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L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est une organisation internationale qui réalise, entre autres, des études économiques comparatives.
Au sujet du chômage dans différents pays, les dernières données qu’elle a publiées remontent au troisième trimestre de 2015. Les plus récentes relativement au chômage des jeunes datent de 2014.
Sans surprise, les taux de chômage européens les plus élevés sont ceux de la Grèce et de l’Espagne : ces pays se distinguent nettement des autres grands pays développés.
Suivent ensuite le Portugal, l’Italie et l’Irlande, en particulier quant au chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans.
En 2013 sur ce blogue, j’exprimais de sérieuses réserves au sujet du relèvement économique de l’Irlande, présenté comme étant remarquable par certains chroniqueurs économiques.
Depuis 2013, ce paradis fiscal a connu une des plus fortes croissances du PIB en Europe. Cette nouvelle richesse est liée aux activités de succursales étrangères établies dans ce pays, qui se sont empressées de distribuer ces profits à leurs actionnaires répartis à travers le monde.
Et comme le taux d’imposition des entreprises en Irlande est un des plus faibles d’Europe, cette richesse — qui n’a que transité en Irlande — a très peu servi à soulager la dette irlandaise (au 10e rang mondial des dettes nationales) et très peu profité au peuple de ce pays.
Si bien que le taux de chômage en Irlande est parmi les plus élevés d’Europe, ce qui confirme ce j’écrivais précédemment.
Ce qui est intéressant, c’est de comparer le cas de l’Irlande à celui de l’Islande.
Il s’agit de deux pays insulaires situés à la périphérie de l’Europe, qui ont tous deux cru avec enthousiasme au néolibéralisme et notamment aux avantages de la dérèglementation de leurs institutions financières.
Lors de la Grande Récession de 2007, les gouvernements de ces deux pays se sont portés garants des dépôts effectués sur leur territoire respectif auprès des banques nationales en difficulté.
Toutefois, seule l’Irlande a plié aux demandes britanniques de cautionner également les dépôts effectués auprès des succursales des banques irlandaises installées au Royaume-Uni. Avec le résultat que l’Irlande croule sous les dettes.
À l’opposé, l’Islande — à l’issue de la révolution des casseroles — a estimé que c’était au gouvernement britannique de protéger ses propres épargnants. Si bien que l’Islande est considérée aujourd’hui comme un paria par les grandes capitales financières du monde, au premier chef desquelles se trouve la City (le quartier financier de Londres).
Mais ce n’est pas le seul résultat. L’Islande a tiré la leçon de cette expérience et s’est détournée du néolibéralisme financier. Malgré le fait qu’on ne cite jamais ce pays en exemple, il jouit aujourd’hui d’un des plus faibles taux de chômage au monde.
La conclusion qu’on doit en tirer, c’est que les chroniqueurs économiques sont largement tributaires des nouvelles rédigées par agences de presse internationales, ces dernières (notamment l’AFP) n’étant que les relais de la propagande des hautes instances financières.
Le Japon est aussi un cas d’exception. C’est le pays industrialisé le plus endetté au monde. Mais sa dette est essentiellement détenue par ses propres citoyens. Ce qui met ce pays hors de portée de la voracité des spéculateurs internationaux qui ne peuvent obliger ce pays à emprunter à des taux élevés.
S’il est vrai que la situation économique du Japon est très délicate et n’augure rien de bon pour l’avenir, ses dirigeants ont réussi jusqu’ici à y maintenir le plein emploi, au bénéfice du peuple japonais. Peut-être doit-on y voir matière à réflexion pour les chantres aveugles de l’austérité gouvernementale au Québec…
Références :
Taux de chômage
Taux de chômage des jeunes