Le Festival de jazz de Montréal — le 4 juillet 2016

Publié le 5 juillet 2016 | Temps de lecture : 3 minutes

À mon arrivée sur le site vers 19h45, je fais un sprint pour capter…

Tara Kannangara

…la chanteuse et trompettiste ontarienne Tara Kannangara en vedette au Club Jazz du Casino de Montréal…

Israël Proulx

…et le pianiste chicoutimien Israël Proulx mariant le rockabilly, le boogie-woogie et le western sur la scène de la place Heineken.

À 20h, les festivaliers étaient sollicités par trois offres simultanées.

Lorraine Klaasen

C’est en allant voir la Sud-Africaine Lorraine Klaasen que j’ai réalisé à quel point le monde du jazz était un monde d’hommes.

Contrairement aux FrancoFolies — où nombreuses sont les vedettes féminines (hors du hip-hop, évidemment) — ce lundi 4 juillet sera une journée qui se distingue des autres par le fait que plusieurs femmes y prennent l’affiche.

Après Tara Kannangara, voici donc la flamboyante Lorraine Klaasen, véritable bête de scène, dont les plans rapprochés permettent d’en apprécier la beauté resplendissante.

Le Mai Tai Orchestra

Si les spectacles payants en salle sont du ‘vrai’ jazz, la programmation extérieure est plus éclectique. C’est ainsi que Le Mai Tai Orchestra proposait aux festivaliers de la musique… polynésienne. Pourquoi pas ?

Ziek McCarter, soliste de Con Brio

Et pour compléter ce trio d’offres concurrentes, le groupe funk californien Con Brio sur la scène RioTinto.

À 21h, me voilà confronté à un dilemme; le grand spectacle de la soirée ne débute qu’à 21h30.

J’ai donc le choix entre patienter à la place des Festivals (déjà pleine en bonne partie) pour m’assurer d’avoir une bonne place, ou être de retour dans trente minutes avec la certitude de voir ce spectacle de très loin.

Tant pis, je vais voir ailleurs.

Dawn Pemberton

Au Club jazz du Casino de Montréal, surprise; une troisième femme en vedette en la personne de la nouvelle reine de la musique soul canadienne, soit Dawn Pemberton.

Matt Schofield, à gauche

Sur la scène Bell, le Britannique Matt Schofield, chanteur de blues, expose également son immense talent de guitariste.

Jamie Cullum et ses musiciens

Après m’être attardé à entendre ce dernier, me voici de retour à la place des Festivals. Tel qu’anticipé, c’est donc de très loin (en fait de la rue Sainte-Catherine) que j’ai pu photographier Jamie Cullum sur la scène TD.

La Dame Blanche

De 22h à 23h, seule La Dame Blanche osa tenter de faire concurrence à la vedette anglaise.

Défendant les couleurs de Cuba — au point de chanter avec un cigare (éteint) au doigt — la flutiste et chanteuse Yaite Ramos (fille d’un membre du célèbre Buena Vista Social Club) attira une foule enthousiaste.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 70 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 1000 — 150 mm
4e  photo : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 40 mm
5e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 2500 — 150 mm
6e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 640 — 150 mm
7e  photo : 1/125 sec. — F/3,2 — ISO 2000 — 52 mm
8e  photo : 1/200 sec. — F/3,2 — ISO 2000 — 95 mm
9e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 5000 — 150 mm


Cliquez sur 2016, 2015, ou 2012 pour consulter les reportages photographiques de l’édition du Festival de jazz de cette année-là.

Un commentaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La malhonnêteté intellectuelle du ministre Arcand

Publié le 5 juillet 2016 | Temps de lecture : 6 minutes

L’édition d’hier du quotidien Le Devoir nous apprenait que le gouvernement Couillard avait autorisé les pétrolières à puiser trente-millions d’eaux des rivières d’Anticosti afin de réaliser trois forages hydrauliques destinés à évaluer le potentiel énergétique de l’ile.

Les eaux des rivières d’Anticosti sont parmi les plus pures du Québec. Deux des rivières en question —  la Jupiter et la Sainte-Marie — abritent des populations de saumon considérées officiellement comme étant en voie de disparition.

À l’eau ainsi pompée, les pétrolières ajouteront du benzène, du sable et d’autres additifs chimiques nécessaires à la fracturation hydraulique du schiste de l’ile.

Une fois utilisés, les millions de litres d’eau souillés seront décontaminés selon un procédé inconnu et rejetés dans le fleuve Saint-Laurent.

Cette autorisation a été accordée le 15 juin par le ministre de l’Environnement du Québec, David Heurtel (qualifié par les environnementalistes de ‘paillasson des pétrolières’).

Au lieu d’obliger les pétrolières à puiser l’eau du fleuve, de qualité médiocre, le ministre Heurtel a préféré leur permettre de souiller les eaux cristallines des rivières à saumon d’Anticosti.

C’est ce même ministre Heurtel qui avait autorisé récemment la construction d’un complexe résidentiel dans un refuge de la Rainette Faux-grillon (une espèce menacée), contre l’avis de plusieurs experts. Une autorisation qui fut ultérieurement bloquée (à juste titre) par le gouvernement fédéral.

Puisque le coupable est le ministre Heurtel, que vient faire le ministre Arcand dans cette histoire ?

C’est que pour justifier la décision de son collègue, le ministre Arcand a déclaré sur les ondes de Radio-Canada : « Nous, on a un contrat. Un contrat qui a été signé par l’ancien gouvernement de Mme Marois. Nous, ce qu’on dit depuis le début, c’est qu’on respecte le contrat tel qu’il est

En d’autres mots, c’est la faute du gouvernement péquiste si les pétrolières sont autorisées à utiliser l’eau des rivières d’Anticosti.

En réalité, c’est ce que laisse entendre le ministre mais, techniquement, ce n’est pas ce qu’il a dit. Et pour cause. Parce que le fameux contrat dont il parle ne précise rien à ce sujet.

Retour en arrière.

Entre 2002 et 2007, Hydro-Québec avait investi 9,8 millions de dollars en travaux d’exploration pétrolière à Anticosti. Mais au début de 2008, la société d’État a cédé ses droits à l’entreprise Pétrolia en vertu d’une entente secrète.

Les travaux d’exploration de Pétrolia commencèrent à l’été de 2010.

Quelques mois plus tard, le président de cette compagnie déclarait fièrement que le sous-sol d’Anticosti possédait le potentiel pétrolier terrestre le plus élevé au Québec.

Cette déclaration a donné naissance à la rumeur selon laquelle le gouvernement corrompu de Jean Charest avait vendu la poule aux œufs d’or pour une bouchée de pain à des pétrolières amies.

En réalité, de 2002 à 2007, Hydro-Québec cherchait du pétrole conventionnel (en creusant un trou pour voir si le pétrole en jaillissait) alors que Pétrolia effectuait des forages et des analyses de la pierre en vue de l’extraction des hydrocarbures par fracturation hydraulique.

Cette dernière méthode consiste à injecter de l’eau (incompressible) sous pression afin de briser le schiste et en libérer les hydrocarbures emprisonnés dans la pierre.

Afin d’en savoir davantage sur le potentiel énergétique d’Anticosti, le gouvernement péquiste de Mme Marois a décidé d’un investissement de 115 millions de dollars dans le capital-action de la pétrolière à la condition que cet argent serve exclusivement à la recherche d’énergie fossile.

Cet investissement spéculatif donnait l’assurance que si Anticosti était riche en hydrocarbures, les Québécois bénéficieraient de cette richesse puisque, en vertu du contrat négocié par l’ex-ministre Martine Ouellet, le peuple du Québec aurait recueilli 60% des bénéfices d’une éventuelle exploitation… si cela était rentable.

Jusqu’ici, une vingtaine de puits ont été creusés. Si chacun d’eux avait nécessité la ponction de dix millions de litres d’eau des rivières d’Anticosti, les 200 millions de litres d’eau auraient déjà fait baisser substantiellement le niveau de l’eau des rivières de l’ile. Tous ses habitants d’Anticosti en auraient eu connaissance.

C’est donc à dire que le ministre Arcand ment effrontément.

Les Libéraux dirigent le Québec de manière presque continue depuis 2003. La seule grande décision économique qu’a eue le temps de prendre l’éphémère gouvernement Marois, c’est d’ordonner la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-II — une économie de quatre milliards$ pour les contribuables — dont la réfection avait été décidée en catimini par les Libéraux.

Voilà donc une manie libérale qui frise la misogynie que d’accuser continuellement une femme qui a été à la tête de l’État pendant 18 mois d’être responsable de tous les problèmes actuels du Québec alors qu’ils relèvent trop souvent de l’incompétence du gouvernement Couillard.

Le 7 juin dernier, le ministre Arcand présentait le projet de loi 106 dont un article cède aux pétrolières le droit d’expropriation.

Dans les faits, cela accorde à ces compagnies un pouvoir d’extorsion (sous la menace de l’expropriation) leur permettant de faire main basse sur n’importe quelle terre du Québec. Quel magnifique cadeau à TransCanada dont le pipeline Énergie-Est doit traverser le Québec.

C’est évidemment un scandale. Deux jours plus tard, j’ai réclamé publiquement sur ce blogue la démission du ministre Arcand.

Cette nouvelle déclaration du ministre le confirme; ce n’est qu’un scélérat — c’est-à-dire un être perfide et malhonnête — qui déshonore la respectabilité de la fonction qu’il occupe.

Conséquemment, je le réitère; ce ministre qui a appris l’intégrité morale de son maitre, Jean Charest, doit être démis de ses fonctions.

Références :
Anticosti: Hydro-Québec aurait cédé un trésor
Anticosti — 30 millions de litres d’eau pour 3 forages
L’ABC du pétrole d’Anticosti
Le mystère d’Anticosti
Projet de loi 106 : le ministre Arcand doit démissionner

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Écrit par Jean-Pierre Martel