Hémérocalles 2016 — 9e partie

14 août 2016
Hémérocalle ‘Pink Charm’
Hémérocalle (variété inconnue)
Hémérocalle ‘Passionate Returns’
Hémérocalle ‘Silk and Honey’
Hémérocalle ‘Bela Lugosi’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Helios 85mm F/1,5 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/2500 sec. — F/2,1 — ISO 200 — 119 mm
2e  photo : 1/2500 sec. — F/2,1 — ISO 200 — 119 mm
3e  photo : 1/1000 sec. — F/2,1 — ISO 200 — 119 mm
4e  photo : 1/4000 sec. — F/2,1 — ISO 200 — 119 mm
5e  photo : 1/400 sec. — F/2,1 — ISO 200 — 119 mm

3 commentaires

| Botanique, Fleurs, Nature | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le M.Zuiko MC-14 et les objectifs orphelins

13 août 2016
Dahlia ‘Jessica’
Variété inconnue
Amni commun
Hélénie ‘Chelsey’
Rosier floribunda ‘Mardi Gras’

Le multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 est un dispositif qui augmente la puissance d’un objectif au prix d’une perte de luminosité.

Il se visse à l’arrière de ce dernier. Toutefois, la partie avant de ce dispositif est en saillie et doit donc pénétrer à l’intérieur de l’objectif.

Très peu d’objectifs µ4/3 possèdent une cavité susceptible de recevoir le M.Zuiko MC-14. Au moment où ces lignes sont écrites, il n’y en a que deux, soit le M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 et le M.Zuiko 300 mm F/4,0.

De leur côté, les objectifs destinés à la photographie argentique peuvent s’utiliser sur des appareils µ4/3 grâce à des adaptateurs spécifiques. En réalité, ces adaptateurs sont des tubes vides dont la cavité permet de loger cette saillie.

En absence de tests officiels, le fabricant de l’adaptateur ne garantit pas sa compatibilité avec les objectifs orphelins.

Qu’en est-il vraiment ? Pour en avoir le cœur net, j’ai testé l’objectif Helios 85 mm F/1,5.

Jumelé avec le M.Zuiko MC-14, l’Hélios 85 mm F/1,5 devient un objectif 119 mm F/2,1.

Étant donné que son angle de vision s’en trouve diminué, il faut davantage de recul pour que le sujet ait la même taille apparente au viseur ou sur l’écran arrière de l’appareil.

Ce faisant, on obtiendrait la même profondeur de champ si l’ouverture du diaphragme était inchangée. Or elle ne l’est pas puisqu’on passe d’une ouverture maximale de F/1,5 à F/2,1.

Le résultat est une plus grande profondeur de champ et plus de netteté de ce qui est au foyer.

En contrepartie, l’objectif perd partiellement sa propriété de créer un tourbillon de taches lumineuses en arrière-plan lorsque les conditions s’y prêtent.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Helios 85mm F/1,5 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/1600 sec. — F/2,1 — ISO 200 — 119 mm
2e  photo : 1/2500 sec. — F/2,1 — ISO 200 — 119 mm
3e  photo : 1/1600 sec. — F/2,1 — ISO 200 — 119 mm
4e  photo : 1/400 sec. — F/2,1 — ISO 200 — 119 mm
5e  photo : 1/4000 sec. — F/2,1 — ISO 100 — 119 mm

Laissez un commentaire »

| Botanique, Fleurs, Nature, Photographie | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le français facile : quand un é remplace un è (ou vice-versa)

12 août 2016

En français, dans certains mots apparentés, le ‘é’ est remplacé par un ‘è’ ou vice-versa. Pourquoi ?

Exemples. Pourquoi sphère et sphérique ? Ou ministère et ministériel ? Ou manière et maniéré ? Ou ébène et ébénier ou ébéniste ? Ou règne et régner ? Ou confrère et confrérie ?

En conjuguant des verbes, on dit il cède et il céda. Même au présent, ne dit-on pas je cède, vous cédez et ils cèdent ?

La réponse est simple.

Le ‘e’ aura un accent aigu — et devient un ‘é’ — quand la syllabe suivante se termine par une voyelle qu’on doit prononcer (a,é,i,o,u,y).

À l’opposé, l’accent aigu est remplacé par un accent grave quand la syllabe suivante contenant un ‘e’ muet.

Font exception :
• ce qui commence par les préfixes ‘dé’ ou ‘pré’ (comme dégelé, prévenir)
• les ‘é’ initiaux (épelé)
• le cas précis des mots ‘médecin’ et ‘médecine’.


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés à la grammaire et à l’orthographe, veuillez cliquer sur ceci.

Un commentaire

| Grammaire et orthographe | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Terminologie des ‘graines’ d’érable

11 août 2016
Samares doubles de l’érable de l’Amur

Comme toutes les sciences, la botanique a son jargon. Commençons par le fruit.

Il peut être charnu comme celui de la pomme. Ou il peut être sec comme le gland du chêne.

Dans le cas de l’érable, c’est également un fruit sec appelé samare.

Celle-ci est formée de deux parties; une partie renflée contenant une seule graine (ici en pâle) et une partie allongée en forme d’aile (ici rougeâtre).

La graine se trouve dans une enveloppe appelée péricarpe. Cette enveloppe se prolonge sous forme d’aileron portant le nom d’akène. Le tout porte donc le nom de samare.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

Laissez un commentaire »

| Botanique, Nature | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La ‘Révolution culturelle’ turque

10 août 2016

La révolution culturelle chinoise

Après la faillite de la politique économique du Grand Bond en avant — qui s’est soldée, entre 1958 et 1962, par une famine causant au moins trente-millions de morts — Mao Zedong est désavoué par la majorité des cadres du Parti communiste chinois.

La riposte de Mao Zedong ne s’est pas fait attendre. Soutenant que la Révolution chinoise est compromise par des éléments révisionnistes infiltrés jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, Mao Zedong en appelle à la jeunesse chinoise pour rétablir la pureté des idéaux révolutionnaires.

Débutée en 1966, cette hystérie collective fit des centaines de milliers, sinon des millions de morts.

Des dirigeants politiques, des hauts fonctionnaires, des professeurs et des intellectuels sont rééduqués par le travail à la campagne (où beaucoup décédèrent de mauvais traitements).

Rien qu’à Shanghai, 150 000 logements de ‘contrerévolutionnaires’ furent confisqués.

Des artistes sont mutilés : bras brisés pour les acrobates, doigts écrasés pour des pianistes.

Dans le sud de la Chine, au moins dix-mille personnes ont été victimes de cannibalisme.

Cette agitation permet à Mao Zedong de reprendre le contrôle de l’État et du Parti communiste.

La grande purge turque

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, une tentative de coup d’État eut lieu à Ankara (la capitale turque) et à Istanbul. Exécutée par environ neuf-mille soldats sur les 510 000 militaires que compte l’armée turque, cette rébellion s’est soldée par 350 morts, dont 179 civils.

Le gouvernement turc accuse le mouvement güleniste — du nom de l’imam Fethullah Gülen, réfugié depuis 1999 aux États-Unis — d’être à la source de ce putsch raté.

Depuis un mois, près de 40% des hauts dirigeants militaires du pays ont été arrêtés, soit 149 généraux et amiraux, sans compter 1 099 officiers subalternes ayant subi le même sort.

Trois pour cent des effectifs des forces policières (soit 9 000 agents) ont été licenciés.

Les académies militaires du pays ont toutes été fermées et seront remplacées par une université de la Défense nationale à être créée ultérieurement.

Le pouvoir judiciaire est également affecté par l’arrestation de 755 magistrats et d’environ deux-mille procureurs.

Parallèlement, 45 journaux, 16 chaines de télévision, trois agences de presse, 23 stations de radio, 15 magazines et 29 maisons d’édition ont été fermés.

Par ailleurs, 1 577 doyens d’universités ont été limogés tandis que le ministère de l’Éducation révoquait les permis de 21 000 enseignants.

Au moins 25 000 fonctionnaires ont été suspendus. Afin d’éviter des défections vers l’Étranger, les congés annuels de trois-millions de fonctionnaires ont été annulés et ceux déjà en vacances ont été sommés de regagner le pays dans les plus brefs délais.

Environ 50 000 personnes ne peuvent quitter le pays en raison de l’annulation de leur passeport.

L’ampleur et la rapidité de cette répression sont telles qu’il est évident que la liste des personnes à limoger était déjà prête quand cette mutinerie a éclaté.

L’entrevue au Monde

Le 8 aout dernier, le quotidien français Le Monde publiait le premier entretien d’Erdoğan à la presse occidentale depuis la tentative de putsch.

Le lendemain, le quotidien montréalais Le Devoir en publiait une transcription dans laquelle la réponse à la première question — relative au rétablissement de la peine de mort — a été omise.

Or c’est cette réponse qui est la plus révélatrice des intentions du président turc. La voici :

En ce qui concerne la peine de mort, je pense que si une personne a été tuée, seule sa famille peut décider du sort des coupables.

Si sa famille décide de l’amnistier, elle peut le faire; mais nous, en tant qu’État, nous ne le pouvons pas.

Bien sûr, le pouvoir judiciaire le peut.


Mais si des millions de personnes dans les rues demandent la peine de mort, cette requête sera prise en considération par le parlement.

En somme, si le peuple le veut — or il le veut — la peine de mort devra être rétablie de manière à donner aux familles un pouvoir discrétionnaire d’amnistie si c’est leur volonté.

Mais que vient faire ici la famille du décédé ? En quoi un juge pourrait-il s’en remettre à la volonté de la famille pour décider de sanctionner ou non un assassin de la peine capitale ?

Dans les pays où la charia a force de loi — ce qui n’est pas le cas de la Turquie — l’homicide volontaire est punissable de la peine capitale (loi du talion) sauf si les héritiers de la victime ont pardonné à l’assassin en contrepartie ou non du paiement d’une amende appelée prix du sang.

La seule exception à cette règle est lorsqu’un père tue son enfant ou lorsqu’un mari tue l’une de ses épouses. En pareil cas, seul le prix du sang est exigé.

De la même manière, l’homicide involontaire est punissable uniquement de l’acquittement du prix du sang aux héritiers.

La déclaration d’Erdoğan indique donc son intention de faire en sorte que le Code pénal turc soit modifié de manière à s’inspirer de la charia ou que la charia acquiert force de loi en Turquie. Dans ce dernier cas, la Turquie deviendrait une République islamique.

La manifestation monstre du 7 aout 2016

En politique, on ne sait jamais qui est le manipulateur et qui est le manipulé.

En réunissant la plus grande manifestation depuis des années à Istanbul, Erdoğan a prouvé qu’il possède le pouvoir de mobiliser des foules.

Il aura suffi de plusieurs messages télévisés, de la gratuité du transport en commun cette journée-là, de la mobilisation de deux-cent bateaux chargés de faire la navette de la rive asiatique à la partie européenne d’Istanbul, de la distribution de 2,5 millions de drapeaux, et de l’appel des minarets de la ville, pour réunir une mer de drapeaux rouges et blancs à ses pieds.

De 18h à 1h du matin, repas et boissons fraiches étaient distribués gratuitement.

Ce qu’on oublie de dire, c’est que les principaux slogans que scandait cette foule (à part donc du nom du président) étaient « Peine de mort » et « Allah akbar » plutôt que « Vive la Démocratie » ou « Vive la liberté ». Subtilement, la foule rappelait ainsi au président que ses plus ardents supporteurs se trouvent dans la Turquie profonde, conservatrice et religieuse.

Et en écho à « Dieu est grand », Erdoğan répondait silencieusement par le signe de Rabia, c’est-à-dire le salut de quatre doigts de la main avec le pouce replié vers la paume.

Ce signe peut s’interpréter comme un appel à la fin des dictatures militaires (une interprétation douteuse chez un président de plus en plus autoritaire) ou comme un symbole d’appui à l’instauration d’une république islamique en Turquie.

Conclusion

Depuis des mois, Erdoğan ne cache pas son intention de modifier la constitution du pays afin de renforcer les pouvoirs présidentiels.

Mais l’ampleur de la purge qu’il a fait subir aux élites libérales du pays fait craindre que ses intentions puissent être beaucoup plus vastes.

Selon la spécialiste Élise Koutnouyan, « S’il y a encore, en Turquie, de nombreux défenseurs de la laïcité radicale des Kémalistes, interprétée comme une neutralité de l’État à l’égard de la religion, un très grand nombre également voudrait que l’État cultive une relation privilégiée avec la religion dominante dans le pays, à savoir avec l’islam. C’est la politique que (le parti d’Erdoğan) tend progressivement à proposer et qu’il voudrait fixer dans le projet de nouvelle constitution.»

Depuis 1923, la Turquie est le modèle d’une société musulmane à 99,8% où les citoyens choisissent leurs dirigeants politiques sous le regard bienveillant d’une armée garante de la laïcité du pays.

Ce modèle est caduc. En raison de son discrédit à la suite du coup d’État raté et des purges qu’elle a subies depuis, l’armée n’est plus en mesure d’assumer son rôle constitutionnel.

La Turquie doit donc se réinventer. En raison du bâillonnement des forces d’opposition et du contrôle présidentiel sur les médias du pays, c’est Erdoğan et Erdoğan seul qui décidera de la nouvelle forme que prendra la ‘démocratie’ turque.

Certains indices laissent croire qu’il pourrait imposer une version sunnite du modèle iranien en faisant de la Turquie un pays où un parlement est élu par le peuple mais où les forces de l’ordre sont sous le contrôle d’un président omnipotent — l’équivalent du Guide suprême de la Révolution iranienne — garant du caractère islamique d’une république s’appuyant sur un code pénal inspiré de la charia.

Si la Révolution culturelle turque devait résulter en une transformation partielle ou totale de la Turquie en république islamique, ce sera conforme aux deux seules constantes du règne d’Erdoğan; la concentration des pouvoirs entre ses mains et l’islamisation croissante de la société turque.

Références :
Apprendre l’islam selon la voie Sunnite: informations sur la religion musulmane
Entrevue : Erdogan: « Les Occidentaux ont laissé les Turcs seuls »
Europe and US urge Turkey to respect rule of law after failed coup
L’armée turque remaniée en profondeur
L’armée turque sort humiliée du coup d’État raté
La Turquie laïque a-t-elle vécu ?
Manifestation géante antiputsch à Istanbul
Purges en Turquie : qui sont les dizaines de milliers de personnes visées ?
Recep Erdogan donne une interview au « Monde » trois semaines après le putsch raté en Turquie
Sécurité. Les Américains craignent pour leurs bombes atomiques situées en Turquie
Tentative de coup d’État de 2016 en Turquie
Turkey blocks access to WikiLeaks after Erdoğan party emails go online
Turkey to shut military academies as it targets armed forces for ‘cleansing’
Turquie : deux généraux haut placés démissionnent
Turquie – État d’urgence dans un climat totalitaire
Turquie : la purge s’étend aux entreprises
Turquie : le pouvoir intensifie les purges, mais tente de rassurer ses partenaires
Turquie : Les universités et les médias « purifiés »
Turquie : manifestation géante des pro-Erdogan à Istanbul
Un «climat de terreur» pèse sur la justice turque, selon un expert

5 commentaires

| Politique internationale | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le signe de Rabia

9 août 2016


 
Le symbole des supporteurs d’Erdoğan est le salut fait avec les quatre doigts d’une main (le pouce étant replié vers la paume). On l’appelle signe de Rabia (ce qui signifie quatrième en arabe).

Ce signe fait allusion au massacre de la place Rabia-El-Adaouïa, en aout 2013 au Caire, où plusieurs centaines de personnes (entre 638 et 2 600) ont été tuées par l’armée égyptienne. Il s’agit du plus important massacre de l’histoire moderne d’Égypte.

Les personnes abattues manifestaient leur opposition au renversement militaire du président élu Mohamed Morsi (soutenu par les Frères musulmans).

Utilisé fréquemment par Erdoğan, ce signe symbolise l’appui à la cause des Frères musulmans, soit la promotion de l’Islam politique.

Références :
De la politisation des doigts : jeux de mains, jeux de vilains
Massacre de la place Rabia-El-Adaouïa
Signe de rabia

Capture d’Écran : © 2016 — TRT Haber
Signe de Ragia : © R4BIA.com

4 commentaires

| Fait divers | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les allergies alimentaires au restaurant : l’État devra agir

7 août 2016

Le 29 mai 2016, vers 21h, Simon-Pierre Canuel est attablé au bistro Le Tapageur de Sherbrooke.

En donnant sa commande de tartare de bœuf à son serveur, il lui précise qu’il est extrêmement allergique aux fruits de mer et au saumon.

Environ quinze minutes plus tard, il reçoit son tartare. Mais à la première bouchée, il se rend compte qu’il s’agit d’un tartare de saumon et non de bœuf.

Cuit, la texture du bœuf est très différente de celle du saumon. Mais crues, leurs textures molles se ressemblent.

Alors que les papilles gustatives de la langue ne goutent que cinq saveurs de base (l’amertume, le sucré, le salé, l’acidité et l’umami), c’est après avoir avalé les sucs de la mastication ou une bouchée — lorsque les parfums remontent vers le nez — que le gout d’un mets se révèle véritablement.

Malheureusement, dès qu’on avale quoi que ce soit, il est déjà trop tard pour la personne qui est allergique.

La seringue d’Épipen® du client est demeurée dans sa voiture. En quelques instants, le gonflement interne de ses voies respiratoires (l’angiœdème) apparait : il est incapable de parler distinctement.

Le client est accompagné d’un médecin. Pendant que celui-ci se hâte d’appeler les services d’urgence, M. Canuel est incapable de respirer et s’affaisse au sol. Un autre médecin, présent lui aussi, lui fait le bouche-à-bouche.

Transporté d’urgence aux soins intensifs de l’hôpital, M. Canuel y fait un arrêt cardiaque le lendemain et tombe dans un coma qui durera deux jours. Il quitte l’hôpital moins d’une semaine plus tard.

Cette affaire a refait surface mercredi dernier, alors que le serveur de 22 ans a été arrêté et accusé de négligence criminelle.

Le procès qui s’en suivra nous dira si le serveur a bien transmis l’information aux cuisines, si le chef en a tenu compte et si le serveur a procédé à l’examen visuel du plat en cuisine avant le l’apporter en salle (où la lumière était tamisée ce soir-là).

Dans tous les cas, le restaurateur est civilement responsable de ses employés. Selon la jurisprudence canadienne, il en est exonéré seulement s’il peut prouver que ses employés l’ont fait exprès pour lui nuire.

La nouvelle de l’arrestation du serveur a suscité une controverse sur les médias sociaux.

Pour certaines personnes, le client porte une lourde responsabilité dans cette affaire pour avoir oublié sa seringue d’Épipen® dans sa voiture.

S’il est vrai qu’une personne gravement allergique devrait toujours transporter sur lui sa seringue d’Épipen®, on doit savoir que la durée d’action de l’épinéphrine est relativement courte alors que les symptômes d’allergie durent beaucoup plus longtemps.

Voilà pourquoi l’épinéphrine administrée par les ambulanciers n’a pas empêché cette personne d’avoir un arrêt cardiaque le lendemain et d’être dans le coma pendant deux jours, et ce malgré le fait qu’il se trouvait aux soins intensifs.

En réalité, s’il a frôlé la mort, c’est fondamentalement parce ce qu’on s’est trompé de tartare au restaurant. Sans cette erreur, rien ne serait arrivé.

De plus, on ne peut qu’être étonné de la réaction de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ). Celle-ci suggère à ses cinq-mille membres de refuser de servir les personnes allergiques ou, à défaut, de leur faire signer une décharge de responsabilité.

En somme, au nom de ses membres, cette association réclame le droit à l’irresponsabilité civile, ce qui signifie le droit de compromettre impunément la vie des gens.

Dans un monde idéal, les particuliers et les entreprises devraient être capables d’autodiscipline. Dans le vrai monde, il est souvent illusoire de s’y fier.

Au XIXe siècle, l’État a imposé aux minières des mesures d’échappement des gaz explosifs afin de prévenir les coups de grisou. Parce qu’elles n’ont pas su le faire de leur propre chef.

Au Québec, après une multitude d’incendies, n’importe quel établissement est maintenant obligé d’avoir sur place un extincteur chimique et des gicleurs automatiques.

À Lac-Mégantic, la confiance aveugle du fédéral à l’égard de l’autodiscipline des transporteurs ferroviaires a eu les conséquences catastrophiques qu’on sait.

Et finalement, à Sherbrooke, l’incident dont il est question a provoqué la réaction décevante de l’ARP. Conséquemment, l’État devra agir puisque les restaurateurs sont, de toute évidence, incapables de s’imposer d’eux-mêmes des normes minimales de sécurité.

Voilà pourquoi je suggère l’imposition des mesures préventives suivantes au milieu de la restauration québécoise :
• la formation obligatoire du personnel aux dangers des réactions allergiques et l’enseignement des méthodes de réanimation cardiovasculaire
• la double vérification des mets apportés aux clients allergiques
• la disponibilité d’une seringue d’Épipen® dans chacun des restaurants du Québec, et la vérification régulière de sa date d’échéance (les dates de péremption ne sont jamais très éloignées).

Défibrillateur du Musée Victor-Hugo de Paris

Au Musée Victor-Hugo de la Place des Vosges à Paris, on possède un défibrillateur. Cet appareil sert dans certains cas d’accidents vasculaires cérébraux. Chacun des musées appartenant à la ville de Paris doit en posséder un.

Dans ce musée, il est non seulement facilement accessible au personnel, mais il est placé bien à la vue du public. Comme pour rassurer les visiteurs en leur disant : « Voyez comme votre vie est importante pour nous.»

Puisse cet exemple être utile aux restaurateurs du Québec.

Références :
Allergique, il frôle la mort après une seule bouchée au resto: un serveur arrêté
Association des restaurants du Québec
Interdire de servir les clients allergiques serait illégal, selon des experts
Le pourboire au restaurant
Restauration: les allergiques bientôt persona non grata?
Umami


Post scriptum : Ce texte a paru dans l’édition du 11 aout 2016 du quotidien Le Devoir, à la suite de quoi les commentaires suivants ont été publiés dans l’édition électronique de ce quotidien.

Peut-être… par Marc Davignon

Ne pas aller au restaurant, soit faire preuve de jugement de la part des gens avec des allergies? Dans ce cas-là, l’idéologie néo-libérale s’applique : le gouvernement ne doit pas s’ingérer dans les affaires privées; il faut déréglementer les marchés!

Comme demander au gouvernement de réguler le sel qui sort de la salière quand vous avez un problème de haute pression!

D’aberration en aberration.

Pas encore des règlements !!!! par François Cossette

ENCORE, un accident où un incident ne devrait jamais être une raison pour faire suer toute une population avec de nouveaux règlements. C’est triste mais le risque zéro n’existe nulle part et pour personne.

Il y en a déjà trop des règlements et la majorité ne sont pas appliqués ou pas respectés. Les règlements ça ne fait que créer des sociétés délinquantes.

Réplique de Sylvain Auclair

S’il y a tant de règlements, c’est peut-être parce que les gens se foutent un peu trop de leurs semblables?

Je suis certain que les Méganticois auraient aimé que les sociétés de chemin de fer soient davantage règlementées…

Acouphène par Hugues Savard

Alors je vais poursuivre les travaux publics pour usage intempestif du marteau-piqueur et aussi poursuivre l’endroit où ils ont mis la musique trop fort l’autre jour: je fais de l’acouphène… Je trouverai certainement un avocat pour s’y intéresser: il y a une piastre à faire.

Utopie ? Cauchemar, oui! par Jean-François Trottier

Un seul point reçoit mon assentiment. Il devait y avoir de l’Épipen disponible dans tous les lieux publics fréquentés.

Mais dans un restaurant, surtout l’un de ceux au bout d’une route pittoresque où l’on jouit de solitude ?

Au restaurant d’y voir, pas au gouvernement. Soyez sûr que les meilleurs l’ont déjà fait, et l’affichent maintenant sur leur menu… si les lois leur permettent.

Je suis moi-même un régime de vie que je pourrais caricaturer ainsi: si c’est bon pour la santé, je n’ai pas le droit d’en manger!!

Je sais, c’est complètement idiot, mais je n’ai droit à aucune légumineuse (donc pas au tofu), ni noix, ni le moindre petit avocat!! Par contre, pas le moindre mot contre la viande rouge ou contre le sucre!!!!

Je ne demande à aucun restaurant de respecter mon régime.

L’accident dont vous vous servez est un contre-exemple parfait de ce que vous prétendez.

Si l’on part du principe, reconnu par les meilleurs nutritionnistes, que le plaisir est partie inhérente de l’assimilation de nourriture, (j’y arrive malgré tout), alors la réglementation tendra à rendre nos restaurants aussi intéressants qu’une boîte de céréale, surtout le carré “nutritionnel”… que je lis religieusement évidemment.

Les restaurants ne sont pas un service public. Je sais où je souhaite que le gouvernement dépense, et ce n’est pas là.

Tout à fait d’accord de Monique Bisson

Merci M. Martel d’exposer les faits de manière claire, précise et non-équivoque quand à une situation qu’on souhaite ne jamais vivre lorsque que nous souffrons d’allergies graves. Bien sûr, la responsabilisation se doit d’être partagée, mais la suggestion de l’Association des restaurateurs du Québec à ses cinq mille membres dépasse l’entendement et la responsabilité civile. Puissiez-vous être entendu, M. Martel, parce que vos mesures préventives ne sont que l’aboutissement logique de connaissances développées au fil des recherches scientifiques pour protéger la vie de personnes allergiques, petites ou grandes personnes.

Pas responsable de Sylvie Lapointe

Ce qu’il nous faut surtout constater maintenant, c’est que le fournisseur de biens et/ou services se veut absolument non responsable de quoi que ce soit découlant de ses biens et/ou services. C’est le client le problème, pas le fournisseur. Je ne suis pas certaine d’être d’accord avec cette théorie de non-responsabilité ou d’irresponsabilité (au choix).

Réplique de Lise Bélanger

Je suis bien d’accord avec vous. Le client a bien mentionné son allergie au serveur. Il a agit avec prudence et devait s’attendre à ce que son état soit pris en considération. Moindre des choses, il me semble. La faute est soit au serveur ou cuisinier etc. qui n’a pas respecté l’état d’allergie bien exprimé par le client.

Le restaurateur doit respecter les états de santé du client lorsque ceux-ci lui sont bien exprimés. Un point, c’est tout. Simple responsabilité civile.

Laissez un commentaire »

| Fait divers, Sécurité | Mots-clés : , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Hémérocalles 2016 — 8e partie

6 août 2016
Hémérocalle ‘Lullaby Baby’
Hémérocalle ‘Blood Spot’
Hémérocalle ‘Afterglow’
Hémérocalle ‘Gala Greetings’
Hémérocalle ‘Silk and Honey’

Les septième et huitième parties de cette série permettent de comparer des photos réalisées à l’aide du même équipement mais dans des conditions différentes d’éclairage.

Les hémérocalles publiées hier ont été prises sous un ciel principalement nuageux alors que celles-ci ont été prises au soleil, en fin d’après-midi.

Pour vous donner un indice de mes préférences, depuis deux jours, la photo de l’hémérocalle ‘Gala Greetings’ — la quatrième ci-dessus — me sert de fond d’écran sur mon Macintosh.

Ceux dont l’écran d’ordinateur possède une résolution de 1900 x 1200 pixels pourront télécharger cette photo en cliquant sur ceci.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/1600 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
3e  photo : 1/800 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 80 mm
4e  photo : 1/500 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
5e  photo : 1/400 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm

Un commentaire

| Botanique, Fleurs, Nature | Mots-clés : , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Hémérocalles 2016 — 7e partie

5 août 2016
Hémérocalle ‘Going Places’
Hémérocalle ‘Ed Murray’
Hémérocalle (variété inconnue)
Hémérocalle ‘Mt Vernon’
Hémérocalle ‘Victorian Lace’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/500 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
2e  photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 1000 — 150 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
4e  photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 500 — 210 mm
5e  photo : 1/640 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm

Un commentaire

| Botanique, Fleurs, Nature | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le spectacle L’Oasis à la place Desjardins

4 août 2016

Le Complexe Desjardins est situé dans le Quartier des spectacles, en face de la Place des Arts.

Ses premiers niveaux sont occupés par cent-dix boutiques et restaurants, disposés autour d’une vaste place publique intérieure appelée place Desjardins.

Depuis le 27 juin et ce, jusqu’au 21 septembre 2016, cette place présente le spectacle éphémère L’Oasis constitué de jeux d’eau et de lumière sur fond musical (la pièce Flores En El Desierto, tirée de la trame musicale de Luzia du Cirque du Soleil).

En principe, ce spectacle de moins de cinq minutes est présenté tous les jours à 11h et à 12h, puis toutes les heures de 15h à 23h (inclusivement).

L’horaire est toutefois sujet à de nombreuses exceptions en raison des évènements qui y ont souvent lieu.

C’est en soirée que ce spectacle est le plus séduisant.

Un commentaire

| Culture, Spectacle, Vidéos | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel