La controverse au sujet de SLĀV

Publié le 27 juin 2018 | Temps de lecture : 5 minutes

L’opéra Nabucco de Verdi évoque l’esclavage du peuple juif à Babylone. À qui devrait-on confier les rôles dans toute production de cet opéra ?

À des chanteurs juifs, seuls autorisés à incarner le sort vécu par leurs ancêtres ? Ou à des chanteurs italiens puisque cette œuvre fait partie du patrimoine culturel italien ?

Doit-on permettre à l’Orchestre symphonique de Montréal de jouer du Beethoven alors que ni ses musiciens ni son chef ne sont allemands ?

N’importe qui peut jouer du Verdi ou du Beethoven puisqu’on considère que leurs œuvres font partie de ce que nous appelons la musique classique, c’est-à-dire du patrimoine musical occidental. Un patrimoine composé essentiellement par des Blancs européens et que des chanteurs et musiciens noirs peuvent interpréter sans qu’on les accuse d’appropriation culturelle.

En contrepartie, qu’en est-il de la musique des Noirs américains ?

La musique populaire occidentale ne serait pas grand-chose sans la créativité des Noirs américains. Du gospel au hip-hop en passant par le blues, le ragtime, le jazz et le rock’n roll, presque tous les styles musicaux américains ont été créés par des Noirs.

Doit-on réserver l’interprétation de toutes ces œuvres à des musiciens noirs des États-Unis, seuls autorisés à jouer ce patrimoine qui est le leur ?

Voilà les questions qu’on peut se poser en apprenant que la première du spectacle SLĀV : une odyssée théâtrale à travers les chants d’esclaves a été perturbée par des manifestants principalement anglophones, mobilisés sur les médias sociaux.

Ceux-ci accusent les créateurs de récupération culturelle, reprochent à la distribution d’être trop blanche (deux des six choristes sont noirs) et au TNM de marchandiser la violence faite aux esclaves noirs.

Majoritairement Blancs, les protestataires estiment qu’un tel sujet ne peut être abordé que par des descendants d’esclaves noirs.

Malheureusement, si cela devenait le cas, il est prévisible qu’on accuserait éventuellement les Blancs de se désintéresser de la cause des Noirs puisqu’ils n’en parleraient jamais.

En écrivant La Case de l’oncle Tom, la romancière féministe de race blanche Elizabeth-Harriet Beecher-Stowe a probablement plus contribué au mouvement antiesclavagiste que n’importe quel Noir américain.

Pourtant, sa maison d’édition était dirigée par des Blancs (comme l’est le TNM). La mise en page de son roman a été effectuée par des typographes blancs. Et grâce à ce roman, l’auteure est devenue riche et célèbre.

Ici même à Montréal, l’église unie Saint-Jacques le Majeur a été un haut-lieu de la prédication protestante hostile à l’esclavagisme. Une prédication entendue par un auditoire presque exclusivement blanc.

Si tous les Blancs qui ont pris fait et cause contre l’esclavagisme s’étaient mêlés de leurs affaires, les esclaves noirs auraient enduré le joug de leurs propriétaires quelques années de plus.

Le spectacle SLĀV vise à faire partager la souffrance de l’esclavage à l’aide de chants composés par ses victimes.

Si une troupe entièrement composée de descendants d’esclaves, dirigée par un metteur en scène québécois Noir, veut créer un spectacle analogue, libre à cette troupe de le faire. Qu’est-ce qui les en empêche ?

Indépendamment de l’idéologie dont ils se réclament, les protestataires sont des marionnettes de la droite américaine puisqu’ils dressent un écran de fumée qui nous fait perdre de vue que l’esclavagisme a été soutenu et financé par cette droite.

Une droite qui, de nos jours, aimerait qu’on en parle le moins possible. D’où l’idée de restreindre le nombre de ceux qui auraient le droit d’interpréter ces chants d’esclaves.

Alors que cette pratique avait été abandonnée presque partout ailleurs à travers le Monde, l’esclavagisme a été défendue bec et ongles par les possédants américains qui en justifiaient la nécessité économique. Ayant besoin d’une main d’œuvre à bon marché pour accumuler d’immenses fortunes, les riches propriétaires de plantations ont même financé une guerre civile destinée à préserver leurs privilèges.

Bref, l’esclavagisme pratiqué par les producteurs de coton est un pur produit de la rapacité du capitalisme américain. Cet esclavagisme a prospéré grâce à la complicité des pouvoirs politiques et judiciaires, de connivence avec les grandes fortunes du pays.

En voulant museler ceux qui condamnent l’exploitation de l’homme par l’homme, ces protestataires servent une cause méprisable.

Formés par un système éducatif qui fait l’apologie de l’Empire britannique et des colons racistes qu’il a essaimés, les promoteurs anglophones de cette protestation tentent de culpabiliser des artistes francophones qui prennent fait et cause pour une partie de ceux que cet empire a exploités.

Sous l’accusation hypocrite d’appropriation culturelle, la protestation contre SLĀV a pour effet d’étouffer la voix d’outre-tombe de ces esclaves noirs et vise à l’enfermer dans le carcan ethnique de leurs descendants, seuls autorisés à l’exprimer.

Références :
Des manifestants accusent le spectacle SLĀV de racisme
La Case de l’oncle Tom

Sur le même sujet :
‘Shame!’ ou l’expression du mépris (2018-07-06)
Appropriation culturelle et racisme anglo-saxon (2018-07-08)

Parus depuis :
«SLĀV» ou la liberté à pleins poumons (2018-06-28)
Vous avez dit «appropriation culturelle»? (2019-11-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal baroque 2018 : Jour 4

Publié le 25 juin 2018 | Temps de lecture : 6 minutes
Leandro Marziotte et Ariadne Lih

Au musée McCord, le festival présentait à 11h le concert Alla Guerra d’Amore, composé d’airs et de duos amoureux italiens du XVIIe siècle.

Leandro Marziotte (contreténor) et Ariadne Lih (soprano) étaient accompagnés d’Alexis Risler au téorbe et de Caroline Ritchie à la viole de gambe.

Nicolas Géradin et Élise Guay

Depuis le début, la programmation du festival prévoit des concerts gratuits. Comme ce fut le cas les années précédentes, ceux d’aujourd’hui avaient lieu à la Place Phillips.

Le premier des quatre mettait en vedette Nicolas Géradin et Élise Guay à la cornemuse, au grand plaisir de nombreux enfants et de leurs parents.

Dina König

À 14h, toujours au musée McCord, on pouvait entendre l’alto Dina König, accompagnée de Karim Nasr (hautbois et basson baroques), Esteban La Rota (téorbe et guitare baroque) et Caroline Ritchie (viole de gambe), interpréter des airs du jeune Haendel, à l’époque où il travaillait en Italie.

Je ne sais pas très bien ce qui se passe ces jours-ci au Kazakhstan mais cette ancienne république soviétique semble être devenue une pépinière de talents.

Après le ténor Dimash Kudaibergenov, révélé par son interprétation ahurissante de l’air SOS d’un terrien en détresse tiré de Starmania (en dépit d’un français approximatif), voici Dina König.

Celle-ci possède une voix blanche (sans vibrato), parfaitement juste, qui se distingue par un léger frémissement — ce que j’appellerais un grain de la voix — qui en font une interprète exceptionnelle. Sa venue à Montréal est une autre grande découverte du festival.

Karim Nasr

Ce concert comportait également de la musique instrumentale composée par Haendel à la même époque. L’aria Lascia la spina fut interprété au hautbois par Karim Nasr de manière à en faire pleurer les roches.

Le grand spectacle qui termine le Festival Montréal baroque se veut un paroxysme qui donne le gout aux festivaliers de revenir l’année suivante.

À 19h, à l’agora Hydro-Québec de l’UQUÀM, on présentait la cantate Apollo e Dafne composée à Venise par Haendel en 1709-1710. Celle-ci s’est transmise jusqu’à nous de manière incomplète puisqu’il manque l’ouverture, remplacée ici par celui de l’opéra Serse.

L’œuvre ne requiert qu’un baryton et une soprano.

C’est avec beaucoup de brio que la chorégraphe Marie-Nathalie Lacoursière a transformé cette cantate en miniopéra en dépit des moyens financiers limités du festival, grâce notamment aux talents des éclairagistes qui ont su créer le merveilleux à partir de presque rien.

À la manière d’un roman-photo, permettez-moi de vous présenter l’œuvre telle que résumée par le synopsis anonyme du programme de la soirée.

Daphné, fille du fleuve Pénée, est passionnée de chasse. Elle fuit les prétendants, au grand désespoir de son père qui la voudrait mariée.

Indépendante, elle doit faire face à l’obsession qu’Apollon nourrit pour elle (un comportement qu’on ne tolère plus, de nos jours, que dans l’Olympe).

Apollon (Dion Mazerolle) ridiculisant Cupidon (Stéphanie Brochard)

Fier de sa victoire sur le serpent Python envoyé par Héra pour tuer la mère d’Apollon, ce dernier se moque de Cupidon et de son arc.

Vexé, celui-ci se venge en tirant deux flèches; l’une en or décrochée contre Apollon (qui tombera amoureux en voyant Daphné) et l’autre, en plomb, décrochée contre Daphné, ce qui empêchera la réciproque.

Daphné épiée par Apollon

Éperdument amoureux de Daphné, Apollon la contemple, l’épie et la pourchasse. Guerrier, il veut s’unir à elle et ne comprend pas qu’elle s’éloigne et le repousse.

Daphné (Jacqueline Woodley) se confie aux dieux
L’indifférence de Daphné

Apollon lui déclare son amour, mais Daphné n’entend pas ses discours et fuit toujours plus loin.

La fuite de Daphné (Pierre Chartrand et Alexis Chartrand)

Ici, la fuite de Daphné est symbolisée par une course dont le bruit est obtenu par de la danse à claquettes.

Daphné voit les arbres s’écarter devant elle. Alors qu’Apollon est sur le point de la rattraper, elle atteint in extrémis le fleuve de son père. Penchée sur lui, elle le supplie de lui ôter la beauté qui lui porte malheur.

La métamorphose de Daphné

À peine a-t-elle achevé ce vœu que ses membres s’engourdissent, ses cheveux verdissent, ses bras s’étendent en rameaux et ses pieds s’enracinent. Elle s’est transformée en laurier afin d’échapper à la passion d’Apollon.

Stupéfait, Apollon découvre Daphné métamorphosée
Le désespoir d’Apollon

Le laurier devient ainsi l’arbre sacré d’Apollon et ses feuilles couronnent depuis le front des guerriers victorieux en mémoire du grand amour du dieu.

Les Jardins chorégraphiques

La cantate était suivie d’une chorégraphie savante de Marie-Nathalie Lacoursière.

Ronde des festivaliers

À l’issue de cela, le public était invité à exécuter une ronde sur la musique de danse de l’époque d’Haendel.

Danse en ligne
Danseurs de différentes générations

Finalement, les plus doués d’entre eux s’adonnèrent aux danses sociales de l’époque.

Mes concerts préférés cette année furent la cantate Apollo e Dafne (dont on vient de parler), l’orchestre L’Arte del mondo (en vedette les jours 2 et 3), Acis and Galatea (jour 3), le quatuor Flûte alors (jour 1), le harpiste Antoine Mallette-Chénier (jours 2 et 3), et l’alto Dina König (jour 4).

Et puisque vous, amis lecteurs, avez eu la patience de me lire jusqu’ici, je vais vous faire une confidence : les ballets de Mme Lacoursière sont pour moi, une perpétuelle source d’émerveillement.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (2e, 5e, 7e et 13e photos) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (les autres photos)
  1re photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
  2e  photo : 1/4000 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
  3e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 75 mm
  4e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 75 mm
  5e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
  6e  photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 75 mm
  7e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
  8e  photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 75 mm
  9e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 75 mm
10e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 640 — 75 mm
11e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 500 — 75 mm
12e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 640 — 75 mm
13e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm

Paru depuis : Händel à l’heure de #MeToo: fort et pertinent (2018-06-26)


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal baroque 2018 : Jour 3

Publié le 24 juin 2018 | Temps de lecture : 3 minutes
Catherine St-Arnaud

Le programme de cette troisième journée du festival comprenait trois concerts intimes dont je n’ai vu que le troisième intitulé ‘Sorcière au bucher’, interprété par Catherine & Complices (ci-dessus).

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

À 19h, sous la direction du chef Eric Milnes, l’orchestre L’Harmonie des saisons jouait l’opéra Acis and Galatea (1718) en version concert. Il s’agit d’une des œuvres les plus charmantes d’Haendel.

Cliquez sur l’image pour démarrer

Le clip vidéo ci-dessus est un extrait de l’air Love in her eyes sits playing, interprété par le ténor québécois Philippe Gagné.

Antoine Mallette-Chénier

Entre les deux actes de l’opéra, on joua le Concerto pour harpe, cordes et basse continue en si bémol majeur op. 4 no 6 d’Haendel.

À 21h, on quittait l’agora Hydro-Québec de l’UQÀM pour l’église Saint-Jean-Baptise (celle au toit rouge) située à deux pas.

Des membres de l’orchestre allemand L’Arte del mondo interprétèrent…

Susanne Regel, Massimiliano Toni et Linda Mantcheva

…la Sonate pour hautbois et basse continue en do mineur op. 1 no 8 d’Haendel…

Andrea Keller, Massimiliano Toni et Linda Mantcheva

…le Sonate pour violon et basse continue en fa majeur op. 1 no 12 du même compositeur…

Massimiliano Toni

…la Suite pour clavecin No 2 en fa majeur, également d’Haendel…

Massimiliano Toni et Linda Mantcheva

…la Sonate pour violoncelle et basse continue en la mineur op. 2 no 5 de Giacobbe Basevi (dit Il Cervetto)…

Andrea Keller, Massimiliano Toni, Linda Mantcheva et Susanne Regel

…et finalement la Sonate en trio pour violon, hautbois et basse continue en si mineur op. 2 no 1b d’Haendel.

Bref, une journée plaisante et très intéressante.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (1re, 2e, 4e, 5e, 8e photos) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (3e, 6e et 7e photos)
1re photo : 1/125 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
3e  photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 5000 — 75 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
6e  photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 2000 — 75 mm
7e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1250 — 75 mm
8e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal baroque 2018 : Jour 2

Publié le 23 juin 2018 | Temps de lecture : 2 minutes

À 17h, cette deuxième journée comprenait une conférence gratuite donnée en anglais sur le thème Les iles de l’enchantement : plaisir, domination et transformation.

Donnée par le professeur Paul Yachnin (spécialiste de Shakespeare) et le metteur en scène Patrick Hansen, cette conférence — une des plus intéressantes données à ce jour par le festival baroque depuis sa fondation — portait sur la symbolique de l’ile enchantée dans la littérature occidentale, à partir de la mythologie grecque jusqu’à aujourd’hui, en passant par les opéras d’Haendel.

Gilles Cantagrel

Présenté par le musicologue Gilles Cantagrel…

Suzanne Regel (haubois) et l’orchestre L’Arte del mondo

…le concert débutant à 19h portait sur cinq concertos de trois compositeurs contemporains, Haendel (1685-1759), Alessandro Marcello (1684-1747) et Evaristo-Felice Dall’abaco (1675-1742).

Virtuose, l’orchestre allemand mettait en vedette (selon l’œuvre) le claveciniste Massimiliano Tomi et la flutiste Suzanne Regel.

Orchestre et solistes ont brillé dans des œuvres séduisantes, aidés par l’acoustique de l’église Saint-Jean-l’Évangéliste dont le plancher et le plafond sont entièrement de bois.

Antoine Malette-Chénier, le duo Les Voix Humaines et Charles Daniels

À 21, à l’agora du musée d’Art contemporain, le festival présentait un récital d’œuvres des meilleurs compositeurs anglais du XVIIe siècle, interprétées par le ténor Charles Daniels.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (2e et 3e photos) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (1re photo)
1re photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 2500 — 75 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 1250 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal baroque 2018 : Jour 1

Publié le 22 juin 2018 | Temps de lecture : 2 minutes

Cette année, la seizième édition du Festival Montréal baroque met en vedette le compositeur anglais d’origine saxonne Georg-Friedrich Haendel.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

À la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, on présentait à 19h la moitié des pièces musicales qui composent son dernier grand oratorio, The Triumph of Time and Truth, composé deux ans avant sa mort.

La partie instrumentale a été confiée à l’orchestre allemand L’Arte del Mondo, complété de L’Ensemble Caprice de Montréal. Les parties chorales relevaient de l’Ensemble vocal Arts-Québec, tandis que quatre solistes complétaient le tout sous la direction de Matthias Maute.

Selon la mode anglaise (à l’époque comme de nos jours), le livret est très moralisateur, mais admirablement bien écrit.

Musicalement, ce n’est pas l’œuvre la plus mélodieuse du compositeur. Toutefois, j’ai bien apprécié l’air pastoral Dryads, Sylvans with fair Flora, abrégé hier soir.

Peut-être parce que j’étais assis dans les toutes premières rangées, j’avoue avoir trouvé excessive la puissance vocale des solistes et eu l’impression qu’on me criait après.

D’autant plus qu’une des deux sopranos (dont je tairai le nom) avait tendance à chanter systématiquement les aigus à gorge déployée.

Ceci étant dit, j’ai été heureux de faire connaissance avec cette œuvre que je ne connaissais pas.

Vincent Laurier, Dorothea Ventura, Marie-Laurence Primeau, Caroline Tremblay et Alexa Raine-Wright

À 21h, le quatuor Flûte alors (complété de la claveciniste Dorothea Ventura) présentait des transcriptions de la musique de Haendel.

La partie médiane du concert était consacrée à des transcriptions de sa Water Music qui n’avaient pas l’éclat de l’original orchestral.

Toutefois, la première et la troisième partie du concert étaient séduisantes, notamment les nombreuses pièces virtuoses qui m’ont littéralement enchanté.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 12 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Doit-on attirer au Québec l’industrie de la cryptomonnaie ?

Publié le 21 juin 2018 | Temps de lecture : 5 minutes


 
Introduction

Les cyptomonnaies sont des devises numériques ‘encryptées’ (d’où leur nom). Elles n’ont de cours légal dans aucun pays.

Un grand livre de comptes, ouvert et consultable par tous, répertorie l’ensemble des transactions depuis l’origine.

Ces devises utilisent un système de validation informatique sophistiqué afin de lutter contre la contrefaçon. Le protocole de chiffrement est conçu de manière à être très résistant aux attaques informatiques.

La plus connue des crytomonnaies est le Bitcoin, créé en 2009.

En raison de l’appréciation du prix de celui-ci, cette cryptomonnaie peut être achetée en unités entières ou en fraction d’unité. C’est ainsi qu’on peut se procurer un millième de Bitcoin.

Le minage

Tout achat ou vente de cryptomonnaie est validé par les ordinateurs qui composent le réseau. Chaque ordinateur ayant contribué à cette validation se voit attribuer un certain montant de monnaie électronique, au prorata de sa participation au calcul.

Même si les frais de transaction sont bien moindres que ceux exigés pour l’achat de titres financiers conventionnels, l’industrie des cryptomonnaies est suffisamment lucrative pour avoir donné naissance à une multitude de fermes informatiques appelées ‘mines de cryptomonnaie’.

Concrètement, une mine de Bitcoin est un vaste entrepôt abritant des centaines ou des milliers d’ordinateurs alignés sur des tablettes qui s’élèvent du plancher au plafond.

Cette industrie est très énergivore. Non seulement à cause de la consommation électrique liée aux calculs informatiques, mais surtout en raison de la chaleur dégagée par les microprocesseurs.

Cette chaleur ne peut pas simplement être évacuée. Une mine de cryptomonnaie ne peut opérer que sous climatisation intense à défaut de quoi les microprocesseurs surchauffent et grillent.

Ceux qui créent ces mines sont à la recherche de pays dont les tarifs électriques sont bas et qui se caractérisent par une longue et froide période hivernale, ce qui réduit d’autant leurs frais de climatisation.

Parmi les endroits privilégiés pour établir une mine de cryptomonnaie, il y a l’Islande et le Québec. L’un et l’autre ont des tarifs électriques industriels assez semblables. Ils diffèrent par leur capacité de production.

Le ministère islandais de l’Industrie reçoit en moyenne une demande par jour de la part de mineurs souhaitant s’établir dans ce pays.

Ici, Hydro-Québec déclare ‘crouler’ sous des demandes. Au point que ces mines pourraient accaparer 40% de sa capacité de production.

L’absence de retombées économiques

Posséder une stratégie industrielle, c’est choisir.

Sous le prétexte qu’Hydro-Québec possède actuellement de grands surplus d’énergie, l’Institut économique de Montréal (le chantre du néolibéralisme au Québec) voudrait que la société d’État offre ses tarifs électriques les plus avantageux à ceux qui voudraient établir ici des mines de cryptomonnaie.

De nos jours, pour inciter les gouvernements à leur accorder des faveurs, les investisseurs font miroiter leur intention de créer de l’emploi. C’est ce que font les mineurs de cryptomonnaie.

En réalité, ces mines créent très peu d’emplois permanents.

Les ordinateurs et les étagères sont achetés en gros à l’Étranger et acheminés par cargo. Ce qui est plus économique que de les acheter d’un détaillant local.

L’entreprise est enregistrée dans un paradis fiscal, ce qui fait que ses profits sont délocalisés et qu’elle ne paiera pas d’impôt au Québec.

Les seuls revenus que peut anticiper l’État québécois sont :
• l’électricité vendue au prix coutant,
• les taxes des entreprises qui effectueront les réparations du matériel, et
• l’impôt payé par la poignée d’employés (des inspecteurs de matériel et des gardiens de sécurité).

Bref, des miettes.

Une stratégie de développement industriel digne de ce nom doit être basée sur la valeur ajoutée. Dans le cas des mines de cryptomonnaie, peu de la richesse qu’elles créent profite à la société québécoise.

Le seul avantage est de réduire une capacité excédentaire de production que nous utilisons partiellement lors des pointes de consommation.

Ces surplus seraient beaucoup mieux utilisés à attirer des entreprises qui créeront de la richesse au pays, à électrifier les transports et, de manière générale, à rebâtir l’économie du Québec après des années de laisser-faire.

Bref, on ne peut pas inciter des industriels à investir des centaines de millions$ au Québec puis, une décennie plus tard, leur dire de dégager parce que nous aimerions soudainement consacrer notre électricité à quelque chose de plus utile. Il nous faut donc voir plus loin que le bout de notre nez.

Références :
Cryptomonnaie
Cryptomonnaies : le tarif dissuasif d’Hydro-Québec suscite l’indignation
Hydro-Québec va-t-il débrancher le bitcoin?
Québec gèle temporairement les chaînes de bloc

Parus depuis :
Norway Withdraws Electricity Subsidies From Bitcoin Mining Farms (2018-11-22)
Le bitcoin génère plus de déchets électroniques que le système bancaire (2019-04-04)
Photo d’une mine à Bitcoin située à Magog (2021-05-14)
Fitzgibbon veut serrer la vis aux fermes de minage de cryptomonnaies (2022-11-03)

Détail de l’image composite : Les droits d’auteur de la partie de gauche appartiennent à Vectorfusionart tandis que ceux de l’image du Bitcoin appartiennent à Zhu Difeng. Ces photos sont distribuées par la banque d’images Onepixel.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Côtelettes de porc sur riz

Publié le 20 juin 2018 | Temps de lecture : 1 minute

par Barbara LLoyd

Ingrédients :

• quatre côtelettes de porc
• six cuillerées à soupe de riz
• un ognon
• un poivron vert
• une tomate
• une boite de consommé de bœuf

Préparation :

Dorer la surface des côtelettes à feu vif (sans les cuire véritablement).

Placer le riz au fond d’une casserole. Y déposer les côtelettes. Recouvrir de rondelles d’ognon et de tranches du poivron et de la tomate.

Ajouter le contenu de la boite de consommé.

Couvrir et faire cuire à 350°F ou 175°C pendant une heure.

Servir immédiatement.

Pour consulter la liste des recettes de ‘La Mitaine’, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les FrancoFolies de Montréal — le 17 juin 2018

Publié le 18 juin 2018 | Temps de lecture : 2 minutes

Le programme de cette dernière soirée des FrancoFolies comprenait deux spectacles gratuits.

Tombés du ciel

De 19h30 à 20h40, on rendait hommage à Jacques Higelin, décédé le 6 avril dernier.

Yann Perreau
Hubert Lenoir
Anna-Frances Meyer
Catherine Major et Yann Perreau
Carl Tremblay, Yann Perreau et Jim Zeller

La musique de Stone

À partir de 21h, une pléiade d’interprètes féminines célébraient quelques-uns des grands succès du parolier Luc Plamondon (présent dans l’assistance).

À deux exceptions près, voici donc les artisanes de cet hommage.

À souligner : l’interprétation exceptionnelle d’Oxygène par Betty Bonifassi.

Martha Wainwright
Gabrielle Shonk et Judith Little-D
Betty Bonifassi
Beyries
La Bronze
Marie-Pierre Arthur
Sofia Nolin
Ariane Moffatt

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
  1re photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 150 mm
  2e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 97 mm
  3e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
  4e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 125 mm
  5e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 48 mm
  6e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 150 mm
  7e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 57 mm
  8e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 120 mm
  9e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 150 mm
10e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 150 mm
11e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 115 mm
12e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 150 mm
13e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 150 mm


Cliquez sur 2019, 2018, 2017, 2016, 2015, 2014, 2013, 2012, 2011, pour consulter les reportages photographiques de l’édition des FrancoFolies de cette année-là.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les FrancoFolies de Montréal — le 16 juin 2018

Publié le 17 juin 2018 | Temps de lecture : 1 minute

Voici mon petit reportage photographique d’une bonne partie des spectacles gratuits aux FrancoFolies de Montréal, le samedi 16 juin 2018.

Aujourd’hui, mon oreille a été attirée par le talent mélodique de Marjolaine Morasse dans une programmation dominée aujourd’hui par le punk et le rap.

Dany Placard
Kanuel Lauriault du groupe Tonique (lauréat du concours Ma première Place des Arts)
Marjolaine Morasse
Caravane
Vincent Vallières
Rainmen
Le Nombre
Koriass (du spectacle Rapkeb Allstarz)
Luc Brien du groupe Les Breastfeeders

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 150 mm
3e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 73 mm
4e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 130 mm
5e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 150 mm
6e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 40 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
8e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 142 mm
9e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 150 mm


Cliquez sur 2019, 2018, 2017, 2016, 2015, 2014, 2013, 2012, 2011, pour consulter les reportages photographiques de l’édition des FrancoFolies de cette année-là.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les FrancoFolies de Montréal — le 15 juin 2018

Publié le 16 juin 2018 | Temps de lecture : 1 minute

Voici mon petit reportage photographique d’une bonne partie des spectacles gratuits aux FrancoFolies de Montréal, le vendredi 15 juin 2018.

Lou-Adriane Cassidy
Gazoline
Ariane Zita
Gael Fauré (France)
Joseph Edgar (Nouveau-Brunswick)
Boom Desjardins (de La Chicane)
Voyou (France)
Laf
Dead Obies
Mudie

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
  1re photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 150 mm
  2e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 150 mm
  3e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 40 mm
  4e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
  5e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 150 mm
  6e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 150 mm
  7e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 95 mm
  8e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 79 mm
  9e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 52 mm
10e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 55 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel