Tout se tient.
En 2014, le gouvernement Harper s’est engagé à doubler les dépenses militaires du pays d’ici 2024.
C’est ainsi que le budget de la Défense passera de 1% à 2% du Produit intérieur brut canadien. En clair, c’est une dépense récurrente de quinze-milliards$ par année.
Comme le défunt contrat des chasseurs F-35, il est à prévoir qu’il s’agira pour le Canada d’acheter du matériel militaire américain pour lequel notre pays n’obtiendra que très peu de retombées économiques.
Pour une famille de quatre personnes, cela équivaut annuellement à 2 000$ de taxes et d’impôts supplémentaires. Et ce, alors que le risque de guerre mondiale est nul (la force militaire américaine étant cinq à dix fois supérieure à celle de la Russie).
Selon toutes les apparences, le gouvernement Trudeau entend respecter les engagements pris par le gouvernement Harper à ce sujet. Cela changera profondément la nature du Canada.
Puisque les États-Unis viennent de réduire substantiellement l’impôt des entreprises, l’État canadien n’aura pas d’autres choix que de diminuer le filet de protection sociale qui constitue une caractéristique fondamentale du pays.
Quel est donc le rapport avec les élections québécoises ?
Peu importe le parti qui remportera les prochaines élections provinciales, celui-ci devra renoncer à une bonne partie de ses projets lorsque le fédéral lui coupera progressivement les vivres d’ici 2024.
D’où la stupidité aberrante de toutes ces promesses de réduction de taxes par les partis de droite du Québec plutôt que de l’investir dans la réfection des écoles et des hôpitaux pendant que nous en avons encore les moyens.
Les compressions devenues nécessaires dans notre système de santé arriveront à un bien mauvais moment.
Le faible taux de chômage actuel au Québec s’explique par la mise à la retraite des babyboumeurs (ce qui rend leurs emplois disponibles à d’autres).
Mais dans cinq ou dix ans, débutera leur perte d’autonomie. D’où l’explosion des couts que leur état de santé requerra.
Un nombre croissant d’entre eux devront être placés dans des centres d’hébergement qui sont déjà en décrépitude et que nous n’auront pas restaurés, préférant profiter de réductions de taxes promises par certains politiciens.
En manque d’argent, peut-être regrettons-nous alors notre négligence à nous intéresser au gaspillage militaire du pays quelques années plus tôt…