Le territoire québécois est habité par treize peuples : les francoQuébécois, les angloQuébécois et onze peuples autochtones.
Ces derniers comptent environ cent-mille personnes, soit 1,5% de la population québécoise.
Ils sont plus nombreux au Canada anglais. Leur importance démographique est de l’ordre de cinq pour cent dans les provinces anglophones du pays, pour une moyenne canadienne (incluant donc le Québec) de quatre pour cent.
Dix peuples autochtones ont été reconnus par l’Assemblée nationale sous René Lévesque en 1985. Un onzième s’est ajouté quatre ans plus tard sous le gouvernement péquiste de Pierre-Marc Johnson.
En ordre alphabétique, ces onze peuples autochtones sont :
• les Abénaquis (près de Trois-Rivières)
les Algonquins -> voir les Anishnabés
• les Anishnabés (en Abitibi et en Outaouais)
• les Attikameks (en Haute-Mauricie)
• les Cris (région de la Baie-James)
les Hurons -> voir les Wandats
• les Innus (au Lac-Saint-Jean, sur la Côte-Nord et à Schefferville)
• les Inuits (au Nunavik)
• les Malécites (Bas-du-Fleuve)
• les Micmacs (en Gaspésie)
• les Mohawks (près de Montréal)
• les Naskapis (à Schefferville)
• les Wandats (à Québec).
Leur population varie beaucoup d’un peuple autochtone à l’autre, passant de vingt-mille Cris à quelques centaines d’Abénaquis, de Malécites et de Naskapis.
Si on exclut le cas particulier de l’ile de Montréal, seule l’Estrie était complètement inhabitée à l’arrivée de Champlain car cette région était le théâtre d’une longue guerre que se livraient les Innus et les Anishnabés (qui vivaient au nord du Saint-Laurent) contre les Mohawks (qui habitaient le nord de l’État de New York actuel).
Juridiquement, les peuples autochtones se divisent en trois catégories.
Le premier groupe comprend les signataires des traités modernes que sont la Convention de la Baie-James (les Cris et les Inuits) et la Convention de Nord-Est québécois (les Naskapis).
En échange de la renonciation à leurs droits ancestraux, ces peuples ont reçu d’importantes compensations financières qui leur assurent un niveau de vie plus élevé que la plupart des autres peuples autochtones au Canada.
Ils jouissent également d’une autonomie exceptionnelle qui leur permet de gouverner, par le biais d’institutions publiques où ils sont majoritaires, de vastes territoires à l’extérieur de leurs villages. Ces territoires représentent environ le tiers du Québec.
Contrairement à la loi fédérale sur les Indiens, basée sur la race, les traités québécois sont conformes aux Droits de la personne; rien ne s’oppose, par exemple, à ce que des citoyens non autochtones soient élus à la tête des institutions autonomes de ces territoires si ce n’est que les Autochtones forment 90% de la population.
Un deuxième groupe comprend des peuples autochtones qui étaient présents sur leurs territoires actuels, mais qui n’ont pas signé de traité avec le gouvernement du Québec : les Anishnabés, les Attikameks, les Innus, les Malécites et les Micmacs.
Le dernier groupe est celui des Abénaquis, des Mohawks et des Wendats. Ceux-ci n’étaient pas présents au Québec à l’arrivée des colonisateurs français.
Originaires des États-Unis actuels, certains Mohawks se sont établis près de Montréal en fuyant l’hostilité des autres Mohawks après leur conversion au catholicisme.
De manière analogue, les Wendats se sont réfugiés au Québec après avoir fui l’Ontario.
Les Abénaquis sont originaires de la Nouvelle-Angleterre.
Les droits de ces peuples découlent des chartes seigneuriales accordées à des communautés religieuses qui leur ont permis de s’installer au Québec.
Il est donc inexact de croire que le territoire montréalais est un territoire mohawk non cédé.
Références :
Binette A. Le droit des peuples autochtones et l’indépendance du Québec. L’Action Nationale 2017; vol 57 no 9: 24-50.
Droits ancestraux et issus de traités à Montréal
Montréal n’est pas un territoire mohawk non cédé
Montréal, un territoire mohawk ?