Mon nouveau fond d’écran

Publié le 14 mai 2019 | Temps de lecture : 1 minute


 
De temps en temps, je change de fond d’écran. L’envie me prend souvent au printemps.

C’est un peu comme si je redécorais la pièce dans laquelle je travaille.

Si la résolution de votre écran d’ordinateur est aussi de 1900 x 1200 pixels, il vous suffit de cliquer sur ceci pour obtenir une copie à haute résolution de cette photo.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 — 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 800 — 210 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Carmen vs SLĀV

Publié le 13 mai 2019 | Temps de lecture : 5 minutes

C’est hier que se sont terminées les représentations de Carmen à l’Opéra de Montréal. Dans cette œuvre, le rôle-titre est celui d’une Bohémienne.

Strictement parlant, les Bohémiens sont les habitants de Bohème. Mais couramment, on appelle ainsi les Roms, ce peuple nomade qui serait originaire du sous-continent indien. Le personnage de Carmen est l’un d’eux.

Pour se soustraire aux accusations d’appropriation culturelle, il faut éviter de faire jouer les personnages issus des minorités opprimées par des acteurs ou des chanteurs issus de groupes dominants.

La première fois que le concept d’appropriation culturelle a été appliqué aux arts de la scène, c’est en 2016 à l’université de Bristol.

Des étudiants avaient alors provoqué l’annulation d’une production d’Aïda au motif que des ‘Blancs’ y interprétaient des personnages égyptiens et éthiopiens

Dans Carmen, les rôles de soldats français peuvent être incarnés par n’importe qui puisque le peuple français en est un dominant.

Selon l’orthodoxie de ceux qui combattent l’appropriation culturelle, les rôles de Carmen et de tous ses camarades contrebandiers — soit environ la moitié de la distribution — ne peuvent être interprétés que par des Roms.

Ce n’est même pas une question de race puisque pour une bonne partie des adversaires de l’appropriation culturelle, le concept de race est une invention du XIXe siècle destinée à justifier le colonialisme européen.

Qui donc incarnait le rôle de la belle Rom à Montréal ? Krista de Silva, une soprano ‘blanche’ anglo-canadienne. Passons sous silence l’origine des chanteurs qui se faisaient passer ‘fallacieusement’ pour des Bohémiens…

Le plus étonnant dans tout cela, ce n’est pas la distribution qui, très justement, n’a attiré l’attention de personne. L’étonnant, c’est le silence de ceux qui s’indignaient à pleins poumons contre la distribution de SLĀV.

À l’époque, j’écrivais que l’accusation d’appropriation culturelle n’était qu’un prétexte, invoqué lorsqu’il s’agit de sujets sensibles (l’apartheid autochtone, les pensionnats autochtones et l’esclavagisme noir américain, par exemple) qui correspondent aux squelettes que le colonialisme anglo-saxon cache dans ses placards.

Qu’en est-il lorsqu’on ‘invisibilise’ un peuple (comme celui des Roms) qui n’a pas souffert du colonialisme anglo-saxon ? Eh bien, il ne se passe rien.

L’été dernier, un quotidien anglophone de Montréal battait le tambour de la guerre contre l’appropriation culturelle. Mais au sujet de Carmen, le quotidien n’a pas cru bon souligner qu’aucun ‘Bohémien’ de l’opéra n’était Rom.

De plus, où sont passé tous ces jeunes anglophones qui protestaient contre SLĀV ?

Formés par un système éducatif qui fait l’apologie de l’Empire britannique et des colons prédateurs qu’il a essaimés, les protestataires anglophones tentaient de culpabiliser des créateurs francophones qui prenaient fait et cause pour une partie de ceux que cet empire a exploités.

Qu’aujourd’hui une soprano Canadienne-anglaise ‘vole’ le rôle qui devrait aller à une chanteuse Rom, who cares ?

Cette indifférence est la preuve à postériori des contradictions qui animent ceux qui veulent que le concept d’appropriation culturelle s’applique aux arts de la scène.

En réalité, derrière des justifications qui évitent soigneusement de parler de race — puisqu’il est seulement question de peuples dominés vs peuples dominants — ce dont il est question, ce n’est rien d’autre que de race.

Voilà pourquoi le conflit au sujet d’Aïda, de SLĀV et Kanata, concernait l’insuffisance de la représentation de peuples dits ‘racisés’ alors que les Roms ne sont pas du nombre parce que la couleur de leur peau n’est pas distinctive.

Or comment critiquer la représentation raciale sans parler de race ? En utilisant des euphémismes.

C’est ainsi qu’on parlera d’Afro-Américains — une désignation basée sur la géographie — plutôt que sur la pigmentation de la peau.

Le problème, c’est qu’en réalité, le mot ‘Afro-Américain’ signifie ‘Noir’.

Voilà pourquoi un Algérien qui émigre aux États-Unis ne sera jamais un Afro-Américain — même si l’Algérie est en Afrique — si la couleur de sa peau est seulement olivâtre.

En somme, appliquer le concept d’appropriation culturelle aux arts de la scène, c’est une manière de justifier le racisme anglo-saxon et sa manie de créer des zones d’exclusion pour ceux dont la couleur de la peau n’est pas la bonne.

Et dans le cas de SLĀV, c’était une manière d’étouffer la voix d’outre-tombe de personnes réduites à la servitude en enfermant cette voix dans le carcan racial de leurs descendants, seuls autorisés à l’exprimer.

Références :
La controverse au sujet de SLĀV
Dunlevy: Jazz fest cancels SLĀV, but questions remain
Dunlevy: SLĀV director Robert Lepage just doesn’t get it
Jazz fest review: SLĀV misses the mark, and precious opportunity
Jazz Fest: SLĀV isn’t cultural appropriation, singer Bonifassi says
Opinion: SLĀV: Whose songs are these to sing?

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| Culture, Musique, Racisme, Sociologie | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


À toutes les mères

Publié le 12 mai 2019 | Temps de lecture : 1 minute


 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 — 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Corruption fédérale : les voyages forment la vieillesse

Publié le 11 mai 2019 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Un des grands tabous de la politique canadienne est la corruption au sein du gouvernement fédéral.

Il faut remonter aussi loin qu’en 2004, au scandale des commandites, pour rencontrer une affaire au cours de laquelle l’argent du gouvernement canadien a été partiellement détourné de ses fins pour aboutir dans la caisse d’un parti politique.

Les tribunaux ont sanctionné les agences de publicité qui ont versé illégalement des sommes à la caisse du Parti libéral du Canada. Mais aucun fonctionnaire ni aucun politicien libéral n’a été condamné pour avoir accepté cet argent.

Ce ne sont pas les tribunaux, mais l’électorat qui a puni le parti politique impliqué en le reléguant dans l’opposition pendant près d’une décennie.

Les fonctionnaires

L’ex-président de la Société des ponts fédéraux est actuellement accusé d’avoir accepté pour 1,5 million$ de pots-de-vin de la part de SNC-Lavalin.

Il est rare que des cas de corruption fédérale se retrouvent sur la place publique, peu importe les sommes impliquées.

Dans ce cas-ci, la Direction des poursuites pénales en a saisi les tribunaux afin de justifier subtilement son refus d’ouvrir une procédure de poursuite suspendue pour SNC-Lavalin. L’important ici est moins de punir le fonctionnaire corrompu que de souligner publiquement que la main corruptrice est celle de SNC-Lavalin.

D’habitude, les cas sont réglés derrière des portes closes. Si bien qu’on n’en entend jamais parler.

Il n’existe aucune donnée quant au nombre de fonctionnaires fédéraux impliqués et quant au sort qui leur est réservé.

La magistrature

La Commission Bastarache a révélé que le critère premier pour accéder à la magistrature québécoise fut, pendant des années, non pas la compétence, mais l’allégeance politique.

Concrètement, au bureau du premier ministre, une fonctionnaire avait pour tâche d’apposer un collant jaune Post-It™ sur le dossier des ‘bons’ candidats parmi ceux que le ministre de la Justice se proposait de soumettre au Conseil des ministres.

Un bon candidat était celui qui avait contribué à la caisse électorale du Parti libéral du Québec, sollicité des fonds ou effectué du bénévolat lors des campagnes électorales. Selon l’ex-ministre de la Justice du Québec, pas de Post-It™ sur un dossier, pas de nomination à la magistrature.

Cette pratique, instituée par Jean Charest en 2003, aurait cessé lorsque ce dernier a été chassé du pouvoir en 2012.

Qu’en est-il au niveau fédéral ?

Un éditorial récent du Devoir nous révélait que la nomination à la magistrature fédérale se fait après consultation d’une liste d’avocats partisans du Parti libéral du Canada.

Selon le ministre fédéral de la Justice, David Lametti, cette consultation n’affecte aucunement l’issue du choix effectué par le Conseil des ministres.

On se demande pourquoi on se donne la peine de consulter la liste des avocats ‘amis’ avant de procéder à une nomination si cela est inutile…

Dans un État de droit, la séparation des pouvoirs exige que l’État s’abstienne de mettre son nez dans le processus judiciaire. Une fois nommé juge, ce dernier n’est soumis qu’à l’autodiscipline que lui impose sa profession.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’autodiscipline des juges n’a jamais fait mourir personne.

L’émission The Fifth Estate révélait en 2017 que le juge Randall Bocock et son épouse, de même que le juge Denis Pelletier, avaient participé à un cocktail financé par un cabinet d’avocats spécialisé dans la fraude fiscale destinée à tromper le fisc canadien.

À la suite de ces révélations, le juge Bocock s’est récusé dans une cause qu’il avait pourtant accepté d’entendre et dans laquelle l’accusé était justement défendu par ce cabinet d’avocats.

Les politiciens

Copiée sur le modèle québécois, la loi fédérale au sujet du financement politique limite sévèrement l’importance des sommes d’argent qu’on peut offrir aux politiciens fédéraux. Pour Ottawa, le politicien nait le jour de son élection à titre de candidat à une élection fédérale.

Avant d’être choisi représentant d’une formation politique, le candidat à l’investiture de son parti peut accepter toutes les contributions qu’on peut lui faire. C’est la faille ‘Vaillancourt’, dénoncée sur ce blogue en 2010, mais qui n’a toujours pas été colmatée.

Sénatrice depuis moins d’un an, Julie Miville-Dechêne est une nouvelle venue en politique. À son arrivée en fonction, elle a été surprise de constater qu’accepter des voyages payés par des gouvernements étrangers était parfaitement ‘normal’.

C’est ainsi que le député conservateur Pierre Poiliève et son épouse ont profité de 11 705 $ de voyages payés par le gouvernement de Taïwan. Quant à la députée NPD Ruth-Ellen Brosseau, elle a fait un voyage de 11 705 $ en Israël, gracieuseté d’intérêts israéliens.

Au total, c’est plus de 600 000 $ en voyages gratuits qui ont été payés par des gouvernements étrangers à des parlementaires fédéraux. Le tout de manière parfaitement légale parce que rien ne s’y oppose.

Le gouvernement fédéral n’y voit pas d’objection puisque ces voyages aident les parlementaires à mieux connaitre les dossiers qu’ils auront à traiter.

À l’époque où il était député et ministre fédéral, John McCallum a effectué pour 73 000 $ de voyages en Chine pour le compte de ce pays. Et ce, sans savoir qu’il serait nommé un jour ambassadeur du Canada en Chine.

Est-ce que cela a influencé son jugement ou sa loyauté envers le Canada ? Pas du tout, selon le gouvernement canadien.

Pourtant, l’ambassadeur McCallum a été destitué de ses fonctions deux ans après sa nomination en raison de propos qu’il a tenus au sujet de l’affaire Huawei (propos où il se désolidarisait avec la position canadienne à ce sujet).

Conclusion

Un demi-million$ en voyages payés par des gouvernements étrangers, c’est de la corruption légalisée.

Tant au niveau de la magistrature que des parlementaires, l’extrême laxisme qui règne au niveau fédéral au sujet des conflits d’intérêts doit changer.

En particulier, il est totalement inacceptable que des décideurs publics soient captifs de pays étrangers — et donc soumis à leur propagande — pendant toute la durée des voyages qu’on leur offre.

La prochaine fois que vous n’arriverez pas à comprendre pourquoi le gouvernement fédéral refuse obstinément de satisfaire une volonté populaire qui coïncide avec l’intérêt national, c’est que quelqu’un, quelque part, est complice d’intérêts particuliers.

Références :
Affaire KPMG : un juge se récuse
Canadian MPs and their extravagant gifts. Is this bribery?
Corruption : la faille « Vaillancourt » doit être colmatée
Juges et cocktails commandités : le Conseil de la magistrature n’y voit pas de problème
L’ex-président de la Société des ponts fédéraux accusé d’avoir été corrompu par SNC-Lavalin
L’utilité de la Commission Bastarache
Nomination des juges: les limites de la Libéraliste
Scandale des commandites
Sénat: Julie Miville-Dechêne dénonce les voyages payés par des pays tiers

Parus depuis :
Le ministre LeBlanc a pris un avion d’Irving, avec la caution du commissaire à l’éthique (2019-07-18)
L’homme de confiance de Trudeau dans l’embarras (2024-12-29)
Allegations of Indian interference rock Canada election campaign (2025-03-26)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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| Corruption politique, le prix du fédéralisme, Politique canadienne | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La téléphonie 5G : l’Asie contre les États-Unis

Publié le 9 mai 2019 | Temps de lecture : 5 minutes

 
Les communications, une priorité chinoise

Pour la première fois en 2011, la Chine s’est classée au premier rang mondial quant au nombre de demandes de brevets.

Selon le World Intellectual Property Indicators 2012, sur les 2 140 000 millions d’inventions dans le monde en 2011, 526 412 venaient de Chine, soit 24,6 % (en comparaison avec 23,5 % de provenance américaine).

Cette première place, la Chine l’a perdue puis regagnée depuis.

En 2015, le nombre de brevets chinois était supérieur au total des brevets américains, japonais, coréens et européens.

En Chine, le Treizième plan quinquennal de développement s’étend de 2016 à 2020. Il place le secteur des communications au niveau des grandes priorités nationales.

Il est donc normal qu’un jour, la technologie chinoise dépasse la technologie américaine dans certains domaines. C’est le cas aujourd’hui de la téléphonie mobile.

Après des investissements de l’ordre de 17,5 milliards$US depuis 2015, le réseau téléphonique chinois possède déjà la densité nécessaire à l’acheminement de quantités massives de données, comme c’est le cas en 5G.

Par kilomètre carré, il y a 1,37 tour Wifi (de relai ou de diffusion) en territoire chinois et 0,10 tour (treize fois moins) en territoire américain.

Bref, au niveau de l’acheminement des données sur son territoire, la Chine est plusieurs années en avance sur les États-Unis.

Les générations de la téléphonie mobile

La première génération de la téléphonie mobile (nommée 1G à postériori), débute avec la naissance du téléphone portable.

Les autres générations sont les suivantes :
• la 2G ajoutait le pouvoir d’échanger des textos,
• la 3G donnait accès à l’internet,
• la 4G augmentait la bande passante de manière à permettre la diffusion de vidéos en continu,
• la 5G devrait être environ cent fois plus rapide que la 4G.

Cette augmentation de la vitesse de transmission est liée à la rapidité des puces électroniques qui équipent le matériel téléphonique.

Ce matériel, c’est à la fois celui des réseaux téléphoniques (qui doivent avoir la puissance nécessaire) et les téléphones portables (qui doivent être capables de recevoir brutalement toutes ces données).

Les problèmes d’Apple

Jusqu’ici, Intel fabriquait les puces à modem des iPhone. Mais le 16 avril dernier, Intel abandonnait la course et renonçait à fabriquer des puces 5G.

Ce qui rend impossible le développement d’un iPhone 5G sans qu’Apple se trouve un nouveau fournisseur.

Or ils sont rares : ce sont l’américaine Qualcommm (chef mondial du 5G), la coréenne Samsung, et la chinoise Huawei.

Les deux derniers, Samsung et Huawei, sont aussi des fabricants de téléphones portables et donc, des compétiteurs directs d’Apple.

Quant à Qualcomm, un différend l’opposait à Apple jusqu’ici; Qualcomm poursuivait Apple, accusant celui-ci d’avoir violé ses brevets sur tous les modèles actuels d’iPhone.

Le 16 avril dernier, Apple et Qualcomm enterraient la hache de guerre. Coïncidence; c’était le jour où Intel décidait de jeter la serviette au sujet du 5G.

Mais Qualcomm vend ses puces chères. Plus chères que les autres. Et Apple, à genoux devant Qualcomm, n’est pas en position de forcer Qualcomm à baisser ses prix.

Le résultat final de tout cela, c’est qu’Apple traine la patte dans le développement des téléphones portables 5G.

Partie nulle, pour l’instant

Dans la course technologique qui les oppose, les États-Unis sont encore les chefs mondiaux dans la fabrication des puces 5G.

Pour ce qui est de l’équipement des réseaux téléphoniques, Huawei devrait continuer de dominer le marché en dépit des nuisances de Donald Trump.

Quant aux téléphones portables, les États-Unis doivent accuser leur retard; Apple sortira ses iPhones 5G des mois après ses concurrents asiatiques.

C’était à prévoir…

Références :
A deeper tech concern is at the core of the U.S.-Huawei spat
Apple had four terrible options to get the iPhone to 5G, so it went with the least of all evils
5G
Intel se retire du marché des puces 5G pour téléphones intelligents
La Chine, dragon de l’innovation
La Chine championne du monde des dépôts de brevet
La 5G, ou la promesse de la communication entre machines
Rettino-Parazelli K. Le protectionnisme numérique. Forces 2018; no 194: 24-7.
Les priorités de la Chine dans le cadre d’un accord de libre-échange avec le Canada
World Intellectual Property Indicators 2012

Parus depuis :
5G: Samsung fait son entrée au Canada grâce à Vidéotron (2019-12-13)
Géopolitique de la science : la Chine accélère (2022-06-29)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


D’autres magnolias blancs

Publié le 8 mai 2019 | Temps de lecture : 1 minute
Magnolia de Loebner ‘Donna’
Magnolia ‘Two Stones’
Magnolia à feuilles de saules ‘Else Frye’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/640 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 140 mm
2e  photo : 1/800 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
3e  photo : 1/1000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faire la grève

Publié le 8 mai 2019 | Temps de lecture : 3 minutes

Du latin ‘grava’ (qui signifie gravier), le mot grève est apparu en français au XIIe siècle. Il signifiait alors un terrain plat, couvert de gravier, situé au bord de la mer ou d’un cours d’eau.

L’Hôtel de Ville et la place de Grève (de Nicolas Raguenet, 1753)

Autrefois, devant l’Hôtel de Ville de Paris, était située la Place de Grève. On l’appelait ainsi parce qu’elle était reliée à la Seine toute proche par une grève à qui on donnait le nom de port de Grève.

Ce port était le plus animé de Paris. C’est là qu’on déchargeait le bois, le blé, le vin et le foin.

La perception des taxes était d’autant plus facile que l’Hôtel de Ville se trouvait à deux pas.

Dès qu’un bateau y accostait, son capitaine embauchait les hommes qui s’étaient justement rendus à la grève dans le but d’être utiles au déchargement des marchandises.

Dire de quelqu’un qu’il ‘était en grève’, cela signifiait qu’il était parti à la grève trouver du travail.

Et on disait de celui qui en revenait bredouille qu’il avait ‘fait la grève’. On faisait donc la grève comme d’autres faisaient le trottoir; dans l’espoir de gagner sa vie.

Ce sens a glissé au milieu du XIXe siècle vers ‘cesser collectivement de travailler pour faire valoir ses revendications’.

En 1830, la place de Grève fut renommée place de l’Hôtel de Ville.

Quant au port de Grève, il disparut quand on rehaussa, de 1836 à 1839, le bord de la Seine et qu’un mur fut dressé pour lutter contre les débordements du fleuve.

En 2013, la place fut rebaptisée ‘esplanade de la Libération’ afin de rendre hommage aux résistants, aux Français libres, aux alliés et à tous les insurgés qui ont libéré Paris dans la nuit du 24 au 25 aout 1944.

Place de l’Hôtel-de-Ville – Esplanade de la Libération

De nos jours, lorsqu’on voit les gens qui s’y prélassent au soleil, on a peine à croire que l’endroit fut, de 1310 à 1822, un lieu d’exécutions publiques : pendaisons et buchers y étaient régulièrement donnés en spectacle. Exceptionnellement, pouvait-on y voir un écartèlement.

La première utilisation publique de la guillotine eut lieu à cet endroit en 1792, à la grande déception des amateurs. Ceux-ci trouvèrent le procédé beaucoup trop expéditif…

Références :
Place de l’Hôtel de Ville
Place de l’Hôtel-de-Ville – Esplanade de la Libération

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs PanLeica 25 mm F/1,4 (1re photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (2e photo)
1re photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/400 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Des magnolias blancs par temps gris

Publié le 7 mai 2019 | Temps de lecture : 1 minute
Magnolia de Kobé ‘Esveld Select’
Magnolia de Loebner ‘White Rose’
Magnolia étoilé ‘Royal Star’
Magnolia étoilé ‘Kikuzaki’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/500 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 56 mm
2e  photo : 1/2000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
3e  photo : 1/1000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 175 mm
4e  photo : 1/800 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 105 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Ordinateur, informatique et digital

Publié le 6 mai 2019 | Temps de lecture : 3 minutes


 
De ces trois mots, il en existe un qui n’a pas de rapport aux deux autres. Pouvez-vous deviner lequel ?

Ordinateur

Au début de l’histoire de l’informatique, les ordinateurs n’étaient que de puissantes machines à calcul. On les appelait justement computer en anglais et calculateur en français.

Dans la mentalité légèrement machiste de l’époque, les comptables des petites entreprises effectuaient leurs calculs sur les calculatrices de bureau. Mais lorsqu’on voulait effectuer des calculs complexes sur des machines puissantes, il fallait évidemment quelque chose de plus masculin, d’où le mot calculateur

En 1955, François Girard n’est pas satisfait. Responsable de la publicité chez IBM France, il anticipe le potentiel des machines IBM au-delà de leur utilité mathématique.

Afin de trouver un nom plus approprié, il s’adresse à son ancien professeur de lettres à la Sorbonne, Jacques Perret. Ce dernier est également philosophe et spécialiste du latin.

Il prendra un vieux mot, ordinateur, et proposera de lui donner un sens nouveau.

Du latin ordinator (celui qui commande, qui donne des ordres), ordinateur apparait en français à la fin du XVe siècle dans le sens de celui qui organise, qui met en ordre.

Le mot sera si peu utilisé qu’on ne se donnera même pas la peine d’en parler dans le dictionnaire de l’Académie française de 1935.

La suggestion du professeur Perret sera adoptée d’autant plus facilement que le directeur d’IBM France est également un de ses anciens élèves.

La compagnie tentera de faire breveter le nom afin de distinguer ses produits de ceux de ses concurrents. Sans succès puisqu’on démontra que le mot existait déjà en français depuis longtemps.

Le géant informatique se résolut à le promouvoir en tant que nom commun.

Informatique

Créé par la fusion d’information et d’automatique, le mot informatique est né en France sept ans après ordinateur. L’Académie française l’adoptera dès 1967.

On doit ce mot à la compagnie BULL qui, à l’époque, était le grand concurrent d’IBM.

Si ordinateur (et ses déclinaisons) n’a pas été tellement plus loin que la France et l’Espagne, le succès d’informatique a été mondial.

Digital

En français, l’adjectif digital qualifie ce qui est relatif aux doigts. Exemple : nos empreintes digitales.

En anglais, ‘digital’ se rapporte aux chiffres, appelés ‘digits’. En réalité, il y a deux mots en anglais pour parler d’un chiffre : ‘digit’ et ‘numeral’.

C’est ainsi que le nombre 127 est un ‘numeral’ composé des ‘digits’ 1, 2 et 7. Alors que 2 est un ‘numeral’ composé d’un ‘digit’, ‘two’ (écrit au long) est un ‘numeral’ composé des lettres ‘t’, ‘w’ et ‘o’, mais d’aucun ‘digit’.

Conclusion

Des trois mots du titre, ‘digital’ est le seul qui n’ait pas de rapport aux deux autres. En informatique et en électronique, l’adjectif ‘digital’ est un anglicisme qui doit être remplacé par numérique.

Références :
Jacques Perret (philologue)
Numbers, Numeral and Digits

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’épreuve de philo en France

Publié le 4 mai 2019 | Temps de lecture : 3 minutes

Dans presque tous les pays du monde, seuls les étudiants en philosophie passent un examen à ce sujet.

Mais en France, chaque année, plus d’un demi-million de jeunes Français passent un examen écrit et oral communément appelé épreuve de philo dont la réussite est nécessaire à l’obtention de leur baccalauréat.

Cette épreuve a été instaurée par Napoléon Bonaparte.

Parmi l’ensemble des examens à passer, celui de philo est celui qui ouvre le bal depuis 1970. Pour beaucoup, c’est le plus redoutable.

En France, selon le type de baccalauréat, les questions varient. L’étudiant doit choisir deux des trois sujets de dissertation proposés.

En 2018, voici les sujets à traiter.

Baccalauréat – Littérature :
• La culture nous rend-elle plus humain ?
• Peut-on renoncer à la vérité ?
• Expliquer le texte suivant (une longue citation fournie d’Arthur Schopenhauer).

Baccalauréat – Économique et social :
• Toute vérité est-elle définitive ?
• Peut-on être insensible à l’art ?
• Expliquer le texte suivant (une longue citation fournie d’Émile Durkheim).

Baccalauréat – Scientifique :
• Le désir est-il la marque de notre imperfection ?
• Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?
• Expliquer le texte suivant (une longue citation fournie de John Stuart Mill).

Baccalauréat – Technologique :
• L’expérience peut-elle être trompeuse ?
• Peut-on maitriser le développement technique ?
• Expliquer le texte suivant (une longue citation fournie de Montesquieu).

Selon l’ancien ministre de l’Éducation Luc Ferry, exprimer ses opinions ne suffit pas.

Le but de l’exercice est d’aider à former des citoyens doués d’esprit critique. L’étudiant doit s’inspirer de l’opinion publique dans le but d’y trouver des points de vue qui ne sont pas les siens et de les analyser.

Toutefois, il doit s’élever au-delà des banalités et s’interroger sur le sens profond des choses.

Aussi terrifiante qu’elle soit, l’épreuve de philo est néanmoins l’antidote parfait à la paresse intellectuelle qui s’installe à la fréquentation des médias sociaux. Des médias où seuls les slogans, les banalités et les opinions privés de ce qui les justifie peuvent s’exprimer brièvement.

Références :
Bac : pourquoi la philo ouvre le bal des épreuves ?
Bac 2013 : le corrigé des épreuves de philo de Luc Ferry
Bac 2018 : les sujets complets de philosophie
Le Bac philo

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Écrit par Jean-Pierre Martel