Bilan : Porto comparée

Publié le 22 octobre 2017 | Temps de lecture : 6 minutes
Porto à la levée du jour

À quoi doit s’attendre le voyageur qui songe à visiter Porto ? Pour répondre à cette question, comparons Porto à l’autre grande ville portugaise qu’est Lisbonne et à ce qui est familier à une bonne partie des lecteurs de ce blogue, soit Montréal.

Les musées

Le musée d’Art contemporain à Porto ne peut rivaliser avec le remarquable musée Berardo de Lisbonne (le Centro Cultural de Belém). En Art contemporain, même Montréal n’a rien d’équivalent.

Le Musée des Beaux-Arts de Porto est un musée de niveau provincial alors que la capitale portugaise possède deux Musées des Beaux-Arts; le musée privé Gulbenkian de Lisbonne (de classe mondiale) et le Museu Nacional de Arte Antigua (qui lui est à peine inférieur).

Le palais d’Ajuda de Lisbonne est d’un luxe et d’une splendeur avec laquelle aucune demeure bourgeoise de Porto ou de Montréal ne peut rivaliser.

Les musées asiatiques, le musée des carrosses, le musée numismatique et le musée militaire de Lisbonne n’ont pas de rivaux sérieux ni à Porto ni à Montréal.

Toutefois, sans être submergée de gribouillages, Porto est un bouillon de culture fascinant quant à l’art de la rue. Ce n’est pas le cas de Lisbonne.

À Porto, on y voit toute la gamme des graffitis; des tags linéaires sans intérêt et des tags gras où la typographie est soulignée d’une ombre portée ou d’un trait gras (comme on en voit partout, banalement, en Amérique du Nord).

Mais on y trouve aussi des tags ‘artistiques’ où la typographie est texturisée dans un souci évident de transcender le genre (ce qui est rare à Montréal). Et finalement, on y voit le graffiti où pointe la personnalité de créateurs qui devraient s’affirmer à l’avenir.

Quant aux murales, on en trouve à Porto mais moins qu’à Montréal.

La vie musicale

Porto possède ce chef-d’œuvre d’architecture contemporaine qu’est la Casa da Música. En réalité, cette salle est sous-utilisée.

Durant mon séjour à Porto, on ne présentait que trois concerts par semaine à la Casa da Música. On est loin de la riche programmation des différentes salles de la Place des Arts de Montréal.

De manière générale, la vie culturelle à Montréal et à Lisbonne est plus intense. D’abord parce que ces deux villes sont davantage peuplées et conséquemment, parce que la demande de produits culturels y est plus grande.

Là où Lisbonne bat Montréal, c’est quant aux minuscules salles de concert. Les restaurants et cafés qui présentent des spectacles se comptent par dizaines à Lisbonne.

C’est le fado, un genre musical profondément ancré dans la culture populaire de Lisbonne, qui en est responsable.

Le fado est typique du centre du Portugal (Lisbonne et Coïmbre). On en joue pour les touristes distraits à Porto : on l’écoute ému(e) à Lisbonne.

En résumé, l’activité culturelle de Porto se compare à celle d’une métropole régionale de taille moyenne au Québec.

La bouffe

On mange bien partout à travers le monde. Mais la force du Portugal, c’est la fraicheur de ses aliments.

À Montréal, ce qu’on appelle du poisson frais, c’est simplement un poisson qui n’a pas été congelé. Il a été pêché sur les côtes du Canada, de Panama, du Chili ou d’ailleurs. Et il est réfrigéré depuis des jours. Peut-être au-delà d’une semaine.

Au Portugal, le poisson qu’on vous sert au restaurant a été pêché cette nuit ou ce matin. Les légumes qui l’accompagnent ont poussé à moins de cent kilomètres.

C’était vrai autrefois au Québec. De nos jours, à moins de vivre sur une ferme, presque personne n’a véritablement une idée de ce qu’il mange.

D’où est-ce que ça vient ? Pour ne pas avoir à le révéler aux consommateurs, l’étiquette précisera que c’est fait au Canada avec des ingrédients canadiens et importés. La boite de carton est canadienne et reste vient de quelque part.

Avec quoi c’est fait ? Avec de la viande déchiquetée et reconstituée, de la farine de soya modifiée, de l’huile de palme modifiée — modifié comment ? — du sirop de glucose-fructose, des améliorants de ‘flaveur’, et plein d’autres bonnes choses qui ont du méthyloxybenzène dans le nom.

Au Portugal, même un aliment aussi insignifiant que des pommes de terre bouillies goute bon. Au Québec, à moins d’être réduites en purée et d’être additionnées de beurre, les patates ne goutent rien d’autre que l’amidon.

La ville

Là où Porto bat Lisbonne et Montréal à plate couture, c’est dans la beauté de la ville. Montréal et Lisbonne ne sont pas laides. Mais Porto est beaucoup plus photogénique.

Les toits orange des maisons. Les ruelles médiévales qui révèlent de nouveaux secrets à chaque tournant. La pierre dorée de ses murailles. Cette lumière très ‘carte postale’ qui la baigne les jours ensoleillés. Et cette lumière grise et plate qui rend les paysages irréels les jours de pluie.

Lisbonne et Porto possèdent de nombreux belvédères.

Mais les rives de Lisbonne bordent un plan d’eau immense. Ce qui fait que sa rive opposée se perd dans la brume.

Les rives rapprochées de Porto permettent de voir ce fleuve conquérant, le Douro, qui creuse son lit et qui sépare Porto de sa ville jumelle, Gaia. De Porto, on admire Gaia. De Gaia, on admire Porto. Et des ponts qui les réunissent, on admire les deux.

Conclusion

Même si Porto est une ville d’affaires tournée vers l’exportation, elle offre à ses visiteurs le charme méridional des villes méditerranéennes en associant le soleil, le bon vin, la fraicheur des aliments et, à 30 minutes de métro, le sable fin d’une station balnéaire.

Plage de Matosinhos

Bref, Porto offre à ses visiteurs le simple plaisir de vivre. Voilà le secret de sa popularité croissance en tant que destination touristique.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (1re photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (2e photo)
1re photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 7 mm
2e  photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 34 mm

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