Une Primevère

25 mai 2018
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Du latin prima vera (qui signifie ‘printemps’), le nom primevère désigne 430 espèces de plantes à floraison précoce qui vivent dans les zones tempérées de l’hémisphère nord.

Contrairement au grand nombre de primevères qui fleurissent en bouquet, celle-ci — rencontrée au Jardin Leslie-Hancock du Jardin botanique de Montréal — présente ses fleurs solitaires au bout d’une courte tige, et plus précisément au bout d’un long calice étroit.

En s’ouvrant, chaque fleur révèle un œil jaune en forme d’étoile de David.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif Lumix Leica 42,5mm F/1,2 + filtre Hoya à densité neutre ND8 — 1/400 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Gaspacho

24 mai 2018

par Grace Battah

Ingrédients (pour six personnes) :

• deux tasses de jus de tomate
• une tasse de tomates fraiches, hachées finement
• une demi-tasse de poivron vert, haché finement
• une demi-tasse de cèleri, haché finement
• une demi-tasse de concombre, haché finement
• une demi-tasse d’ognon, haché finement
• trois cuillerées à thé de persil, haché finement
• une cuillerée à thé de ciboulette, hachée finement
• une gousse d’ail, hachée finement
• deux ou trois cuillerées à soupe de vinaigre blanc
• deux cuillerées à soupe d’huile
• une cuillerée à thé rase de sel
• une demi-cuillerée à thé de sauce Worcestershire
• un quart de cuillerée à thé de poivre noir (facultatif)

Préparation :

Mélanger le tout dans un bol.

Couvrir et placer au réfrigérateur pendant quatre heures (ou plus).

Servir froid dans des bols froids.

Décorer d’un filet d’huile d’olive et d’un peu de persil haché.

Pour consulter la liste des recettes de ‘La Mitaine’, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mes excuses

24 mai 2018
Baisse du référencement de Google, le 15 aout 2017

Depuis aout 2014, lorsqu’un internaute consulte Google afin d’effectuer une recherche basée sur un ou plusieurs mots-clés, les sites ‘sécurisés’ ont préséance sur ceux qui ne le sont pas.

Les sites dits sécurisés sont ceux dont les pages web sont envoyées à l’internaute selon un mode appelé ‘HTTPS’. Jusqu’ici, les pages de ce blogue ne l’étaient pas.

Les résultats de cette politique se sont fait sentir depuis le 15 aout 2017. Il fallait agir.

Entamé hier matin, le processus de sécurisation ne devait durer que quelques minutes et être totalement transparent pour les visiteurs.

Depuis près de vingt-quatre heures, ce n’est pas le cas.

Le tout devrait revenir à la normale dans le courant d’aujourd’hui. Nous nous excusons des inconvénients que cela pourrait vous occasionner.

Référence :
Qu’est-ce que le protocole HTTPS, que vient d’adopter le site du « Monde » ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Recettes de La Mitaine

23 mai 2018
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En 1902, les membres joliettains de l’Église presbytérienne (devenue depuis l’Église Unie) se construisent une chapelle à l’angle des rues Saint-Barthélemy et Saint-Antoine.

Chez ces Protestants, les ‘meetings’ sont l’équivalent des messes catholiques. Et leur ‘Meeting House’ (salle de réunion) fut appelée phonétiquement La Mitaine.

Enfant, ma mère fut grondée pour être entrée dans La Mitaine, attirée par la curiosité.

À l’époque, on croyait qu’il était péché d’aller dans un endroit pareil puisqu’il s’agissait d’un lieu de perdition, c’est-à-dire d’un endroit où un Catholique courrait le grave danger de perdre son âme.

On ignore si, à son décès, ma mère portait encore les stigmates de cette imprudence juvénile…

En novembre 1970, les membres de l’Association des dames de l’Église Unie de Joliette décidaient de publier un recueil de leurs meilleures recettes sous forme d’un cahier à anneaux de cent-vingt-deux pages.

Et comme rien n’est plus précieux qu’une recette, chacune d’elles est ‘signée’ de son auteure. Ce qui nous permet de voir que la communauté protestante de Joliette était composée autant de Francophones que d’Anglophones.

Guidées par leur esprit d’entreprise, ces femmes obtinrent le financement des commanditaires régionaux suivants : le fabricant de pneus Firestone, le fabricant de pièces d’acier-manganèse Amsco (American Magnesium Steel Co.), la mercerie Gordon Battah et la papetière Scott de Crabtree.

La Mitaine sera acquise en 1988 par un organisme sans but lucratif ayant pour mandat de promouvoir la création, la production et la diffusion d’évènements culturels.

Parmi les biens hérités de ma mère se trouve un exemplaire en mauvais état de ce recueil de recettes, vieux de près d’un demi-siècle.


Soupes :
Gaspacho
Potage à la grecque
Soupe aux légumes

Mets :
Côtelettes de porc sur riz
Macaroni italien
Pâté chinois ‘à la Mitaine’

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Soupe aux légumes

23 mai 2018

par Thérèse Blouin

Ingrédients :

• un os à soupe (avec moelle si possible)
• un litre d’eau
• une tasse de carottes hachées
• une tasse de chou haché
• une demi-tasse de cèleri haché
• une tranche d’ognon haché
• une petite pomme de terre hachée
• une boite d’environ 500 ml de tomates étuvées coupées
• une tasse de nouilles (en forme d’alphabet, par exemple).

Préparation :

Faites mijoter l’os de quatre à six heures. Retirer l’os et écumer.

Ajouter tous les légumes frais hachés. Faire cuire environ vingt-cinq minutes.

Ajouter les pâtes et faites bouillir dix à quinze minutes.

Ajouter les tomates et simplement porter à l’ébullition.

Saler et poivrer au gout. Servir.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Magnolias blancs

22 mai 2018
Magnolia de Loebner ‘Spring Snow’
Magnolia de Loebner ‘Spring Snow’
Magnolia de Loebner ‘Merrill’
Magnolia étoilé ‘Kikuzaki’

Voici trois magnolias à fleurs blanches en vedette au Jardin botanique de Montréal, il y a deux semaines.

Dans le premier cas, l’espèce est montrée à deux moments de sa floraison.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
4e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Ottawa finance la demande d’invalidation de toutes les lois du Québec

21 mai 2018

Introduction

Aussi incroyable que cela puisse paraitre, l’ordre professionnel des avocats du Québec (appelé le Barreau) et sa branche montréalaise ont déposé le vendredi 13 avril dernier une requête destinée à faire invalider toutes les lois du Québec. Rien de moins.

Alors qu’on imagine très bien la profession juridique jouant le rôle de pilier de l’ordre établi, voilà que leur ordre professionnel souhaite l’instauration du chaos qui résulterait de l’abolition de toutes les lois civiles de la province.

Seul le Code criminel, de compétence fédérale, demeurerait en vigueur.

Mais quel est donc le problème qui nécessiterait un remède aussi draconien ?

Un processus qui serait vicié

Le Barreau estime que les lois actuelles du Québec ont été adoptées selon un processus qui n’a pas été suffisamment bilingue.

Selon l’article 133 du British North America Act — la loi britannique qui a servi de constitution au Canada de 1867 à 1982 — les débats entourant l’adoption d’une loi au Québec peuvent se dérouler en français ou en anglais, au choix de chaque parlementaire. De plus les lois du Québec doivent être imprimées et publiées dans ces deux langues.

La traduction française de cet article constitutionnel n’exige pas cela des projets de loi, mais uniquement des lois elles-mêmes. En effet, c’est seulement après qu’un texte soit devenu loi qu’il devient obligatoire de l’imprimer et de le publier dans les deux langues officielles du Canada.

La version anglaise de l’article 133 est encore plus explicite puis que la seule chose que le parlement québécois est tenu d’imprimer et de publier dans les deux langues, c’est un Act of Parliament. Or ce terme anglais ne s’applique pas à un projet de loi (appelé Bill) mais à une loi (Law), une fois celle-ci adoptée.

Nulle part est-il écrit qu’une loi québécoise doit même être adoptée dans les deux langues.

Mais la Charte de la langue française va plus loin. Son article 7 exige que les projets de loi soient imprimés, publiés, adoptés et sanctionnés à la fois en français et en anglais.

Mais cet article ne précise pas à partir de quand il doit en être ainsi.

Dans le processus d’adoption des lois du Québec, leur version française est généralement celle qui est soumise à l’attention des parlementaires et la version anglaise apparait à la toute fin du processus d’adoption.

De plus, il est fréquent qu’on découvre des erreurs de traduction après la publication d’une loi. C’est ainsi que lors de la révision du Code civil, on a apporté des milliers de corrections mineures à la version anglaise afin de la concilier avec la version française.

Le Barreau estime que la version anglaise de plusieurs lois n’est pas l’œuvre du législateur, mais plutôt le fruit de l’interprétation à postériori qu’en ont fait les traducteurs de l’Assemblée nationale. Il réclame donc l’invalidation de toutes les lois du Québec.

À l’appui de sa thèse, le Barreau présente deux jugements opposés relatifs à l’utilisation d’un téléphone portable au volant. Un jugement basé sur la version anglaise et l’autre sur la version française.

Une contestation contestable

En réalité, dans le cas dont nous venons de parler, cette contradiction ne serait pas survenue si on avait respecté les directives de la Cour suprême du Canada au sujet de l’interprétation des lois.

Celle-ci a invité explicitement les tribunaux inférieurs à interpréter le sens des lois (dont celles du Québec) à la lumière des faits historiques, juridiques et parfois même politiques ayant entouré ou mené à leur adoption.

Ce qui signifie qu’il faut tenir compte des débats à l’Assemblée nationale et en commission parlementaire.

Même si, théoriquement, les deux versions (française et anglaise) ont la même valeur juridique, que fait-on lorsqu’ils se contredisent ? Eh bien l’article 8 de la Charte de la langue française qui précise que dans ce cas, le texte français prévaut.

De toute évidence, le juge francophone qui s’est basé sur la version anglaise n’a pas tenu compte de l’article 8 de la Charte.

La faiblesse de l’argumentation du Barreau ne l’empêche pas d’aller de l’avant.

Un sondage réalisé auprès d’un échantillon de 125 lecteurs de la revue spécialisée Droit Inc a révélé que 19,2% d’entre eux approuvent la démarche du Barreau et que 80,8% s’y opposent.

Un certain nombre d’avocats ont obtenu la convocation — le jeudi 24 mai prochain  — d’une assemblée générale spéciale afin de discuter de cette question.

Que vient faire le fédéral là-dedans ?

Le Barreau entend consacrer une somme d’un demi-million de dollars à sa contestation juridique. Cette somme est financée à 25% par le gouvernement fédéral, par le biais du Programme de contestation judiciaire (PCJ).

Le PCJ dépend du ministère du Patrimoine canadien dont la titulaire est Mélanie Joly. Ce fonds est géré par l’Université d’Ottawa.

Il serait facile pour le fédéral de s’en laver les mains et de soutenir que l’appui du PCJ à cette cause est une décision prise indépendamment de lui par l’Université d’Ottawa.

Mais comme le tocsin de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois annonçait le début de la Saint-Barthélemy, à moins d’une semaine de l’Assemblée générale spéciale du Barreau, la ministre a publié dans Le Devoir un plaidoyer demandant d’aller plus loin en matière de bilinguisme sans toutefois faire allusion à la demande d’invalidation des lois du Québec qu’elle finance en sous-main.

On peut se demander si cette intervention publique de la commanditaire de cette contestation ne serait pas une manière détournée d’appeler en renfort les magistrats nommés par le fédéral et les avocats qui espèrent l’être afin qu’ils soutiennent le Barreau du Québec, sévèrement critiqué par ses membres.

Sur l’utilité de se tenir debout

Il est ironique de penser que l’article 55 de la Canadian Constitution de 1982 oblige le gouvernement fédéral à traduire dans les meilleurs délais toutes les dispositions du British North America Act de 1867 qui sont encore valides de nos jours.

Adoptés évidemment en anglais par le Parlement de Londres au XIXe siècle, ces articles ont été traduits depuis. Mais cette traduction n’est pas officielle parce qu’elle n’a jamais été adoptée par le parlement canadien comme l’exige depuis 36 ans la constitution actuelle…

Certains citoyens du Québec croyaient qu’en portant au pouvoir un gouvernement provincial à plat ventre devant Ottawa, on prévenait les querelles fédérales-provinciales.

Avec cette attaque frontale où le fédéral finance — en partie, grâce à nos taxes — l’abolition de toutes nos lois, on doit réaliser que plus on rampe devant Ottawa, plus on nous traite comme des vers de terre.

Et pendant ce temps, le gouvernement Couillard est silencieux, probablement pour ‘ne pas faire le jeu des séparatistes’ (l’argument ultime pour justifier sa lâcheté).

Jeudi prochain, on ne comptera donc finalement que sur des avocats de bonne foi — autant indépendantistes que fédéralistes — pour contrer l’assaut des apôtres de la bilinguisation du Québec, cette étape intermédiaire avant notre dissolution dans le grand magma anglophone de l’Amérique du Nord.

Références :
Article 133 du British North America Act de 1867
Charte de la langue française
Demande d’invalidation des lois: le Barreau se défend
La façade ministérielle du gouvernement fédéral
La liste des traitres
Langues officielles: il faut aller plus loin
La version française de la Constitution, toujours pas officielle après 28 ans
Le Barreau veut faire invalider les lois du Québec
Les barreaux veulent invalider les lois québécoises !
7,5 millions de dollars pour le Programme d’appui aux droits linguistiques de l’Université d’Ottawa

Post-Scriptum : À l’occasion de l’Assemblée générale spéciale du 24 mai 2018, par un vote de 52,5 %, les membres du Barreau du Québec ont demandé à leur ordre professionnel d’abandonner ses démarches juridiques en vue de l’invalidation des lois du Québec.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Histoire de chenille (2e partie)

20 mai 2018

Une deuxième mue

Chenille au jour No 12

Ce jeûne mystérieux — qui dure depuis trente-trois heures — trouve son explication vers 16h.

La chenille a procédé à une autre transformation physique; elle vient de prendre l’aspect chimérique d’un serpent vert à tête de canard.

Ce bec aplati, ce front orné de cercles noirs et ces grands yeux de chaque côté de la tête ne sont là que pour impressionner n’importe quelle petite bête qui se trouverait sur son chemin.

En réalité, le menton rond et poilu sous le ‘bec’, ce sont ses yeux. Sa mâchoire est cachée dans l’ombre. Tout le reste est une parure.

L’ensemble du corps est marbré de vert, de jaune et de blanc. Vue de loin, la chenille ressemble à une fiente d’oiseau.

À cause de l’immense bosse qu’elle porte sur le dos, la chenille ne peut plus relever la tête. Elle est condamnée à manger et à laisser un fil de soie partout où elle passe. Un fil de soie qui lui permettra de retrouver son chemin lors de fringales nocturnes.

Mais pour l’instant, son jeûne se poursuivra jusqu’au lendemain matin.

Chenille au jour No 13

Tôt le treizième jour, la chenille a faim. Très faim. Elle se retourne et mange son ancienne peau de bovidé biscornu. Puis dévore deux feuilles dans l’avant-midi. Une troisième suivra en après-midi. Le tout espacé de longues pauses digestives.

Et pendant que je travaille tard le soir sur mon ordinateur, je suis rassuré d’entendre aux demi-heures le tic sonore des déjections qui tombent dans la boite de conserve qui sert à les accumuler.

À midi le quatorzième jour, j’en compte cinquante-trois. Sur ma balance électronique, elles totalisent entre 0,2 et 0,3 gramme, soit environ cinq milligrammes par crotte.

Au début de la nuit qui suit, je la surprends à aller et venir, la mine basse, le long de la branche qu’elle a dégarnie. Je décide de la relocaliser sur la plus longue branche saine, là où se trouvent en abondance les feuilles les plus grandes et les plus appétissantes.

Appétit au jour No 15

Au quinzième jour, la chenille atteint une longueur de cinq centimètres, soit la longueur du corps d’un papillon de grandeur moyenne.

Son appétit est devenu gargantuesque. Une feuille qui, hachée, ferait la moitié d’elle est dévorée en quarante minutes. Or elle en mange trois par jour.

Selon la documentation, cette chenille devrait former une chrysalide entre le quinzième (aujourd’hui) et le vingt-sixième jour. Or au rythme de trois feuilles par jour, je commence à craindre de manquer de feuilles saines.

À midi, elle a laissé soixante-douze crottes.

Au début d’après-midi, je fais aérer la pièce puisque je me rends compte que la chenille pue.

Ce n’est pas l’odeur de ses excréments puisque lorsque je les compte, j’ai le nez dans l’ouverture du contenant où elles s’accumulent. Grosses comme des grains de poivre noir, elles sont inodores.

Aujourd’hui il fait plus chaud que d’habitude. Peut-être pour cette raison, le corps de la chenille dégage une subtile odeur rance, légèrement désagréable.

Chenille au jour No 16

Depuis quelque temps, elle mange en début et en fin de journée et demeure immobile, toute dodue, une bonne partie du jour. En raison de sa taille, son déguisement de fiente d’oiseau ne suffirait plus à la protéger; tout déplacement attirerait l’attention de prédateurs. Donc, elle se tient tranquille.

À midi, elle a éliminé soixante-deux crottes d’environ neuf milligrammes chacune. Presque le double de leur poids d’il y a deux jours.

En après-midi, en se reposant, la chenille est prise de légers spasmes, comme si elle avait la toux.

Au dix-septième jour, son appétit demeure insatiable.

Ce qui est nouveau, c’est qu’elle se déplace beaucoup. Elle brule les calories à arpenter les branches de l’oranger. Aucun coin ne l’effraie, même les branches les plus anciennes, donc les plus toxiques. Cette mobilité fait en sorte que toute intervention de ma part serait vaine.

Déjections de la chenille

Au début de la nuit précédant le dix-huitième jour, je note un liquide verdâtre au fond du récipient où s’accumulent ses matières fécales. L’une d’elles s’est émiettée en tombant en une multitude de débris végétaux.

Serait-ce de la diarrhée ? Peu importe la cause (bactérienne ou virale), comment l’aurait-elle attrapée ?

Par contre, si c’est un effet toxique (une feuille recouverte d’insecticide grignotée par mégarde), il est trop tard pour agir.

Le lendemain matin, la chenille s’apprête à vivre une des transformations les plus importantes de sa vie; sa métamorphose en chrysalide.

Ce stade transitoire entre la chenille et le papillon devrait durer, selon la température ambiante, entre huit et dix-neuf jours.

Parce qu’elle vivra tout ce temps complètement scellée dans une nouvelle peau, le tube digestif de la nymphe ne peut être le site de macération bactérienne.

D’où les spasmes observés le seizième jour et leur résultat; la vidange complète de l’intestin au début de cette nuit.

Voilà l’explication.

De toute évidence, cette modeste chenille, comme nous, est le résultat de millions d’années d’évolution.

La suite de cette histoire :
Histoire de chenille (3e et dernière partie)
Histoire de chenille (épilogue)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8
1re photo : 1/125 sec. — F/9,0 — ISO 800 — 60 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/11,0 — ISO 1000 — 60 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 2000 — 60 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/2,9 — ISO 4000 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Jonquille

19 mai 2018
Jonquille ‘Jetfire’

Apparu en français au XVIe siècle, le nom jonquille vient de l’espagnol junquillo qui désigne une espèce de narcisse à fleurs jaunes odorantes.

La couleur secondaire appelée ‘jonquille’ est un mélange de jaune et de blanc. Comme presque toutes les couleurs dérivées d’un nom, l’adjectif jonquille est invariable au pluriel. On dira donc ‘Des pailles jonquille’.

Référence :
Le pluriel des couleurs

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 — 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le ‘Test des valeurs’ de la CAQ : distinguer entre la connaissance et l’allégeance

18 mai 2018

L’immigration est un des thèmes récurrents de la Coalition Avenir Québec (CAQ).

Alors que le Québec manque de main d’œuvre pour soutenir son développement économique, ce parti politique veut réduire le nombre annuel d’immigrants. Et on croit que la venue d’un nombre jugé excessif d’étrangers créerait un risque de perversion de nos valeurs.

Dans ce contexte, la politique migratoire de la CAQ joue un rôle capital dans son programme électoral.

Dans celui-ci, la CAQ se propose d’imposer la réussite d’un Test des valeurs à tout immigrant et cela, trois ou quatre ans après son accueil chez nous.

Elle compte sur la menace d’une expulsion du pays pour motiver les immigrants à la réussite. Une expulsion qui, doit-on le préciser, ne dépendrait pas d’un gouvernement de la CAQ puisque celle-ci compterait sur Ottawa pour ce faire.

Cet examen serait un test de connaissance et non un serment d’allégeance. En d’autres mots, il ne s’agirait pas d’un engagement solennel à y adhérer.

Il est donc illusoire d’imaginer qu’un tel test protègerait la société québécoise de la ‘perversion’ causée par l’accueil de gens différents de nous; on peut savoir ce que sont les valeurs québécoises sans avoir la moindre intention de s’y conformer.

Dans le texte ‘Le serment d’allégeance aux valeurs du pays’, je suggérais que soit modifié le serment que l’immigrant doit prêter lors de la cérémonie de naturalisation, c’est-à-dire lors de l’étape ultime qui lui permet de devenir citoyen canadien.

Ce serment ne peut être exigé que par Ottawa.

Si la CAQ veut que le gouvernement québécois ait le pouvoir de l’imposer, il lui faudra réaliser l’indépendance du Québec (ce qui n’est pas dans son programme politique, je crois).

Au sein du Canada, il ne reste plus à la CAQ que le pouvoir d’exiger la connaissance de valeurs dites québécoises.

Mais pour exercer ce pouvoir limité, elle doit le faire avant l’émission d’un certificat de sélection. C’est-à-dire avant que le requérant mette les pieds au Québec.

Or cela se fait déjà.

Lorsqu’une personne demande à immigrer au Québec, elle doit signer une Déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise.

Le requérant y déclare vouloir respecter ces valeurs et apprendre le français.

Tant que ce document n’est pas signé, le dossier du requérant est incomplet et ce dernier ne peut recevoir le certificat de sélection émis par Québec.

Tout comme un test de connaissance, une déclaration d’intention est moins contraignant qu’un serment d’allégeance. On peut très bien déclarer vouloir une chose et changer d’idée le lendemain, alors qu’il est plus difficile de renier un serment qui faisait de vous un citoyen du pays.

En somme, la déclaration d’intention est l’équivalent d’une résolution du Nouvel An.

Mais la CAQ n’a pas le choix; une fois que la personne concernée est admise au pays, un gouvernement caquiste ne pourrait rien exiger de plus. Cette impuissance est le prix du fédéralisme.

En effet, l’appartenance au Canada se paie par la soumission de la CAQ à une constitution adoptée en 1982 par le Canada anglais à l’issue d’une séance ultime de négociation à laquelle le Québec n’a pas été invité.

Cet ordre constitutionnel condamne tout gouvernement provincial à n’être que l’intendant régional du gouvernement canadian. Parce que c’est ce que veut l’ethnie dominante du pays.

La CAQ contribue à une psychose antimigratoire alors que sa politique à ce sujet, clé de voute de son programme électoral, est son talon d’Achille. Et c’est précisément parce que cette faille met en péril sa crédibilité que ses adversaires s’acharnent à ce sujet.

À quelques mois des élections, la CAQ pourrait in extremis apporter les changements nécessaires à son programme électoral.

À défaut de cela, ce parti enfourchera une picouille — sa politique migratoire actuelle — comme cheval de bataille de son combat contre l’immigration. De toute évidence, la CAQ risque de payer cher ce choix de monture.

En faisant la promotion de mesures coercitives qu’elle ne peut réaliser qu’après l’indépendance du Québec, la CAQ suscite des espoirs qui ne peuvent trouver leur aboutissement que si ses sympathisants portent au pouvoir une autre formation politique…

Tout un paradoxe !
 
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Écrit par Jean-Pierre Martel