La veillée en hommage aux victimes de l’attentat de Québec

Publié le 31 janvier 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Foule à la station Berri-UQÀM

Hier soir à 18h, la population montréalaise était invitée à une veillée en hommage aux victimes de l’attentat terroriste antimusulman de Québec.

Dès la station de métro Berri-UQÀM, la foule présente ce lundi soir permettait d’anticiper une participation importante à cette manifestation.

À la station de métro du Parc

En raison du fait que les gens trébuchaient les uns sur les autres au haut des escaliers mécaniques, les forces de sécurité ont dû faire cesser leur fonctionnement à la station du Parc, ce qui a contribué à l’engorgement au sortir des quais du métro.

Foule à la Place de la Gare Jean-Talon

En dépit du froid et du vent, un grand nombre de Montréalais sont venus manifester leur solidarité aux victimes de la tuerie de Québec.

Aucune des personnalités politiques présentes n’a été invitée à prendre la parole, la manifestation étant réservée aux citoyens.

Quelques participants

Rappelons les noms des victimes, tuées alors qu’elles priaient : Ibrahim Barry, Mamadou-Tanou Barry, Khaled Belkacemi, Karim Hassan, Azzedine Soufiane, et Aboubaker Thabti.

Références :
Azzedine, Khaled, Mamadou et les autres victimes de l’attentat de Québec
Le coup de crayon du 31 janvier
Une marée humaine à Montréal en solidarité pour les victimes de Québec

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 19 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 25 mm
3e  photo : 1/50 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 12 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/3,2 — ISO 2000 — 20 mm

Laissez un commentaire »

| Sociologie, Terrorisme | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Chagall et la musique — Introduction

Publié le 30 janvier 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Façade du Musée des Beaux-Arts de Montréal

Depuis le 28 janvier jusqu’au 11 juin 2017, le Musée des Beaux-Arts de Montréal présente l’exposition Chagall et la musique.

Ce qui justifie ce thème est non seulement l’abondance de la représentation de musiciens dans les toiles du peintre, mais également le fait que celui-ci ait créé les costumes et les fonds de scène de trois ballets et d’un opéra, en plus d’avoir peint le plafond de l’opéra Garnier.

Le volet musical de l’exposition comprend la musique enregistrée qui sera jouée de manière continue au cours de la visite, de même que douze concerts donnés à la salle Bourgie du musée.

Quatorze salles — dont certaines sont un peu exigües — présenteront plus de 340 œuvres de Marc Chagall de manière plutôt chronologique. Cela comprend des aquarelles, des huiles, des sculptures, des céramiques, des vitraux et une cinquantaine costumes. À cela s’ajoutent des films et des photographies d’époque.

À ce jour, c’est la plus grande rétrospective consacrée à Chagall non seulement au Canada, mais à travers le monde.

Dans les jours qui viennent, nous en aurons un aperçu.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2 — 1/3200 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm


Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’exposition Chagall et la musique, veuillez cliquer sur ceci

Un commentaire

| Chagall et la musique, Culture, Exposition, Musée des Beaux-Arts de Montréal | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Hommage à Norval Morrisseau

Publié le 29 janvier 2017 | Temps de lecture : 1 minute
Cliquez sur la photo pour l’agrandir

Norval Morrisseau (1932-2007) est le plus connu des peintres aborigènes du Canada.

Inspirée des dessins symboliques gravés sur de la pierre par certains peuples autochtones du pays, sa peinture se caractérise par d’épais contours noirs et des couleurs vives.

Dans une ruelle située derrière le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein, la peintre montréalaise Melissa del Pinto a créé en 2016 une murale intitulée ‘Hommage à Norval Morrisseau’, inspirée de son style.

À droite, sous la murale, on peut voir la signature utilisée par Morrisseau dans ses œuvres. En lettres cries (sans leur ponctuation), cela signifie Oiseau-Tonnerre de cuivre.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2 — 1/1250 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm

Un commentaire

| Photos de Montréal, Photos de voyage, Photos du Canada | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Petit guide de la culture des violettes africaines

Publié le 28 janvier 2017 | Temps de lecture : 10 minutes
Violette africaine sauvage

Pots, sols et transplantation

On doit planter les violettes africaines dans des pots où l’eau pourra s’écouler librement. Dans l’eau stagnante d’un pot mal drainé, leurs racines pourriront.

Si vous n’aimez pas l’apparence des pots troués disponibles sur le marché, vous pouvez recourir aux cache-pots.

Est-ce mieux d’utiliser des pots en terre cuite ou en plastique ?

Les pots en terre cuite ont l’avantage de permettre l’aération du sol car ils sont poreux. Mais le terreau y sèche plus rapidement.

À l’opposé, les pots en plastique ne peuvent pas être attaqués par de la moisissure.

Le choix entre ces deux types de contenants est personnel; on obtient de bons résultats avec l’un ou l’autre de ces deux genres de pots.

Les violettes miniatures doivent être cultivées à l’étroit dans de petits pots. Transplantées dans des pots trop grands pour eux, elles perdent partiellement leur caractéristique.

Certains horticulteurs font pousser et livrent leurs violettes africaines dans un sol composé exclusivement de mousse de sphaigne. Ces terreaux se reconnaissent à leur couleur homogène. Associée à un arrosage riche en phosphore et un éclairage optimal, la mousse de sphaigne favorise une croissance très rapide et une floraison spectaculaire au moment de la livraison de la violette chez le fleuriste.

Malheureusement, à la longue, la mousse de sphaigne se décompose et durcit. Si bien que la violette finit par étouffer et mourir.

Dès que la violette aura récupéré des traitements subis afin de favoriser sa mise en marché, sa floraison s’estompera substantiellement. C’est alors le temps idéal pour changer son terreau. Il suffira de disperser la mousse de sphaigne dans de l’eau et d’ensevelir les racines à nu dans un terreau pauvre, léger et poreux, spécialement conçu pour les violettes africaines. Un tel terreau se reconnait à la vermiculite (ressemblant à du mica) et à la perlite (des petites billes blanches) qu’il contient.

Certains des sols offerts au rempotage sont dits ‘stérilisés’, c’est-à-dire dépourvus d’insectes et de microorganismes (bactéries, moisissures, virus, etc.).

Bien entendu, leurs fabricants exagèrent un peu car on y trouve (rarement, il est vrai) des insectes, ce qui est la preuve évidente que leur stérilisation est douteuse.

Si votre pot est destiné à reposer sur une soucoupe (et non sur une grille), n’oubliez pas de mettre du gravier au fond du pot ou entre le pot et le fond de la soucoupe. Ce gravier (de même que le pot, s’il est en terre cuite) doit avoir été préalablement ébouillanté pour éviter qu’il ne s’avère ultérieurement avoir été une source de maladie.

La propagation

On peut propager des violettes africaines par la bouture des feuilles ou à partir de graines. Nous ne parlerons ici que de la multiplication à partir des feuilles, ce qui est très facile.

Aux débutants, je suggère de s’attaquer à une variété de violettes dont le feuillage est foncé.

Prélever une feuille de taille moyenne, avec ou sans la tige. Éviter de prendre des jeunes pousses au centre de la plante ou des grosses feuilles à la périphérie. Choisissez plutôt une feuille intermédiaire, bien en santé.

A) Une feuille et sa tige

Taillez le bout de la tige en biseau à l’aide d’une lame de rasoir très propre. Plus l’inclinaison est grande, mieux c’est. Puis immergez la tige en conservant la feuille hors de l’eau.

Lorsque cette tige aura donné naissance à des racines de plus de 3 cm, enterrez ces racines, de même que le début de cette tige, dans un sol bien trempé. Faites en sorte que la feuille ne repose pas sur le sol.

Autrement, on peut planter la tige (accompagnée de sa feuille) sans lui donner l’occasion de prendre racine au préalable dans de l’eau. Dans ce cas, on taille également la tige en biseau — ce qui la débarrasse des cellules meurtries au moment de l’arrachage de la plante — mais on l’enterre un peu plus profondément que par la méthode précédente.

Dans les deux cas, on conservera le sol très humide jusqu’à l’émergence de boutures hors du sol.

B) Une feuille coupée, sans tige

À l’aide d’une lame de rasoir très propre, coupez horizontalement le tiers inférieur de la feuille. Prenez le reste, le bout pointu vers le haut, et enterrez peu profondément, à 45 degrés, le bord fraichement coupé de la feuille. Le sol doit demeurer bien humide au cours des premiers jours.

Soyez patient et arrosez un peu plus souvent au début, puis comme vous le faites d’habitude pour vos autres violettes. Après un mois ou deux, vous verrez apparaitre des bébés violettes.

Dès que leur taille atteindra entre 1,5 et 3 cm, transplantez-les individuellement.

La technique A donne naissance à beaucoup moins de pousses que par la technique B. En effet, quelques boutures seulement apparaissent au pied d’une tige alors que des dizaines naissent le long du bord d’une feuille.

Séparées au moment approprié dans leur propre pot, les pousses atteindront l’âge adulte dans un an, peut-être moins.

En temps normal, vous noterez sur les plants adultes la présence de ramifications entre les tiges de deux feuilles. C’est comme si une jeune violette y avait été greffée.

Lorsque vous savez qu’il ne s’agit pas d’un bourgeon de fleurs, ne tolérez pas ces rejetons; extirpez-les sans merci. J’utilise une pince à épiler que je glisse latéralement pour enlever ces ramifications. Avec l’expérience, vous les reconnaitrez immédiatement.

Autrement, la plante ainsi ramifiée devient inélégante et fleurit moins souvent, concurrencée par cette progéniture envahissante quant à la captation de la lumière.

D’autre part, il arrive souvent qu’apparaissent au sol des violettes-sœurs collées au tronc de la plante principale.

Dès que celles-ci ont environ 3 cm, séparez-les lorsque le sol est sec (avant un arrosage) en glissant la lame d’un économe (appelé petit couteau à patate, au Québec) entre la violette-sœur et le tronc de la plante principale.

Enterrez chaque violette-sœur dans son propre pot. Vous aurez de cette manière une violette adulte plus rapidement qu’à partir d’une tige, d’une feuille ou d’une graine.

Éclairage et température

Les violettes ont beau venir d’Afrique, elles proviennent plus précisément des plateaux tempérés de Tanzanie. Elles préfèrent donc les températures comprises entre 15 et 20°C.

Sous l’influence des guides américains d’horticulture, on écrit souvent qu’il faut éviter l’éclairage direct. Cela n’est pas tout à fait vrai.

Sous un climat tempéré — au Québec et dans la moitié nord de la France, par exemple — la violette fleurira davantage l’hiver si elle reçoit de l’ensoleillement direct. En fait, plus elle sera au soleil, plus elle fleurira.

Mais l’été, même sous nos climats, les rayons du soleil deviennent trop puissants; on offrira la pleine clarté du soleil à la plante, en évitant donc l’éclairage direct.

Par contre, les lecteurs qui vivent sous des climats tropicaux devront protéger en tout temps leurs violettes des rayons du soleil.

Comme beaucoup de plantes, la violette africaine a tendance à dresser ses feuilles vers la source lumineuse. Pour lui faire conserver sa symétrie, on tournera la plante d’un quart de tour à chaque arrosage.

L’arrosage

La violette africaine déteste les brusques changements de température. Conséquemment, l’eau d’arrosage doit être strictement à la température de la pièce où se trouve la plante. Le moyen le plus simple est donc de toujours conserver à proximité l’eau du prochain arrosage.

Doit-on éviter à tout prix que l’eau d’arrosage touche les feuilles ? En Tanzanie, il arrive qu’il pleuve. Toutefois, lorsque l’eau du robinet se dépose sur une feuille de nos violettes cultivées, il laissera en séchant un cerne calcaire inélégant. De plus, si la violette reçoit du soleil direct, les gouttelettes d’eau agiront comme des loupes qui concentreront les rayons solaires, ce qui brulera la feuille.

Il faut éviter à tout prix la présence d’eau stagnante à la couronne de la violette. Là où apparaissent les nouvelles feuilles, l’eau fera pourrir la couronne, ce qui condamne la violette à une mort lente. Si de l’eau y tombe, on l’enlèvera à l’aide d’un papier absorbant.

Selon l’humidité ambiante, l’arrosage se fera régulièrement une ou deux fois par semaine, à jours fixes. Une heure après l’arrosage, retirez l’eau excédentaire de la soucoupe.

Maladies et soins divers

Les maladies qui peuvent affecter les violettes sont tellement nombreuses qu’elles dépassent le cadre du présent guide.

Vos violettes peuvent être infestées (par des insectes, notamment la cochenille) ou infectées (par des moisissures ou des virus).

Certaines infestations se guérissent facilement en frottant doucement la région atteinte avec un coton-tige imbibé d’alcool puis en rinçant à l’eau tiède. Répété pendant quelques jours consécutifs, ce traitement doux viendra à bout de nombreuses infestations.

Mais parfois, il faudra recourir à un insecticide. Aucun d’eux n’est efficace contre tous les prédateurs possibles. Il sera préférable de demander conseil auprès de votre fleuriste.

Les feuilles mourantes sont la porte d’entrée de certaines maladies. Il faut les enlever.

Avec la perte de feuilles au bas de la plante, le tronc dégarni finit par s’étirer et se courber. On rempotera la violette de temps en temps et ce, après avoir gratté au vif la partie du tronc destinée à être enterrée. D’apparence cruelle, cet écorchage est nécessaire pour que la plante donne naissance à des racines tout le long du tronc. En théorie, ces lésions pourraient être des portes d’entrée pour certaines maladies : dans les faits, cela n’arrive à peu près jamais.

Certaines violettes africaines ont un excès de feuilles qui leur donne la forme d’une pelote d’aiguilles. Cette surabondance nuit à leur floraison. Pour rétablir celle-ci, on enlèvera un anneau de feuille, c’est-à-dire une série de feuilles qui irradient à peu près à la même hauteur. Très visibles au début, les marques de ce prélèvement disparaitront complètement lorsque les feuilles du dessus se seront affaissées et que la plante aura retrouvé sa forme d’origine.

Doit-on parler à ses violettes africaines ou leur faire entendre de la musique classique ? Les violettes aiment l’humidité, la lumière et les sels minéraux dont elles ont besoin. Lorsqu’elles ont déjà cela, n’hésitez pas à leur parler si cela vous fait du bien à vous. Mais n’espérez pas qu’elles fleuriront davantage en réponse à l’amour que vous leur portez.

De plus, pendant des millénaires, les violettes ont proliféré sans l’aide de l’Orchestre symphonique de Tanzanie. Toutefois, elles étaient soumises aux vibrations de la nature et aux sons du chant des oiseaux : la musique classique jouerait-elle le même rôle ?

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale MC-14 — 1/100 sec. — F/4,0 — ISO 320 — 56 mm

4 commentaires

| Fleurs, Nature | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La décriminalisation de la violence conjugale en Russie

Publié le 26 janvier 2017 | Temps de lecture : 2 minutes


 
En Russie, environ 36 000 femmes sont battues et plus de 9 000 meurent chaque année de violence conjugale. Dans 60 à 75% des cas, l’agresseur est en ébriété.

Par million d’habitants, on dénombre environ vingt fois plus d’uxoricides — c’est-à-dire de meurtre d’une épouse — en Russie qu’aux États-Unis.

On estime que 40% des crimes violents russes — dont sont victimes surtout des femmes, mais aussi des enfants — se produisent en milieu familial.

Lorsque ces conflits ne sont pas mortels, la police intervient rarement, jugeant cela comme une affaire domestique et reprochant aux plaignantes de vouloir laver leur linge sale en public.

Quand la police intervient, seulement trois pour cent des enquêtes ouvertes débouchent sur une plainte devant les tribunaux.

En raison de la promiscuité des personnes en conflit, il est fréquent que la violence conjugale dégénère. Conséquemment, la plupart des pays traitent ces affrontements en vertu du droit criminel plutôt qu’en vertu du droit civil (comme le sont les conflits entre voisins, par exemple).

En effet, en droit criminel, c’est l’État qui porte plainte, libérant la victime des pressions qui pourraient s’exercer sur elle afin qu’elle retire sa plainte.

Mais l’Église orthodoxe et les autorités politiques russes estiment excessif de criminaliser les parents consciencieux qui ont recours de manière ‘modérée et judicieuse’ à la force physique dans l’éducation de leurs enfants.

Au nom de la préservation des valeurs traditionnelles familiales, les députés russes ont adopté hier, par 385 voix contre deux, de décriminaliser la première condamnation pour violence familiale lorsque l’incident n’a pas entrainé d’hospitalisation.

La première conviction serait alors punie d’une amende de 500$ ou d’un emprisonnement de quinze jours. Toutefois, lorsque l’agression a entrainé des contusions ou des fractures osseuses, ou lorsqu’il s’agit d’une récidive, elle pourrait faire l’objet de poursuites criminelles si les forces de l’ordre le jugent approprié.

Références :
Domestic violence in Russia
La Russie dépénalise les violences domestiques pour éviter la « destruction de la famille »
Russia Moves to Soften Domestic Violence Law

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2 — 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm

Laissez un commentaire »

| Sociologie | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les repères nutritionnels français

Publié le 25 janvier 2017 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Depuis 1942, le gouvernement du Canada élabore une série de recommandations nutritionnelles appelée Guide alimentaire canadien. Sa dernière mise à jour date de 2007.

À l’origine, ce guide était élaboré exclusivement par des experts. La dernière version, née sous le gouvernement Harper, a été élaborée par un comité de douze personnes dont le quart étaient des employés de l’industrie alimentaire.

En France, le guide alimentaire porte le nom de Repères de consommations alimentaires (ou Repères nutritionnels). Ces repères sont spécifiquement adaptés pour chacune des catégories suivantes : les adultes, les enfants, les femmes enceintes, et les personnes âgées.

La plus récente mouture relative à l’alimentation des adultes a été remise aux autorités françaises le 12 décembre dernier et rendue publique hier. Près d’une centaine d’experts ont participé à son élaboration.

Elle tient compte des plus récentes connaissances scientifiques dans le domaine.

À privilégier : les céréales

La consommation de produits céréaliers complets diminue probablement les risques de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de cancer colorectal.

On encourage donc la consommation de produits céréaliers complets sans fixer de quantité minimale quotidienne. Toutefois, la consommation de féculents raffinés est trop élevée et devrait être diminuée (pp. 29 et 52).

À privilégier : les poissons

La consommation de poissons diminue probablement le risque de maladies cardiovasculaires; un repas hebdomadaire diminuerait leur mortalité de 6% et chaque repas supplémentaire ajouterait un autre 4% de protection.

De plus, un tel aliment protègerait probablement contre la démence sénile.

Par contre, la consommation de poisson cuit à forte température, salé ou fumé, pourrait être associée à une augmentation du risque de cancer de la prostate.

Bref, on suggère la consommation hebdomadaire de deux repas de poissons, dont un de poisson gras (p. 52).

À privilégier : les légumineuses

Les experts jugent que la consommation moyenne actuelle de légumineuses est insuffisante et devrait être considérablement augmentée. Elle devrait être plurihebdomadaire (p. 52).

À privilégier : les fruits et légumes

La consommation de fruits et légumes diminue le risque de maladie cardiovasculaire. Sans être concluantes, les études suggèrent un effet favorable contre l’obésité, le cancer colorectal, le cancer du sein et le diabète de type 2.

Contre les maladies cardiovasculaires, les bénéfices sont observés dès la consommation d’une portion quotidienne (80g). Toute portion supplémentaire diminue le risque d’environ 4%.

On préconise la consommation quotidienne d’au moins 400g de fruits et de légumes, en privilégiant les légumes et les fruits frais (pp. 29 et 52).

À privilégier : les huiles riches en omégas-3

La consommation moyenne actuelle d’huiles végétales et de margarines pauvres en omégas-3 est trop élevée. Elle devrait être diminuée.

Au contraire, la consommation d’huiles végétales riches en omégas-3 — huile de canola (ou colza) et huiles de noix — devrait être considérablement augmentée, ce qui entrainerait une augmentation de la consommation totale d’huiles végétales.

Il est à noter que la ‘diète méditerranéenne’ (basée sur l’huile d’olive) est plutôt riche en omégas-6. Depuis des années, le Dr Richard Béliveau décrit les oméga-6 comme des substances inflammatoires, et les omégas-3 comme antiinflammatoires. Pour cette raison, l’expert canadien recommandait les huiles riches en omégas-3, une suggestion cautionnée par les experts français.

Pas de recommandation : les produits laitiers

La consommation totale de produits laitiers (dont le lait) diminue probablement le risque de diabète de type 2, avec une diminution du risque de l’ordre de cinq à dix pour cent pour chaque augmentation de 400g de produits laitiers par jour.

En ce qui concerne les différents produits laitiers, la relation semble mieux démontrée pour les yogourts, le fromage et les produits laitiers à teneur réduite en matière grasse.

La consommation totale de produits laitiers semble être associée à une diminution du risque de maladies cardiovasculaires mais à une augmentation du risque de cancer de la prostate.

Les experts européens évitent donc de faire des recommandations au sujet des produits laitiers, ce qui contraste avec les recommandations du Guide alimentaire canadien (pp. 30-1 et 53).

À limiter : toutes les viandes sauf la volaille

Sauf la volaille, toutes les viandes augmentent les risques de cancer colorectal. De plus, elles augmentent probablement les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2. On les soupçonne d’augmenter les risques de cancer du sein et de la prostate.

On distingue les viandes transformées de celles qui ne le sont pas puisque les limites de consommation sont différentes.

Viandes transformées

Les viandes transformées sont les viandes qui ont subi une transformation — par le séchage, la salaison, la fermentation ou le fumage — dans le but d’améliorer leur conservation et/ou d’en développer les arômes.

Les viandes transformées comprennent le jambon, les saucisses, le bacon, les charcuteries, les pâtés, le bœuf séché, et les viandes en conserve.

Pour les viandes transformées, les études rapportent une augmentation statistiquement significative des risques au-delà d’une consommation quotidienne de 25g. Cette quantité devient donc la limite maximale recommandée (p. 28).

Viandes non transformées, sauf la volaille

On appelle ‘viande hors volaille’, les viandes rouges (bœuf, mouton, agneau, chèvre, cheval, bison, etc.), le porc et le veau. On suggère de limiter leur consommation à 70g par jour (p. 27).

Il est à noter qu’il est recommandé de limiter la consommation de viandes cuites à haute température (sur le gril, friture, etc.) et de varier les modes de cuisson. De manière générale, plus une viande est cuite à basse température, moins elle est nocive.

À limiter : les boissons sucrées

Les boissons sucrées comprennent les sodas sucrés (non édulcorés artificiellement) et les véritables jus de fruits, en passant par les nectars et les cocktails à base de jus.

Leur consommation augmente le risque d’obésité; chaque verre de boisson sucrée par jour est associé à une prise de poids de l’ordre de 200g par année.

Un verre par jour est associé à une augmentation des risques de maladies cardiovasculaires et de diabète de l’ordre de 20% par rapport à une consommation nulle.

La limite supérieure de consommation des boissons sucrées est fixée à 263 ml pour les hommes et 216 ml pour les femmes (p. 29).

Il s’agit d’une limite fixée sans grande conviction puisqu’il semble que le remplacement de toute boisson sucrée par de l’eau serait préférable.

À limiter : le sel

Les experts jugent insuffisante la baisse des teneurs en sel de certains produits alimentaires, en dépit des recommandations officielles adoptées depuis des années. On suggère l’adoption de mesures règlementaires afin d’obtenir une diminution de sel dans les aliments offerts aux consommateurs (p. 55).

Références :
Actualisation des repères du PNNS : révision de consommations alimentaires
Canada’s Food Guide is broken – and no one wants to fix it
Le Guide alimentaire canadien critiqué
Les guides alimentaires canadiens, de 1942 à 1992
Moins de viande, de sel, de sucre… les recommandations de l’agence sanitaire

4 commentaires

| Nourriture | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Cataloguer sa vidéothèque

Publié le 23 janvier 2017 | Temps de lecture : 5 minutes
My Videos Pro sur iPad

Est-ce que la taille de votre collection de DVD ou de Blu-Ray est telle qu’il vous arrive d’acheter un film que vous possédez déjà ? Ou d’en louer un déjà vu ?

Si tel est le cas, il vous faut l’application My Movies pour iPad, iPhone et Android. Cette application ne vous permet pas de visionner vos films mais sert seulement à les cataloguer.

Il en existe une version pour ordinateur mais c’est la version plus économique (à 10,99$Can) pour appareil mobile qui fait l’objet du texte que vous lisez.

Au départ, elle se présente comme une étagère vide. Pour ajouter un titre, on appuie sur un gros bouton gris situé dans le coin inférieur gauche de l’interface : deux autres boutons apparaissent alors afin de vous permettre de choisir entre l’ajout par lecture du code zébré ou par inscription manuelle.

Pour ce faire, il vous faudra être connecté à l’internet afin d’accéder à la banque de données colossale de l’éditeur danois. Des centaines de milliers de titres sont reconnus, tout comme plus d’un million de codes zébrés (afin de différencier toutes les versions commercialisées d’un même film).

Pour refléter vos doublons, vous pourrez inscrire la deuxième copie en choisissant une version possédant un code zébré différent même si ce n’est pas le cas.

Détail d’une fiche technique

Une fois le film reconnu, ses détails — image du boitier, nom du réalisateur et des acteurs, résumé du scénario, liste des suppléments, etc.— sont téléchargés automatiquement sur votre appareil et seront dorénavant disponible hors connexion.

Cela vous permettra de consulter la liste de vos vidéos dans la boutique où vous vous apprêtez à acheter ou à louer un film.

L’ajout par lecture du code zébré est extrêmement facile et vous permet d’inscrire un film en quelques secondes.

Ajout manuel

Pour l’ajout manuel, il suffit de taper le titre français ou anglais du film, ou n’importe quel mot qui en fait partie. L’application dressera alors la liste des boitiers qui correspondent à votre clé de recherche. Il vous suffira de choisir dans cette liste.

C’est ainsi que pour ‘Casablanca’, l’application vous offrira, au moment où ces lignes sont écrites, le choix entre neuf versions sur DVD et quatre versions sur Blu-Ray.

L’application reconnait non seulement les grands succès américains, mais également les séries télévisées qui ne sont disponibles qu’en Europe, les téléromans québécois, les opéras, les documentaires, etc.

De manière générale, l’application échouera à reconnaitre environ 2,5% des films. Le taux d’échec est plus élevé pour les films ou les séries télévisées étrangères qui n’ont jamais été distribués à l’international, pour les pièces de la Comédie française, et pour les documentaires ou les catalogues d’exposition qui ne sont disponibles qu’à certains sites touristiques.

L’application a tendance à classer vos films selon leur titre anglais. Cela est bien compréhensible lorsqu’il s’agit du titre original anglais. Mais cela arrive également pour des titres français qui ont connu une carrière internationale.

Lorsqu’on film est classé de manière inattendue, vous pouvez modifier sa fiche technique pour lui ajouter la clé de tri qui vous semble préférable. Le film apparaitra dorénavant là où vous l’attendez.

De plus, cette fiche technique renferme un champ appelé Groupe. Ce champ vous permet d’inscrite les films vus à la télévision ou au cinéma, ceux loués, etc.

L’application peut donc afficher tous les films que vous avez vus ou seulement ceux que vous possédez vraiment.

On passe d’une liste à l’autre par le biais la quatrième icône du coin supérieur droit de l’interface sur un iPad, ou à partir du premier sur un iPhone.

My Videos Pro sur téléphone multifonctionnel

Connectés à l’internet, vos différents appareils mobiles sont synchronisés à partir de la copie disponible sur le serveur de l’éditeur danois.

Par le biais du module de configuration, on peut s’expédier la liste de ses vidéos par courriel (en formats .txt et .csv) afin de l’imprimer à partir de son ordinateur. On peut également demander la création d’un rapport PDF à télécharger du site de l’éditeur afin de le distribuer à des amis.

Pour terminer, My Movies est disponible en version d’essai sous le nom de My Movies Free, limité à cinquante titres.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2
1re photo : 1/100 sec. — F/2,0 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,0 — ISO 640 — 25 mm
3e  photo : 1/640 sec. — F/2,0 — ISO 200 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,0 — ISO 250 — 25 mm

Laissez un commentaire »

| Informatique | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La production canadienne de légumineuses

Publié le 20 janvier 2017 | Temps de lecture : 2 minutes

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a déclaré 2016 l’année internationale des légumineuses.

Les légumineuses sont des plantes dont le fruit est une gousse contenant une ou plusieurs graines. Chacune de ces graines est formée de deux cotylédons hémisphériques ou aplatis.

La famille des légumineuses se divise en deux groupes distincts.

Les plus abondantes sont cultivées pour leur huile; ce sont le soya et l’arachide, considérés comme des oléagineux.

Les autres sont cultivées spécifiquement pour leurs graines. Ces dernières sont appelées légumineuses à grains : ce sont les gourganes, les haricots secs, les lentilles, les pois chiches et les pois secs.

Il se produit 300 millions de tonnes de légumineuses dans le monde, dont 70 millions de tonnes de légumineuses à grains.

Le Canada en est le deuxième producteur mondial, après l’Inde. Mais la production indienne ne suffit pas à satisfaire son marché intérieur. Voilà pourquoi ce pays n’est pas un concurrent du Canada; au contraire, c’est notre principal client.

De manière générale, les trois quarts de la production canadienne sont exportés.

Nous en produisons 5,6 millions de tonnes : 3,4 millions de tonnes de pois secs, 1,8 million de tonnes de lentilles, 278 milles tonnes de haricots et 131 milles tonnes de pois chiches.

La production canadienne se concentre en Saskatchewan (79,3%), suivie de loin par l’Alberta (16,2%), l’Ontario (1,8%) et le Manitoba (1,6%). La part du Québec est insignifiante (0,2%).

Références :
Cotylédon
Fabaceae
L’ONU désigne 2016 année des légumineuses
Pois cultivé
Production de blé canadien en hausse de 35 %

Source de la gravure : Delafosse G. Précis élémentaire d’histoire naturelle. 3e édition. Paris: Hachette, 1836.

2 commentaires

| Agriculture | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La fable des amours du singe et de la biche

Publié le 17 janvier 2017 | Temps de lecture : 2 minutes

 

 
La semaine dernière, la nouvelle de l’accouplement d’un macaque et d’une biche sika a fait le tour du monde.

L’incident est survenu en novembre dernier sur l’ile romantique d’Yakusshima, en pleine saison de reproduction des macaques japonais.

Publiée dans la revue scientifique Primates, l’étude à ce sujet est signée par de sérieux chercheurs de l’université de Strasbourg et de l’université japonaise de Teikyo, témoins de la scène.

Selon les chercheurs, cette liaison d’une dizaine de secondes n’assurera pas de descendance ni à l’un ni à l’autre parce que les anatomies respectives des deux animaux ne permettent pas de pénétration.

Selon Radio-Canada, il s’agirait du quatrième exemple enregistré de relations sexuelles entre deux espèces différentes; dans les années 1990, un éléphant avait été vu tentant de s’accoupler avec un rhinocéros; en 2008, un chimpanzé avec une grenouille; et en 2014, un phoque avec un manchot empereur.

S’il m’est permis de passer sous silence le rôle des poupées gonflables, on me permettra de m’attarder sur le cas des chiots qui ‘zignent’.

Depuis des millénaires, tous les propriétaires de chiens savent qu’à l’adolescence, beaucoup de chiots ‘zignent’; ils se dressent sur leurs pattes d’en arrière pour frotter leurs organes génitaux sur la jambe d’un être humain, par exemple. Cela fait partie de la découverte normale de la sexualité chez les canins.

Cela m’est déjà arrivé lors d’un souper de famille où, malheureusement, aucun chercheur universitaire n’était invité.

Si cela avait été le cas, nos rapports sexuels auraient fait la couverture du Monde et j’en serais peut-être à conseiller les scénaristes d’un film de Walt Disney intitulé Le Bel et la Bête, dont la chanson-thème serait évidemment chantée par Céline Dion…

Références :
Interspecies sexual behaviour between a male Japanese macaque and female sika deer
Quand un singe tente de s’accoupler avec une biche
Un rapport sexuel entre un singe et une biche observé au Japon

Laissez un commentaire »

| Fait divers | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’éclairage urbain à DEL

Publié le 16 janvier 2017 | Temps de lecture : 8 minutes
© NASA — Vue aérienne de l’éclairage au sodium de la région métropolitaine

Introduction

Depuis 1990, les rues de Montréal sont éclairées la nuit par des lampes à sodium. Celles-ci émettent une lumière orangée.

Comme d’autres villes nord-américaines avant elle, Montréal songe à les remplacer par des lampes utilisant des diodes électroluminescentes (DEL).

Ce changement couterait environ 110 millions$ et s’effectuerait sur cinq ans.

Puisqu’il y a 110 000 lampadaires à remplacer, le cout unitaire du replacement serait d’environ mille dollars par lampadaire, ce qui comprend 500$ de main-d’œuvre pour effectuer l’opération.

Cela permettrait de réduire de moitié la facture d’électricité nécessaire à l’éclairage des rues et des trottoirs (estimée à 12,9 millions$ annuellement) en plus de réduire de 55% les frais d’entretien.

Sur vingt ans, cela représenterait des économies de 278 millions$… en supposant qu’une nouvelle technologie irrésistible ne vienne pas remplacer celle-ci dans l’intervalle.

DEL à 4000°K vs DEL à 3000°K

Les lumières à DEL qui se distinguent par la couleur qu’elles émettent. Tout comme un grand nombre de villes nord-américaines, Montréal s’apprête à se doter d’un éclairage urbain à DEL dites ‘blanches’.

Cette blancheur est très relative. La lumière des DEL à 4000°K — celles que se propose d’acheter la ville — est en réalité une lumière à 4075°K : cette température est presque identique à la température de la lumière de la lune (4100°K à 4150°K).

Les DEL à 3000°K — l’alternative proposée par ceux qui s’y opposent — émettent une lumière lugubre semblable à celle des lampes à sodium (2600°K, à gauche sur la photo ci-dessus). 3000°K correspond à la moyenne entre la lumière lunaire et celle des bougies (1850°K).

La nocivité de la lumière bleue

Toute la controverse relative à l’éclairage urbain à DEL repose sur la nocivité de la couleur bleue.

Celle-ci représente 29% de la lumière émise par les DEL à 4000°K et 21% de celle émise par les DEL à 3000°K.

En comparaison, les écrans des ordinateurs utilisés pour la retouche photographique sont calibrés à 6500°K et émettent environ 50% de lumière bleue.

Ceux qui s’opposent à l’achat des DEL blanches invoquent la mise en garde de l’Association médicale américaine (AMA) au sujet des dangers de l’excès de l’exposition à la lumière bleue.

En réalité, l’AMA n’a jamais pris position ni recommandé les DEL à 3000°K, contrairement à ce qu’affirment beaucoup de sites web.

L’imbroglio vient du fait qu’un comité de l’AMA a suggéré que cette association recommande un éclairage urbain à 3000°K ou moins.

Mais l’AMA a décidé de ne pas donner suite à cette suggestion, probablement parce que les preuves cliniques invoquées par ce comité concernaient les écrans d’ordinateur, les tablettes électroniques et l’éclairage domestique (lignes 27 à 29 du rapport) et non l’éclairage urbain à DEL.

Conséquemment, l’AMA a préféré déconseiller la luminosité intense de tout éclairage urbain riche en lumière bleue (high-intensity LED lighting).

Pour l’AMA, il faut éviter l’éblouissement (glare) par de la lumière bleutée. Ce qui tient compte à la fois de l’intensité lumineuse, de sa température et de la distance entre la source lumineuse et le sujet.

Dans les faits, les luminaires urbains provoquent rarement de l’éblouissement sauf lorsqu’ils sont placés trop près des citoyens ou lorsqu’ils sont trop puissants.

Synthèse additive vs synthèse soustractive

Sur une page blanche, si on pointe trois faisceaux lumineux, l’un rouge, l’autre vert et le dernier bleu, leur rencontre sur cette page créera un point lumineux blanc.

Par contre, si on prend trois crayons de couleur, l’un rouge, l’autre vert et le dernier bleu, et qu’on crayonne au même endroit sur cette page, on créera une tache brune.

Il existe donc une différence fondamentale entre la lumière en mode additif (celle des rayons lumineux) et la lumière en mode soustractif (celle des pigments des crayons de couleur).

Lorsque nous parlons d’éclairage urbain, nous devons donc distinguer les sources de lumière — qui sont en mode additif — des objets éclairés qui, eux, sont en mode soustractif.

La nuit, sur la rue, l’immense majorité de la lumière qui parvient à nos yeux est celle, indirecte, qui rebondit des objets éclairés par des luminaires et non, directement, de celle émise par ces derniers.

Spectre lumineux d’un DEL à 4000°K

La nuit, les objets blancs ou gris sont les seuls qui réfléchissent l’ensemble du spectre de la lumière blanche qu’ils reçoivent.

Par contre, un mur de brique sera foncé parce que ses pigments absorbent la lumière. Et il nous apparait rouge parce que la partie de la lumière qu’il réfléchit à nos yeux est essentiellement rouge.

Conséquemment, s’il est vrai que la lumière des DEL à 4000°K contient 29% de lumière bleue et que celle des DEL à 3000°K en contient 21%, cela n’est plus vrai de la lumière une fois réfléchie par les objets qu’ils éclairent.

À l’opposé de la lumière urbaine réfléchie la nuit par les objets, nous regardons directement une source lumineuse située à une courte distance lorsque nous sommes devant l’écran de nos ordinateurs.

En tenant compte de tout cela, la Direction régionale de santé publique concluait : « Étant donné que les citoyens passent une plus grande partie de leur soirée à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur résidence, il est évident que l’exposition à la lumière bleue provenant des luminaires de rue DEL à 4000°K est minime.»

Essentiellement, la dangerosité des DEL à 4000°K est une légende urbaine; il n’existe aucune étude scientifique sérieuse qui prouve le danger chez l’humain de l’éclairage urbain par des DEL à 4000°K.

Ceci étant dit, il est raisonnable de présumer que la lumière bleue émise par les DEL affecte le cycle circardien comme le font d’autres sources lumineuses. Toutefois, on doit considérer que dans l’ensemble de notre exposition à la lumière bleue, les lampadaires y contribuent marginalement.

Les dangers de l’observation prolongée des sources lumineuses à DEL

Les luminaires bas (sous le feuillage des arbres, par exemple), représentent un cas particulier.

Là où on peut anticiper que des citoyens pourraient observer directement la source lumineuse pendant une période de temps prolongée (dans des parcs, sous des viaducs, etc.), il faut éviter à tout prix les luminaires omnidirectionnels.

L’ajout d’un rhéostat peut corriger l’éblouissement mais il ne corrige pas l’exposition rétinienne à la lumière bleue puisque la réduction de l’intensité lumineuse sera compensée par l’ouverture de la pupille de l’observateur.

La solution est de recourir à un éclairage indirect à DEL qui soit incapable de provoquer de l’éblouissement.

Dans le cas des parcs, il faut que l’observateur ne voit que la lumière réfléchie par une surface matte dont la couleur pourra être modifiée en fonction du pourcentage de lumière bleue qu’on veut lui faire absorber (Note : cliquez sur l’image ci-contre pour l’agrandir).

Dans le cas d’un viaduc, il suffit également d’un éclairage indirect et de peindre de la couleur appropriée le plafond du passage emprunté par les usagers.

Conclusion

Depuis des dizaines de milliers d’années, les êtres humains sont exposés la nuit à de la lumière réfléchie par la lune dont la température correspond grosso modo à celle émise par les DEL à 4000°K.

De leur côté, DEL à 3000°K émettent une lumière dont la couleur ne correspond à rien parmi les sources lumineuses naturelles.

Ceci étant dit, les quantités de lumière bleue émises par les DEL à 4000°K et à 3000°K sont dans le même ordre de grandeur.

Cette lumière est néfaste lorsqu’on regarde directement et longuement la source lumineuse. Mais cela n’a presque pas d’importance lorsqu’on regarde la lumière réfléchie par des objets usuels dans l’espace public.

En somme, l’important est moins la température de la lumière émise par les lampadaires que l’intensité et la manière dont ces derniers font rayonner cette lumière. Ce qu’il faut minimiser, ce sont les occasions où les citoyens regardent directement la source lumineuse.

Concrètement, pour l’immense majorité de la population, l’exposition à la lumière bleue par le biais des luminaires de nos villes représente moins de 1% de l’exposition par le biais des écrans de nos appareils mobiles.

Références :
AMA Adopts Guidance to Reduce Harm from High Intensity Street Lights
Color temperature
Éclairage de rue aux diodes électroluminescentes (DEL)
La lumière bleue est-elle dangereuse ?
La lumière bleue et notre santé
Lampadaires à DEL: sans danger à Montréal, écartés à Toronto
LED street light
Les ampoules DEL dangereuses pour les yeux?
Projet de mise à niveau de l’éclairage de rue à Montréal
Report of the Council on Science and Public Health

Paru depuis :
Lumière bleue et dégénérescence maculaire (2018-02-05)

Sur le même sujet :
Effets sur la santé humaine et sur l’environnement des LED
L’obsolescence de l’éclairage urbain
Toulouse, les économies d’énergie, et l’éclairage à DEL

Un commentaire

| Technologie, Urbanisme | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel