C’est la première fois de ma vie que j’entreprends un voyage avec le pressentiment qu’il va m’arriver malheur.
L’autobus 747 fait la navette avec l’aéroport. Son conducteur me dit que je ne peux pas utiliser ma carte OPUS pour prendre son autobus. De ses explications confuses, j’ai retenu qu’il n’acceptait pas d’être payé comptant non plus et que je devais me rendre au métro acheter un titre de transport.
Et puisque la presque totalité des entrées à la station Berri-UQUÀM n’ont que des escaliers mécaniques qui montent mais aucun qui descendent, je me rends donc deux coins de rues plus loin, à la bouche située à l’intersection de Berri et de Sainte-Catherine pour éviter de m’éreinter avec mes bagages.
Finalement, je prends le 747 avec un peu de retard sur mon échéancier.
Foule attendant de passer l’étape de la sécurité
À l’aéroport de Montréal, il y a foule à la sécurité. J’arrive juste à temps pour prendre mon avion. Il s’agit d’un vol pour Lisbonne avec escale à Amsterdam.
L’aéroport d’Amsterdam — que j’ai visité il y a une décennie — est demeuré tout aussi plaisant. Dans un de ses restaurants, je mange des tranches de saumon fumé sur du pain et finalement, un verre de jus de fruits.
Pour le vol Amsterdam-Lisbonne, j’ai choisi un siège à côté d’un hublot. Ceci me permet de voir une succession de vues aériennes qui témoigne des différences géographiques des régions que nous survolons.
Je vois donc les immenses serres utilisées par les maraichers et les producteurs de fleurs des Pays-Bas. Plus au sud, ce sera une juxtaposition de lopins de terre aux formes variées, ce qui ressemble du haut des airs à du trencadis. Puis, deux heures après notre départ, les Pyrénées.
Ferme de panneaux solaires
La campagne portugaise parait plus morcelée et plus aride. En descendant vers Lisbonne, nous distinguons une immense ferme de panneaux solaires et quelques éoliennes.
Aperçu de l’aéroport de Lisbonne
À Lisbonne, le propriétaire du studio que je loue doit me remettre les clés une heure après l’atterrissage. J’ai donc juste le temps de prendre mes bagages et de sauter dans un taxi.
La course me coutera 20 euros. J’arrive quelques minutes avant l’heure convenue.
Mon studio se trouve dans le quartier d’Alfama. Ce dernier est situé sur une des sept collines de la ville. De tous les quartiers actuels de Lisbonne, c’est le plus ancien.
Peuplé originellement par les Maures, c’est un dédale de rues étroites qui serpentent sur cette colline, se croisent et se succèdent. En marchand le long des rues, on réalise qu’elles sont reliées par une multitude d’escaliers qu’on ne découvre qu’au dernier moment.
Les rues sont pavées de blocs carrés de pierre d’environ 10cm de côté. Appelés calçadas, les trottoirs très étroits, sont recouverts de pavés composés de calcaire blanc d’environ 6cm de côté. Dans certains cas, ceux-ci sont en basalte, c’est-à-dire noirs.
Au milieu de cette multitude de ruelles, je croyais que ce serait terriblement compliqué de s’y retrouver. En fait, les rues se jetant les unes dans les autres, il suffit de monter jusqu’au niveau de la rue qu’on désire atteindre, de passer de l’une à l’autre en demeurant à peu près au même niveau et on finit par la trouver.
Le problème est de se rendre à un site touristique dont on ne connait pas l’altitude. À ce moment-là, une carte est indispensable.
Une rue d’Alfama
Le long de ces rues, on voit un grand nombre de restaurants, de petites épiceries, de boutiques d’artisans.
Il y a plusieurs mois, j’avais visité ma rue à l’aide de Google Street View. Franchement, ça faisait dur.
Mais en vrai, c’est sans prétention et plutôt sympathique.
Après avoir étendu mes vêtements sur mon lit, je vais à la station de métro Santa Apolónia afin d’acheter une passe mensuelle (Navegante urbano 30 dias). Mais j’apprends qu’il faut s’adresser à la station Marquês de Pombal. À celle-ci, on me dit qu’il n’en reste plus; on n’en émet que cent par jour. Donc je dois revenir le lendemain à 7h30. Cent cartes par jour. Pour une agglomération d’environ deux millions d’habitants.
En apprenant cela, j’ai pouffé de rire. De toute ma vie, je n’ai jamais rien entendu d’aussi ridicule.
Sur le chemin du retour, je me rends à un supermarché situé à la station Santa Apolónia acheter du lait, du gruau, de l’eau, du vin, et de la gaspacho (au lieu du jus de légumes).
Ce qui est étrange, c’est que les étiquettes des produits alimentaires ne sont qu’en portugais alors qu’ils sont multilingues (si je me souviens bien) dans tous les autres pays européens que j’ai visités.
Ragout de poisson-chat et croutons
Puis je me rends au restaurant Sagrada Familia. J’y prends une soupe de légumes, un ragout de poisson-chat et deux verres de vin pour 23 euros.
Les portions sont plutôt petites mais tout y est bon. De plus, le service y est ultrarapide.
De retour au studio, une mauvaise surprise m’attend; ma clé n’arrive plus à débarrer la serrure de l’escalier qui mène à mon studio au premier étage. J’ai le numéro de téléphone du propriétaire, mais sur un document demeuré dans le studio.
Parc devant mon studio
Les locataires du rez-de-chaussée, du 2e et du 3e sont absents. J’attendrai donc une heure à la porte d’entrée, puis deux autres heures couché sur un banc dans le parc en face de l’édifice.
Je finis par pouvoir entrer lorsque des locataires du dessus finissent par arriver. J’entre chez moi et retourne au restaurant appeler le propriétaire.
Ce dernier passera en fin de matinée pour réparer la serrure. Je présume que cette mésaventure était ce malheur pressenti avant de partir en vacances.
De retour au studio, je range mes affaires, modifie la disposition des meubles, prends ma douche et finalement me couche pour la nuit.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs PanLeica 25 mm F/1,4 (5e photo), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (6e photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 31 mm
2e photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm
3e photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 32 mm
5e photo : 1/25 sec. — F/3,2 — ISO 6400 — 25 mm
6e photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 8 mm
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SUR UN BANC…
… des régions que nous survolons : nous survolons, avec Vous, bien entendu.
… une heure pour prendre les clefs (je préfère avec un F) : c’est bien calculé, bien pensé… comme le décalage horaire…
Description des rues : très bonne… malgré la fatigue du voyage…
Une passe mensuelle : vous m’éclatez toujours… ça fait très trottoir, pour un tout autre genre de tourisme…
Et, je veux bien un croûton.
Pour le problème de serrure : vous n’avez pas appelé le serrurier de la série « Mongeville » ?, toujours disponible 24h/24, pour ouvrir soit les maisons bourgeoises de Gironde, soit les vieux apparts de Bordeaux.
Finalement, on rit à la fin car on le sent venir tout le long… sans se taper la tête contre les murs mais… en déplaçant les meubles, après avoir pris le risque de devenir SDF !
… A LA BELLE ETOILE !
Au Québec, on appelle ‘passe mensuelle’ le titre de transport qui donne droit au métro et à l’autobus durant le mois. Il s’agit d’un anglicisme. Je m’en excuse.
Merci pour votre commentaire. Je ferai attention dorénavant.