s’appliquera à tous vos logiciels dont les menus sont en français. Appelez ce raccourci ‘Quitter’, du nom exact de l’item au menu de vos applications. Dans la boite de saisie Raccourci clavier, appuyez simultanément sur les touches Command et Q du clavier. Puis cliquez sur le bouton Ajouter.


 
Sans fermer les préférences du clavier, cliquez sur ‘Finder.app’ au milieu de la fenêtre, et ajoutez-lui le raccourci appelé ‘Éteindre…’.

N’oubliez pas les trois points après ‘Éteindre’, sinon le raccourci éteindra votre ordinateur sans faire apparaitre le message ‘Voulez-vous vraiment éteindre votre ordinateur maintenant…’.

On voit donc que le même raccourci Command-Q peut soit fermer une application ou éteindre l’ordinateur, selon le contexte.


 
J’en ai profité pour faire en sorte que le raccourci Command-S s’applique à Enregistrer sous… et non plus à Enregistrer… de manière à toujours exiger une confirmation de ma part avant de sauvegarder quoi que ce soit.

Précisons que si certains de vos logiciels sont en anglais, vous aurez à créer le même raccourci (Command-S) pour l’item Save As… de leur menu.

Voilà.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : la force du nombre

Publié le 28 novembre 2020 | Temps de lecture : 3 minutes

En 2016, des chercheurs israéliens ont calculé le nombre de cellules dans le corps humain.

Selon leurs calculs, chacun d’entre nous est normalement formé de trente-mille-milliards de cellules corporelles.

Ces spécialistes de la quantification biologique ont entrepris de calculer le nombre de virus du Covid-19 chez une personne infectée.

Les mesures ont été effectuées chez le singe, puis extrapolées chez l’humain.

La première technique utilisée consiste à quantifier le nombre de copies du génome viral chez l’animal atteint. Cela comprend non seulement le génome de virus intacts mais également des copies provenant des débris de virus laissés par son système immunitaire.

La deuxième technique ne mesure que les virus intacts; leur nombre est déterminé in vitro par le nombre de cellules en culture contaminées par un prélèvement effectué chez cet animal.

En faisant le rapport entre les résultats obtenus par chacune de ces deux méthodes, les chercheurs ont estimé qu’une particule virale sur dix-mille est ‘active’. Les autres sont en réalité des virus morts ou des débris de virus.

Au moment d’éclater et de libérer son contenu, chaque cellule infectée contient environ cent-mille copies du virus. Ce qui correspond à dix pour cent de sa masse cellulaire.

Remarque : Les auteurs de l’étude présument qu’à l’intérieur des cellules infectées, la proportion de virus ‘actifs’ (un sur dix-mille) est la même qu’à l’extérieur. Ce dont je doute.

En effet, il est probable que le système immunitaire attaque beaucoup plus facilement les virus libérés par la cellule piratée par le Covid-19 que ceux encore à l’intérieur de celle-ci.

Lorsque la cellule infectée se rompt sous la pression de sa production virale, on peut présumer que la presque totalité des virus libérés est prête à contaminer d’autres cellules, exception faite des virus viciés par une erreur de réplication de leur code génétique.

Au maximum de sa maladie, l’humain infecté produirait entre un et cent-milliards de particules virales.

La quantité maximale de virus (entiers ou sous forme de débris) obtenus par prélèvement nasal à l’aide d’un écouvillon est d’un million à un milliard. Dans la gorge, leur nombre maximal est moindre, soit entre dix-mille et cent-millions par écouvillon.

Officiellement, près de 62 millions de personnes ont contracté le Covid-19 jusqu’ici.

En incluant les personnes asymptomatiques, si on présume que la pandémie a contaminé cent-millions de personnes, le poids total de tous les virus de Covid-19 à travers le monde serait d’environ un kilogramme.

Références :
Covid-19 : combien de particules virales un être humain infecté par le SARS-CoV-2 renferme-t-il ?
SARS-CoV-2 (COVID-19) by the numbers
The total number and mass of SARS-CoV-2 virions in an infected person

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : la contagion chez les jeunes Québécois

Publié le 27 novembre 2020 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Le 13 novembre dernier, 1 379 nouveaux cas de Covid-19 ont été détectés au Québec dans l’ensemble de la population.

Dans le graphique ci-dessus – qui débute quelques jours après la rentrée scolaire — ces nouveaux cas sont représentés par le pointillé en bleu pâle dont l’échelle est à droite (contrairement aux autres valeurs).

Il y a deux semaines, le nombre de nouveaux cas positifs chez les enfants prépubères (ligne jaune) était de 114 (8,3 % des cas). Les adolescents (ligne verte) comptèrent pour 197 nouveaux cas (14,3 %).

À cela s’ajoutèrent 183 cas (13,3 %) chez les jeunes adultes (ligne bleue). Une partie d’entre eux sont des étudiants universitaires et une partie sont de jeunes parents.

Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 chez les Québécois de moins de trente ans est huit fois ce qu’il était avant la rentrée scolaire.

Deux mois et demi après la rentrée, les moins de trente ans représentent 35,8 % de tous les nouveaux cas de Covid-19 officiellement diagnostiqués au Québec.

La contamination des adolescents (en vert) suit celle de la population en général (le pointillé).

Quant aux jeunes de 0 à 9 ans (en jaune), ce groupe comprend des écoliers du primaire, des enfants en garderie et d’autres trop jeunes pour y aller.

Il y a plus de trois mois, j’écrivais que la croyance selon laquelle les jeunes prépubères seraient moins sujets au Covid-19 était basée sur des preuves épidémiologies. Donc des preuves faibles; les enfants étaient moins contaminés par la pandémie ce printemps parce qu’ils y étaient moins exposés en raison de la fermeture des écoles.

Avec leur retour en classe, peu à peu, ce groupe est en train de rejoindre la contamination de l’ensemble de la société.

Référence : Compte Twitter de Patrick Déry

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : les bonnes nouvelles de l’université Colgate

Publié le 26 novembre 2020 | Temps de lecture : 2 minutes

Le 8 septembre dernier, nous avions présenté le cas de l’université Colgate.

Cette institution privée, où les étudiants sont pensionnaires, implantait à l’époque une stratégie prometteuse de prévention contre l’éclosion de Covid-19 sur son campus.

Deux mois et demi plus tard, qu’en est-il vraiment ?

En un mot, c’est un succès.

Les tests préalables à l’admission avaient révélé quatre cas positifs chez les employés et huit autres chez les étudiants.

À l’admission, tous les étudiants et tous les professeurs ont été mis en quatorzaine.

Les personnes révélées positives par les tests de préadmission ont été isolées hors campus dans un hôtel acquis tout spécialement par l’université.

Quant aux autres, leur quatorzaine s’est effectuée dans les résidences étudiantes situées sur le campus.

Au total, on a effectué environ onze-mille tests parmi les 3 753 membres de la communauté universitaire (étudiants, professeurs et personnel de soutien).

Malgré toutes les mesures préventives, le nombre cumulatif de cas positifs a passé de douze cas avant l’admission à 53 cas quatre semaines plus tard.

Aucun de ces cas n’a justifié d’hospitalisation.

Toutefois, depuis un mois et demi, il n’y a plus eu aucun nouveau cas de Covid-19.

Le confinement à l’admission, le port du masque obligatoire et une politique de tests généralisés ont donc eu raison de la pandémie.

L’expérience de l’université Colgate rejoint celle de plusieurs pays asiatiques; sans vaccin, il est possible d’éradiquer le virus.

Références :
Covid-19 : l’exemple préliminaire de l’université Colgate
Colgate University proved why testing is key to opening campus amid coronavirus pandemic

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Alerte au lot KX9F7 du vaccin antigrippal Flulaval Tetra

Publié le 26 novembre 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Normalement, les vaccins antigrippaux ont des effets secondaires mineurs; principalement de la fièvre, des courbattures, de la fatigue et parfois une légère congestion nasale.

En fait, ils donnent une grippe miniature, nous évitant d’attraper une vraie grippe, celle qui pourrait vous clouer au lit et, dans le cas des personnes âgées, compromettre leur survie.

Qu’il s’agisse d’une grippe ou des effets de la vaccination, le coupable est l’interféron, une substance intermédiaire sécrétée lors de l’activation du système immunitaire.

En somme, les effets secondaires habituels des vaccins sont la preuve qu’ils fonctionnent.

Mais il arrive que certains vaccins soient nocifs chez une infime partie de ceux qui les reçoivent. Même si cela est rare, on juge cela inacceptable parce que les vaccins sont administrés à des personnes saines. Or en médecine, le but n’est jamais de rendre malade des personnes en santé.

Un lot suspect

Le 14 novembre dernier, les autorités sanitaires du Nouveau-Brunswick ont rapporté trois cas d’effets secondaires graves au cours de la semaine qui a suivi l’administration de doses tirées du lot KX9F7 du vaccin Flulaval Tetra du fabricant GSK.

Une personne a développé le syndrome de Guillain-Barré. Une deuxième, une myélite transverse aigüe. Et la dernière, une paralysie de Bell.

Ces rapports ont déclenché une enquête de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) dont les conclusions seront attendues prochainement.

Selon le principe de précaution, cinq provinces canadiennes ont suspendu la vaccination à partir de fioles appartenant à ce lot d’ici la fin de l’enquête de l’ASPC.

Ces provinces sont le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l’Ontario et la Saskatchewan.

La Colombie-Britannique ne l’a pas fait parce qu’aucune des doses de Flulaval Tetra qu’elle a achetées ne provient de ce lot.

L’exception québécoise

Des 2,3 millions de doses de ce vaccin achetées par Québec, 7 % (160 000 doses) sont issues du lot KX9F7. De ce nombre, environ 18 046 ont déjà été utilisées. Il reste donc 142 000 doses à administrer de ce lot.

Plutôt que d’imiter les autres provinces, c’est-à-dire de suspendre la vaccination avec le lot KX9F7 et de poursuivre pour l’instant avec les 2,1 millions de doses de Flulaval Tetra provenant d’autres lots, la Santé publique du Québec a décidé de continuer à écouler son stock de KX9F7 avant qu’on découvre si ce lot a quelque chose d’anormal.

Conclusion

Si vous devez prochainement être vaccinés, il serait prudent de demander à voir la bouteille du vaccin qu’on s’apprête à vous injecter.

Si elle est tirée du lot en question, revenez vous faire vacciner une autre semaine, lorsqu’on sera passé à un autre lot de Flulaval Tetra.

Dans un autre ordre d’idée, on voit mal comment le Dr Arruda et son équipe seront capables de vaincre la résistance éventuelle d’une partie de la population à recevoir un vaccin contre le Covid-19 quand, dans ce cas-ci, ces responsables sanitaires n’ont aucun scrupule à poursuivre l’administration d’un vaccin antigrippal potentiellement dangereux.

Références :
Avis destiné au Service Info-Santé
Flu shot that may have caused adverse events in N.B. also distributed in Nova Scotia
Nova Scotia recalls some flu vaccines after 3 ‘adverse events’ in New Brunswick
Québec continuera d’utiliser un lot de vaccins antigrippaux retiré par cinq provinces

Postscriptum du 27 novembre : L’Agence de la Santé publique du Canada a annoncé aujourd’hui qu’aucune relation de cause à effet n’a pu être établie entre les injections et les effets indésirables signalés.

Rassurées, les cinq provinces (dont le Nouveau-Brunswick) qui avaient suspendu l’utilisation de ce lot de vaccin ont donc repris son administration.

Référence : Les vaccins antigrippaux retirés par cinq provinces sont sécuritaires, tranche Ottawa

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le manque de jugement de l’avocate Wong

Publié le 25 novembre 2020 | Temps de lecture : 3 minutes

L’avocate Cathy Wong est conseillère municipale. En plus, elle est la présidente du Conseil municipal de la ville de Montréal.

Hiérarchiquement, elle est donc la deuxième personne d’importance après la mairesse Valérie Plante.

Marvin Rotrand est un conseiller municipal qui représente l’arrondissement de Snowdon depuis 1982.

Le 17 novembre dernier, ce dernier présentait une motion visant à inciter les partis politiques municipaux à présenter davantage de candidats issus des minorités visibles aux prochaines élections, prévues dans un an.

Tout en appuyant sa motion, Mme Wong en a profité pour accuser publiquement M. Rotrand de s’accrocher à son poste depuis 28 ans, empêchant ainsi des candidats issus des minorités visibles de lui succéder et ainsi d’être élus.

C’est que M. Rotrand n’appartient pas à la formation politique de Mme Wong. Pour donner une chance au parti municipal de cette dernière de s’emparer enfin du château fort de Snowdon, Mme Wong veut que M. Rotrand dégage.

Au lieu de voir en M. Rotrand un allié dans sa volonté de faire une plus grande place aux personnes issues des divers groupes ethniques qui composent la métropole, l’avocate Wong s’est abaissée à de la vulgaire partisanerie politique.

Voilà le fond de cette histoire.

M. Rotrand est réélu depuis des décennies parce qu’il est aimé de ses concitoyens et, présumons-le, parce qu’il fait du bon travail pour les gens de son quartier.

Sa longévité au Conseil municipal est le résultat du choix démocratique de ses électeurs. Bref, M. Rotrand mérite le respect.

Critiquée sur les médias sociaux, Mme Wong joue maintenant à la victime. En réalité, la victime est son collègue de Snowdon. Des deux, c’est elle l’agresseur en position d’autorité. Pas lui.

Dire à un collègue qu’il est là depuis trop longtemps et qu’il doit dégager, cela est discourtois et indigne d’une personne qui occupe la présidence du Conseil municipal.

Mme Wong doit donc des excuses publiques à M. Rotrand. Le temps trop long qu’elle y met trahit son entêtement.

D’où la question : à un an des élections municipales, ne serait-il pas prudent pour la mairesse de Montréal de confier la présidence du Conseil municipal à quelqu’un capable de plus de maturité politique ?

Quant à nous, électeurs montréalais, les principaux critères qui devraient nous guider l’an prochain dans le choix de nos dirigeants, c’est leur compétence à gérer les affaires publiques et leur dévouement envers nous.

Le reste n’a pas d’importance.

Références :
Le néo-racisme multiculturel du NPD
L’invention des races humaines
Marvin Rotrand

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La secte

Publié le 24 novembre 2020 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Peut-on imaginer qu’environ 900 Américains se soient suicidés au cyanure le 18 novembre 1978 à la demande de leur maitre à penser ?

Avant les attentats du 11 septembre 2001, la tragédie du Temple du Peuple fut en effet la plus grande perte de civils américains en une seule occasion.

Ici même au Québec, de 1977 à 1989, Roch Thériault (alias Moïse) dirigea une secte de douze adultes qui consentirent à sa tyrannie.

Un enfant de trois ans décéda à la suite d’une circoncision bâclée. Une de ses épouses fut amputée à froid d’une main. Il émascula un de ses disciples pour le punir. Et il retira une partie de l’intestin d’une autre épouse (qui en mourut le lendemain).

L’Ordre du Temple solaire fut une autre secte qui fit en tout 74 victimes à l’occasion de plusieurs suicides collectifs en Suisse, en France et au Québec au milieu des années 1990.

La plus puissante et la plus dangereuse secte de toute l’histoire de l’Humanité a cours actuellement; c’est celle que Donald Trump a créée à partir du Parti républicain.

Cette secte compte des dizaines de millions de fidèles abonnés à ses prêches sur Twitter.

La colère d’un dieu déchu

Ce n’est jamais une bonne idée d’élire un sociopathe à la tête d’un État : c’est ce que les Américains sont en train de découvrir ces jours-ci.

Ce à quoi ils assistent, c’est à la contrariété de leur président sortant, un président qui vient de subir la plus humiliante défaite de sa vie; le peuple de son pays vient de le congédier de la Maison-Blanche après quatre ans d’un règne chaotique.

Comme beaucoup de dirigeants de secte, Donald Trump est un escroc. Un escroc qui ne peut souffrir le rejet. Ce qui lui rappelle le souvenir douloureux d’une mère qui ne s’est jamais attachée à ce bambin détestable, lâche et pleurnichard.

Depuis l’affront qu’il vient de subir, Donald Trump ne s’intéresse plus aux affaires de l’État. Il joue au golf, congédie les traitres et songe à une guerre à la hauteur de sa colère.

Les deux prochains mois seront donc parmi les plus dangereux non seulement pour le peuple américain, mais pour nous tous.

La carte du trumpisme

Aux dernières élections présidentielles, les 51,0 % des électeurs qui ont voté pour Biden peuplent les 477 comtés (essentiellement urbains) où se crée 71 % de la richesse du pays.

Par contre, les 47,1 % qui ont voté pour Trump habitent 2 497 comtés (principalement ruraux) qui en recueillent les miettes, soit 29 %.

La carte géographique du trumpisme suit la répartition des régions rurales dispersées un peu partout dans le pays.

Ces trumpiens se sentent dépossédés. Une dépossession lente et inexorable qui s’accompagne d’un sentiment d’impuissance.

Non seulement ces gens ont-ils des difficultés croissantes à joindre les deux bouts mais, symboliquement, ils croient également que leur pays est en train de tomber entre les mains de personnes qui ne sont pas de ‘vrais’ Américains.

Pour eux, les ‘vrais’ Américains, ce sont ces millions de parents qui, comme eux, travaillent fort, mais dont les revenus stagnent depuis des décennies.

Alors que d’autres — à la couleur de peau et à l’accent différents — mènent la belle vie, croient-ils, dans les riches régions côtières du pays.

Pour ces trumpistes peu fortunés, leur histoire personnelle se confond avec le sort de tout le pays.

De 2010 à 2019, il s’est créé seize-millions d’emplois aux États-Unis. Mais seulement 0,3 % de ces postes pouvaient être occupés par ceux qui, à 16 ans, avaient déjà quitté l’école. Or dans les régions pauvres de l’Amérique profonde, il n’est pas rare qu’on abandonne l’école pour aider la ferme familiale qui manque de main-d’œuvre.

De plus, il y a ces jeunes adultes qui sont revenus d’université avec un diplôme qui s’est avéré inutile dans le coin de pays ingrat où ils sont nés et où ils ont choisi d’habiter.

Ils acceptent donc des petits boulots qui leur assurent des revenus à peine supérieurs à ce dont ils ont besoin pour rembourser l’immense dette qu’ils ont contractée au cours de leurs études universitaires.

Ces gens-là sont les laissés-pour-compte des gouvernements qui, à Washington, signent des traités de libre-échange dont l’effet le plus visible est la délocalisation et la fermeture des entreprises situées dans leur coin de pays.

Ces gens fomentaient une colère depuis longtemps.

Le messie

Arrive Donald Trump. Celui-ci ajoute à l’électorat républicain conservateur et traditionnel, tous ces travailleurs Blancs négligés et abandonnés à qui il promet la prospérité et la fierté d’antan.

Ces gens ont tellement soif d’espoir qu’ils le croient sans hésiter.

L’acte de naissance du trumpisme est la création du lien contre nature entre un mythomane nombriliste et des millions de dévots liés à lui par une dépendance émotive.

Il serait facile de considérer les adorateurs de Trump comme des imbéciles. En réalité, ce sont des victimes.

Depuis des années, Donald Trump abuse de la confiance de ces gens. Ceux-ci croient tout ce qu’il dit non pas parce que cela est objectivement vrai, mais parce que cette croyance leur est émotionnellement nécessaire.

Oubliez donc l’idée que le Parti démocrate est le parti des travailleurs et le Parti républicain, celui des riches.

Le mérite de Trump, c’est d’avoir rallié ces travailleurs à ce mirage de prospérité qui recule à chaque pas qu’on fait pour s’en approcher et d’avoir maintenu vivant l’espoir d’y arriver.

L’avenir du trumpisme

On aurait tort de penser que le trumpisme disparaitra avec la défaite électorale du président sortant. Les trumpistes étaient déjà en attente de jours meilleurs. Le magnat immobilier s’est simplement présenté comme le messie venu les sortir de la misère.

Donald Trump est un homme intelligent. Mais ce n’est pas un idéologue. Il n’a pas le vocabulaire qu’il lui faudrait pour développer une pensée sophistiquée.

Il se contente de promettre des jours meilleurs et de se féliciter pour de grandes réalisations fictives.

En somme, le trumpisme est une coquille vide. À la rhétorique simpliste du 45e président américain (symbolisé ci-contre) s’ajoutent les idéologies racistes de l’Extrême-droite américaine et les théories complotistes du mouvement QAnon que Trump sanctifie plus ou moins explicitement dans ses gazouillis.

Tout comme le christianisme et la religion musulmane ont survécu à la disparition de leurs créateurs, le trumpisme survivra au président actuel des États-Unis parce qu’il répond à un besoin.

Références :
Donald Trump has lost the election – yet Trumpland is here to stay
Les deux États-Unis d’Amérique
L’inculture de Donald Trump
Ordre du Temple solaire
QAnon
Roch Thériault
Roch «Moïse» Thériault assassiné en prison
Temple du Peuple

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : quand la ventilation est prise au sérieux

Publié le 18 novembre 2020 | Temps de lecture : 5 minutes

Les gouttelettes respiratoires

Qu’elle soit symptomatique ou non, toute personne atteinte du Covid-19 émet des gouttelettes respiratoires dès qu’elle parle, chante, crie, tousse ou éternue.

En somme, toute personne contagieuse est une fontaine à Covid sauf lorsqu’elle est silencieuse.

Ces gouttelettes respiratoires se divisent en deux groupes. Les plus grosses (appelées postillons) tombent généralement au sol à moins de deux mètres. Les plus petites (appelées aérosols) demeurent en suspension dans l’air et peuvent voyager beaucoup plus loin.

Les unes et les autres sont des fragmentations de tailles différentes du liquide qui tapisse l’intérieur de la bouche, de la gorge et du nez.

Conséquemment, chez une même personne atteinte, si on recueillait un millilitre de postillons et un millilitre d’aérosols, évidemment il faudrait beaucoup plus d’aérosols pour faire un millilitre, mais les deux contiendraient exactement le même nombre de particules virales.

Pour justifier une distance sanitaire limitée à deux mètres, les autorités sanitaires prétendent que les postillons peuvent contenir des virus, mais pas les aérosols.

Cette distinction ne repose sur aucune base scientifique.

Ce qui est certain, c’est que lorsqu’une personne est contagieuse, plus on s’en éloigne, mieux c’est.

Scientifiquement, si on n’avait pas à tenir compte de l’inertie de l’air, la contagiosité diminuerait avec le carré de la distance. À deux mètres, elle serait quatre fois moins contagieuse qu’à un mètre. Et à trois mètres, ce serait neuf fois moins. Et ainsi de suite.

À l’intérieur, une personne contagieuse est entourée d’un nuage invisible de virus qu’on pourrait comparer à de la fumée de cigarette. Un nuage qui se dissipe lentement et que traine derrière elle la personne contagieuse en mouvement lorsqu’elle parle, chante, crie, tousse ou éternue.

C’est précisément en raison de sa dispersion insidieuse que cette pandémie a causé autant de morts.

L’idée que le ‘deux-mètres’ est une frontière magique au-delà de laquelle nous sommes en sécurité relève davantage de la sorcellerie que de la science.

Dans cent ans, nos arrière-petits-enfants riront de telles sornettes.

Pour les autorités sanitaires qui en font la promotion, le ‘deux-mètres’ fait figure de confinement portatif, c’est-à-dire d’un confinement qu’on amène avec soi comme une grosse crinoline invisible…

L’importance de la ventilation

Si la pandémie se propage plus facilement au cours de la saison froide, c’est essentiellement parce qu’on vit alors à l’intérieur, là où le vent ne peut pas dissiper les virus.

Afin de diminuer cette propagation à l’école, on a suggéré d’augmenter l’aération des classes.

À part ouvrir les fenêtres — ce qui, en hiver, peut être inconfortable pour les élèves frileux — les choix sont limités au Québec.

S’inspirant d’une idée torontoise, les dirigeants de la commission scolaire anglo-montréalaise Lester-B.-Pearson ont commandé en septembre 420 purificateurs d’air équipés de filtres HEPA, au cout d’un demi-million de dollars (plus de mille dollars l’unité).

On vient de les recevoir. Ils seront distribués à tous les établissements scolaires sur lesquels la commission a autorité.

Ultrasilencieux, chaque appareil peut filtrer l’air de toute une classe aux douze minutes.

Chapeau bas !

Je soupçonne que le meilleur endroit pour placer le purificateur, c’est au centre de la classe, en disposant les élèves autour de lui en cercles concentriques.

Références :
Conférence de presse de François Legault et Christian Dubé — Le 12 novembre 2020
Des écoles prennent les devants pour une meilleure ventilation
Lester B. Pearson School Board
Testing mobile air purifiers in a school classroom: Reducing the airborne transmission risk for SARS-CoV-2

Parus depuis :
Two metres or one: what is the evidence for physical distancing in covid-19? (2020-08-25)
Une ventilation « maison » pour les écoles (2020-11-19)
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Écrit par Jean-Pierre Martel


La confiance dans les élections en Occident

Publié le 17 novembre 2020 | Temps de lecture : 2 minutes
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Basé aux universités d’Harvard et de Sidney, The Electoral Integrity Project est un projet académique qui vise à quantifier la perception qu’ont les citoyens des élections dans leur pays.

L’étude porte sur 337 élections tenues entre le 1er juillet 2012 et le 31 décembre 2018 dans 166 pays.

Les critères d’évaluation furent :
• les lois électorales
• les procédures électorales
• le découpage des circonscriptions
• l’inscription sur les listes électorales
• l’adhésion aux partis politiques
• le financement politique
• la couverture médiatique
• le déroulement du vote
• le dépouillement du scrutin
• les résultats et
• les responsables du scrutin.

Parmi les 38 démocraties libérales, les dix pays dont les élections jouissent le plus de la confiance de leurs citoyens sont :
• le Danemark
• la Finlande
• la Norvège
• la Suède
• l’Islande
• l’Allemagne
• les Pays-Bas
• l’Estonie
• le Costa Rica
• la Suisse.

Le Canada arrive au 17e rang. Et les États-Unis, à l’avant-dernier rang.

Références :
Appels électoraux frauduleux : le Conservateur Michael Sona condamné
Electoral Integrity Project
L’ABC des Grands électeurs américains
M. Harper défend mollement la Démocratie canadienne
Torpiller la démocratie canadienne

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