Covid-19 : oui ou non à l’ibuprofène

Le 18 mars 2020

Introduction

Samedi dernier, le ministre français de la Santé a déconseillé l’usage de l’ibuprofène pour traiter la fièvre des personnes atteintes du Covid-19. À moins, évidemment, que d’autres conditions médicales exigent son utilisation.

Cette recommandation a suscité la controverse au sein des autorités de santé publique à travers le monde parce qu’elle n’est pas basée sur des preuves scientifiques incontestables.

En dépit du doute, la mise en garde française a été cautionnée hier par l’Organisation mondiale de la santé.

Qu’en est-il ?

L’ibuprofène (Motrin, Advil, etc.) n’est pas et n’a jamais été le premier choix dans le traitement pharmacologique de la fièvre, autant chez l’enfant que chez l’adulte.

L’acétaminophène

L’acétaminophène — appelé paracétamol en Europe — est un des médicaments les moins dangereux de tout notre arsenal thérapeutique.

Il abime le foie lorsqu’on dépasse la dose maximale recommandée (un gramme quatre fois par jour) ou lorsqu’on prend ce médicament à une dose qui s’approche de ce maximum alors qu’on est sous l’effet de l’alcool.

La manière la plus sécuritaire de l’utiliser, c’est d’en prendre la plus petite dose efficace. Parfois chez l’adulte, une dose de 325 mg quatre fois par jour suffit.

À moins d’insuffisance hépatique préexistante, l’acétaminophène est le meilleur médicament à prendre dans les cas de fièvre.

Toutefois, on prendra soin d’éviter les préparations à libération prolongée de ce médicament puisqu’aucun organisme règlementaire ne vérifie la fiabilité de leur mode de libération de l’ingrédient actif.

L’ibuprofène

Les antiinflammatoires sont des médicaments très puissants qui agissent sur de nombreuses parties du corps, diminuant par exemple l’irrigation des reins.

Par voie orale, ils sont irritants pour l’estomac, causant fréquemment de l’érosion gastrique, voire des ulcères d’estomac, particulièrement chez les personnes âgées.

Toutefois, ils agissent sur les fièvres résistantes à l’acétaminophène. Voilà leur grand avantage.

Il y a plusieurs décennies, le public jugeait normal d’acheter un médicament à dose… normale, justement.

De nos jours, si ce n’est pas écrit ‘fort’ ou ‘extra-fort’, on évite d’en acheter. En d’autres mots, on n’a pas de temps à perdre, on veut que ça fonctionne.

Si bien que certaines compagnies ajoutent le qualificatif ‘extra-fort’ sur l’emballage de leurs médicaments ordinaires, à défaut de quoi ces derniers ne se vendent pas.

Dans un contexte où tous les citoyens doivent performer de manière optimale, on ne s’étonnera pas de voir le public délaisser les médicaments généralement bons au profit de ceux, inutilement plus puissants, qui offrent la garantie absolue du résultat recherché.

Voilà pourquoi l’ibuprofène est si populaire.

Petite confidence : Je n’utilise jamais l’ibuprofène contre la fièvre. Mais il m’arrive de l’utiliser comme antiinflammatoire à dose pédiatrique unique de 100 mg. J’utilise un comprimé croquable que j’écrase et disperse dans du yogourt. Scientifiquement inefficace chez l’adulte, cette dose fonctionne tellement bien chez moi que je n’ai jamais besoin d’en prendre une deuxième.

Conclusion

L’Humanité est en train d’apprendre comment combattre un nouvel ennemi, le Covid-19.

Différentes approches sont utilisées, du laisser-faire britannique à la manière forte chinoise.

Lorsque l’épidémie aura disparue — parce qu’elle finira bien par disparaitre — on verra quelle approche était la plus efficace.

Dans le cas particulier des craintes françaises au sujet de l’ibuprofène, s’il devait s’avérer qu’elles étaient excessives, elles auront eu l’avantage indiscutable de redonner à l’acétaminophène la place de choix qu’elle n’aurait jamais dû perdre dans le traitement pharmacologique de la fièvre.


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3 commentaires à Covid-19 : oui ou non à l’ibuprofène

  1. Christine Hamel dit :

    Bonjour M Jean-Pierre Martel, en général j’aime vos articles pcq ils m’instruisent et me font réfléchir. Ce dernier article du 18 mars 2020 “Covid-19 : oui ou non à l’ibuprofène” m’a déçu. Je crois que vous avez beaucoup à apprendre sur la santé. En gros, voici quoi faire pour être en santé. Manger des fruits et des légumes, bio si possible (et le plus crus sinon très peu cuits/décrudits), bien dormir, faire de l’exercice, avoir une vie équilibrée et non surchargée de stress. Un corps sain a un système immunitaire fort qui lui permet de résister aux virus. Il y a toujours eu des épidémies dans le passé, ajourd’hui aussi, et il y en aura dans le futur. Les individus en santé avec un système immunitaire fort résistent aux virus. Les plus faibles, déjà malades, souvent ne sont pas capables de résister. Il y aura de plus en plus d’épidémies dévastatrices dans le futur pcq les populations sont de plus en plus malades et affaiblies pcq intoxiquées par tous les poisons chimiques répandus sur la planète. Il n’y a qu’une maladie: l’intoxication. La détoxication des toxines accumulées dans le corps au cours des années est le seul moyen de retrouver la santé. Hippocrate a dit: « Toutes les maladies se guérissent au moyen de quelque évacuation, ou par la bouche, ou par l’anus, ou par la vessie, ou par quelque émonctoire. L’organe de la sueur en est un, qui est commun pour tous les maux. » La fièvre est un effort d’évacuation des toxines du corps. Stopper ce symptôme c’est stopper l’évacuation de toxines, donc stopper l’effort du corps pour retrouver la santé. Je vous encourage, ainsi que tous les gens intelligents et ouverts d’esprit à lire des livres sur la santé écrits par des gens sérieux. Il y en a beaucoup. Je vous conseille 3 auteurs qui m’aident bcp dans ma recherche de la santè:
    1. le naturopathe Christopher Vasey, «  Manuel de Détoxication » (ses autres livres sont tous très bons)
    2. MD Gabriel Cousens « There is a cure for Diabetes » (Diabète ou autre maladie chronique. il a écrit plusieurs livres, tous bons)
    3. Dr Robert Morse ND « The Detox Miracle Sourcebook », excellent livre aussi.
    Les vaccins ne guérissent pas, au contraire, ils sont souvent dangeureux.
    HIPPOCRATE a dit aussi « C’est la nature qui guérit les maladies. Elle trouve elle-même les voies convenables, sans avoir besoin d’être dirigée par notre intelligence ».
    Que Dieu guide vers la santé tous ceux qui le désirent vraiment.

    Christine Hamel, peintre qui a perdu bcp d’années dans la maladie et la fatigue.

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Tout comme vous, je crois à l’importance de mener une vie saine, ce qui comprend d’adoption de bonnes habitudes alimentaires.

      Même si vous n’avez pas écrit explicitement qu’une vie saine rend invincible, je crains que beaucoup de lecteurs tirent cette conclusion à la lecture de votre commentaire.

      Ce qui est de nature à les rendre téméraires, sinon imprudents et faire fi des consignes des autorités sanitaires du Québec.

      Il existe une distinction fondamentale entre une maladie dégénérative qui se développe dans un corps affaibli et certaines infections virales.

      Le virus d’Ebola tue tout; les jeunes, les vieux, les forts et les faibles. Touchez à main nue le corps d’une personne atteinte et vous voilà condamnée à mort.

      Les jus de légumes, les recettes bios, les exercices de yoga et la pensée positive seront totalement incapables de vous sauver d’Ebola. Vous mourrez inévitablement dans d’abominables souffrances alors que le sang vous sortira par tous les orifices du corps.

      Voilà la cruauté de la nature.

      Parce qu’il faut cesser de voir la Nature comme une déesse païenne bienveillante. Comme tous les dieux du panthéon, elle est à la fois bonne et mauvaise.

      Confrontés à une pandémie, on peut trouver le réconfort dans les écrits positifs de philosophes et de penseurs. Mais on trouve la sagesse dans les livres d’histoire.

      Au fond des bibliothèques désertées, les traités poussiéreux des historiens nous apprennent que dans toute son histoire, les humains ont régulièrement dû affronter des maux invisibles venus d’ailleurs.

      Or, qu’apprend-on de leurs écrits ?

      On apprend que le choc viral qui a tué des millions d’Autochtones en Amérique du Sud s’est opéré chez des humains réduits à l’esclavage et épuisés par les tâches imposées par leurs conquérants. Ou réfugiés dans les montages pour échapper à leur barbarie.

      Cela confirme votre idée qu’un corps affaibli est vulnérable.

      Mais cela n’est pas vrai de l’hécatombe virale qui a frappé les Autochtones d’Amérique du Nord.

      Lorsque Gabriel Sagard publie le récit du voyage qu’il a effectué en 1623-1624 en Huronie, ses écrits témoignent de la vie d’un des plus importants peuples autochtones d’Amérique du Nord au moment où ceux-ci avaient très peu été exposés à la culture européenne.

      Il y décrit un peuple beau, vigoureux et sain. Et pourtant…

      Dans les deux décennies qui suivent, une série d’épidémies décime ce peuple au point où les Iroquois détruiront la Huronie en 1649, massacrant une bonne partie de sa population.

      Quand Jeffery Hamherst — ce criminel de guerre trop longtemps honoré — ordonne en 1763 qu’on offre aux chefs indiens des morceaux de couvertures infestés de pus variolique, son but n’est pas d’aider les chefs autochtones à se débarrasser de bouches à nourrir devenues inutiles parce que faibles; son but est de les tuer tous, y compris les vaillants guerriers qui résistent aux troupes anglaises.

      En conclusion, une vie saine offre une protection indéniable contre beaucoup de maladies, une protection limitée contre des infections bactériennes et une protection encore plus faible contre les infections virales, d’où l’utilité de la vaccination et de l’isolement social.

      Ces jours-ci, on a souligné que le Covid-19 tue surtout des personnes âgées. Ce qu’on oublie de dire — j’écrirai bientôt à ce sujet — c’est que si les jeunes n’en meurent pas, ils peuvent néanmoins en être atteints gravement, au point de justifier leur hospitalisation.

  2. sandy39 dit :

    Un commentaire qui me touche au plus profond…

    Si l’ouverture à la Culture peut soigner Certains…, on ne peut pas contredire l’exercice d’une fonction…

    Moi aussi, je foutrais tout en l’air (ou presque) dans les pharmacies… Moi, qui ai trouvé une lumière à travers d’autres méthodes naturelles comme l’Homéopathie, le Yogga…et, me persuadant, de jour en jour, que l’on peut guérir de tout, de ses propres problèmes, de ses propres émotions…

    Les Croyances aussi nous sauvent comme la Vérité des choses écrites dans les livres ou sous différentes formes d’Art…

    Mais si, Monsieur Martel, a ouvert un Blogue, c’est qu’il a cherché quelque chose (s’est rendu compte qu’il y avait besoin) autre chose pour faire du bien aux Autres (ainsi qu’à lui-même), à sa façon, au-delà, de son job… Car l’Etre humain ne peut exister sans passion…, parce qu’humainement, on ne peut exister qu’à travers son job !

    Mais, quand on nous demande quelque chose dans un job, la plupart du temps, on réponds simplement avec ce que l’on nous appris !

    Et, je crois que créer un Blogue est le fruit de nombreuses années de réflexion… car pour Certains, écrire ou photographier est un peu comme manger et respirer…

    Et, je ne suis pas Ici, pour condamner la Médecine…, ce Blogue nous permet à Tous d’exprimer et de partager nos propres Expériences !

    Moi, il m’a permis d’exprimer un peu (énormément) ce qui reste enfoui… et, pour Moi, il m’a servi un peu, beaucoup, passionnément, à trouver la mienne : la Médecine qui me va si bien !

    Et, tout ça, je tenais à le dire !

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