La saison des magnolias

20 mai 2016
Magnolia ‘Maxine Merrill’
Magnolia étoilé ‘Royal Star’
Magnolia ‘Butterflies’
Magnolia étoilé ‘Rose King’
Magnolia ‘Goldfinch’

C’est présentement que les magnolias du Jardin botanique de Montréal sont à leur meilleur.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14
1re photo : 1/2500 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
2e  photo : 1/1000 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 87 mm
3e  photo : 1/1600 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
4e  photo : 1/2500 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 150 mm
5e  photo : 1/1250 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le maitre du monde

16 mai 2016
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En comparaison avec Dieu, l’être humain qui se croit le maitre du Monde est animé d’un sentiment aussi futile que cet insecte qui contemple le vaste univers qui s’offre à ses yeux…

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Helios 85mm F/1,5 — 1/2000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le néoesclavagisme

15 mai 2016

Dans un pays du Tiers-Monde, imaginez des abattoirs de volailles où les employés n’ont pas la permission d’aller à la toilette. Conséquemment, ils jugent approprié de restreindre leur consommation de liquides ou de porter au travail des couches dans lesquelles ils urinent et défèquent.

Plus tôt cette semaine, un rapport d’Oxfam-America révélait les résultats d’une recherche effectuée de 2013 à 2016 dans les abattoirs de volailles… des États-Unis. Parce que la situation évoquée plus tôt a lieu dans ce pays et non au Tiers-Monde.

Prospère, cette industrie emploie 250 000 personnes. Dans de nombreux cas, ceux-ci travaillent mal rémunérés dans un climat de peur et sont soumis à un risque élevé d’accidents de travail et de maladies occupationnelles.

Mais ce qui les humilie par-dessus tout, c’est le manque de pause leur permettant de satisfaire leurs besoins naturels. Dans de cas rares, les employés urinent dans leurs pantalons et se changent avant de retourner chez eux.

Aux États-Unis la viande de poulet ne coute pas cher. Avec les œufs, c’est la source de protéines animales la plus économique du pays. Mais ces bas prix s’expliquent par les conditions de travail des ouvriers.

La chaine de production est une succession de tâches précises comme celles sur des usines d’assemblage automobile;
• saignée du cou du poulet pour qu’il se vide de son sang, suspendu la tête en bas
• déplumage
• décapitation et coupe des pattes
• ouverture de l’abdomen et de la cage thoracique
• vidange de l’abdomen
• prélèvement des abats,
• etc.

Les ouvriers sont sur la chaine de production pendant quatre heures d’affilée et accomplissent leur tâche spécifique sur 35 à 45 volailles à la minute, soit un poulet en moins de deux secondes.

Les ouvriers sont polyvalents et peuvent accomplir plusieurs tâches, dont celle d’un collègue. Mais en pleine production, un ouvrier suffit à peine à accomplir la tâche qui lui est attribuée et ne peut donc pas se voir confier en plus la tâche de son voisin qui doit aller à la toilette.

Or aucune tâche ne peut être interrompue sans compromettre l’accomplissement de l’ensemble des autres. Si bien que les employés sont menacés de mesures disciplinaires, de congédiements ou de déportation s’ils s’absentent sans permission. Il faut parfois attendre près de 40 minutes avant qu’une permission soit accordée.

Et parce que les usines sont gigantesques, les toilettes sont situées loin des lignes de production. Le plancher pour s’y rendre est souvent glissant parce que mouillé ou souillé de gras animal.

Dans les usines où les employés sont syndiqués — le tiers des ouvriers dans cette industrie le sont — l’employeur a suffisamment de remplaçants disponibles pour permettre l’assouvissement des besoins naturels.

Un sondage réalisé auprès de 266 ouvriers d’une usine d’Alabama a révélé que 80% d’entre eux déclarent ne pas obtenir de permission lorsqu’ils en ont besoin.

Lors d’entrevues réalisées auprès des employés du Minnesota, 86% déclarent obtenir aussi peu que deux pauses-pipi… par semaine.

Aussi inquiétants que puissent être les cas mentionnés dans ce rapport, celui-ci manque de précision. À l’exception d’un sondage, tout le reste des ‘données’ est le fruit d’entrevues anecdotiques dont on ignore habituellement le nombre, sans précision de l’usine concernée, et sans savoir en quoi ces témoignages sont représentatifs de l’ensemble des travailleurs.

Toutefois, il documente ce néoesclavagisme qui affecte une partie inconnue de la classe moyenne américaine. Cela permet de comprendre une des causes de la colère des travailleurs de ce pays contre leurs élites politiques traditionnelles et ce, en dépit des nouvelles rassurantes publiées par les agences de presse (diminution du chômage, croissance boursière et augmentation du PIB).

Références :
Inégalités sociales aux États-Unis de 2000 à 2010
No Relief
U.S. poultry workers denied bathroom breaks, wear diapers at work: Oxfam report

Parus depuis :
Ferme agricole: traités comme des «esclaves» à Drummondville (2016-05-16)
Plus de 45 millions d’esclaves modernes à travers le monde (2016-05-31)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Jardin botanique s’éveille…

14 mai 2016
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Ces jours-ci, les jardins extérieurs du Jardin botanique de Montréal s’éveillent lentement. Déjà, les platebandes sont décorées de milliers de tulipes.

Les magnolias précoces perdent leurs pétales tandis que d’autres en sont encore à faire éclore leurs bourgeons. Enfin, les arbres fruitiers fleurissent.

Et parce que beaucoup d’endroits sont encore en friche, l’accès aux jardins extérieurs est gratuit… pour quelque temps encore.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 (1re photo) et PanLeica 42,5 mm F/1,2 + filtre Hoya à densité neutre ND8 (les autres photos)
1re photo : 1/320 sec. — F/22,0 — ISO 1000 — 210 mm
2e photo : 1/800 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
3e photo : 1/2000 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
4e photo : 1/640 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
5e photo : 1/1000 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
6e photo : 1/1000 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un paradis sous les tropiques

12 mai 2016

Seuls au milieu de nulle part

Votre hydravion s’est posé dans la lagune. Après avoir serpenté le long de ce petit sentier, vous voilà sur les rives de cette baie où une cabane d’apparence rustique vous attend.

Louer cette ile déserte du Pacifique vous a couté une fortune. Mais qu’importe.

Pour ne pas éveiller les doutes d’une épouse soupçonneuse, les frais extravagants de ces quatre jours en amoureux avec votre nouvelle secrétaire ont été payés à partir du compte que vous avez ouvert aux iles Vierges britanniques : toutes ses transactions bénéficient du plus grand secret.

Mais alors que le soleil, l’eau turquoise, les fruits à votre disposition, le vin blanc dans cette glacière si discrètement dissimulée, aiguisent votre appétit et stimulent vos sens, vous êtes loin de vous imaginer le terrible complot en train de se réaliser.

À chaque seconde, une photo de vous — nu, fou d’amour et aveuglé par la passion — est expédiée par courriel à des complices à des milliers de kilomètres. Des complices qui accumulent les preuves irréfutables de votre infidélité conjugale.

Et ces photos ne sont pas prises par des paparazzis cachés dans cette végétation luxuriante, mais par ces beaux yeux gris-vert ensorcelants qui vous font retrouver vos vingt ans tout en vous faisant perdre la tête.

Le piège

C’est le mois dernier que le Bureau américain des brevets et des marques de commerce a accordé à Sony un brevet pour des lentilles cornéennes multifonctionnelles.

Sony avait soumis sa demande deux ans plus tôt.

Bénéficiant des plus récents développements en matière de miniaturisation, ces lentilles cornéennes comprendraient un appareil photo (déclenché par battements de paupières), un moyen de stockage des photos prises par l’appareil, une antenne émettrice, un modem et une source d’alimentation autonome.

Entre cette idée — susceptible de marquer la fin de la vie privée — et le jour où un modèle sera prêt à la vente, de nombreuses années pourraient s’écouler… au grand soulagement des maris infidèles.

Référence : Contact lens and Storage medium

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Bilan de la déradicalisation islamiste dans le Nord de l’Europe

9 mai 2016

Introduction

Dans le texte qui suit, la déradicalisation islamiste se définit comme l’ensemble des mesures destinées à la réconciliation du sympathisant djihadiste avec la société dans laquelle il vit.

La déradicalisation peut viser les objectifs suivants :
• le renoncement à la lutte armée par le sympathisant,
• la réinsertion sociale du combattant de retour au pays, ou
• la transformation des convictions idéologiques du citoyen radicalisé.

Selon certains spécialistes, une déradicalisation profonde est préférable à un simple abandon de la violence, ce qui implique un suivi psychologique et spirituel.

L’Allemagne

Avant l’accueil récent d’un million de réfugiés, l’Allemagne comptait 1,5 million de Musulmans, soit 1,9% de sa population de 80,2 millions d’habitants.

Essentiellement, ces Musulmans sont originaires de Turquie, des Balkans, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

Selon les services de renseignement allemands, 730 Allemands seraient partis combattre en Syrie ou en Irak, dont 230 seraient revenus.

Un centre d’appels a été créé dans ce pays en 2010 dans le but de prévenir la radicalisation.

Sa prise en charge incluait le soutien psychologique à l’individu concerné et à sa famille, les échanges avec des imams, l’aide à la recherche d’un nouveau logement, la formation professionnelle et l’assistance pour trouver un emploi.

Ce centre a cessé ses opérations quatre ans plus tard en raison du petit nombre d’appels. Cet échec s’explique par le fait que ce programme était dirigé par les services de renseignement.

À partir de son expérience de déradicalisation des milieux d’extrême droite, le Centre berlinois de la Culture démocratique a créé un programme multidisciplinaire de conseil et de suivi pour les jeunes radicalisés et leur famille.

Ce programme, qui vise une déradisalisation profonde, est supervisé par l’Office fédéral pour les migrations et les réfugiés.

Selon le bilan que fait ce centre de ses activités, au 6 octobre 2015, trente-six individus sur un total de 170 étaient considérés comme déradicalisés ou en voie de l’être.

D’autre part, dans le länder (ou province allemande) de Hesse, le Centre d’information et de compétence contre l’extrémisme a mis sur pied un programme de déradicalisation s’adressant spécifiquement à des prisonniers radicalisés ou en voie de l’être.

Deux jeunes spécialistes de l’Islam, embauchés par le centre, avaient pour mandat d’établir une relation de confiance et d’amener les prisonniers à réaliser qu’ils possédaient une connaissance extrêmement sommaire de l’Islam.

Au 20 octobre 2015, 73 personnes se sont portées volontaires pour participer à ce programme. Selon ses dirigeants, la plupart d’entre elles montreraient des signes de remords, ce qui porte à croire qu’une grande partie des jeunes djihadistes pourraient ainsi être réhabilités.

La Grande-Bretagne

Sur les 56 millions de citoyens d’Angleterre et du Pays de Galles, on compte 2,7 millions de Musulmans, soit 5%. Dans leur très grande majorité (86%), ceux-ci sont originaires du Pakistan, du Bangladesh et de l’Inde. De plus, au cours des récentes années, le nombre de conversions à l’Islam a fortement augmenté au sein des communautés antillaises.

On compte au moins 700 cas de départs de citoyens britanniques vers la Syrie ou l’Irak, dont environ 300 en sont revenus.

En vertu du Counter-Terrorism and Security Act, voté en février 2015, les institutions étatiques (villes, services sociaux, maisons d’enseignement, etc.) ont l’obligation de signaler les individus à risque de radicalisation aux services de sécurité.

Depuis avril 2007, le nombre de signalements atteint 3 934 personnes. Si cela est recommandé par le panel d’experts qui évalue chaque cas, on propose à l’individu de rencontrer un responsable de sa déradicalisation. On ignore l’efficacité de cette mesure.

Créée en 2008, la fondation privée Quilliam a recours à des djihadistes repentis pour développer un contrediscours crédible. La fondation organise ainsi des conférences sur le terrorisme, la radicalisation et l’islamisme.

L’Active Change Foundation a également été créée par d’anciens Islamistes en 2003. Ses agents rencontrent des jeunes dans leur milieu (au détour d’une partie de basketball, par exemple) et les invitent à leurs centres pour la jeunesse, où on les dissuade de suivre les arguments des recruteurs radicaux.

The Unity Initiative a été créée en 2009 un Musulman professeur d’arts martiaux. Selon lui, la frustration et l’attrait pour la violence constituent des facteurs clés de radicalisation. Il défie des apprentis djihadistes dans des combats singuliers et les convie à des entrainements, cherchant ainsi à canaliser leur violence. Son objectif est également de partager sa conception d’un Islam qui met l’accent sur l’équilibre personnel de l’individu et l’harmonie avec son environnement.

Le Danemark

Principalement originaires de Turquie, des Balkans, d’Irak, du Liban, et dans une moindre mesure de Somalie, les 133 000 Musulmans danois représentent 4% de la population du pays.

À ce jour, environ 170 Danois sont partis combattre en Syrie et en Irak, dont environ le tiers en sont revenus.

Même si le fait de rejoindre un groupe terroriste à l’Étranger est considéré comme un crime dans ce pays — tout comme c’est le cas un peu partout en Occident — aucun d’entre eux n’a été poursuivi.

Toutefois, tous les djihadistes revenant de Syrie ou d’Irak ont été obligés de se présenter à la police pour un interrogatoire permettant d’évaluer leur risque sécuritaire.

On possède des données pour la ville d’Aarhus où un programme de déradicalisation appelé EXIT a été mis sur pied.

Les cas sont transmis par la police mais le programme est entre les mains d’agents des services sociaux et de la protection de la jeunesse.

Au mois de mars 2015, seize djihadistes étaient revenus à Aarhus. Dix d’entre eux ont accepté de participer à EXIT. Les six autres ont refusé.

Parmi les participants, trois ont demandé de l’aide pour changer d’environnement social afin de s’éloigner des milieux extrémistes. Dans un seul cas, la déradicalisation a été considérée comme un échec.

Conclusion

À l’heure actuelle, le petit nombre d’individus traités dans le cadre des programmes de déradicalisation et le manque de recul rendent difficile l’évaluation de l’efficacité de ces programmes.

Toutefois, certaines leçons peuvent déjà être tirées.

La première est la nécessité de mesures durables et non temporaires.

De plus, ces mesures doivent être ciblées. Viser trop large est couteux et inefficace. Les djihadistes et ceux qui ont entamé un processus de radicalisation représentent moins du millième des collectivités musulmanes de nos pays. Il faut donc cibler précisément les milieux de leur recrutement plutôt que l’ensemble de la population musulmane puisque l’adhésion de celle-ci est essentielle au succès des mesures employées.

On doit également minimiser l’implication des services de renseignements. Les familles aux prises avec un problème de radicalisme préfèrent souvent se replier sur elles-mêmes plutôt que de dénoncer certains des leurs aux forces policières.

Pour terminer, la réussite de ces programmes dépend de leur acceptabilité sociale, que ce soit parmi les Musulmans et les non Musulmans, les pouvoirs publics et la société civile.

Références :
A way home for jihadis: Denmark’s radical approach to Islamic extremism
Prévention de la radicalisation et déradicalisation : les modèles allemand, britannique et danois
Un marché opaque de la déradicalisation est en train d’apparaître en France

Parus depuis :
La menace invisible des revenants du djihad (2016-12-08)
Fermeture de l’unique centre de « déradicalisation » de France (2017-07-28)
France’s Special Forces Hunt French Militants Fighting for Islamic State (2017-05-29)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La guerre, c’est la guerre

5 mai 2016

À l’unanimité, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 3 mai 2016 une résolution condamnant le bombardement d’hôpitaux.

Cette résolution fait suite aux représentations de Médecins sans frontière (MSF), un organisme qui a dénombré 94 attaques contre des hôpitaux et cliniques qu’il soutient en Syrie, trois au Yémen et ce, sans compter l’hôpital afghan bombardé par les forces américaines en octobre 2015.

Depuis les dix derniers jours, à Alep, en Syrie, quatre hôpitaux du côté rebelle et deux du côté gouvernemental ont été durement touchés par des obus.

À l’ONU, la présidente internationale de MSF a accusé quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité d’avoir participé à des coalitions responsables d’attaques contre les hôpitaux. Sans les nommer, Docteure Liu visait celle dirigée par l’OTAN en Afghanistan, celles menées par l’Arabie saoudite au Yémen, et celles menées par les autorités syriennes avec le soutien de la Russie.

Dès le lendemain de son adoption, la maternité al-Dabit à Alep, a été violemment touchée par des tirs de milices rebelles en Syrie.

Depuis la création de l’ONU — et même depuis celle de la Société des Nations qui l’a précédée — on tente de ‘civiliser’ les pratiques guerrières. Avec des résultats variables.

De manière générale, on abandonne les pratiques qui ne s’avèrent pas fiables (comme l’utilisation des gaz toxiques, imprévisibles en raison du vent). Mais il est décevant de voir des pratiques qu’on croyait révolues (comme la torture) être préconisées ouvertement de nos jours par certains pays en dépit de leur inefficacité avérée.

En 1143, le pape Innocent II menaça d’excommunication les arbalétriers, les fabricants de cette arme et ceux qui en faisaient le commerce. Ce qui n’a pas empêché l’arbalète de connaitre un immense succès en raison des avantages que son emploi conférait aux armées qui l’employaient.

Il y a des siècles, en Europe, les églises servaient de refuges en temps de guerre; il aurait été impensable de donner l’assaut contre des ennemis retranchés dans un lieu de culte.

Mais voilà bien longtemps que plus personne ne respecte cela. Au contraire, les mosquées, par exemple, sont souvent les cibles privilégiées le vendredi, au moment de leur fréquentation maximale, par des djihadistes de confession musulmane opposée.

Quant aux hôpitaux, les scrupules à leur égard rétrécissent de guerre en guerre.

Au cours de la seconde Intifada, l’armée israélienne postait des chars d’assaut à l’entrée des hôpitaux palestiniens dans le but de tirer sur les ambulances qui y apportaient des combattants ennemis blessés. La raison invoquée était que ces ambulances serviraient de caches d’armes.

Dans le même ordre d’idée, les attentats d’Al-Qaida contre des marchés publics en Afghanistan et en Irak s’exécutent habituellement en deux phases; la première à un moment de fort achalandage et l’autre, quinze ou vingt minutes plus tard, quand beaucoup de gens ont accouru pour secourir et soigner les blessés.

De mars 2011 à la fin de février 2016, l’organisation non gouvernementale américaine Physicians for Human Rights a compté 359 attaques en Syrie contre des établissements médicaux, dont 90% attribuées au régime de Bachar el-Assad. Très souvent, cette destruction précède l’assaut de l’infanterie.

Dans le cadre d’une guerre autant psychologique que militaire, on vise à instaurer l’insécurité chez le combattant ennemi en bombardant à la fois les hôpitaux et les boulangeries.

Parmi le bruit assourdissant des bombes, on lui fait savoir que sa fin approche; s’il devait être blessé sérieusement, il ne pourra plus compter sur personne. Mais il est encore temps de faire défection pour sauver sa peau…

Voilà le message.

Ceux qui s’opposent à cela partagent une noble conviction dans le progrès de l’Humanité. Le problème, c’est que ceux qui sont animés de tels idéaux guerriers sont précisément ceux qui ne la font pas.

Références :
Journal d’une mission civile en Palestine
La Palestine à l’heure de l’apartheid
Le Conseil de sécurité demande de protéger hôpitaux et médecins dans les conflits
Le Pentagone se défend d’un crime de guerre
Plaidoyer contre l’inhumanité
Syrie : à Alep, « une atmosphère de chaos et de désespoir »
Syrie : les hôpitaux sont-ils délibérément pris pour cibles ?
Soigner sous les bombes

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Doleschallia bisaltide

4 mai 2016
Face dorsale du mâle
Face dorsale de la femelle
Mâle butinant

Le Doleschallia bisaltide (communément appelé Papillon-feuille) habite les forêts humides du Sud-est asiatique et de l’Océanie jusqu’à une altitude de 1 400 mètres. On le trouve également dans les clairières et en lisière de forêt.

Ses ailes rigides et puissantes ont une envergure de 6 à 7 cm.

Le bout des ailes antérieures est carré alors que leur bord est concave (c’est-à-dire en creux).

Le bord des ailes postérieures est convexe et se termine en pointe.

Sur leur face dorsale, les ailes antérieures sont orange brulé, avec l’apex marron et le bord extérieur de la même couleur mais en s’atténuant en s’éloignant de l’apex.

Les ailes postérieures sont orange brulé plus sombre, bordé d’un ruban encore plus foncé et d’un point marron vers l’apex.

Face ventrale des ailes du mâle
Face ventrale des ailes du mâle, de près
Face ventrale des ailes de la femelle

Lorsque ce papillon ferme ses ailes, il ressemble à une feuille d’automne (d’où son surnom).

Sur leur face ventrale, le bord externe des ailes est marron décoré habituellement de plusieurs ocelles. Séparé par une mince ligne foncée zigzagante — qui mime la nervure centrale d’une feuille — le bord interne des ailes porte, chez le mâle, des taches irrégulières blanches, semblables de loin à des taches de moisissure. En raison d’un intense polymorphisme, leur nombre est variable. Ces taches sont absentes chez la femelle.

Ces papillons ont la première paire de pattes atrophiée et n’utilisent donc que quatre pattes pour marcher.

Femelle en majesté

Placés sous les feuilles des plantes-hôtes, les œufs blancs opalescents éclosent après trois jours. Nouvelle née, la chenille possède la tête noire et un corps luisant blanc translucide. Munie d’épines souples noires, la chenille, après quelques jours, se colore en noir (décoré de taches blanches, bleues et rouges).

Pour terminer, précisons que le Doleschallia bisaltide (dont l’apex des ailes antérieures est en marteau), doit être distingué d’un papillon très semblable, plus petit, du genre Kallima, dont l’apex est pointu.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 (1re, 2e, 5e et 7e photos) et M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 320 — 210 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 1250 — 60 mm
4e  photo : 1/160 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 60 mm
5e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 500 — 210 mm
6e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 1600 — 60 mm
7e  photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 640 — 210 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés aux papillons, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Don Quixote par le Ballet Nacional de Cuba

3 mai 2016

 

 
Du 4 au 7 mai 2016, la Place des Arts présentera le ballet Don Quixote du Ballet Nacional de Cuba.

Créé le 26 décembre 1869 au Théâtre du Bolchoï, Don Quixote est inspiré du roman homonyme de Cervantes. Toutefois, la chorégraphie originale de Marius Petipa est aujourd’hui perdue. Seule la musique a été conservée.

La version cubaine a été présentée pour la première fois le 6 Juillet 1988 au Gran Teatro de La Havane.

Si la troupe cubaine est renommée comme étant la deuxième ou troisième meilleure au monde (derrière le Bolchoï de Moscou et peut-être le Kirov de Saint-Pétersbourg), je ne serais pas surpris que son exécution de Don Quixote surpasse celle de ses concurrentes en raison de l’affinité des Cubains pour la culture espagnole et leur maitrise impeccable de la gestuelle du flamenco en particulier dont le ballet s’inspire par moments.

Longtemps interdite des salles de spectacles en Amérique du Nord à cause de l’embargo américain, la troupe cubaine arrive chez nous à un moment décisif de son histoire.

Protégée par son isolement, le Ballet Nacional de Cuba a développé son excellence grâce à la discipline de fer imposée par la chorégraphe Alicia Alonso, une des plus célèbres ballerines du XXe siècle.

Les compagnies rivales rêvent du jour où elles pourront proposer des offres alléchantes aux danseurs étoiles cubains.

Avant que les défections saignent la troupe cubaine de certains de ses meilleurs éléments, les amateurs de ballet devraient s’empresser d’aller voir ce spectacle. C’est probablement la dernière occasion qui nous est offerte d’assister à l’exécution parfaite de cette œuvre.

Sur le même sujet : Un spectacle de l’École nationale de ballet de Cuba

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La pièce ‘887’ de Robert Lepage

2 mai 2016
Robert Lepage devant la maquette du 887 de l’avenue Murray

Le comédien et metteur en scène Robert Lepage a vécu son enfance dans la ville de Québec, plus précisément au 887 de l’avenue Murray.

Cette avenue est située entre les Plaines d’Abraham et le parc des Braves où eurent lieu, respectivement en 1759 et en 1760, deux batailles reliées à la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais.

Le décor est constitué d’un plateau rotatif où se succèdent une maquette animée du 887 av. Murray, l’intérieur de l’appartement actuel du comédien, le taxi de son père, etc.

Le fil conducteur est la difficulté rencontrée par le personnage à mémoriser le poème Speak White, écrit en 1968 par Michèle Lalonde, et que le comédien a été invité à présenter.

Cet apprentissage donne à Lepage l’occasion d’illustrer le poème d’anecdotes tirées de son enfance. C’est ainsi que nous assistons à un spectacle sur le thème de la mémoire individuelle et de la mémoire collective, des injustices sociales, du rôle social et de la place de l’artiste dans la société.

Si le ton général de la pièce est celui de la confidence, ce ton change radicalement quand Lepage, après avoir finalement mémorisé ce poème de révolte, le récite d’une voix forte et expressive, faisant de celui-ci le cœur et le pivot de sa pièce.

Globalement, ce spectacle ludique et brillant, habillé des attributs inoffensifs de l’autodérision, se révèle être la pièce la plus profonde et la plus engagée de son auteur.

Bref, un chef-d’œuvre contemporain. À voir absolument.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel