Alicia Alonso, chorégraphe et ballerine (1920-2019)

20 octobre 2019

C’est le 17 octobre dernier qu’est décédée une des plus talentueuses ballerines et chorégraphes du XXe siècle.



 
Je n’ai jamais rencontré Mme Alonso, mais je l’ai croisée à deux reprises.

La première fois, le 2 novembre 2012, c’était à l’occasion d’une représentation du ballet Gisèle à laquelle elle avait tenu à assister (en dépit de sa cécité).

Le 18 novembre de la même année, elle était venue entendre un récital de la soprano Johana Simón au Palacio de los Matrimonios.



 
Cette cécité complète, survenue à la fin du XXe siècle, a convaincu Mme Alonso de se départir de ses riches souvenirs, provoquant ainsi la création du Museo de la Danza de La Havane.

On y trouve des chorégraphies notées — puisque le ballet possède son propre système de notation — des programmes originaux qui ont marqué l’histoire de cette discipline, des costumes, des photos dédicacées des plus grands danseurs du XXe siècle, des affiches, des croquis de décors et de costumes, des coiffes de Mme Alonso, de même que les décorations et honneurs que celle-ci a reçus (dont le titre d’officier de la Légion d’honneur, en 2003).

Ce qu’il y a de remarquable dans la carrière de Mme Alonzo, c’est que celle-ci exercé toute sa carrière internationale — qui s’est étendu sur près d’un demi-siècle — en étant semi-voyante.

Maintenu relativement secret, ce handicap était compensé par des lumières de scène disposées de manière à la guider alors que ses partenaires masculins devaient se trouver exactement là où ils étaient censés être.

Seuls de minces câbles, tendus par précaution au-devant de la scène, pouvaient laisser deviner quelque chose d’anormal au spectateur perspicace occupant les premiers rangs.

À la Révolution cubaine, Mme Alonso est invitée par Fidel Castro à créer le Ballet national de Cuba.

Grâce aux tournées dans les villes et les villages les plus pauvres de l’ile, et aux représentations dans les usines et dans les écoles, la troupe parvient à susciter les vocations et à anoblir cette discipline aux yeux du peuple cubain.

Au point que le métier de danseur est, de nos jours, autant estimé dans l’ile que l’exercice de la médecine ou du droit.

La discipline rigoureuse instaurée par Mme Alonso fera de La Havane le deuxième centre mondial d’excellence pour le ballet, après celui du Bolshoï.

Tous les deux ans, la troupe organise le Festival international de ballet de La Havane. Peu connu du grand public hors de l’ile, ce festival est pourtant à ne pas manquer pour tout amateur de ballet.

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L’excellence de Cuba à ce sujet se voit même dans les spectacles de fin d’année donnée par les jeunes diplômés et les étudiants de l’École nationale de ballet.

Référence : Alicia Alonso obituary

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 40-150 mm R (1re photo) et Lumix 12-35 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/40 sec. — F/4,0 — ISO 6400 — 40 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 35 mm
3e  photo : 1/500 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel