Introduction
Des cinq-mille emplois que Bombardier abolira à travers le monde d’ici un an et demi, la moitié seront éliminés au Québec.
En raison de l’importante pénurie actuelle de main-d’œuvre au sein de l’industrie aéronautique québécoise, les analystes prédisent que les employés licenciés devraient trouver facilement un emploi ailleurs.
Bref, ce n’est pas une catastrophe. Toutefois, il y a quelque chose d’anormal dans tout cela.
À la fin de 2015, le gouvernement Couillard a investi 1,3 milliard$ dans Bombardier.
Depuis, Airbus a mis la main gratuitement sur la CSeries et la moitié des employés remerciés par Bombardier à travers le monde sont au Québec.
Les contribuables, en ont-il eu pour leur argent ?
La survivance ou le progrès
En 2015, après avoir investi cinq-milliards$ en recherche et développement, Bombardier s’est retrouvé à court de liquidités. En d’autres mots, au bord de la faillite.
En raison de l’importance primordiale de l’industrie aéronautique dans l’économie du Québec, le gouvernement Couillard n’avait pas d’autre choix que de soutenir ce constructeur.
Toutefois, lorsqu’il est nécessaire d’aider une compagnie à genoux, on peut se permettre d’être exigeant.
Dans le texte Le derrière miraculeux de la ministre, j’ai eu l’occasion de ridiculiser l’incompétence de l’ex-ministre de l’Économie du Québec.
Son ‘sauvetage’ de Bombardier en est un exemple supplémentaire.
Le seul objectif du gouvernement Couillard fut de se protéger de l’accusation de ne rien faire.
Au lieu d’être un moyen de consolider une stratégie industrielle, le but de l’investissement de 1,3 milliard$ était politique, voire bassement électoral; perpétuer le présent le plus longtemps possible.
Est-ce que cet investissement protégeait les emplois chez Bombardier en 2015 ? Oui, en 2015. Les protégeaient-ils à l’avenir ? Non, comme on peut le voir aujourd’hui. Empêchait-il les dirigeants de Bombardier de se graisser la patte aux frais des contribuables ? Pas vraiment.
À l’époque, l’État se trouvait en position de force. On aurait pu exiger de Bombardier que la majorité des emplois créés à l’avenir par la CSeries le soient au Québec. Il n’a pas osé le faire. Trop peureux.
En raison de pressions de l’administration Trump, Bombardier investira environ 300 millions$US pour la construction d’une chaine de montage de la CSeries à Alabama, aux États-Unis, où devraient travailler entre 400 et 500 personnes.
De plus, rien n’empêche Bombardier de faire construire une partie de ses avions de l’autre côté de l’Atlantique si la demande européenne le justifie.
Conclusion
Pour que se développe l’économie du Québec, il ne suffit pas de vouloir conserver les emplois actuels; il faut en développer de nouveaux.
Évidemment, on peut se demander pourquoi créer de nouveaux emplois alors que présentement, les entreprises peinent à combler les milliers d’emplois vacants.
L’économie de tout pays est perpétuellement en mouvement. Il faut savoir délaisser les occupations anciennes pour embrasser des secteurs industriels novateurs qui font appel à une plus grande expertise.
Pendant des années, le Parti libéral du Québec a prétendu être un bon gestionnaire économique alors que la croissance du Québec à été en deçà de la moyenne canadienne douze des seize ans au cours desquelles il a été au pouvoir.
Le cas de Bombardier est une illustration parfaite de son incompétence. Au lieu que les investissements majeurs de Bombardier en R&D soient un prélude à l’essor fulgurant de ce fleuron qu’est l’industrie aéronautique, tout au plus serons-nous heureux qu’elle ne périclite pas.
Références :
Bombardier abolit 5000 postes et vend son programme d’avions Q Series
C Series: Bombardier réalise des progrès pour sa ligne d’assemblage en Alabama
Québec investit 1 milliard $US dans Bombardier