Ainsi va la Vie

Le 24 avril 2020
Maschere (ou Masques) de Cesare Sofianopulo (1930)

Du bout du monde,
Le vent l’a amené jusqu’à nous.

Empruntant des doigts distraits
Ou porté par le souffle des autres,
Il franchit sournoisement
Le pas de notre porte.

Comme un cheval de bois
Abandonné sur la rive,
Que les citoyens imprudents
Font entrer dans la cité.

Mais dans le creux des muqueuses,
À l’abri des regards,
Il s’installe d’abord
Et prolifère lentement.

Devenu million,
Puis bientôt milliard,
Il enraie le cours des choses
En révélant sa fureur meurtrière.

Quand la rumeur atteint les puissants,
Ceux-ci n’osent y croire.

« Je pourrais détruire le monde,
Et on tremble à mes menaces.
Comment une si petite chose
Pourrait-elle ternir ma gloire ? 
»

Mais voilà :
La colère des dieux se révèle ainsi.

Et pendant que les plaintes
S’élèvent parmi le peuple,
On se presse en vain
Sur le parvis des temples.

Les prières tardives
Montent tel l’encens vers les cieux.
Alors qu’au loin
La Nature reprend ses droits.

Le sol déjà verdit
Aussitôt la neige fondue.
Et les arbres hier endormis
Se garnissent de bourgeons.

Les oiseaux reviennent au nid.
Leur gazouillis orchestrent le vent
Alors que s’est tue
Le concert des klaxons.

Et la vie tout autour
Nous rappelle doucement
Que depuis la nuit des temps,
Toute épreuve a une fin.

Ainsi va la Vie.

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2 commentaires à Ainsi va la Vie

  1. sandy39 dit :

    J’avais écrit ceci, à la fin du Confinement du Printemps… je ne sais pas si c’est toujours valable…

    Tiens, ce poème n’a pas d’auteur… Je peux signer du mien… enfin, de ma main ?

    Si la Vie est un Chemin, nous ne savons jamais ce dont on peut avoir besoin. Car, à tout moment, tout peut basculer. A chaque instant, on peut tout perdre. Ainsi est faite la Vie : un jour va, le lendemain, tout s’en va.

    Un jour Bonheur, un jour Malheur.

    Juste une répétition d’humeurs, d’émotions.

    Il nous faut apprendre à vivre avec tout ça : les hauts, les bas… ainsi de suite, jusqu’au bout du chemin.

    Il nous faut apprendre, aussi, à laisser de côté notre fierté et, tous ces préjugés, toutes ces fausses idées.

    Il nous faut apprendre à laisser tomber, à se tenir éloigné de toutes ces conneries auxquelles on veut nous faire croire, depuis que nous sommes petits…

    La Vie est un Chemin sur lequel on construit, chaque jour, notre MOI que personne ni la Société ne prendra.

    Il nous faut aussi apprendre à ne jamais dire : “Fontaine, je ne boirai pas de ton eau !”.

    Alors, sur des forces gardées et créées, sur de l’Energie positive circulant en chacun de Nous (entre nos organes), il n’y a pas de raison de l’attraper, ce virus !

    Avec Précaution, Prévention en prévision de l’Avenir, à installer dans chacune de nos cellules, sans oublier de prendre le temps de vivre à l’Instant présent, tout ira bien !

  2. sandy39 dit :

    EN COMPLEMENT….

    Dimanche matin, avant midi, sur France Musique, on nous offre de vieilles interviews avec des Artistes.

    J’ai retenu quelques phrases de Charles TRENET :

    “Il faut s’éloigner des préjugés. Il faut lutter pour pouvoir s’élever encore plus haut, pour s’envoler de ses propres ailes.”

    Alors, j’ai pensé à : “J’aurais voulu être un artiste” de Claude DUBOIS, enfin, je ne savais pas qu’il était québécois…

    Enfin, je ne sais pas non plus si, j’aurais voulu être un artiste pour pouvoir faire mon numéro, ni un chanteur pour pouvoir crier qui je suis, ni un auteur pour pouvoir inventer ma vie, ni un acteur pour tous les jours, changer de peau, pour pouvoir me trouver beau, sur un grand écran en couleurs !

    Une chanson qui m’a trottée dans la tête, cette semaine !

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