Voyage à Lisbonne : jour 7

Publié le 11 octobre 2016 | Temps de lecture : 7 minutes

Aujourd’hui, c’est mon premier dimanche à Lisbonne. Puisque certaines églises ne sont ouvertes que ce jour-là, ma matinée sera donc un ’sprint religieux’.

Igreja de Santo Estevão

Je m’empresse d’aller à l’Igreja de Santo Estevão (l’église Saint-Étienne) située à moins de cent mètres de mon studio.


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 
Sur les fondations d’une église romane du XIIe siècle, l’église Saint-Étienne fut édifiée en 1733. Très endommagée par le séisme de 1755, elle fut rouverte au culte quarante ans plus tard.

Le maitre-autel est surmonté d’un portail baroque, lui-même surmonté d’un crucifix en stuc entouré d’anges et d’angelots.

Six autels latéraux sont placés dans autant de niches de sa nef octogonale. Une balustrade sépare ces autels des banquettes tout en laissant un peu d’espace pour venir se recueillir devant eux.

Rythmée de pilastres, la pierre des murs est à nue. Le plafond est orné d’une grisaille illustrant une clé de voute.

Igreja Nossa Senhora da Conceição Velha

Mon deuxième arrêt est dans le quartier de Baixa, à l’Igreja Nossa Senhora da Conceição Velha (ou Vieille église Notre-Dame-de-la-Conception). Son portail de style manuélin — un style exubérant apparu sous le roi Manuel Ier du Portugal — est tout ce qui reste d’une première église, achevée en 1534 et entièrement détruite en 1755.

L’intérieur de l’église reconstruite adopte la même composition que l’église Saint-Étienne à quatre exceptions près : la nef est rectangulaire, les murs sont en bonne partie peints rose pâle, la fenestration à l’étage est beaucoup plus importante (ce qui en fait une église beaucoup plus lumineuse), et le plafond est magnifiquement décoré d’un bas-relief rococo en stuc peint de couleurs délicates (rose, jaune, orange brulée et bleu poudre).

Igreja de São Nicolau

Toujours dans le quartier de Baixa, je me rends ensuite à l’Igreja de São Nicolau (église Saint-Nicolas). Détruite par le séisme de 1755, la bâtisse actuelle date de 1780. En voie d’achèvement, la restauration entreprise en 2003 lui a redonné sa splendeur d’origine.

Essentiellement, elle adopte la composition de la deuxième église de la journée. Toutefois, sa décoration intérieure fait appel à des matériaux plus nobles (différentes teintes de marbre).

Igreja de São Cristóvão

À 200 mètres au nord-est, surplombant une dénivellation abrupte, se trouve l’Igreja de São Cristóvão (l’église Saint-Christophe).

Derrière une façade sévère se loge une petite église construite de 1610 et restaurée en 1671-1672. Sa décoration intérieure est légèrement plus récente, datant de la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle.

C’est une des très rares églises épargnées par le séisme de 1755. Elle témoigne donc de la richesse des églises paroissiales de son époque.

Capela de Nossa Senhora da Saúde

À 150 mètres plus au nord se trouve la chapelle Notre-Dame-de-la-Santé.

Construite en 1506 à l’initiative des artilleurs de la garnison de Lisbonne, cette chapelle était dédiée originellement à leur patron, Saint-Sébastien, protecteur de la peste dont une épidémie avait décimé leurs rangs cette année-là. Elle prit le nom d’église Notre-Dame-de-la-Santé (son nom actuel) en 1662.

Des azuléjos représentant des prophètes ornent le bas de ses murs. Immédiatement au-dessus d’eux, des croix de bois sont ornées des stations du chemin de croix.

Igreja de São Domingos

Longtemps la plus vaste de Lisbonne, l’église Saint-Dominique a eu la vie dure. Elle fut détruite par le séisme de 1531, puis par celui de 1755. À la suite de ce dernier, elle fut reconstruite en 1807.

Jusqu’à la fin de la monarchie portugaise, on y célébrait les mariages royaux.

Une troisième destruction totale survint lors d’un incendie, le 13 aout 1959 : la charpente du toit, en bois, s’est effondrée ne laissent debout que les murs endommagés. Elle fut reconstruite dans style qu’elle avait à sa deuxième reconstruction.

Toutefois, on n’essaya pas de masquer les affronts subis en 1959. Le nouveau plafond est peint rose gomme à mâcher, de même qu’une partie des murs.

Le résultat est impressionnant.

Jardim Botânico Tropical

Les deux piles de mon appareil photo en couleur m’ayant fait défaut, je pars au Jardin botanique tropical faire de l’infrarouge à l’aide de l’appareil que j’ai apporté à cette fin.

Ce jardin botanique est plaisant. En plus de nombreuses espèces végétales, ce parc est habité par de nombreux paons, de nombreux canards et quelques poules.

À proximité se trouve la célèbre pâtisserie Fábrica dos Pastéis de Belém. Au cout de 1,05 euro chacune, on y vend sa spécialité, le pastel de nata. Il s’agit de tartelette de flanc sur une base de pâte feuilletée. On vous remet également deux sachets : un de sucre en poudre et l’autre de cannelle.

En raison de la pâte feuilletée, ces tartelettes sont meilleures très fraiches. À cette pâtisserie, on vous les vend encore chaudes. C’est délicieux.

Morue du Pátio 13

Puis je prends le repas du soir au Pátio 13. J’y essaie la morue. Avec la soupe de poisson et la demi-bouteille de vin blanc, cela me coutera 12,5 euros.

Il y a plus d’une décennie, j’avais acheté un filet de morue à l’épicerie. Mais arrivé chez moi, j’avais constaté qu’un mince ver blanc se tortillait à la surface interne du cellophane qui enveloppait le produit.

J’avais signalé la chose à Santé Canada. Mais on m’avait répondu que cela était tout à fait normal; la morue canadienne est infestée de vers qui sont tués à la cuisson.

Évidemment, j’avais préféré jeter le filet de poisson. Et j’ai évité de manger de la morue depuis ce temps.

Mais les Portugais sont renommés par leurs plats à base de morue. J’ai donc voulu tenter l’expérience.

Il s’agit d’une bonne portion de morue salée partiellement dessalée. C’est le mets le plus désagréable que j’ai mangé de ma vie. Ce n’est pas méchant au gout; c’est seulement hypersalé.

J’ai tout mangé quand même et j’ai bu de l’eau une bonne partie de la nuit. J’ai eu mal à la tête (ce qui ne m’arrive à peu près jamais) jusqu’au midi suivant.

Bref, plus de morue pour le restant de mes jours.

Détails techniques : Panasonic GH1 transformé en appareil infrarouge de 720nm et objectif Lumix 12-42 mm II (7e photo), Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (3e photo) et objectifs PanLeica 25 mm F/1,4 (8e photo), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (2e et 5e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re, 4e et 6e photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 12 mm
2e  photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 7 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 400 — 8 mm
4e  photo : 1/50 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 15 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 7 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 17 mm
7e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 160 — 12 mm
8e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel