C’est quoi, être Québécois ?

10 février 2017

N’étant pas sociologue, ni diplômé en psychologie sociale, je vous avoue candidement que je n’ai jamais très bien compris ce qu’est un ‘débat identitaire’ et encore moins un ‘repli identitaire’.

Pourtant, depuis quelques années, je rencontre quotidiennement l’une ou l’autre de ces expressions en parcourant l’actualité.

D’après ce que j’ai compris, un débat identitaire vise à répondre à la question : « Qui sommes-nous ?»

Voici ma petite réponse à cette intimidante question existentielle.

Pour moi, un Québécois est toute personne qui aime le Québec, qui y vit ou qui y a vécu, et qui se considère comme tel.

Donc, peu importe la couleur de sa peau, le nom qu’on donne au Dieu qu’on adore, la langue qu’on parle, on est québécois si on pense l’être.

Dans ses discours à la Convention nationale, Louis XVI ne parlait pas du peuple français, mais des peuples de France.

Il en est ainsi du Québec. Juridiquement, je conçois qu’on puisse parler du ‘peuple québécois’. Mais dans les faits, ce n’est pas le cas.

Mon peuple à moi, ce sont les Francophones du Québec. C’est à lui que je m’identifie.

Les différents peuples autochtones du Québec sont d’autres peuples; chacun de leurs membres est québécois, sur un même pied d’égalité que moi.

On a donc tort d’attacher une connotation péjorative au qualificatif ‘ethnique’. Ce n’est pas parce que quelqu’un possède des caractéristiques ethniques différentes qu’il faut les ignorer par rectitude politique.

De la même manière, reconnaitre cette différence n’est pas du racisme. Le racisme, c’est d’attacher une supériorité à la possession d’une caractéristique ethnique.

De plus, l’erreur, c’est de définir le citoyen sur la base de ses caractéristiques ethniques. Parler d’un ‘Musulman du Québec’, ce n’est pas la même chose que de parler d’un ‘Québécois musulman’. L’un suggère qu’il s’agit d’un corps étranger; l’autre, qu’il est des nôtres. Donc, les mots comptent.

De manière analogue, il n’y a pas de honte à dire que la Canadian Constitution est une loi ethnique puisqu’en effet, elle a été adoptée par une ethnie (le Canada anglais) et imposée à mon peuple à l’issue d’une séance de négociation à laquelle le Québec n’a pas été invité.

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Écrit par Jean-Pierre Martel