La politique migratoire de la CAQ

11 septembre 2018

Introduction

Le pourcentage d’immigrants au Québec qui choisissent de s’angliciser est passé de 65% à 60% en une décennie. C’est encore trop.

François Legault a raison de dire ‘qu’importer’ un demi-million d’immigrants par décennie qui choisissent à 60% de s’angliciser, c’est compromettre la pérennité à long terme du français au Québec.

Cela ne se voit pas en région ni dans les banlieues montréalaises (massivement francophones). Mais c’est déjà évident à Montréal à la lecture des résultats inquiétants du dernier recensement canadien, alors que tous les voyants lumineux clignotent au rouge.

Si le diagnostic de François Legault est bon, quels sont les remèdes qu’il prescrit ?

Réduire l’immigration au Québec de 24%

Entre autres, la Coalition Avenir Québec se propose de réduire à quarante-mille le nombre d’immigrants accueillis annuellement au Québec, et ce dès 2019.

Selon les données du gouvernement québécois, le Québec aura accueilli cette année 53 900 immigrants.

De ce nombre, 31 800 auront été choisis par Québec à titre de travailleurs qualifiés et 22 100 auront été choisis par Ottawa à titre de réfugiés ou en vertu de sa politique de réunification des familles.

Afin de ne pas assumer seule la tâche de réduire le flot migratoire au Québec, la CAQ espère convaincre le fédéral de contribuer proportionnellement à cette réduction.

Les responsabilités canadiennes en matière d’immigration

Au Canada, la compétence constitutionnelle en matière d’immigration est exclusivement fédérale.

Toutefois, en 1991, le gouvernement fédéral a délégué au Québec le droit de choisir les requérants à titre de travailleurs qualifiés.

Néanmoins, le fédéral a conservé ses prérogatives en matière d’accueil des réfugiés parce qu’il doit répondre de ses obligations internationales à ce sujet.

Quant à ses décisions en matière de réunification des familles, elles peuvent être contestées devant les tribunaux. Afin de s’assurer qu’elles soient prises de manière équitable, celles-ci sont déléguées à des tribunaux administratifs qui jouissent d’une grande autonomie.

L’imposition un quota de réduction de 24% à ces tribunaux administratifs provoquerait un tollé d’autant plus prévisible que cette contrainte serait imposée à la demande du Québec, une province que de nombreux commentateurs anglophones aiment dépeindre comme raciste et xénophobe.

Bref, il n’y a pas la moindre chance que le fédéral accepte de contribuer à une réduction du nombre d’immigrants au Québec à la demande de la CAQ.

La seule manière pour elle d’avoir autorité à ce sujet est de réaliser d’abord l’indépendance du Québec.

La démission de la CAQ en matière migratoire

D’ici là, la CAQ devra se débrouiller seule.

Compte tenu de la part fédérale, pour faire passer de 53 900 à 40 000 le nombre total d’immigrants au Québec, un gouvernement caquiste sera obligé de réduire le nombre d’immigrants qu’il accepte de 31 800 à 17 900.

Des 40 000 immigrants au Québec en 2019, 17 900 seraient donc choisis par Québec et 22 100 (la majorité) seraient choisis par Ottawa.

Les besoins de main-d’œuvre des entreprises québécoises, au lieu d’être assurés principalement par des politiques québécoises spécialement adaptées à cette fin, seront assurés par des politiques migratoires fédérales dictés par des considérations humanitaires totalement étrangères aux besoins économiques du Québec.

De plus, en donnant à Ottawa le contrôle majoritaire de notre immigration, la CAQ espère que la pérennité du français soit assurée dorénavant par des fonctionnaires fédéraux à 92% unilingues anglais.

Parce qu’il faut le dire : la fonction publique fédérale est massivement anglophone. Même les postes ‘bilingues’ à Ottawa sont confiés à des unilingues anglais qui disent vouloir apprendre le français et qui quittent leur poste plusieurs années plus tard sans jamais l’avoir appris.

Bref, c’est sur eux que François Legault compte pour expulser les immigrants qui n’auront pas appris le français après trois ans de séjour au Québec et pour sélectionner des réfugiés majoritairement francophones.

Disons les choses clairement : la politique migratoire de la CAQ est une trahison au profit du gouvernement colonial canadien.

Références :
Accord Canada-Québec relatif à l’immigration et à l’admission temporaire des aubains
Québec prévoit recevoir jusqu’à 53 000 immigrants en 2018
Un fonctionnaire fédéral défend son droit de travailler en français

Paru depuis :
Kafka en Québec (2021-05-03)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’ALÉNA et les élections québécoises

10 septembre 2018

Avant-propos

En 2007, lors de la crise des prêts à haut risque (ou subprimes), Henri-Paul Rousseau — PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec — avait informé confidentiellement le premier ministre Jean Charest des pertes colossales subies par son institution financière.

Jean Charest avait alors décidé de déclencher prématurément des élections.

C’est seulement après l’issue du scrutin qu’on avait appris que la Caisse avait perdu quarante-milliards$ en spéculant sur ce qu’on appelle ‘le papier commercial’.

Grâce à cette ruse, Jean Charest passait d’un gouvernement libéral minoritaire à un gouvernement libéral majoritaire.

L’anguille sous roche

Au sujet de la renégociation de l’ALÉNA, la première date butoir imposée par Donald Trump était le 31 aout 2018.

Tous les observateurs s’entendent pour dire que le Canada devra céder sur la gestion de l’offre, bête noire de Donald Trump.

Déjà, lors de l’AECG — l’Accord économique et commerciale global entre le Canada et l’Union européenne — les producteurs de fromage du Québec avaient été sacrifiés sur l’autel du libre échange.

Seize-mille tonnes de fromages européens seront autorisées à être importées. Cela représente des pertes de 1,5 milliard$ pour les producteurs québécois, en contrepartie d’une compensation insuffisante de 250 millions$ par le fédéral.

Quant au Partenariat Trans-Pacifique, il fera passer en vingt ans l’importation de lait asiatique de 8 300 tonnes à 57 000 mille tonnes. Et ce, sans compensation financière d’Ottawa.

Le 1er octobre prochain, c’est le jour du vote à l’élection québécoise.

Si le fédéral se trouvait dans l’obligation d’annoncer de nouveaux sacrifices aux agriculteurs du Québec, il aura intérêt à le faire après la fermeture des boites de scrutin.

Dans le cas contraire, si les agriculteurs québécois ont encore le temps de voter, la meilleure manière pour eux de manifester leur colère contre cette nouvelle trahison du fédéral, ce sera de voter massivement pour un parti indépendantiste.

Or la gestion de l’offre touche directement plus de 6 900 fermes — principalement des exploitations familiales — desquelles dépendent 92 000 emplois directs et indirects.

Cela représente un faible pourcentage de l’électorat québécois. Toutefois, ce bloc de citoyens possède une influence considérable en raison de leur habitude d’obéir massivement aux mots d’ordre de leur syndicat professionnel et du capital de sympathie qu’ils ont accumulé auprès du public.

Bref, le gouvernement canadien pourrait très bien déterminer l’issue du scrutin. S’il veut un interlocuteur provincial fédéraliste, il aura tout intérêt à annoncer la défaite cuisante de Trump au sujet de la gestion de l’offre.

Ce qui est très improbable.

Références :
ALENA: les négociations achoppent sur le lait, répète Larry Kudlow
La façade ministérielle de l’État canadien
La gestion de l’offre, un éternel cheval de bataille pour les agriculteurs canadiens
La guerre du fromage complique l’entrée en vigueur de l’accord commercial entre l’Europe et le Canada

Paru depuis :
ALENA : des élus du Congrès se disent «frustrés» des «tactiques» du Canada (2018-09-19)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La ‘batterification’ des transports

8 septembre 2018
BMW i8 hybride

Introduction

Lorsqu’on parle d’électrification des transports, il faut distinguer entre l’électrification des transports collectifs et l’électrification des transports individuels.

L’intention d’un parti politique du Québec d’interdire les voitures à essence dès 2030 correspond à une ‘batterification’ des transports.

L’électrification du transport individuel

Il existe actuellement 8,4 millions de véhicules au Québec (autos, camions, autobus, etc.).

Si cette interdiction était déjà en application, il faudrait prévoir les moyens de se débarrasser de 8,4 millions de piles non recyclables qui s’accumuleraient dans l’environnement à la fin de leur cycle de vie (à tous les cinq à dix ans).

En effet, contrairement à la carcasse d’une voiture — électrique ou non — qui peut être fondue et recyclée, la pile électrique n’est pas recyclable.

Il est certain qu’un jour, on inventera des piles éternelles, rechargeables indéfiniment, qu’on connectera dans sa nouvelle voiture après l’avoir prélevée de son ancien véhicule.

Mais nous n’en sommes pas là.

Contrairement aux voitures à essence dont la ‘batterie de char’ est relativement petite parce qu’elle sert essentiellement à faire démarrer le moteur, les voitures électriques sont équipés d’une pile qui pèse des centaines de kilogrammes.

Si tous les véhicules du Québec étaient déjà électriques, les 8,4 millions de véhicules sur nos routes nécessiteraient l’enfouissement de millions de tonnes de piles électriques à tous les cinq à huit ans.

Or ces piles renferment des métaux lourds et d’autres matériaux toxiques. Si ces vieilles piles sont enfouies ici, leur contenu migrera lentement vers nos nappes phréatiques avec les conséquences qu’on imagine.

Lorsqu’on inventera une pile biodégradable ou recyclable (c’est-à-dire non seulement rechargeable), le rapport entre les avantages et les inconvénients des véhicules électriques sera complètement inversé. Mais d’ici là, les politiciens qui veulent interdire la voiture à essence nuiront à l’environnement en croyant bien faire.

Dans les pays (comme l’Allemagne) et les provinces (comme l’Alberta) où l’électricité est produite à partir du charbon, tout véhicule électrique produit des gaz à effet de serre parce qu’il s’agit indirectement d’un véhicule à charbon.

De la même manière, lorsque c’est la voiture qui produit elle-même son l’électricité à partir de la combustion de l’hydrogène (pour créer de l’eau), 95% de cet hydrogène est fabriqué actuellement à partir du gaz naturel.

L’embourgeoisement du réseau routier

Protégée par des brevets pendant encore des décennies, la voiture électrique sera plus dispendieuse que la voiture à essence pendant encore longtemps.

À moins d’avoir la certitude qu’en 2030, même les assistés sociaux pourront se payer une ‘minoune’ électrique, seul un parti de gauche mal avisé pouvait décider d’embourgeoiser notre réseau routier, c’est-à-dire le réserver à l’usage exclusif de gens plus fortunés.

Le travailleur qui s’achète une voiture d’occasion prolonge la durée de vie de ce véhicule. À sa manière, il recycle des tonnes de métal et de plastique en les utilisant.

Tout ce qui retarde la mise au rébus de biens durables est une autre manière de protéger l’environnement. Au contraire, accélérer brutalement l’obsolescence de millions de voitures à essence en les interdisant au profit de voitures qui polluent différemment, cela n’est pas la meilleure façon de procéder.

La solution idéale est de rendre le transport en commun plus séduisant que le transport individuel et de décourager ainsi l’acquisition d’une voiture, qu’elle soit électrique ou non.

L’électrification du transport de passagers

Dans le texte ‘Le transport en commun finlandais : le matériel roulant’, j’ai présenté le cas de la Finlande.

Ce pays de 5,4 millions d’habitants a investi des sommes considérables dans l’électrification des transports collectifs.

L’efficacité de son réseau est telle que le nombre de véhicules dans ce pays est de 4,95 millions d’unités (dont 2,85 millions de voitures), alors qu’au Québec, il est de 8,49 millions d’unités (dont 5,59 millions de voitures).

C’est 627 véhicules en Finlande par mille personnes, comparativement à 1 000 véhicules par mille personnes au Québec.

Pour l’ile de Montréal, cette différence équivaut à faire disparaitre 694 000 véhicules qui y encombrent les rues.

Pour l’ensemble du Québec, c’est comme enlever 3,1 millions de véhicules de nos routes.

Tout cela sans aucune mesure coercitive.

L’électrification du transport en commun profite évidemment à ses utilisateurs. Mais il profite peut-être plus à ceux qui ne l’utilisent pas puisqu’il réduit les embouteillages et la congestion routière.

Transport de passagers vs transport ferroviaire de marchandise

Contrairement à la Finlande, le Québec ne peut électrifier le transport ferroviaire des marchandises.

En Amérique du Nord, le réseau de chemins de fer est continental et, conséquemment, transnational. Il traverse trois États pétroliers qui n’ont aucun intérêt à son électrification; le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Même si le Québec était un pays indépendant, il ne pourrait pas interdire le passage sur son territoire des trains étrangers dotés de moteurs à explosion; cela impliquerait qu’à chaque fois qu’un de ces trains se présente à ses frontières, une locomotive électrique l’attende du côté québécois, prête à prendre en charge ses wagons.

Cela est totalement irréaliste.

Ce qui peut très bien se faire dès maintenant est l’électrification du transport des passagers. À preuve : c’est ce que fait déjà le métro de Montréal.

Si le Québec se dote d’un réseau québécois de transport en commun qui va bien au-delà du territoire montréalais — comme ce projet fascinant de monorail électrique — ce réseau peut être coordonné avec les lignes ferroviaires canadiennes.

Mais il est très important qu’il ne soit pas intégré au réseau canadien. Pourquoi ? Parce que si, par exemple, Montréal n’est qu’un arrêt dans une liaison Toronto-Québec, cette liaison (dont le tronçon québécois) devient de compétence fédérale.

Or l’État colonial canadien ne rate jamais l’occasion de nuire à l’économie du Québec.

Regardez les cas de Bombardier, du chantier maritime Davie, de Bell Helicopter et des papetières québécoises.

Dépendre du fédéral porte malheur surtout lorsqu’on fait concurrence à une entreprise ontarienne. Or n’importe quel réseau électrique de transport de passagers fera concurrence à VIA Rail.

Conclusion

Toute personne de bonne foi ne peut nier l’urgence d’agir pour protéger l’environnement.

Mais dans notre empressement à adopter différentes mesures à cette fin, il est important d’éviter les solutions simplistes qui, à y regarder de près, sont plus nuisibles qu’utiles.

C’est le cas de la ‘batterification’ des transports individuels, une solution technologique haut de gamme destinée à favoriser l’émergence d’une nouvelle industrie qui pollue le sol plutôt que l’air.

Protéger l’environnement exige l’adoption de mesures révolutionnaires qui vont de la castration du capitalisme rapace qui pille les richesses de ce monde, jusqu’à la dématérialisation de l’économie, ce qui implique le refus obstiné d’acheter tout bien matériel à moins qu’il soit strictement nécessaire.

Référence :
Le défi de recycler la batterie d’une voiture électrique

Parus depuis :
La voiture électrique, pas si écologique (2018-11-22)
L’impact environnemental des voitures électriques confirmé par un nouveau rapport (2018-11-23)
Lithium : Le mirage de la voiture électrique (2022-03-30)
Des automobilistes refroidis par la performance de leur véhicule électrique en hiver (2022-04-05)
Électrification des transports: la course au recyclage des batteries est lancée (2023-03-30)
Batteries lithium-ion : les incendies en forte hausse dans les grandes villes (2023-05-27)
Les défis de la filière des véhicules électriques (2023-05-30)
Un vélo électrique aurait pris feu dans un immeuble à Toronto; 2 blessés (2023-10-23)
Sodium batteries: is China sparking a new revolution in the electric vehicle industry? (2023-11-10)
‘Unexploded bombs’: call for action after 11 deaths in UK due to e-bike fires (2024-03-09)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm

Postscriptum du 25 octobre 2023 : À Montréal, le nombre de feux causé par les batteries lithium-ion utilisés dans les vélos, les trottinettes ou encore les quadriporteurs, est passé de 7 en 2020 à 21 en 2022.

Référence : Montréal prolonge son opération spéciale d’inspection des vieux bâtiments

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le désamour de la CAQ pour les ainés

7 septembre 2018

Le ‘scandale du deuxième bain par semaine’ a éclaté grâce aux révélations de la Coalition Avenir Québec (CAQ).

Rappelons que dans certains hospices publics, les préposés se faisaient un revenu d’appoint en donnant un deuxième bain par semaine à ceux qui les payaient pour ce faire.

Que ce bain ait été donné durant les heures au cours desquelles ces préposés étaient rémunérés ou que cette tâche ait été accomplie en dehors de leurs heures de travail, la CAQ était contre.

Le résultat est que tous ces vieillards ne reçoivent plus qu’un seul bain par semaine, faute de personnel (selon le ministre Barrette).

Comme tous les partis de droite, la CAQ voit ceux qui dépendent de l’État comme des boulets économiques, voire des parasites de la société.

Aussi a-t-on été surpris d’apprendre le mois dernier l’intention de la CAQ de construire — au cours de son premier mandat de quatre ans si elle est élue — une trentaine de Maisons des ainés, propres et modernes, capable de loger un maximum de cent-trente personnes chacune, soit un total de 3 900 places en quatre ans. C’est 975 places par année.

Il y a déjà 37 500 places dans les hospices publics du Québec. Ces 975 places représentent trois pour cent des places existantes.

L’intention de la CAQ est donc de remplacer annuellement trois pour cent des places offertes dans les hospices publics par des places plus attrayantes.

Les 37 500 vieillards en perte d’autonomie actuellement hébergés dans nos hospices publics sont la pointe d’un iceberg. Ils représentent des personnes nées avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale ou nés au tout début d’une vague de babyboumeurs — dont l’immense majorité est encore très en forme — mais qu’on devra tôt ou tard placer.

Selon le rapport gouvernemental Les aînés au Québec, paru en 2017, il y a 1,6 million de citoyens âgés de 65 ans ou plus dans la province. Ce 1,6 million de vieux est suivi par plus de gens, soit 1,8 million de personnes âgées de 50 à 65 ans qui seront presque tous à la retraite dans vingt ans.

Ce vieillissement de l’ensemble de la population québécoise s’explique par une hausse de l’espérance de vie et par la forte dénatalité qui a succédé au babyboum. Cette dénatalité a diminué l’importance démographique des générations suivantes.

Si la mise à la retraite des vieux est responsable des faibles taux de chômage en Amérique du Nord, cette bonne nouvelle est annonciateur d’une bombe à retardement; leur perte d’autonomie.

Pour faire face à l’accroissement démographique des vieillards d’ici vingt ans, la CAQ ne promet pas d’augmenter le nombre de places disponibles, mais d’améliorer le confort de celles qui seront offertes.

Selon les calculs de Radio-Canada, cette promesse coutera vingt-milliards. À première vue impressionnant, cet engagement s’étendra sur vingt ans. Ce qui signifie une dépense annuelle d’un milliard de dollars, soit une dépense dans le domaine du raisonnable.

D’autant plus raisonnable que seule une partie de cette somme sera dépensée par l’État. En effet, les Maisons des ainés seront financées en mode PPP (partenariat public-privé).

Ce mode de financement, toujours désavantageux pour les contribuables, transforme l’accomplissement d’une mission de l’État en occasion d’affaires, c’est-à-dire d’enrichissement privé.

Concrètement, la volonté de la CAQ est de réduire en vingt ans le nombre de places abordables dans nos hospices de 37 500 à 18 000 et que la différence — 19 500 places — soient offertes dans des établissements semi-privés dont les couts d’hébergement seront plus onéreux, selon l’appât du gain des investisseurs tentés par l’aventure.

C’est une réduction de l’offre de places abordables, au cout de vingt-milliards$ et d’une somme indéterminée de frais d’hébergement pour les vieillards placés dans les Maisons des ainés de la CAQ.

En somme, la CAQ promet moins pour beaucoup plus cher.

Références :
La Vérif : les maisons des aînés de la CAQ coûteraient 20 milliards d’ici 2038
Le partenariat public privé (PPP) et la corruption libérale
Les aînés du Québec

Paru depuis :
Maisons des aînés : « Pari perdu », les nouveaux prix sont encore plus élevés (2022-05-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Internet : le chant des sirènes libérales

6 septembre 2018


 
Dans la mythologie, les sirènes étaient des animaux aquatiques, mi-femmes mi-poissons, qui menaient à leur perte les marins qui étaient séduits par leurs chants.

Au cours de la présente campagne électorale, lorsque j’entends les promesses électorales du premier ministre Philippe Couillard, ma première réaction est de remarquer que ce sont souvent de très bonnes idées.

Et aussitôt, je me pose la question : « Ils sont au pouvoir depuis seize ans : pourquoi ne l’ont-ils pas fait plus tôt ?»

La raison invoquée est qu’il faillait d’abord rétablir les finances publiques. Maintenant que cela est fait, un gouvernement libéral peut accomplir ce qu’il n’a pas eu les moyens de faire jusqu’ici.

Cette raison serait plus convaincante si le Parti libéral du Québec n’avait pas pris le pouvoir en 2003 alors que le budget de l’État était équilibré.

En effet, c’est le premier ministre Lucien Bouchard du Parti québécois qui a rétabli l’équilibre budgétaire de l’État québécois en 1997.

Pendant une décennie, le budget de l’État québécois a été équilibré. En d’autres mots, au cours de la première moitié du régime libéral de Jean Charest, le gouvernement québécois a continué de faire des surplus budgétaires.

Mais lors de la Grande récession de 2007-2008, tous les gouvernements occidentaux ont volontairement fait des déficits afin de stimuler l’économie. Ce qu’a fait aussi le gouvernement Charest.

Il faudra dix ans aux Libéraux pour revenir à l’équilibre budgétaire.

Le peu d’empressement à revenir au déficit zéro instauré par le gouvernement Bouchard ne peut donc pas servir de prétexte à l’inaction d’agir dans certains domaines depuis seize ans.

Lundi dernier, M. Couillard a promis de brancher 100% des Québécois à l’internet à haute vitesse d’ici deux ans.

Voilà une promesse très intéressante.

Effectivement, le développement économique de certaines régions du Québec est handicapé par le fait que les entrepreneurs ne peuvent y offrir leurs biens et services sur l’internet à haute vitesse.

Au lendemain de sa victoire aux élections générales de 2003, le premier ministre libéral Jean Charest avait promis que l’internet à haute vitesse serait disponible dans toutes les régions du Québec avant la fin de son premier mandat. Or rien ne fut fait.

Treize ans plus tard, le premier ministre libéral Philippe Couillard annonçait la création du programme quinquennal Québec branché dont l’objectif était d’offrir l’internet à haute vitesse à tous les Québécois. De 2016 à 2018, les deux premières années de ce plan de cinq ans se sont écoulées. Or jusqu’ici, personne au Québec n’a profité de ce programme.

Après n’avoir rien fait pour réaliser sa promesse de 2016, M. Couillard espère que les Québécois le croiront capable de réaliser la même promesse cette fois-ci. Et ce sur deux ans au lieu de cinq.

D’où la question : Combien de fois un gouvernement libéral doit-il prendre un engagement avant d’entreprendre de le réaliser ?

Références :
La Vérif : les libéraux n’ont branché aucun Québécois à Internet depuis deux ans
Le PLQ promet à son tour l’accès à Internet pour toutes les régions

Sur le même sujet :
Bilan économique du gouvernement Couillard
Bilan économique de Jean Charest

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le quartier de Baxia à Lisbonne

4 septembre 2018
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Introduction

En 1755, Lisbonne fut frappé par un séisme d’une magnitude de 8,75 suivi d’un tsunami. La partie de la capitale la plus touchée fut la Basse Ville (Baxia), cœur économique et politique de Lisbonne à l’époque.

Ailleurs, on se contenta de masquer la façade lézardée des immeubles à l’aide de tuiles de céramique — une mode encore populaire de nos jours — mais la Basse Ville, complètement anéantie, dut être reconstruite à neuf.

Doté de tous les pouvoirs en raison de cette catastrophe, le premier ministre portugais (le maquis de Pombal) fut à Lisbonne ce que le baron Haussmann fut à Paris un siècle plus tard.

Immédiatement au nord de la Place du Commerce (qui donne sur le Tage), on pava un réseau de rues parallèles se coupant perpendiculairement.

Les trottoirs étaient recouverts de pavés composés de cubes de calcaire blanc et de basalte d’environ 6 cm de côté. Le long d’eux s’alignent des édifices commerciaux de trois ou quatre étages, dotés souvent de balcons-juliette.

Les différents corps de métier de la ville se regroupèrent le long de certaines rues comme ils le faisaient déjà dans une ville comme Paris depuis le Moyen-Âge.

En raison de son plan d’aménagement parfaitement géométrique, Lisbonne devenait ainsi une des premières villes modernes d’Europe.

Dans cette visite du quartier, le diaporama présente successivement :
• l’Igreja Nossa Senhora da Conceição Velha,
• la Praça do Comércio,
• la Praça do Município,
• l’Igreja de São Nicolau
• la Capela de Nossa Senhora da Saúde, et
• les escaliers São Cristóvão.

L’Igreja Nossa Senhora da Conceição Velha

Notre premier arrêt est à la Vieille église Notre-Dame-de-la-Conception (de 0:09 à 0:33).

Son portail de style manuélin — un style exubérant apparu sous le roi Manuel Ier du Portugal — est tout ce qui reste d’une première église, achevée en 1534, mais entièrement détruite en 1755.

Elle se caractérise par sa nef rectangulaire, ses murs rose pâle, et son plafond magnifiquement décoré d’un bas-relief rococo en stuc peint de couleurs délicates (rose, jaune, orange brulée et bleu poudre).

Sur la rue da Magdalena, se trouve la boutique The Libon Walker (de 0:36 à 0:39).

On y vend des souliers et du vin. Mais quel rapport y a-t-il entre les deux ?

Un riche fabricant de souliers s’est acheté un vignoble. Et plutôt que de louer deux locaux, il a décidé de promouvoir tous ses produits au même endroit.

On peut gouter à son vin et en acheter une bouteille. Mais si vous décidez d’acheter plutôt des souliers, ils vous seront offerts dans un coffret de bois où une bouteille de vin gratuite séparera la paire de souliers.

La Praça do Comércio

Au centre de la place du Commerce se trouve la statue équestre du roi José Ier accueillant les navires qui venaient autrefois y décharger leur cargaison.

Du côté nord de cette place, la plateforme au sommet de l’Arco da rua Augusta (ou Arc de triomphe de la rue Augusta) offre une vue intéressante sur cette place.

Celle-ci s’ouvre sur le Tage au sud. Et sur ses autres côtés, cette place est bordée d’immeubles dont le rez-de-chaussée laisse courir une galerie qui protège les visiteurs des intempéries.

On y trouve le Musée de la bière (de 1:00 à 1:23).

Celui-ci présente l’histoire de cette boisson et plus précisément sur celle des principaux brasseurs du pays. Il est bilingue (portugais et anglais). La visite coute 3,5€ et donne droit à environ 125ml de bière Bohemia.

Au restaurant du musée, on peut déguster un Pastel de Bacalhau (à 1:20), c’est-à-dire une croquette à la morue truffée au fromage.

Ici, le fromage utilisé est le Queijo Serra da Estrela. Il s’agit d’un fromage d’appellation contrôlée fait de lait de brebis dont l’aire de pâturage est la Serra da Estrela. Ce lait est coagulé par macération avec des fleurs de cardon (et non avec de la présure). Son gout est intense.

La Praça do Município

C’est sur la Place municipale que sont situés l’Hôtel de Ville (de 1:39 à 1:44) et le Museu do Dinhero ou Musée numismatique (de 1:46 à 2:28).

À l’initiative de la Banque du Portugal, ce musée a été aménagé dans une ancienne église.

En plus d’exposer des pièces de monnaie depuis l’Antiquité, il explique l’histoire des devises, les métaux et alliages employés, les méthodes utilisées pour frapper la monnaie, les procédés d’impression pour les billets de banque, les poinçons et instruments de gravure, etc.

Bref, c’est un musée exhaustif, attrayant, disposé sur plusieurs étages, que tout collectionneur de monnaie devrait visiter.

L’Igreja de São Nicolau

Détruite par le séisme de 1755, l’église Saint-Nicolas (de 2:51 à 3:12) fut reconstruite en 1780. En voie d’achèvement, la restauration entreprise en 2003 lui a redonné sa splendeur d’origine.

Essentiellement, elle adopte la composition de Vieille église Notre-Dame-de-la-Conception. Toutefois, sa décoration intérieure fait appel à des matériaux plus nobles (différentes teintes de marbre).

La Capela de Nossa Senhora da Saúde

La chapelle Notre-Dame-de-la-Santé (de 3:13 à 3:18) fut construite en 1506 à l’initiative des artilleurs de la garnison de Lisbonne.

À l’origine, elle était dédiée à leur patron, Saint-Sébastien, protecteur de la peste dont une épidémie avait décimé leurs rangs cette année-là. Elle prit le nom d’église Notre-Dame-de-la-Santé (son nom actuel) en 1662.

Des azuléjos représentant des prophètes ornent le bas de ses murs. Immédiatement au-dessus d’eux, des croix de bois sont ornées des stations du chemin de croix.

Les escaliers São Cristóvão

Sur les murs qui bordent les escaliers qui mènent à l’église Saint-Christophe (située dans le quartier d’Alfama), différents artistes ont créé la murale ‘Fado Viado’ qui rend hommage au fado (de 3:19 à 3:26).


Détails techniques : Le diaporama présente cent photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (63 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (28 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (7 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 et l’hypergone 8 mm F/1,8 (1 photo chacun).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le protectionnisme se joue à deux

3 septembre 2018
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Le Canada achète plus de biens et de services américains que n’importe quel autre pays au monde, et ce sans tenir compte de son poids démographique.

En d’autres mots, les États-Unis vendent plus aux trente-six millions de Canadiens qu’aux 1,3 milliard de Chinois.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 39

2 septembre 2018
Vélo-partage montréalais

Depuis l’été 2017, la ville de Montréal offre la possibilité aux cyclistes ayant enfreint ses règles de circulation d’être pardonnés s’ils suivent une séance d’information qui rappelle les principes de base de la circulation en vélo.

Créé à Longueuil un an plus tôt, ce programme est appelé ‘Troque ton ticket’. Il n’est offert qu’à ceux qui en sont à leur première infraction.

Ceux qui acceptent de suivre cette formation voient non seulement leur contravention annulée, mais également les points d’inaptitude qui l’accompagnent.

Environ six-cents cyclistes montréalais (sur 1 390 contrevenants) ont ainsi été pardonnés.

À la suite de cette initiative, on a constaté à Longueuil une baisse de 37% du nombre d’accidents impliquant des cyclistes.

Référence : La police qui pardonne


 
Le classement mondial des cinq personnalités qui ont échappé au plus grand nombre de tentatives d’assassinats sont :
• Fidel Castro (1926-2016) : 700 tentatives,
• Zog Ier d’Albanie (1895-1961) : 55 tentatives,
• Aldolf Hitler (1889-1945) : 50 tentatives,
• Charles de Gaulle (1890-1970) : 31 tentatives, et
• Henri IV (1553-1610) : 25 tentatives (la dernière réussie).

Référence : Anonyme. Test suisse. La Revue 2017; no 73: 130.


 
En ordre décroissant, les pommes les plus populaires au Québec sont :
• la McIntosh (19%),
• la Gala (16%),
• la Granny Smith (13%),
• la Cotland (11%),
• la Spartan (10%),
• l’Empire (6%), et
• la Rouge Délicieuse (6%)
• autres (19%).

Référence : Quelle pomme croquez-vous ?


 
Au milieu du XXe siècle, les habitants de la Chine et de l’Inde avaient la même espérance de vie.

À la suite de la Révolution maoïste, l’écart entre les deux pays s’est creusé. Si bien que dès 1979, cette espérance de vie était de 68 ans dans la Chine communiste et de 54 ans dans l’Inde capitaliste.

Selon la CIA World FactBook, de nos jours, l’écart n’est plus que sept ans (75,7 ans en Chine vs de 68,8 ans en Inde).

L’excès de mortalité en Inde en comparaison avec la Chine correspond à quatre-millions de morts de plus par année.

Référence : Condemn communists’ cruelties, but capitalism has its own terrible record


 
En 2017, neuf entreprises ont puisé plus de deux-millions de litres d’eau potable au Québec en contrepartie du versement de redevances de 145 899,92$ au gouvernement québécois.

Cela représente des redevances de sept-millièmes de cent par litre d’eau embouteillée.

Référence : 2 milliards de litres d’eau embouteillée pour moins de 150 000 $ en redevances au gouvernement


 
À la suite des mesures protectionnistes américaines, le gouvernement ontarien a annoncé en avril 2018 un investissement de près de huit-millions$ pour favoriser l’utilisation du bois (au lieu de l’acier) en tant que matériau structurant dans les immeubles de huit à quatorze étages.

Cette mesure fait partie d’une tendance mondiale qui vise à réduire l’empreinte écologique des immeubles puisque le bois est un capteur de gaz à effet de serre, au contraire de l’acier dont la fabrication nécessite de grandes dépenses d’énergie.

Références :
L’Ontario mise sur le bois dans l’industrie de la construction
Les architectes retournent au bois


 
Selon l’ONU, les angloQuébécois ne peuvent plaider en faveur d’une protection spéciale à titre de minorité puisqu’ils font partie de la majorité anglophone du Canada.

L’ONU déclare : « Quebec’s English community does not qualify for protection as a minority language group, because it forms part of the Canadian English-speaking majority.»

Référence : Décision de l’ONU sur la Loi 178


 
À partir du XVIIe siècle, les trois principaux ports impliqués dans la traite des Noirs ont été les ports anglais de Londres, de Bristol et de Liverpool.

Référence : Condemn communists’ cruelties, but capitalism has its own terrible record


 
Le gouvernement d’Écosse est le premier au monde à offrir gratuitement des serviettes hygiéniques et des tampons aux 395 000 adolescentes qui fréquentent ses institutions scolaires.

Cette mesure sera étendue à l’ensemble des femmes en situation de précarité dans quatre villes écossaises.

Cela devrait couter annuellement 6,4 millions d’euros.

Référence : Avoir ses règles en Ecosse sera bientôt gratuit


 
Dans sa rivalité culturelle avec Paris, Berlin se veut la capitale européenne de l’art contemporain.

Même si elle est considérée comme ingrate, voire pénible aux oreilles de nombreux mélomanes, la musique atonale est beaucoup plus jouée dans les salles de concert de Berlin qu’ailleurs dans le monde.

En raison de ce caractère rébarbatif, la Deutsche Bahn — le transporteur ferroviaire national allemand — a décidé de diffuser cet automne de la musique atonale dans une de ses stations dans le but d’en chasser les vendeurs de drogue qui la fréquentent.

Référence : Will Jarring Music Drive Drug Users From a German Train Station?


 
Moins du tiers des Iraniens sont pratiquants et à peine un pour cent se rend à la mosquée le vendredi (jour de la prière).

Référence : Anonyme. L’Iran compliqué. La Revue 2017; no 73: 117.


 
Dans le dernier quart du XIXe siècle, une série de sècheresses en Inde se sont accompagnées de famines qui ont tué des millions de personnes.

Seulement pour les années entre 1876 et 1878, six-millions d’Indiens sont morts de faim.

En réalité, leur mort n’a pas été strictement causée par le climat mais par la préférence des propriétaires terriens anglais d’exporter vers l’Angleterre des millions de tonnes de vivres tirés leurs maigres récoltes (afin de respecter leurs obligations contractuelles), plutôt que de l’écouler sur le marché local.

Le même phénomène s’est produit en Irlande lors de la Grande famine.

Références :
Grande Famine en Irlande
Hunger strike


 
Ex aequo avec la Suisse, le Québec est l’endroit au monde au plus haut taux féminin d’activité sur le marché du travail; 85% des Québécoises âgées de 20 à 44 ans occupent un emploi ou s’en cherchent un.

Aux États-Unis, ce taux est de 73%. Le taux canadien est de 80%, mais il se rapprocherait du taux américain sans le Québec.

On doit ce résultat au système de garderies du Québec créé par Mme Pauline Marois en 1997. Un an plus tôt, le taux québécois n’était que de 75%.

Ce système permet plus rapidement le retour au travail des femmes et minimise l’impact de la grossesse dans la carrière professionnelle des femmes. Celles-ci gravissent ainsi plus rapidement l’échelle des salaires au cours de leur vie active.

En vingt ans, cela a permis de sortir 65 000 mères monoparentales de la pauvreté.

Le cout de financement de cette mesure est plus que compensé par les revenus fiscaux que les nombreuses mères nouvellement attirées dans la population active versent à l’État. En d’autres mots, cette mesure sociale ne coute rien à l’État.

Référence : Vive les services de garde !


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

Détails techniques : 
Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8 — 1/125 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 21 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


C’est quoi un parti de droite ou un parti de gauche ?

1 septembre 2018

Historique

La division droite et gauche est née pendant la Révolution française.

Appelés à décider du sort de Louis XVI, les députés de l’Assemblée de 1791 qui soutenaient la préservation des droits de la monarchie et le respect de l’ordre établi se sont assis symboliquement à la droite du président de l’Assemblée. Leurs opposants — qui voulaient dépouiller la noblesse et le clergé de leurs privilèges — se sont assis à gauche.

Ainsi sont nées la droite et la gauche.

De nos jours, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale française, les députés des partis de droite ont l’habitude de se placer à la droite du président de l’Assemblée, les députés de gauche à sa gauche, et ceux du centre au centre.

Voilà pourquoi on trouve, de gauche à droite, les 16 députés communistes (ou Gauche démocratique et républicaine), les 17 de La France insoumise, les 29 Socialistes, les 16 députés autonomistes de Libertés et territoires, les 308 de La République en marche, les 47 du Mouvement démocrate, les 28 du groupe UDI Agir et indépendants, les 104 du groupe Les Républicains, et 12 députés inscrits à aucun parti.

Au niveau des pays

À l’époque de la Guerre froide, deux groupes de pays se menaçaient d’anéantissement nucléaire; les États-Unis et leurs alliés d’une part, et d’autre part l’URSS et les siens.

Les gouvernements alliés de Washington étaient dits de droite. Tandis que les alliés de Moscou étaient qualifiés de gauche.

L’appartenance à l’un ou l’autre des deux clans rivaux avait un prix. Et ce prix était l’adoption obligatoire du modèle économique promu par Washington ou celui promu par Moscou.

Être l’alliée de Washington, cela voulait dire diriger un État qui favorisait l’entrepreneuriat privé et imposait le moins possible de contraintes à l’enrichissement individuel.

L’allié de Moscou était soit communiste ou socialiste.

S’il était communiste, cela voulait dire que ce gouvernement interdisait la propriété privée et dirigeait un pays où tous les moyens de production et d’échange étaient la propriété exclusive de l’État.

S’il était socialiste, cela voulait dire qu’il attachait une grande importance à limiter l’enrichissement privé afin de redistribuer la richesse de manière qu’il juge équitable, toujours au profit des moins bien nantis.

Établir une telle distinction est simple dans le cas des gouvernements nationaux et des partis qui aspirent à les diriger.

Mais au niveau provincial, de nos jours, comment peut-on dire que la Coalition Avenir Québec est un parti de droite et que Québec Solidaire est un parti de gauche ?

L’idéologie de droite

En gros, un parti de droite est celui qui promet la prospérité économique et/ou l’amélioration de la société par le biais de l’enrichissement des riches.

Ces partis profitent des périodes de surplus budgétaire pour accorder des réductions de taxes aux riches ou abaisser le taux d’imposition des entreprises. Cette réduction de la marge de manœuvre de l’État fait en sorte que le moindre ralentissement économique oblige tout gouvernement à réduire ses dépenses, ce qui signifie imposer des frais pour les services qui étaient gratuits ou obliger la population à aller au privé afin de les obtenir.

C’est par ce jeu de bascule cyclique qu’on déplace la richesse de la poche des pauvres vers celle des riches.

Le but avoué d’un parti de droite n’est jamais d’appauvrir l’ensemble de la population aux dépens des riches. Si cela était le cas, pourquoi le peuple élirait-il des partis de droite ?

Ce qu’il promet, c’est qu’en diminuant les taxes et les impôts des compagnies et des entrepreneurs, ceux-ci se serviront de l’argent économisé pour créer de nouvelles entreprises. Ce qui créera des emplois et favorisera l’augmentation des salaires dont tous profiteront.

En réalité, l’argent ne ruissèle pas des riches aux pauvres, mais l’inverse. C’est lorsque les consommateurs ont plus d’argent disponible qu’ils dépensent davantage. Et c’est cette augmentation de la consommation qui provoque la naissance des entreprises ou la croissance des profits des entreprises existantes.

À défaut d’une augmentation de la consommation, l’argent économisé par les riches est utilisé futilement à la spéculation boursière, c’est-à-dire à acheter des actions déjà émises. Ce qui ne crée aucun emploi et n’enrichit que ceux qui vendent les actions qu’ils possèdent.

L’idéologie de gauche

Déposséder les riches au profit du reste de la société n’est possible que lorsque les riches y consentent (à contrecœur) ou qu’ils n’aient pas le choix de s’enfuir.

Dans les faits, les mesures sociales les plus populaires sont celles qui profitent à tous.

Par exemple, l’assurance maladie est avantageuse pour tous, y compris pour ceux qui pourraient être victimes d’un revers de fortune. C’est une assurance qui, comme toutes les autres, répartit le risque entre les souscripteurs. Elle n’avantage que ceux qui ont la mauvaise fortune d’en avoir besoin.

Le taux de mortalité enfantine est plus faible et l’espérance de vie est plus grande au Canada qu’aux États-Unis en raison de notre régime universel d’assurance maladie.

Les garderies publiques québécoises sont à cout nul puisque l’impôt payé par le plus grand nombre des femmes sur le marché du travail compense le cout de cette mesure sociale.

Au sujet de l’imposition des fortunes, l’idéologie de gauche ne pouvait être mieux résumée que par le philosophe Alain Deneault sur ce blogue.

Conclusion

Les politiciens se jugent non pas à ce qu’ils disent, non pas aux espoirs qu’ils suscitent, ni à l’empathie que leur image publique suggère, mais aux décisions qu’ils prennent.

C’est ainsi qu’on jugera qu’un parti est de droite ou de gauche en se posant la question suivante : où va l’argent ?

Si un gouvernement fait en sorte qu’une proportion plus grande des revenus de l’État est dépensée au profit des grandes fortunes du pays, c’est un gouvernement de droite. S’il fait l’inverse, c’est un gouvernement de gauche.

De manière analogue, s’il accorde plus de déductions fiscales au profit des entreprises — ce qui a pour effet de transférer le poids de l’État sur le dos des simples citoyens — c’est également un gouvernement de droite. S’il fait le contraire, c’est un gouvernement de gauche.

Au Québec, aucun des partis susceptibles de former un gouvernement ou de détenir la balance du pouvoir n’est un parti d’extrême droite ou d’extrême gauche.

Leur idéologie est même légèrement fluctuante selon le contexte.

En dépit de cette fluctuation, ils se répartissent dans l’éventail des idéologies politiques de la Coalition Avenir Québec (le parti le plus à droite) à Québec Solidaire (le parti le plus à gauche), tandis que le Parti libéral et le Parti Québécois logent entre les deux.

Référence : C’est quoi, la droite et la gauche ?

Paru depuis :
Trump’s holiday menu: handouts for billionaires, hunger for the poor (2019-12-24)

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Écrit par Jean-Pierre Martel