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Le glyphosate est un herbicide total mieux connu sous le nom de Roundup™ de Monsanto.
Puisque cet herbicide tue les plantes cultivées autant que les mauvaises herbes, le semencier Monsanto a mis au point des plantes modifiées génétiquement qui ont la propriété d’être résistantes à cet herbicide. On les dit ‘Roundup Ready’.
Il suffit alors d’arroser périodiquement du Roundup™ dans les champs où on a semé des plantes ‘Roundup Ready’ pour que celles-ci résistent à l’herbicide alors qu’on extermine toutes les autres qui tenteraient d’y pousser également.
Chez l’animal, la DL50 — c’est-à-dire la dose nécessaire à tuer 50% des sujets d’expérience — est de 4 320 ppm chez le rat et à peu près la même chose chez les oiseaux.
La DL50 est toutefois beaucoup plus faible chez les poissons (de l’ordre de 38 à 78 ppm).
Il est à noter que les études de la toxicité de la glyphosate tiennent rarement compte de celle de ses adjuvants dans le produit Roundup™.
Dans le sol, le glyphosate est sujet à la dégradation microbienne. Selon la flore bactérienne variable du sol, environ 50% du glyphosate qui s’y trouve peut être détruit en 49 jours.
Les particules du sol adsorbent fermement ce produit chimique à leur surface. Théoriquement, cela fait que cet herbicide devrait être faiblement entrainé par les eaux de pluie, en dépit de sa grande solubilité dans l’eau.
C’était la conclusion des premières études environnementales à son sujet. Mais depuis, son utilisation massive a fait qu’on en a découvert des traces dans de nombreux cours d’eau et nappes phréatiques.
L’agence américaine de Protection de l’environnement a fixé la limite sécuritaire du glyphosate dans l’eau potable à 0,8 ppm.
Dans le cas des aliments, la limite maximale canadienne des résidus varie en fonction du produit; elle est de 20 ppm pour le soya, 10 ppm pour l’orge, 5 ppm pour les pois, et 4 ppm pour les haricots et les lentilles.
Cette semaine, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a publié les résultats de son étude sur la présence de glyphosate dans nos aliments.
L’étude a porté sur 482 échantillons de fruits et légumes (frais et transformés), 2 497 échantillons de légumineuses et de céréales, de même que 209 échantillons de nourriture pour enfants, pour un total de 3 188 produits testés.
À l’état de traces, le glyphosate est présent dans 29,7% des produits alimentaires. Toutefois, il ne dépasse les limites règlementaires que dans 1,3% des cas.
Les produits fautifs étaient essentiellement des produits céréaliers (3,9% des cas), des légumineuses (0,6%) et des jus et autres boissons (0,2%, dont le lait de soya fait partie).
On n’a rien trouvé d’excédentaire dans les autres catégories d’aliments.
À titre d’exemple, dans le cas précis des aliments pour bébés, la présence de glyphosate a été en dessous du seuil de détection dans 69% des cas. Et dans le reste, soit 31% des cas, il s’agissait de traces jugées acceptables.
Précisons qu’il n’existe pas d’étude sur les effets à très long terme des traces de glyphosate dans l’alimentation.
Références :
Environment Fate of Glyphosate
Glyphosate
L’herbicide glyphosate décelé dans le tiers des produits alimentaires testés par l’ACIA
Sauvegarder grâce à la science — dépistage du glyphosate en 2015-2016
Parus depuis :
En Allemagne, un laboratoire qui a testé le glyphosate mis en cause pour fraude (2020-02-12)
Santé Canada veut autoriser plus de pesticide glyphosate sur des aliments (2021-07-19)
Cancers liés au Roundup — Bayer perd de nouveau en appel (2021-08-10)
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 125 — 40 mm