Bouillon Chartier, à Paris
Au départ, ‘restaurant’ n’était que participe présent du verbe restaurer.
Puis, au Moyen-Âge, on prit l’habitude d’appeler ‘restaurant’ tout bouillon — composé de viande, mais aussi, selon la recette, de racines, d’ognons, d’herbes aromatiques, d’épices, de sucre, de pain, de raisins et de pétales de rose — ayant la propriété de donner des forces et ainsi restaurer la vigueur de la personne concernée.
C’est ainsi que Marguerite de Navarre, épouse d’Henri IV, écrivait : « L’on ne m’a fait manger que restaurants et les meilleures viandes que je mangeai jamais…»
Dans l’Histoire de Jenni, Voltaire écrit : « Le père tout tremblant le fait reposer; on lui fait prendre des restaurants…»
Avant 1765, il y avait en France quatre grands types de commerçants qui fournissent de la nourriture et des boissons à leur clientèle :
• les taverniers (qui ne servent que du vin),
• les cabaretiers (qui servent du vin et des viandes),
• les aubergistes (qui ne proposent qu’un seul plat à heure fixe) et
• les traiteurs (les seuls autorisés à vendre des sauces et ragouts).
En 1765, on ouvrit à Paris un établissement servant des bouillons restaurants. On y vendait aussi des volailles bouillies au gros sel et des œufs frais. Ce fut le premier restaurant au sens moderne du terme.
Lorsque la Révolution française éclate, presque tous les cuisiniers sont à l’emploi de particuliers (nobles et riches commerçants).
En raison de la fuite à l’Étranger ou de la décapitation d’une partie de la noblesse, des cuisiniers sans emploi ont alors l’idée d’ouvrir des établissements afin de nourrir les députés de province venus prendre part aux séances de l’Assemblée nationale.
En 1789, il y a une centaine de petits restaurants à Paris.
En 1793, Antoine Beauvilliers (un des derniers cuisiniers de la cour de Louis XVI) ouvre à Paris le premier restaurant de luxe, La Grande Taverne de Londres.
Au cours des deux décennies qui ont suivi la Révolution, le nombre de restaurants parisiens s’est multiplié par six.
Un autre vingt ans plus tard, on en comptait plus de trois-mille.
Au départ, les plats étaient servis à la française, c’est-à-dire tous en même temps.
De 1808 à 1812, le prince Alexandre Kourakine, ambassadeur russe à Paris, fait connaitre à la nouvelle aristocratie révolutionnaire le service à la russe en vertu duquel les plats sont servis les uns à la suite des autres.
Cette mode se répandra rapidement dans les restaurants.
En 2018, on comptait plus de 780 000 restaurants en France. Ce qui en fait le pays avec le plus grand nombre de restaurants par mille habitants.
Références :
Histoire du restaurant en France
Pas bien dans leur assiette ?
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm