Covid-19 : panique à bord

Publié le 18 mars 2020 | Temps de lecture : 1 minute
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On peut les oublier un peu. Mais c’est toujours un plaisir de revenir aux classiques, même dans le domaine de l’humour.

Ce sketch a été créé voilà plus de dix ans. On dirait hier…


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : oui ou non à l’ibuprofène

Publié le 18 mars 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Samedi dernier, le ministre français de la Santé a déconseillé l’usage de l’ibuprofène pour traiter la fièvre des personnes atteintes du Covid-19. À moins, évidemment, que d’autres conditions médicales exigent son utilisation.

Cette recommandation a suscité la controverse au sein des autorités de santé publique à travers le monde parce qu’elle n’est pas basée sur des preuves scientifiques incontestables.

En dépit du doute, la mise en garde française a été cautionnée hier par l’Organisation mondiale de la santé.

Qu’en est-il ?

L’ibuprofène (Motrin, Advil, etc.) n’est pas et n’a jamais été le premier choix dans le traitement pharmacologique de la fièvre, autant chez l’enfant que chez l’adulte.

L’acétaminophène

L’acétaminophène — appelé paracétamol en Europe — est un des médicaments les moins dangereux de tout notre arsenal thérapeutique.

Il abime le foie lorsqu’on dépasse la dose maximale recommandée (un gramme quatre fois par jour) ou lorsqu’on prend ce médicament à une dose qui s’approche de ce maximum alors qu’on est sous l’effet de l’alcool.

La manière la plus sécuritaire de l’utiliser, c’est d’en prendre la plus petite dose efficace. Parfois chez l’adulte, une dose de 325 mg quatre fois par jour suffit.

À moins d’insuffisance hépatique préexistante, l’acétaminophène est le meilleur médicament à prendre dans les cas de fièvre.

Toutefois, on prendra soin d’éviter les préparations à libération prolongée de ce médicament puisqu’aucun organisme règlementaire ne vérifie la fiabilité de leur mode de libération de l’ingrédient actif.

L’ibuprofène

Les antiinflammatoires sont des médicaments très puissants qui agissent sur de nombreuses parties du corps, diminuant par exemple l’irrigation des reins.

Par voie orale, ils sont irritants pour l’estomac, causant fréquemment de l’érosion gastrique, voire des ulcères d’estomac, particulièrement chez les personnes âgées.

Toutefois, ils agissent sur les fièvres résistantes à l’acétaminophène. Voilà leur grand avantage.

Il y a plusieurs décennies, le public jugeait normal d’acheter un médicament à dose… normale, justement.

De nos jours, si ce n’est pas écrit ‘fort’ ou ‘extra-fort’, on évite d’en acheter. En d’autres mots, on n’a pas de temps à perdre, on veut que ça fonctionne.

Si bien que certaines compagnies ajoutent le qualificatif ‘extra-fort’ sur l’emballage de leurs médicaments ordinaires, à défaut de quoi ces derniers ne se vendent pas.

Dans un contexte où tous les citoyens doivent performer de manière optimale, on ne s’étonnera pas de voir le public délaisser les médicaments généralement bons au profit de ceux, inutilement plus puissants, qui offrent la garantie absolue du résultat recherché.

Voilà pourquoi l’ibuprofène est si populaire.

Petite confidence : Je n’utilise jamais l’ibuprofène contre la fièvre. Mais il m’arrive de l’utiliser comme antiinflammatoire à dose pédiatrique unique de 100 mg. J’utilise un comprimé croquable que j’écrase et disperse dans du yogourt. Scientifiquement inefficace chez l’adulte, cette dose fonctionne tellement bien chez moi que je n’ai jamais besoin d’en prendre une deuxième.

Conclusion

L’Humanité est en train d’apprendre comment combattre un nouvel ennemi, le Covid-19.

Différentes approches sont utilisées, du laisser-faire britannique à la manière forte chinoise.

Lorsque l’épidémie aura disparue — parce qu’elle finira bien par disparaitre — on verra quelle approche était la plus efficace.

Dans le cas particulier des craintes françaises au sujet de l’ibuprofène, s’il devait s’avérer qu’elles étaient excessives, elles auront eu l’avantage indiscutable de redonner à l’acétaminophène la place de choix qu’elle n’aurait jamais dû perdre dans le traitement pharmacologique de la fièvre.


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Écrit par Jean-Pierre Martel