Ce matin, je me suis levé en méforme. De plus, on annonce de la pluie. Bref, je me suis dit : « Pourquoi ne pas flâner, me dorloter un peu ? Après tout, je suis en vacances. Laisse donc faire le blogue. Deviens pas esclave de ce maudit blogue. Repose-toi. Tu le mérites bien, non ?»
Et puis j’ai réalisé qu’après ma mort, j’aurai toute l’éternité pour me reposer. Donc j’ai finalement décidé de me botter le derrière et de considérer les jours qui viennent comme mes dernières chances de découvrir la ville.
Je mets le cap sur le Museu do Oriente. Pour l’atteindre, il faut prendre le métro jusqu’à la station Cais do Sodre, puis un autobus en direction de Belém.
On débarque à l’arrêt Alcantara Mar. On va à la première rue à l’Ouest, on tourne à gauche et on prend un passage souterrain tapissé de graffitis qui permet d’atteindre l’autre côté de la voie ferrée. Puis on revient vers l’Est jusqu’au musée.
Au moment de ma visite, il préparait une exposition temporaire consacrée à l’opéra chinois qui sera inaugurée le mois prochain.
Murs et plafonds du musée sont noirs, de manière à minimiser les reflets dans les vitres derrière lesquels les milliers d’artéfacts sont présentés.
Avant d’y mettre les pieds, je présumais que ce musée serait centré sur des objets rapportés de Macao, comme c’est le cas du Museu de Macau, vu au 12e jour de ce voyage. Ce n’est pas le cas.
Objets du Timor Oriental
Exemple de présentation
Détail de Wensu (bois polychrome chinois, XIIIe siècle)
Bouteille de tabac à priser, peinte de l’intérieur
Au contraire, il s’agit d’un panorama complet de l’Art asiatique.
C’est un musée remarquable dont je recommande chaleureusement la visite. À lui seul, ce musée justifiait que je sorte du studio. Mais il y a plus.
Je prends le taxi et je me rends à l’Igreja Nossa Senhora da Ajuda. Également connue sous le nom d’Igreja da Boa-Hora (église du Bon-Temps), ce lieu de culte fut construit dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
Extérieurement, c’est une église moche et sale.
Nef de l’église
Mais quelle surprise en y pénétrant. Les murs — et pas seulement le bas des murs, comme c’est habituellement le cas — sont couverts de magnifiques azuléjos.
C’est mon deuxième coup de cœur de la journée. Mais ce n’est pas fini.
J’avais demandé au taxi de m’attendre à l’extérieur. Nous filons vers le dernière étape de sa course : le Palais royal d’Ajuda.
Ajuda est une ancienne banlieue de Lisbonne, annexée depuis à la capitale, et reléguée depuis au titre de paroisse.
On m’avait dit beaucoup de bien du palais d’Ajuda. Mais j’étais loin de me douter à quel point il est beau.
La construction du palais royal d’Ajuda débuta en 1795. Elle fut interrompue en 1807 par l’invasion française et l’exil de la monarchie portugaise au Brésil. Sans être jamais achevée, la construction reprit avec la restauration de 1821. Le palais fut la résidence officielle du roi du Portugal jusqu’à son abdication en 1910.
C’est une bâtisse de trois étages dont deux sont accessibles au public. Au rez-de-chaussée et au premier, les appartements sont disposés en enfilade.
Les visiteurs empruntent donc un couloir et assistent à une succession de pièces toutes plus ravissantes les unes que les autres.
Conciergerie
Salle d’audience
Les appartements personnels de la famille royale sont au rez-de-chaussée, de même que les salles d’audience privée.
Les salles d’apparat (salle de réception diplomatique, salle de bal, salle des banquets) sont au premier. Après avoir été ébloui par ceux du rez-de-chaussée, on est presque déçu en voyant, par exemple la salle du trône à l’étage noble, pourtant plutôt bien.
Les pièces sont meublées. La majorité d’entre elles ont leur plafond décoré de peintures allégoriques tandis que leurs murs sont recouverts de tapisseries.
Le tout confère une impression de faste et de grandeur. Bref, c’est un endroit qu’il faut absolument visiter à Lisbonne.
Mais comment trouver un taxi dans un endroit aussi éloigné ? Eh bien, une des deux lignes d’autobus qui desservent le palais vous amènera à la station Cais do Sodre.
Malheureusement, au lieu de prendre la 760, j’ai pris l’autre. Celle-ci m’a fait un long détour vers le nord. Mais elle m’a permis de voir, assis confortablement et en toute sécurité, une des parties de la ville qu’on me déconseillait de visiter le soir en raison de sa dangerosité.
Je débarquerai à la station São Sebastião.
En route vers le studio, j’arrête à la station Baixa/Chiado afin d’aller à un magasin d’instruments de musique (Salão Musical de Lisboa, sur la Rua da Oliviera ao Carmo).
Il y a quelques jours, ce magasin possédait deux coffrets d’une anthologie extraordinaire, aujourd’hui discontinuée, de cent chansons de fado accompagnées d’une brochure bilingue (portugais-anglais) de 140 pages sur l’histoire du fado. Prix : 25 euros.
J’arrive moins d’une minute avant la fermeture à 19h.
Puis je me dirige à pied vers le quartier de Barrio Alto afin de photographier les salles légendaires de fado.
Je passe à l’épicerie m’acheter un lapin évidé de 1,45kg pour 5,7 euros. J’en mange environ le tiers, précédé du même potage qu’hier soir, et accompagné de vin blanc. Ce sera mon premier repas de viande depuis que je suis à Lisbonne.
Et dire que je ne voulais pas sortir de chez moi aujourd’hui. Pfff!
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone 8 mm F/1,8 (6e photo) et objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (1re, 2e et 7e photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (3e et 4e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (5e photo)
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 14 mm
2e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 14 mm
3e photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 500 — 25 mm
4e photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 500 — 25 mm
5e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 12 mm
6e photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 1600 — 8 mm
7e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 10 mm
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