Le Québec, patrie continentale des Francophones

Publié le 26 novembre 2018 | Temps de lecture : 6 minutes

Précarité du français dans les provinces anglophones du Canada

Le 15 novembre dernier, le gouvernement ontarien décidait d’éliminer le poste de Commissaire aux services en français — une mesure atténuée depuis — et rompait sa promesse de financer la création d’une université française en Ontario.

De plus, il annulait la subvention de 2,9 millions$ que devait recevoir une nouvelle salle dédiée au théâtre francophone à Ottawa.

Au Nouveau-Brunswick, le nouveau gouvernement conservateur songe sérieusement à abolir le bureau du Commissariat aux langues officielles de cette province.

Au Manitoba, l’éducation en français dans cette province relève dorénavant d’un unilingue anglais, alors que cela relevait autrefois d’un sous-ministre adjoint francophone.

Dans une cause au sujet du sous-financement d’une commission francophone en Colombie-Britannique, le gouvernement de cette province invoque présentement que l’obliger à respecter l’article 23 de la Canadian Constitution serait un gaspillage des fonds publics en raison de l’assimilation inéluctable de la communauté francophone de cette province.

Le prix de l’unité canadienne

Dans les années 1960 et 1970, la force du mouvement indépendantiste était une menace sérieuse à l’unité canadienne.

Lors du référendum québécois de 1980, le vote favorable à ‘souveraineté’ a recueilli 40,44% des suffrages. Au référendum de 1995, cet appui avait grimpé à 49,42%.

Pour contrer le désir de nombreux Québécois de faire du Québec un pays indépendant, on a investi des sommes considérables afin que les Francophones québécois se sentent chez eux partout au Canada.

Cet investissement était jugé comme étant le prix à payer pour l’unité canadienne.

Mais les politiques à ce sujet se sont limitées à un bilinguisme de façade, plus précisément, au service à la clientèle du gouvernement fédéral.

Ce bilinguisme superficiel a été accepté au Canada anglais dans la mesure où il ne faisait pas obstacle à la volonté assimilatrice des provinces anglophones et qu’il ne nuisait pas aux chances de réussite d’un unilingue anglais dans la fonction publique fédérale.

Dans les faits, la machine interne de tous les gouvernements du pays est unilingue.

Autrement dit, à l’exclusion de l’interface qui interagit avec le citoyen, la machine étatique fonctionne presque exclusivement en français à Québec et presque exclusivement en anglais partout ailleurs.

C’est ainsi qu’à Ottawa, on exerce une discrimination à l’embauche à l’égard des unilingues francophones — ils sont plus d’un million au Québec — alors que n’importe quel unilingue anglophone peut y faire carrière.

Les postes destinés aux fonctionnaires bilingues sont fréquemment attribués à des fonctionnaires unilingues anglophones sous promesse d’apprendre le français… un jour.

Et il n’est pas rare qu’un Anglophone quitte le poste ‘bilingue’ qu’il occupait depuis des années sans jamais avoir appris notre langue ni fait d’efforts sérieux pour l’apprendre.

En mars dernier, un fonctionnaire fédéral au bureau montréalais du Bureau du surintendant des institutions financières a intenté une poursuite contre son employeur en raison du fait que tous les rapports destinés à Ottawa — où la fonction publique est à 92% unilingue anglaise — devraient obligatoirement être rédigés en anglais brimant ainsi son droit de travailler en français.

Les politiques canadiennes en matière de bilinguisme sont un succès dans la mesure où les francoCanadiens n’y voient que du feu. Mais dans les faits, il s’agit d’un façadisme destiné à faire illusion.

L’importance de la mobilisation francoOntarienne

À l’émission Tout le monde en parle d’hier soir, il était édifiant de voir le militantisme de cette délégation francoOntarienne vouée à la défense de ses institutions et ses droits.

Cette vaillance contraste avec l’apathie de très nombreux Québécois qui jugent normal qu’on exige à l’embauche la connaissance de l’anglais même lorsque cela n’est pas strictement nécessaire.

Conséquemment, le million de Québécois unilingues français sont des citoyens de seconde zone, ici même au Québec, alors que l’unilingue anglais est maitre chez lui partout au Canada.

Même les partis indépendantistes (le PQ et la CAQ) n’osent pas défendre le droit des Francophones de travailler dans leur langue. Imaginez qu’on refuse ce droit à l’Allemand unilingue dans son pays, ou à l’Italien unilingue dans le sien…

Le fait qu’une partie importante du peuple francoQuébécois soit stigmatisé chez lui est la preuve la plus éloquente de ce colonialisme canadian qui fait en sorte que les Québécois ont honte d’être ce qu’ils sont.

Les francoOntariens sont donc un exemple pour nous tous.

Conclusion

Le Québec est le seul endroit sur le continent américain où un Francophone devrait se sentir chez lui.

Partout ailleurs, il est en milieu hostile.

Maintenant que les Québécois veulent être Canadiens à n’importe quel prix — même au prix de politiques et de dépenses fédérales ouvertement discriminatoires pour le Québec — qu’est-ce qui justifie les couts supplémentaires et l’inefficacité du bilinguisme ?

Le retour des politiques ouvertement assimilatrices est la conséquence directe de cette perception au Canada anglais selon laquelle le mouvement indépendantiste est à l’agonie et que tout gouvernement fiscalement responsable doit mettre fin à des dépenses devenues superflues.

Références :
Front commun pour la pérennité des communautés de langues officielles
La Colombie-Britannique inquiète les francophones hors Québec
La restructuration au Bureau de l’éducation française inquiète la communauté francophone
Les concessions de Doug Ford visent-elles vraiment à calmer les Franco-Ontariens?
L’orangisme est de retour
Une autre coupe francophone: la Nouvelle Scène en danger
Un fonctionnaire fédéral défend son droit de travailler en français

Parus depuis :
La mention « bilingue » sur le CV, pas toujours un atout pour les francophones (2019-10-21)
Le droit de travailler en français au fédéral de retour devant les tribunaux (2021-06-09)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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| 2018-202X (années Legault), le prix du fédéralisme, Politique québécoise | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’importation privée de boissons alcoolisées

Publié le 21 novembre 2018 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

À l’occasion d’un voyage, vous avez gouté un vin qui n’est pas offert à la Société des alcools du Québec (SAQ). Ou vous êtes restaurateur et voulez créer une carte de vins pour votre établissement qu’aucun autre restaurateur ne pourra offrir.

Dans un cas comme dans l’autre, la solution est l’importation privée de vin.

Qui peut devenir importateur de vin ? N’importe qui. Est-ce compliqué ? Oui et non. Plus précisément, cela prend quelques heures, mais c’est très simple.

Il y a quatre étapes à suivre :
• l’achat et l’expédition du vin,
• l’obtention d’un permis d’importation et le paiement des taxes à la SAQ,
• le dédouanement à l’Agence des services frontaliers du Canada,
• la cueillette de votre colis à l’entrepôt de la compagnie de livraison.

L’achat et l’expédition du vin

On peut trouver sur l’internet un grand nombre de vendeurs de vin.

À titre d’exemple, nous choisirons Portugal Vineyards. Ce site offre les vins de centaines de vignobles portugais.

Pour y effectuer des achats, il faut d’abord créer un compte puis passer votre commande.

Sachez que les frais de livraison que vous paierez assurent le transport du Portugal à un entrepôt de la compagnie de livraison. Cet entrepôt est une zone portuaire franche où est entreposée la marchandise en attente de dédouanement.

Votre colis y restera tant que vous n’aurez pas franchi les deux autres étapes. Ne vous attendez donc pas à une livraison à la porte de votre domicile comme c’est le cas d’autres biens achetés sur l’internet.

Dès que votre colis arrivera à l’aéroport, le transporteur vous en avisera par courriel. Annexé à ce courriel, vous aurez la version électronique de tous les documents qui vous seront nécessaires pour franchir les étapes suivantes.

Dans le cas de DHL Express, ces documents sont sous forme d’un fichier MS-Word. Il vous faut savoir qu’il s’agit d’un format susceptible de contenir des virus.

Il suffit de quelques secondes sous MS-Word pour exporter le tout en format PDF. Exigez de ce transporteur qu’il vous fasse parvenir le tout en format PDF.

Dans mon cas, DHL Express s’est obstiné à refuser de m’envoyer cela du 13 septembre au 29 octobre dernier. Il a fallu l’intervention du service à la clientèle de Portugal Vineyards pour que je reçoive enfin les documents nécessaires sous forme de PDF.

Je présume que DHL Express a modifié ses procédures et que cela devrait être beaucoup plus facile pour vous (puisque quelqu’un a déjà réussi à faire plier ce transporteur entêté).

L’obtention d’un permis d’importation

Il vous faudra ensuite vous rendre sur le site web de la SAQ afin d’obtenir un permis temporaire d’importation privé.

Pour ce faire, il faut créer un compte. Une confirmation vous parviendra par courriel quelques instants plus tard.

Vous devrez ensuite ouvrir une session, c’est-à-dire dresser la liste de ce que contient le colis qui est arrivé à votre nom à l’aéroport.

Facture de Portugal Vineyards

Parmi les documents du PDF que vous enverra le transporteur, il y a la facture du vendeur (ici Portugal Vineyards). J’ai mis en rouge les informations qui vous sont nécessaires pour compléter votre demande de permis à la SAQ.

Facture de DHL Express

D’autres précisions se trouvent sur la facture du transporteur (également en rouge, ci-dessus).

Formulaire de la SAQ

Il est à noter que la valeur déclarée ne comprend pas les frais de livraison.

À la troisième étape de cette procédure, vous devrez annexer le PDF reçu du transporteur.

Afin de faciliter la vérification de votre requête par la SAQ, il est suggéré de remplir le formulaire de la SAQ en y inscrivant les informations exactement comme elles apparaissent sur vos factures.

Une fois le formulaire complété et soumis à la SAQ, vous recevrez par courriel une confirmation indiquant que votre demande est acceptée. Cela ne prend que quelques heures à la SAQ pour effectuer sa vérification et pour accepter votre requête.

Paiement des taxes québécoises

Accès aux demandes en suspend

Il vous faut alors payer les taxes appropriées. À cette fin, retournez sur le site de la SAQ, et cliquez sur ‘Importation occasionnelle (International)’.

Cout du permis et des taxes

Dans ce cas-ci, pour deux bouteilles à 41,13$ chaque (soit 82,26$ pour les deux), les frais réclamés par la SAQ sont de 75,50$.

Une fois le paiement électronique effectué, vous recevrez par courriel un numéro d’autorisation qu’il vous faudra présenter à l’Agence des services frontaliers du Canada. Celle-ci a deux comptoirs à Montréal; l’un à Dorval, l’autre au 400 Place d’Youville (dans le Vieux-Montréal).

Le dédouanement

L’agence a besoin de deux copies imprimées de tous les documents qui font partie du PDF émis par le transporteur. Et deux copies du courriel de la SAQ vous précisant leur numéro d’autorisation.

En anglais, le mot ‘manifest’ désigne une déclaration douanière qui précise le contenu d’une cargaison et sa destination. Voilà pourquoi l’agence fédérale appelle ainsi la facture du transporteur.

Au comptoir de l’agence fédérale, il vous faudra remplir un dernier formulaire. Cela ne prend que deux minutes. Mais elle refusera de vous en donner des copies vierges pour votre prochaine importation (afin d’éviter le gaspillage).

Au comptoir de l’agence fédérale, l’attente est brève et la procédure prend environ quarante minutes.

Dans ce cas-ci, les frais de douane ne se sont élevés qu’à 5,12$. Si je calcule le temps des trois employés occupés à ma demande ou à encaisser les frais, le gouvernement fédéral n’a pas fait fortune avec moi.

À l’issue de cette procédure, l’employé vous remettra une facture qu’il vous faudra présenter à l’entrepôt du transporteur. N’oubliez pas de leur demander où se trouve votre colis. Le numéro de cet emplacement (2654) est précisé sur la facture du transporteur.

La cueillette

Dans ce cas-ci, l’entrepôt se trouvait au 2095 Onésime-Gagnon, à Dorval. Aucun frais supplémentaire ne vous sera exigé.

Conclusion

La description détaillée de la démarche à suivre pour importer des boissons alcoolisées vous semble probablement compliquée.

En réalité, cette procédure prend simplement du temps puisqu’il faut vous rendre au comptoir de l’agence fédérale, puis à l’entrepôt du transporteur et en revenir.

Au niveau de la SAQ, la procédure est étonnamment simple. La SAQ facilite la tâche des importateurs pour deux raisons.

Plus les restaurateurs auront de la facilité à créer une carte des vins attrayante, plus cela favorise l’industrie touristique au Québec.

Deuxièmement, chaque fois qu’une bouteille de vin est importée à titre privé, la SAQ n’a pas besoin de la conserver dans ses entrepôts, la présenter sur les tablettes de ses succursales, et de la faire payer par un de ses caissiers.

Bref, la SAQ se limite à vérifier la validité des requêtes qui lui sont adressées et à en percevoir les droits électroniquement.

Quant au gouvernement fédéral, il serait plus simple que la SAQ
perçoive en son nom les minimes frais de douane fédérale. Ce qui éviterait le gaspillage.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le quartier du Chaido, à Lisbonne

Publié le 20 novembre 2018 | Temps de lecture : 9 minutes
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Le Chiado est le quartier chic du vieux Lisbonne. Situé à l’ouest de Baxia, il est à Lisbonne ce que la rue Laurier est à Montréal. À la différence qu’on y trouve de nombreuses églises (qui sont en vedette dans ce diaporama).

Partiellement endommagé par le séisme de 1755, ce petit quartier fut de nouveau ravagé en 1988 par un incendie qui fit 2 morts et 73 blessés (dont soixante pompiers).

Étalée sur une décennie, sa reconstruction est une réussite.

Ce diaporama présente successivement :
• le Museu Nacional de Arte Contemporânea do Chiado,
• la Praça Luíz de Camões,
• l’Igreja de Nossa Senhora do Loreto,
• l’Igreja de Nossa Senhora da Encarnacão
• la Basílica Nossa Senhora dos Mártires,
• l’Igreja do Santíssmo Sacramento,
• le Museu Arquelógico do Carmo, et
• le Museu da Guarda Nacional Republicana.

Le Museu Nacional de Arte Contemporânea do Chiado (de 0:06 à 1:15)

Étonnamment pour une ville d’un demi-million d’habitants, Lisbonne possède quatre musées d’Art contemporain.

En plus de celui-ci, on y trouve l’extraordinaire Museu Coleção Berardo, celui de la Fundação Calouste Gulbenkian, et le nouveau Museu de Arte, Arquitetura e Tecnologia (beau mais dégarni).

Parfois appelé Museu do Chado, celui-ci est l’un des deux plus intéressants de la ville. Il occupe deux bâtiments.

Celui au nord sert aux expositions temporaires. Au moment de ma visite en 2016, on y présentait des œuvres portugaises créées entre 1960 et 1990 et qui font partie de la collection du Secrétaire d’État à la Culture.

Le pavillon sud est établi dans un ancien monastère franciscain reconstruit après le séisme de 1755. L’Ordre ayant été aboli en 1834, l’édifice fut transformé en entrepôt par un marchand anglais avant d’être transformé en musée en 1911.

Entre autres, on y trouve une étonnante collection de photos stéréoscopiques (de 1:02 à 1:05) réalisées par Francisco-Afonso Chaves (1857-1926) et le vidéo interactif Atlantis d’André Sier (2016), inspiré de l’esthétique des jeux électroniques des années 1980.

À 1:16, il s’agit du Teatro Nacional de São Carlos. Construit en 1793, c’est la principale salle d’opéra de la ville.

La Praça Luíz de Camões (de 1:20 à 1:29)

Luíz de Camões (~1525-1580) est le plus grand poète portugais. La place qui l’honore est le cœur du Chiado. Cette place est dominée par un monument inauguré en 1856 (à 1:25).

À son sommet, on trouve le bronze du poète (œuvre de Vítor Bastos).

À ses pieds, il est entouré des marbres représentant huit personnages qui vécurent à l’époque du poète ou peu de temps avant lui : le chroniqueur Fernão Lopes (~1385-~1460), l’inventeur Pedro Nunes (1502-1578), le chroniqueur Gomes Eanes de Zurura (1410-1474), l’historien João de Barros (1496-1570), l’historien Fernão Lopes de Castanheda (~1500-1559), le poète Vasco Mouzinho de Quevedo (~1570-~1619), le poète épique Jerónimo Corte-Real (1533-1588) et le poète héroïque Francisco Sá de Meneses (~1600-1664).

L’Igreja de Nossa Senhora do Loreto (de 1:30 à 1:46)

Selon la légende, des anges transportèrent au XIIIe siècle la maison natale de Jésus de Nazareth dans la ville italienne de Lorette. De nos jours, la Santa Casa y est le sujet d’un important pèlerinage.

Parmi les églises élevées à la gloire de Notre-Dame-de-Lorette figure celle de Lisbonne.

Très endommagée par le séisme de 1755, l’église a été restaurée de 1777 à 1785. Elle est formée d’une nef rectangulaire flanquée de dix autels latéraux encastrés.

Bien au-dessus de chacun de ces autels, on trouve l’image en grisaille d’un personnage (un apôtre ?) logé dans une niche en trompe-l’œil.

On trouve également un autre autel de chaque côté du chœur, ce qui porte le nombre total des autels à douze (sans compter le maitre-autel).

Le plafond en berceau de la nef est décoré de la peinture allégorique Notre Dame de Lorette couronnée par la Trinité, exécutée par de Pedro-Alexandrino de Carvalho en 1780-1781.

Au-dessus de l’entrée à la gauche de l’église, un bas-relief représente la Vierge veillant sur la Santa Casa de Loreto (à 1:45).

Juste en face se trouve l’église Notre-Dame-de-l’Incarnation, reconstruite à la suite du séisme de 1755.

L’Igreja de Nossa Senhora da Encarnação (de 1:45 à 2:13)

C’est une belle église dont les murs en pierre de taille sont rehaussés de marbre rose. Sa voute en berceau est ornée de grisailles et d’une toile sur le thème de l’Annonciation de Marie.

Au-dessus du maitre-autel (à 2:00), le plafond est orné d’une magnifique toile en trompe-l’œil (2:02).

Cette église de style rococo comporte une nef sans transept flanquée à droite de quatre autels latéraux et, à gauche, de trois autels latéraux et d’une chapelle latérale (près du chœur, de 2:06 à 2:11).

Cette dernière est surmontée d’une coupole octogonale dont le plafond est richement décoré d’un agneau pascal entouré des symboles des quatre évangélistes.

La Basílica Nossa Senhora dos Mártires (de 2:14 à 2:43)

Un peu plus à l’Est se trouve la basilique Notre-Dame-des-Martyrs, consacrée en 1784 (après sa reconstruction à la suite du séisme de 1755).

Il s’agit d’une église dont la nef est flanquée de six autels latéraux, et de deux chapelles près du chœur. Les murs sont en pierre de taille et en marbre rose.

Verte et rouge, la décoration en trompe-l’œil du plafond est un peu excessive. À son centre, on peut voir la toile Alphonse Ier de Portugal offrant le temple des martyrs à la Vierge et à l’Enfant, peinte de 1782 à 1785 par Pedro Alexandrino de Carvalho.

Une brève promenade (de 2:44 à 3:19)

Tout comme à Paris, l’automne est la saison des marrons. À Lisbonne, ils sont cuits sur des fours à charbon très polluants (à 2:45). De plus, ils sont vendus couverts de suie blanche cancérigène.

À la boutique Via Alegre (de 2:46 à 2:51), on peut voir le service de table appelé Paço Real, créé en 1824 pour la famille royale portugaise.

À 2:52, le poète Fernando Pessoa est représenté attablé sur la rua Garrett, devant la boutique de cigares Casa Havaneza.

À 3:01, cette œuvre du sculpteur Teixeira Lopes rend hommage depuis 1903 au romancier Eça de Queirós.

Le Portugal possède une longue tradition viticole. Mais les amateurs de bière durent attendre jusqu’en 1836 pour que soit créée la première brasserie industrielle au pays.

Dans le couvent abandonné des frères de la Sainte-Trinité, Manuel Moreira Garcia y ouvrit une fabrique de bière et, peu de temps après, ouvrit son établissement à la dégustation (de 3:02 à 3:15).

En 1863, l’artiste Luís Ferreira en décora la façade de tuiles de faïence représentant des allégories de la Science, de l’Agriculture, de l’Industrie, du Commerce, de la Terre et de l’Eau.

La Fábrica de cerveja da Trindade ferma ses portes en 1935.

Le centre commercial Armazens do Chiado (de 3:20 à 3:29) héberge une cinquantaine de magasins et de restaurants.

L’Igreja do Santíssmo Sacramento (de 3:30 à 3:35)

L’église du Saint-Sacrement, détruite partiellement par le séisme de 1755, fut reconstruite (ou réparée) entre 1772 et 1807 sous la direction de Sebastião Alves.

Ce long délai fut causé par un conflit entre les autorités religieuses — qui insistaient pour que l’église conserve son orientation traditionnelle est-ouest — alors que l’urbaniste Eugénio dos Santos exigeait que l’église soit complètement reconstruite sur la rue Garrett, où elle aurait adopté une orientation vers le nord.

Il s’agit d’une magnifique église baroque dont l’intérieur est en pierre de taille rehaussée de marbre rose. Le plafond de l’église a été décoré en 1805 par Pedro-Alexandrino de Carvalho.

En plus de l’autel principal, l’église compte huit autels latéraux encastrés en pierre (une de chaque côté du chœur et trois de chaque côté de la nef).

Le Museu Arquelógico do Carmo (de 3:37 à 3:45)

Au Moyen-Âge, l’église gothique des Carmes était le deuxième plus vaste édifice religieux de Lisbonne, après la cathédrale.

Sur la congrégation réunie pour la messe matinale, le bâtiment s’effondra lors du séisme du 1er novembre 1755. Elle ne fut jamais reconstruite. Seul le chœur a résisté.

À l’abri des intempéries, le chœur abrite de nos jours un musée d’archéologie où la photographie est interdite. Une partie des œuvres sont disposées à ciel ouvert dans les ruines de la nef (où la photographie est permise).

Devant l’entrée principale du couvent, la Chafariz do Carmo (ou Fontaine des Carmes), décorée en son centre de quatre dauphins, a été sculptée au XVIIIe siècle par Ângelo Belasco (à 3:46).

Le Museu da Guarda Nacional Republicana (de 3:48 à 4:01)

À deux pas du musée archéologique des Carmes se trouve le Museu Guarda Nacional Republicana.

Il explique l’histoire de la Garde républicaine portugaise, montre les uniformes portés au cours des décennies, les armes utilisées, puis ses moyens de communication et d’enquête. Il est l’équivalent du musée parisien de la Police, mais avec une facture pédagogique un peu plus moderne.


Détails techniques : Le diaporama présente 119 photos et un clip vidéo réalisés à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (62 photos), le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (49 photos), et le PanLeica 25 mm F/1,4 (8 photos).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 40

Publié le 15 novembre 2018 | Temps de lecture : 6 minutes
Tranche de Beaufort

Au Québec, le prix des fromages fins varie entre vingt et cinquante dollars du kilo.

Pour chaque dollar dépensé pour l’achat d’un fromage fabriqué au Québec :
• 42¢ vont à l’épicier
• 11¢ vont au distributeur
• 33¢ vont au fabricant
• 14¢ sert à l’achat du lait.

Référence : Pourquoi les fromages fins du Québec sont-ils chers?


 
C’est au Portugal que l’on compte la plus grande proportion de divorces (71%).

À l’opposé, c’est au Chili qu’il y en a le moins (3%). Les autres pays où les mariages sont les plus durables sont le Vietnam (4%), le Guatemala (5%), et le Tadjikistan (6%).

Référence : Marbot O. Y a-t-il des théories pour expliquer les divorces. La Revue 2017; no 74: 144.


 
Une fois complétée en mars 2019, la tour Mjøsa sera le plus haut édifice en bois au monde. Sa construction aura duré moins d’un an, soit plus de la moitié du temps que cela aurait pris s’il avait été fait de béton armé.

Dessinée par Voll Arkitekter, l’édifice norvégien de 85,4 mètres — soit presque la moitié de la Place Ville-Marie — comprendra des appartements, un hôtel, des locaux commerciaux, un restaurant et une piscine.

La tour de dix-huit étages est construite dans une petite ville de seulement dix-mille habitants. Un des principaux employeurs y est un fabricant de bois d’œuvre.

Références :
The world’s tallest timber tower structurally tops out in Norway
World’s tallest wooden building. Mjøsa Tower by Voll Arkitekter

Paru depuis :
La construction de la tour en bois Hypérion a débuté (2019-04-25)


 
Le 26 octobre 2018, le Maroc s’est ajouté aux pays qui de refusent le passage à l’heure d’hiver.

À la suite d’un sondage qui révélait que 84% des répondants étaient favorables à l’abolition du changement d’heure, la Commission européenne recommande que les pays de l’Union y donnent suite à compter du 1er avril 2019.

Référence : Le changement d’heure comme une fatalité


 
En 2015, les chercheurs canadiens ont publié 76 000 articles scientifiques dont seize-mille au Québec (soit 21%).

Cette année-là, le Canada a produit quatre pour cent de la littérature scientifique.

Les chercheurs québécois s’illustrent dans le domaine biomédical, les technologies de l’information et les communications.

Référence : La recherche a besoin d’un refinancement


 
Célébrée le premier novembre, la Toussaint est une fête catholique qui honore tous les saints.

Dans les pays de tradition catholique, on a coutume de faire une pierre deux coups et de célébrer ce jour-là fête des Morts qui, en principe, tombe le lendemain.

La Finlande est presbytérienne. Le 1er novembre, c’est la Journée nationale de la jalousie.

Ce jour-là, le ministère du Revenu rend public le revenu imposable de tous les citoyens. Il suffit d’en faire la demande pour apprendre combien gagne une célébrité, votre voisin, un dirigeant d’entreprise (votre patron, par exemple), ou un collègue qui effectue le même travail que vous.

Les journalistes se lancent alors dans les textes comparatifs.

Toutefois, depuis 2014, le ministère a décidé d’informer la personne concernée de l’identité précise des gens qui demandent à connaitre ses revenus. Ce qui a fait chuter dramatiquement le nombre de requêtes…

Référence : « Journée de la jalousie » : quand la Finlande rend publics les revenus fiscaux de tous ses citoyens

Paru depuis : Les Suédois, sous haute transparence (2023-05-07)


 
Après Los Angeles et New York, Montréal est le troisième centre de la mode en Amérique du Nord.

Avec des ventes manufacturières d’environ quatre-milliards$ par année (sans compter la vente au détail), Montréal est donc la principale ville canadienne au chapitre de la conception et de la fabrication de la mode, devant Toronto et Vancouver.

Environ 21 000 personnes y travaillent sur les 30 000 au Québec.

Référence : Sabourin G. Situation de la mode aujourd’hui. Montréal Centre-Ville 2018; vol 11 no 4: 17-8.


 
À en juger par la taille des habitations humaines, les archéologues estiment que les humains étaient presque égaux à l’époque où ils étaient nomades et vivaient de chasse et de cueillette.

Il y a dix-mille ans, ils ont cessé de l’être lorsque l’agriculture est née alors que certains d’entre eux ont commencé à engranger et à accumuler les récoltes ou les biens qu’ils en obtenaient en échange.

Les inégalités sociales ont donc débuté avec l’agriculture et la sédentarisation.

Référence : ben Yahmed B. Ils s’enrichissent. La Revue 2018; no 75: 3-4.


 
La première usine de dessalement a été inaugurée en 1964 aux iles Canaries. Celles-ci, au large du Maroc, sont une possession espagnole.

De nos jours, il y a plus de dix-huit-mille de ces usines à travers le monde. Seulement en Israël, 75% de l’eau utilisée ne provient plus du lac de Tibériade (alimenté par le Jourdain), mais du dessalement d’eau de la Méditerranée.

Au Qatar, 99% de l’eau douce provient du golfe Persique.

En Arabie saoudite, 69% de l’eau douce provient de la mer. À lui seul, ce pays produit 22% de l’eau de mer dessalée au monde.

Sous forme de saumure, le sel est rejeté plus loin en mer, ce qui détruit la vie marine à proximité des points de rejet.

De plus, le dessalement nécessite de quantités importantes d’énergie sous forme d’hydrocarbures, même quand on utilise le procédé d’osmose inversé. En effet, ce procédé nécessite de fortes pressions pour forcer l’eau à traverser les filtres.

En Afrique, on a commencé à utiliser des usines qui fonctionnent à l’énergie solaire. Au lieu de recourir à des piles pour stocker l’énergie, on fait de l’eau douce quand l’ensoleillement le permet. Et c’est l’eau qu’on accumule et non l’énergie nécessaire à sa fabrication.

Référence : Copel É. La fin de la guerre de l’eau ! La Revue 2018; no 75: 60-2.


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

Détails techniques : 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Bombardier coupe de 2 500 postes au Québec

Publié le 14 novembre 2018 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Des cinq-mille emplois que Bombardier abolira à travers le monde d’ici un an et demi, la moitié seront éliminés au Québec.

En raison de l’importante pénurie actuelle de main-d’œuvre au sein de l’industrie aéronautique québécoise, les analystes prédisent que les employés licenciés devraient trouver facilement un emploi ailleurs.

Bref, ce n’est pas une catastrophe. Toutefois, il y a quelque chose d’anormal dans tout cela.

À la fin de 2015, le gouvernement Couillard a investi 1,3 milliard$ dans Bombardier.

Depuis, Airbus a mis la main gratuitement sur la CSeries et la moitié des employés remerciés par Bombardier à travers le monde sont au Québec.

Les contribuables, en ont-il eu pour leur argent ?

La survivance ou le progrès

En 2015, après avoir investi cinq-milliards$ en recherche et développement, Bombardier s’est retrouvé à court de liquidités. En d’autres mots, au bord de la faillite.

En raison de l’importance primordiale de l’industrie aéronautique dans l’économie du Québec, le gouvernement Couillard n’avait pas d’autre choix que de soutenir ce constructeur.

Toutefois, lorsqu’il est nécessaire d’aider une compagnie à genoux, on peut se permettre d’être exigeant.

Dans le texte Le derrière miraculeux de la ministre, j’ai eu l’occasion de ridiculiser l’incompétence de l’ex-ministre de l’Économie du Québec.

Son ‘sauvetage’ de Bombardier en est un exemple supplémentaire.

Le seul objectif du gouvernement Couillard fut de se protéger de l’accusation de ne rien faire.

Au lieu d’être un moyen de consolider une stratégie industrielle, le but de l’investissement de 1,3 milliard$ était politique, voire bassement électoral; perpétuer le présent le plus longtemps possible.

Est-ce que cet investissement protégeait les emplois chez Bombardier en 2015 ? Oui, en 2015. Les protégeaient-ils à l’avenir ? Non, comme on peut le voir aujourd’hui. Empêchait-il les dirigeants de Bombardier de se graisser la patte aux frais des contribuables ? Pas vraiment.

À l’époque, l’État se trouvait en position de force. On aurait pu exiger de Bombardier que la majorité des emplois créés à l’avenir par la CSeries le soient au Québec. Il n’a pas osé le faire. Trop peureux.

En raison de pressions de l’administration Trump, Bombardier investira environ 300 millions$US pour la construction d’une chaine de montage de la CSeries à Alabama, aux États-Unis, où devraient travailler entre 400 et 500 personnes.

De plus, rien n’empêche Bombardier de faire construire une partie de ses avions de l’autre côté de l’Atlantique si la demande européenne le justifie.

Conclusion

Pour que se développe l’économie du Québec, il ne suffit pas de vouloir conserver les emplois actuels; il faut en développer de nouveaux.

Évidemment, on peut se demander pourquoi créer de nouveaux emplois alors que présentement, les entreprises peinent à combler les milliers d’emplois vacants.

L’économie de tout pays est perpétuellement en mouvement. Il faut savoir délaisser les occupations anciennes pour embrasser des secteurs industriels novateurs qui font appel à une plus grande expertise.

Pendant des années, le Parti libéral du Québec a prétendu être un bon gestionnaire économique alors que la croissance du Québec à été en deçà de la moyenne canadienne douze des seize ans au cours desquelles il a été au pouvoir.

Le cas de Bombardier est une illustration parfaite de son incompétence. Au lieu que les investissements majeurs de Bombardier en R&D soient un prélude à l’essor fulgurant de ce fleuron qu’est l’industrie aéronautique, tout au plus serons-nous heureux qu’elle ne périclite pas.

Références :
Bombardier abolit 5000 postes et vend son programme d’avions Q Series
C Series: Bombardier réalise des progrès pour sa ligne d’assemblage en Alabama
Québec investit 1 milliard $US dans Bombardier

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Richard Paré à l’orgue de l’oratoire Saint-Joseph

Publié le 12 novembre 2018 | Temps de lecture : 2 minutes
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Dimanche dernier, le claveciniste et organiste Richard Paré donnait un concert à l’orgue de l’oratoire Saint-Joseph.

Au programme :
• Dialogue en ut, de Louis Marchand (1669-1732)
• Prélude et fugue en mi mineur, de Nicholas Bruhns (1665-1697)
• Partita sur le choral Was Gott tut das ist Wolghetan, de Johann Pachelbel (1653-1706)
• Prélude, fugue et chacone en do majeur, BuxWV 137 de Dietrich Buxtehude (1653-1707)
• Concerto en sol majeur, BWV 592 de J.S. Bach
• les transcriptions de deux chorals par J.S. Bach
• Prélude et fugue en sol majeur, BWV 532 de J.S. Bach.

Axé sur des compositeurs du XVIIe siècle (et sur Bach, puisqu’il le faut dans le cadre d’un festival qui lui est dédié), ce concert fut très intéressant.

Ce fut, entre autres, une occasion de faire connaissance avec Louis Marchand, dont le Dialogue en ut m’a plu.

Mort à 31 ans, Nicholas Bruhns occupe une place importante parmi les organistes qui ont précédé Bach.

La troisième œuvre à l’affiche permit à Richard Paré de mettre en valeur l’orgue de l’oratoire, jouant chacune des nombreuses variations de la partita de Pachelbel comme si elle était jouée par un instrument complètement différent. À mon avis, ce fut le ‘clou’ de ce programme.

J’ai peu d’affinité pour Buxtehude.

C’est dans l’interprétation de Bach que le souci de transparence du claveciniste fut le plus évident à l’orgue.

Merci donc au Festival Bach de Montréal d’offrir gratuitement aux mélomanes un concert d’une telle qualité.

Détails techniques des photos : Olympus OM-D e-m5 Mark II, objectif M.Zuiko 12mm F/2,0
1re photo : 1/5000 sec. — F/2,0 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,0 — ISO 1600 — 12 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,0 — ISO 2500 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Promenade un vendredi soir de novembre à Toronto

Publié le 8 novembre 2018 | Temps de lecture : 1 minute
À la gare Union
Hôtel Delta et les condos Ice
Tour du CN, vue de la rue Adelaïde
Poutinerie Smoke’s
Entrée Art déco sur la rue Adelaïde
Vélos en libre-service
Taxi Beck
Murale dans une ruelle

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 Mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/6,3 — ISO 2500 — 21 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 17 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 27 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 21 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 17 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 40 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 17 mm
8e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Emmanuel Hocdé à l’orgue de l’oratoire Saint-Joseph

Publié le 6 novembre 2018 | Temps de lecture : 3 minutes
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Du 17 novembre au 7 décembre se tient officiellement l’édition 2018 du Festival Bach de Montréal.

Mais dès les 4 et 11 novembre, deux concerts d’orgue sont prévus officieusement. Les deux font partie des six évènements offerts gratuitement.

Le concert de dimanche dernier mettait en vedette le récipiendaire 2002 du Grand prix d’interprétation du Concours international d’orgue de Chartres (le prix le plus prestigieux au monde).

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Au programme :
Prélude et fugue en mi mineur BWV 548 de J.S. Bach
Allein Gott in der Hoch sei Her BWV 662
Toccata, adagio et fugue en do majeur BWV 564
Prélude et fugue en do mineur op. 37 no 1 de Félix Mendelssohn
Improvisation d’Emmanuel Hocdé.

Le grand orgue de l’oratoire est une bête puissante créée en 1960 par le facteur allemand Rudolf von Beckerath.

La musique pour orgue de Bach a été composée pour les orgues délicats joués dans des églises dont la réverbération est complètement différente de celle de l’oratoire.

Bref, emmitouflées dans l’écho des lieux, les deux premières œuvres au programme ne m’ont rien dit.

Seule la troisième m’a plu parmi les œuvres de Bach.

Composée par l’organiste lui-même, c’est Improvisation qui fut, à mon avis, le ‘clou’ de ce concert d’une cinquantaine de minutes.

Tirant parti de l’instrument et de l’acoustique du lieu, cette pièce aurait fait la fierté de Debussy s’il en avait été le compositeur.

Le concert de dimanche prochain à l’Oratoire sera également gratuit. Je vous invite à y assister et à profiter de votre visite pour apprécier la beauté des lieux.

Détails techniques des photos : Olympus OM-D e-m5 Mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 19 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 12 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 27 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm

Post-Scriptum : Ceux dont l’écran d’ordinateur possède une résolution de 1900 x 1200 pixels pourront télécharger la première photo qui accompagne de texte (l’aperçu général de l’Oratoire) afin de s’en servir comme fond d’écran en cliquant sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Actéon et Pygmalion à l’Atelier Opera

Publié le 5 novembre 2018 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Elgin Theatre

Du 25 octobre au 3 novembre 2018, l’Atelier Opera de Toronto présentait deux opéras baroques français.

Même si ces œuvres, d’une durée respective d’une quarantaine et d’une cinquantaine de minutes, sont de style baroque, elles appartiennent à deux siècles et à deux esprits très différents.

Actéon

Distribution d’Actéon

Dans la mythologie grecque, Actéon est ce chasseur qui surprend Artémis (appelée Diane par les Romains) alors que la déesse nue prend son bain. Furieuse, celle-ci le change en cerf, bientôt dévoré par ses chiens.

On ne peut ignorer l’aspect moralisateur de l’histoire, alors que le voyeurisme et le désir érotique du chasseur sont finalement sanctionnés d’une punition divine.

La tragédie lyrique de Marc-Antoine Charpentier a été composée en 1684, à une époque où Lully s’était fait octroyer par le roi le monopole de la représentation des grands spectacles musicaux.

Conçue pour divertissement privé d’un noble, l’œuvre était jouée par un petit effectif instrumental et chantée par une poignée de solistes qui assuraient également les parties chorales.

J’avais entendu cette œuvre au disque il y a bien longtemps et le souvenir qu’en avais conservé est celui d’une œuvre sévère, voir un peu ennuyeuse.

À Toronto, l’effectif orchestral a été augmenté. Si bien que l’équilibre entre les vents et les cordes a été modifié aux dépens des premiers. Le rôle d’Actéon est chanté par un baryton plutôt d’un contreténor.

De plus, les parties chorales sont ici assurées par les chanteurs appuyés par un chœur aux accents lullistes, placé dans une loge.

En dépit de ces changements qui assombriront, à juste titre, le plaisir des puristes, la production torontoise est très séduisante.

L’éclairage raffiné de Michelle Ramsay, multipliant des taches d’ombre et de lumière comme dans un sous-bois, les costumes chatoyants de Gerard Gauci (qui rappellent plus un bal du XIXe qu’une partie de chasse au XVIIe siècle), l’incarnation brillante de Colin Ainsworth en Actéon et surtout la mise en scène amusante et inventive de Marshall Pinkoski font en sorte que cette production est de nature à plaire à un public contemporain.

Pigmalion

Distribution de Pigmalion

Présenté en 1748, Pigmalion (selon l’orthographe de l’époque) est une des compositions les plus populaires de Rameau.

Tiré des Métamorphoses d’Ovide (tout comme Diane et Actéon), Pigmalion reflète l’époque hédoniste de Louis XV à la cour.

Le sculpteur Pigmalion tombe amoureux d’une de ses créations à qui Aphrodite, déesse de l’amour, donnera vie. Le tout se termine par des danses qui célèbrent justement le triomphe de l’Amour.

Lully étant mort depuis 1687, Rameau a composé son œuvre pour un ensemble instrumental plus varié que celui dont disposait son collègue Charpentier.

Essentiellement, Pigmalion doit son succès aux ballets qui en occupent la place centrale et à deux airs de bravoure — ‘L’Amour triomphe’ et ‘Règne, Amour’ — qui ne peuvent être chantés que par un ténor capable d’une extrême virtuosité.

Le baryton Colin Ainsworth fait partie du très petit nombre de chanteurs au monde capables d’une prouesse vocale de niveau olympique, à la fois agile et puissante.

Entre deux séances d’enregistrement en studio, on peut accorder un peu de répit au chanteur qui doit interpréter ces airs. Sur scène, celui-ci n’a qu’une pantomime de trois minutes pour reprendre son souffle.

Voilà pourquoi on pardonnera un peu de fatigue au baryton à son deuxième air après avoir été l’épine dorsale de cette double production pendant plus de 90 minutes.

Maintenant, parlons des ballets.

Par souci d’authenticité, il est fréquent de nos jours qu’on danse les ballets baroques en recourant aux notations chorégraphiques de l’époque. C’est ce qu’on a fait à Toronto.

Chorégraphie de Marie-Nathalie Lacoursière

Toutefois, ces pas de danse doivent être accompagnés d’une gestuelle appropriée, comme le montre l’exemple ci-dessus, filmé à Montréal, où on notera le jeu des mains.

C’est cette gestuelle qui n’est pas encore parfaitement bien maitrisée à Toronto.

De plus, à Toronto, les longues robes des danseuses rappellent plus la deuxième moitié du XIXe siècle que l’époque de Rameau.

Quant au fond de scène, c’est un décor surréaliste inspiré de Magritte qui est franchement laid et dont l’impact visuel est une distraction inutile. J’espère qu’on trouvera moyen de le remplacer par autre chose lorsque ce spectacle prendra l’affiche à Versailles.

Ceci étant dit, les productions scéniques d’opéras baroques sont tellement peu fréquentes de ce côté-ci de l’Atlantique que chacune d’elles doit être encouragée. Effectivement, cette double production Actéon/Pygmalion fut, globalement, un assez bon spectacle.

À lui seul, Actéon méritait le déplacement.

Détails techniques des photos : Olympus OM-D e-m5 Mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 31 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 38 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La droite et la laïcité

Publié le 3 novembre 2018 | Temps de lecture : 9 minutes

Nature de la droite

En gros, un parti de droite est celui qui promet la prospérité économique et/ou l’amélioration de la société par le biais de l’enrichissement des riches.

Ces partis profitent des périodes de surplus budgétaire pour accorder des réductions de taxes aux riches et/ou abaisser le taux d’imposition des entreprises.

Cette réduction de la marge de manœuvre de l’État fait en sorte que, par la suite, le moindre ralentissement économique obligera tout gouvernement à réduire ses dépenses, ce qui signifie imposer des frais pour les services qui étaient gratuits ou obliger la population à aller au privé afin de les obtenir.

C’est par ce jeu de bascule cyclique qu’on déplace la richesse de la poche des pauvres vers celle des riches.

En somme, pour distinguer les partis de droite des partis de gauche, il suffit de se poser la question : où va l’argent ?

Mais puisque les partis de droite sont toujours ceux qui enrichissent le 1% au dépens du 99%, comment peuvent-ils convaincre les citoyens ordinaires de voter pour eux ?

Le moyen utilisé est la guerre interne du peuple.

Celle-ci consiste à dresser les citoyens les uns contre les autres :
• les travailleurs contre les assistés sociaux (ces derniers, lorsqu’ils ne sont pas des fraudeurs, seraient néanmoins des boulets économiques)
• les Chrétiens contre les Musulmans (ceux-ci soupçonnés de sympathies terroristes)
• les féministes de chiffon contre les femmes musulmanes (accusées d’être les porte-étendards de l’Islam politique)
• les citoyens contre les immigrants (accusés de nous envahir et pervertir nos valeurs fondamentales)
• et, de manière générale, les contribuables contre tous ceux qui crèveraient de faim (au sens propre ou figuré) sans le secours de l’État.

Les gens qui adhèrent à leur cause ne sont pas nécessairement de droite. Mais en jouant sur l’égoïsme inné dans chacun d’entre nous, sur les préjugés et une méfiance naturelle à l’égard de ce qui ne nous est pas familier, ces partis peuvent susciter l’adhésion d’une proportion suffisante de la population pour être portés au pouvoir.

Le cas du voile islamique

Un des thèmes les plus ‘payants’ de la droite au Québec est la crainte que le fondamentalisme musulman, symbolisé dit-on par le voile islamique, fasse reculer chez nous les acquis du féminisme et de la laïcité.

Voile_islamique
 
On connaît le pourcentage de Canadiennes musulmanes qui portent l’une ou l’autre des tenues vestimentaires associée à l’Islam. Toutefois, ces données ne sont pas valables pour le Québec.

Les Musulmans qui s’installent au Québec proviennent essentiellement de pays limitrophes de la Méditerranée. Ce sont des pays où le français est une langue seconde ou tierce (après le berbère et/ou l’arabe).

Lorsqu’elles sont voilées, les Musulmanes de ces pays revêtent généralement le hijab et le chador. Il est à noter les Musulmanes qui y sont vêtues à la manière occidentale sont beaucoup moins nombreuses qu’elles l’étaient il y a quelques décennies essentiellement en raison de l’influence saoudienne sur le clergé sunnite.

Par contre, les provinces anglophones accueillent davantage de gens provenant de pays du Moyen-Orient — au sens français du terme — où le voile islamique intégral est porté fréquemment.

Cas extrême, la banlieue torontoise de Peace Village est un ghetto pakistanais où vivent plus de cinq-mille femmes portant le niqab.

Au Québec, les personnes les plus hostiles au port du voile sont originaires de pays où elles ont assisté à la montée de l’intégrisme religieux. Le recul important des droits des femmes a accompagné la généralisation du port du voile, devenu nécessité sociale même pour celles qui ne sont pas musulmanes.

Ces personnes angoissent à la vue des Québécoises musulmanes qui portent le voile et y voient les signes précurseurs de ce qu’elles ont vécu dans leur pays d’origine.

Dans ces pays, les Musulmans forment l’immense majorité de la population. De ce fait, ces pays constituent un terreau immensément plus fertile à la généralisation des formes les plus rigoureuses de l’Islam qu’ici, où ils ne forment qu’une infime minorité.

Les Cassandre du recul de la laïcité sous les assauts du wahhabisme répandent une crainte excessive qui fait le jeu de la droite québécoise en dépit du fait que les plus célèbres d’entre elles — Fatima Houda-Pepin, Djemila Benhabib et Nadia Alexan — n’en font pas partie.

En réalité, dans un pays démocratique, il est impossible qu’une minorité impose sa volonté à la majorité.

Tout au plus, cette minorité peut-elle imposer le respect et obtenir des accommodements dits raisonnables.

Loin de correspondre à une ‘musulmanisation’ de la société québécoise, les accommodements accordés aux Québécois musulmans ne sont que des exceptions à des règles qui empêchent leur pratique religieuse ou l’expression de leur foi. En somme, ils se résument à vivre et laisser vivre.

Laïcité : la France vs l’Autriche

La laïcité républicaine

On dit souvent que la loi française de 1905 bannissait le port de signes religieux au sein des institutions publiques du pays. Cela est inexact.

C’est la Loi sur l’interdiction de signes religieux à l’école, adoptée en 2004 par un gouvernement de droite, qui interdit le port de signes religieux ostentatoires dans les écoles, les collèges et les lycées publics.

Le qualificatif ostentatoire est important parce qu’il permet d’interdire sélectivement le voile musulman sans affecter, par exemple, les pendentifs chrétiens, plus discrets.

En 2010, la Loi sur la dissimulation du visage, adoptée par un autre gouvernement de droite, interdit le niqab et la burka dans l’espace public mais permet le foulard islamique et le chador. Cette loi, toujours en vigueur, est très peu appliquée.

Cette portée nouvelle donnée à la laïcité républicaine fut étendue en 2016 à la tenue musulmane de plage (le burkini), interdite par les villes de Nice, de Cannes et d’une trentaine d’autres villes dirigées par des mairies de droite avant que cette mesure ne soit invalidée par les tribunaux français.

Ces mesures antimusulmanes ont séduit de nombreux électeurs, tant à droite qu’à gauche.

Mais les penseurs de gauche n’ont pas cessé de critiquer ces mesures pour deux raisons.

Premièrement, en raison de leur caractère discriminatoire et xénophobe.

Et deuxièmement, parce qu’une loi qui s’attaque aux victimes présumées — et non à leurs agresseurs — est une loi mal faite.

En retour, ce qui explique l’accusation récurrente adressée par la droite aux idéologues de gauche d’être complices de l’Islam politique.

L’exemple autrichien

En février 2015, l’Autriche a adopté une loi destinée à éviter des dérives islamistes en réduisant notamment l’influence étrangère sur les mosquées et sur l’enseignement religieux dans ce pays.

D’un côté, cette loi élargit les droits des pratiquants de religion musulmane. Mais d’autre part, les imams devront être formés en Autriche grâce à un cursus théologique à l’université. Il leur faudra également maîtriser la langue du pays.

De plus, les frais de fonctionnement des institutions confessionnelles, y compris les salaires, ne pourront plus être financés depuis l’Étranger.

Dans la mesure où cette loi ne concerne que l’Islam, elle est évidemment discriminatoire.

Mais à la différence des lois françaises, la loi autrichienne ne s’attaque pas aux femmes, mais plutôt au financement de la prédication des formes les plus rigoureuses de l’Islam, dont le wahhabisme, qui sont précisément celles qui ordonnent aux femmes de revêtir le voile intégral.

Conclusion

Peut-on croire sérieusement qu’il suffit de bannir le voile islamique (intégral ou non) pour faire obstacle à l’intégrisme islamique ?

C’est en libérant l’imanat sunnite de l’emprise saoudienne et en bloquant les sites web étrangers qui en font la promotion qu’on s’attaque au port du voile intégral.

Quant aux formes anodines du voile islamique (hijab et chador), ceux qui veulent fermer le marché de l’emploi aux Québécoises musulmanes qui les portent font le jeu des islamistes qui, eux-mêmes, estiment que la place d’une femme est dans la cuisine ou à changer des couches.

Rien n’est plus contraire à l’interprétation rigoureuse de l’Islam que de travailler dans un environnement mixte — c’est-a-dire où se côtoient des hommes et des femmes — comme c’est le cas du marché de l’emploi au Québec.

C’est précisément en donnant à ces femmes l’opportunité de travailler qu’on leur accorde l’autonomie financière qui leur permet de se libérer d’un conjoint dominateur, si c’est le cas.

Qu’elles soient vêtues à l’occidental ou non, les Québécoises musulmanes sont des pionnières en train d’inventer leur manière bien à elles de concilier leur foi avec la vie en Occident.

Elles ont tout mon respect.

Et si ce regard bienveillant est intolérable aux yeux d’une poignée d’idéologues de la droite québécoise, ceux-ci doivent savoir que les gens comme moi feront toujours obstacle à leurs entreprises de dresser le peuple contre lui-même.

Références :
La gauche se trompe lourdement sur la laïcité
La laïcité républicaine
L’Autriche adopte une nouvelle loi pour encadrer l’islam
Les services à visage découvert et les droits constitutionnels
L’uniforme laïque des forces de l’ordre
Pascal Bruckner ou la victimisation illusoire
Port du voile en hausse parmi les musulmanes au Canada
Résumé de géopolitique mondiale (2e partie et fin)

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Écrit par Jean-Pierre Martel