Né à Pointe-aux-Trembles en 1872, l’architecte Charles-Aimé Reeves fut très actif. Sa réalisation la plus connue est sans doute le marché Jean-Talon.
L’astrophysicien Hubert Reeves est son petit-fils.
Façade sur le boulevard Pie-IX
Après avoir acheté un lot vacant sur le boulevard Pie-IX en 1905, l’architecte y fit construire l’année suivante une résidence selon ses plans.
Il en occupa le rez-de-chaussée jusqu’à sa mort en 1948. De nos jours, cet appartement porte les numéros civiques 1891-A et 1891-B puisqu’il a été scindé en deux depuis.
De gauche à droite, la façade se divise en trois parties séparées par des murs mitoyens. À gauche, les deux premières sont l’image inversée l’une de l’autre. À droite, derrière l’arbre au premier plan, la troisième partie dispose de son propre escalier extérieur. Cette partie est semblable à la première (sauf qu’elle est la moitié moins profonde, comme nous le verrons plus loin).
Le rez-de-chaussée est rayé horizontalement de pierres de taille chamois qui alternent avec d’autres, grises.
Aux deux étages supérieurs, la façade en briques rouges est percée d’ouvertures rehaussées d’un pourtour en pierre chamois (peinte récemment en gris pâle).
Haut de la partie droite de l’immeuble
La fausse mansarde est recouverte d’ardoise en écailles de poisson. Au-dessus des fenêtres du dernier étage, elle fait place à un couronnement en forme de cloche qui, à l’origine, était surmontée d’une flèche de la même hauteur que les fenêtres et qui contribuait à la majesté de l’ensemble.
De biais
À l’avant, l’édifice abrite neuf logements. Chacun d’eux est traversé par un couloir qui donne accès successivement au salon double, à deux chambres fermées, puis à la cuisine à l’arrière.
Celle-ci s’ouvre sur un balcon situé sur le côté de l’immeuble (sur la photo ci-dessus, caché par des arbres). Ces balcons sont partagés avec des logements situés à l’arrière de l’édifice.
Avant l’invention des sécheuses électriques, la cuisine — la pièce la plus chaude de la maison — servait souvent à faire sécher le linge au cours de la saison froide. Et l’été, c’est à partir de cette pièce qu’on allait étendre le linge dans la cour arrière.
De nos jours, condamner les locataires à ne faire sécher leur linge qu’à l’intérieur est acceptable dans de nombreuses capitales européennes. Mais cela était contraire aux coutumes québécoises de l’époque.
En décidant de construire des logements à l’arrière, à la place d’une cour, l’architecte maximisait ses revenus locatifs. Toutefois, cela le forçait à fournir à ses locataires une solution alternative permettant le séchage du linge au vent. D’où les balcons latéraux.
Côté gauche de l’immeuble
On accède aux logements à l’arrière par la ruelle située à gauche de l’immeuble. Leurs portes d’entrée semblent être d’origine, contrairement à toutes les autres portes et fenêtres de la maison qui ont été modernisées depuis la construction.
Et puisque du côté opposé, l’immeuble ne longe pas une ruelle, l’existence de balcons de ce côté n’a été possible qu’en raison du fait que le dernier tiers de l’immeuble est moins profond. Voilà pourquoi il y a neuf logements à l’avant et seulement six à l’arrière.
Murale à l’arrière de l’immeuble
L’arrière de l’immeuble est décoré d’une murale de Gwan (en partie saccagée par des tagueurs).
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (5e photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 15 mm
2e photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 22 mm
3e photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
4e photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
5e photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 7 mm