Appelées également tubes d’extension, les bagues-allonges sont des espaceurs qu’on place entre le boitier de l’appareil photographique et son objectif.
Dès qu’un objectif est jumelé à une bague-allonge, il ne peut plus faire de mise au point au-delà de quelques mètres.
À l’opposé, sa distance minimale de mise au point diminue. En s’approchant davantage, on augmente le pouvoir grossissant de l’objectif.
On peut utiliser les bagues-allonges avec n’importe quel objectif. Toutefois, elles accentuent les défauts (optiques et chromatiques) de l’objectif auquel elles sont jumelées.
Voilà pourquoi on les utilise généralement avec des objectifs macros puisque ceux-ci sont à leur meilleur à leur distance minimale de mise au point.
Les bagues-allonges se divisent en deux catégories; celles sans contact électrique et celles avec.
• Les bagues-allonges sans contact
Généralement offerts en jeu de trois bagues de longueurs différentes, les bagues-allonges sans contact électrique sont des cylindres creux vendus avec deux montures; une pour le boitier (en bas, à gauche) et l’autre pour l’objectif (en bas, à droite).
Compte tenu des deux montures qui leur sont nécessaires, les bagues-allonges sans contact créent une distance variant de 22,5 à 64 mm (selon le nombre de bagues utilisées).
Étant de simples cylindres creux, elles ont l’avantage de pouvoir être combinées à des multiplicateurs de focale.
On les trouve à des prix variant de 12 à 20 $ (7,6 à 12,7 €).
Sans communication électrique entre le boitier et l’objectif, l’appareil est alors incapable de commander la mise au point automatique de l’objectif et d’enregistrer l’EXIF détaillé de la photo.
• Les bagues-allonges avec contacts électriques
Offerts en jeu de deux bagues — de 10 et de 16 mm — les bagues-allonges avec contacts électriques coutent plus cher; au minimum, de 30 à 40 $ (de 19 à 25 €).
Même si vous n’envisagez pas d’utiliser votre objectif macro autrement qu’en mode manuel, il est à prévoir que des circonstances pourraient vous faire choisir de sacrifier la certitude d’être en mode macro à la facilité de faire de la proxiphotographie en mode automatique.
Proxiphotographie de la face ventrale d’une araignée (la tête en bas)
Pensez à cette araignée que vous aimeriez photographier alors qu’elle se trouve sur une toile qui se balance au vent. En mode manuel, c’est presque impossible de faire la mise au point. Cela se fait en une fraction de seconde lorsqu’on utilise des bagues-allonges avec contacts électriques.
Précisons que les bagues-allonges avec contacts électriques vendues sur eBay sont souvent de mauvaise qualité.
Si la vôtre fait en sorte que votre appareil se comporte de manière bizarre — par exemple, si l’écran arrière articulé s’allume et s’éteint sans raison — c’est que cette bague-allonge est défectueuse.
Parfois, le problème est mineur. Si, par exemple, votre appareil refuse simplement de se placer en mode automatique, il suffit alors de visser plus serré la bague-allonge pour corriger le problème.
Pour être compatible avec un multiplicateur de focale, une bague-allonge doit posséder un diamètre interne suffisamment grand que la saillie du multiplicateur de focale puisse y glisser.
Ce n’est pas de cas de toutes les bagues-allonges. Par exemple, on le peut avec la bague-allonge de 10 mm de Pixco, mais pas avec celle de 16 mm de la même compagnie. Quant à la compagnie Viltrox, sa bague de 10 mm est à peine compatible tandis que sa bague de 16 mm ne l’est pas du tout.
Toutefois, dès qu’une bague de 10 mm a accepté la saillie du multiplicateur de focale, on peut leur ajouter n’importe quelle bague-allonge dont le diamètre interne est trop étroit.
Agrandissements obtenus
Les appareils micro quatre tiers disposent de quatre objectifs macro : le Lumix 30 mm F/2,8, le M.Zuiko 30 mm F/3,5, le PanLeica 45 mm F/2,8, et le M.Zuiko 60 mm F/2,8.
L’agrandissement créé par une bague-allonge varie selon la distance focale (ou longueur focale) de l’objectif utilisé. Plus la distance focale de l’objectif est courte, plus l’effet d’une bague-allonge est prononcé.
On calcule l’effet obtenu à l’aide de la formule suivante :
Pourcentage d’agrandissement = (longueur de la bague-allonge/distance focale de l’objectif) x 100
Longueur de la bague-allonge | Objectif de 30 mm | Objectif de 45 mm | Objectif de 60 mm |
Bague-allonge de 10 mm | + 33,3 % | + 22,2 % | + 16,6 % |
Bague-allonge de 16 mm | + 53,3 % | + 35,5 % | + 26,6 % |
Bagues-allonges de 26 mm | + 86,6 % | + 57,7 % | + 43,3 % |
Dans le tableau ci-dessus, le pourcentage d’agrandissement est ajouté (et non multiplié).
Pour un objectif de 60 mm, cela signifie que si l’image de l’objet sur le capteur est à 100 % de la taille réelle de cet objet, une bague-allonge de 10 mm fera passer la taille de l’image sur le capteur de 100 % à 116 %.
Toutefois si l’image de l’objet sur le capteur est à 50 % de sa taille réelle, une bague-allonge de 10 mm fera passer la taille de l’image sur le capteur de 50 % à 66 % (50 % + 16 %).
La pièce de 10 cents canadiens possède un diamètre à peine plus grand que la largeur du capteur μ4/3. Photographié de près, tout objet de la taille d’un 10 cents doit remplir complètement la largeur de l’image pour être en mode macro. Sinon, c’est de la proxiphotographie.
À l’aide de l’objectif M.Zuiko 60 mm mis en mode macro, voici l’augmentation de puissante grossissante obtenue avec différentes bagues-allonges : 10 mm, 16 mm, 26 mm (10 mm + 16 mm) et finalement, le multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 + 36 mm (deux 10 mm + et un 16 mm).
Outil : Calculatrice à agrandissement (en anglais)
Détails techniques de la photo de l’araignée : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm F/2,8 Macro + bague-allonge de 10 mm — 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 1000 — 60 mm