Un plan B au texte de ‘refondation’ du PQ

6 septembre 2019

J’ai publié hier mon appréciation négative au sujet du texte de ‘refondation’ du Parti Québécois.

Ai-je une solution de remplacement à proposer ?

Oui, la voici.

Le texte de trois pages devrait être remplacé par une seule phrase, simple, claire et précise :

Les deux objectifs du Parti Québécois sont de réaliser l’indépendance du Québec et de défendre le peuple francoQuébécois.

Le reste, on n’en parle pas parce que cela n’est pas distinctif.

J’entends déjà deux objections.

Première objection.

Défendre le peuple francoQuébécois, c’est bien. Mais qu’en est-il des peuples autochtones du Québec ?

Un gouvernement du Parti Québécois sera juste et équitable pour tous les citoyens et tous les peuples du Québec. Sans distinction. Tout en manifestant un biais acceptable en démocratie pour la majorité francophone de la population.

Mais dans l’esprit de tous, en tant que formation politique, le PQ devra être résolument le Parti des francoQuébécois.

Deuxième objection.

Ne craint-on pas que le PQ soit accusé de nationalisme ethnique ?

Quand l’État français se porte à la défense de la langue française et des locuteurs francophones sur son territoire, cela est du nationalisme ethnique. Et ce, en dépit de la présence de centaines de milliers de ses citoyens qui parlent le corse ou le breton, mais qui acceptent que le français soit la langue commune du pays.

En somme, oublions le nationalisme sanglant des États génocidaires. Il existe un autre nationalisme ethnique qui est parfaitement légitime; c’est celui des États dont l’existence se justifie par la nécessité de défendre un groupe ethnique sur le territoire national.

Au Québec, ce groupe ethnique, vulnérable, est le peuple francoQuébécois.

Qu’était la Loi 101 sinon une loi ethnique destinée à défendre ce peuple ?

Elle interdisait aux institutions scolaires anglophones du primaire et du secondaire d’accueillir d’autres élèves que ceux nés de la communauté angloquébécoise. N’importe quel élève avait accès à l’enseignement gratuit en français. Mais l’école anglaise devenait ‘ghettoïsée’.

Face à l’influence assimilatrice de plus de 300 millions d’anglophones nord-américains, cette loi ordonnait que la seule langue au travail au Québec était celle de l’ethnie francoquébécoise.

Quotidiennement, le PQ doit se rappeler que le moteur des révolutions, c’est le sentiment d’injustice.

Au Québec, la moitié des francoQuébécois sont unilingues. Ceux-ci connaissent bien quelques mots d’anglais. Mais leur connaissance rudimentaire de cette langue les empêche de postuler à des postes bilingues.

Chaque fois que le bilinguisme est exigé inutilement, ils sont victimes d’une discrimination à l’embauche. Ici même dans leur propre pays.

Or il est aussi normal d’être unilingue français au Québec qu’il est normal pour un Allemand d’être unilingue en Allemagne. Ou pour un Italien d’être unilingue en Italie.

Sans que cela soit écrit explicitement, la version originale de la Loi 101 prescrivait l’unilinguisme français au Québec.

Le PQ doit donc revenir à ses origines.

S’il hésite à être le Parti des francoQuébécois, le pire qui pourrait lui arriver, c’est que la CAQ le devienne à sa place.

À bon entendeur, salut !

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Écrit par Jean-Pierre Martel