Scénographie de la cinquième salle
Devant Nus de Regina Seiden (vers 1925)
Le Groupe de Beaver Hall s’est formé à partir d’un groupe d’élèves et de professeurs de l’Art Association of Montreal, auquel se sont greffés quelques amis.
Par la suite, certains ont poursuivi une carrière artistique tandis que d’autres n’auront été un temps que de talentueux amateurs issus de la bourgeoisie anglo-montréalaise.
Tandis que le Groupe des Sept — formé quelques semaines plus tôt que le groupe montréalais — sublimait la nature nordique canadienne, le Groupe de Beaver Hall présentait un large panorama de la manière de vivre — donc la culture nordique — du pays et plus précisément du Québec.
Entre les deux groupes, pourtant liés par l’amitié et les relations professionnelles, il s’agit-là d’une distinction fondamentale.
Les membres du groupe torontois sont renommés en tant que paysagistes (malgré qu’ils n’ont pas fait que cela) alors que les membres du groupe montréalais ont brillé dans tout, y compris dans le nu féminin, le réalisme psychologique et l’ethnologie.
Intérieur d’Edwin Holgate (1933)
Dans une chambre modeste, une femme place ses cheveux devant son miroir. Pour Holgate, ce sujet banal devient une occasion de faire briller la lumière grâce à une vibrante palette de couleurs.
Plutôt que d’isoler son sujet en le plaçant devant un fond abstrait, Holgate préfère l’inscrire dans son contexte sociologique, comme en témoigne le titre de l’œuvre.
Nu dans l’atelier de Lilias Torrance-Newton (1933)
Manifeste audacieux du féminisme de Torrance-Newton, ce nu frontal montre une femme svelte et fière, presque hautaine, maquillée et peignée à la mode, une main sur la hanche tandis que l’autre, placée en diagonale sur l’épaule opposée, établit une séparation entre elle et le spectateur. Comme pour affirmer que pour une femme, exposer son corps n’est pas le synonyme d’un consentement à quoi que ce soit d’autre.
Ultime provocation; cette femme tourne le dos et cache partiellement la représentation d’un homme emmitouflé dans sa fourrure.
Ludivine d’Edwin Holgate (1930)
Dans le village québécois de Natashquan, Ludivine Landry a quinze ans lorsqu’Edwin Holgate en fait le portrait en juillet 1930.
Sa mère est décédée quelques mois auparavant, obligeant Ludovine (ici en robe de deuil) à assumer la charge de sa famille.
Holgate la montre lasse et inquiète, les mains jointes en signe d’appréhension, propulsée malgré elle dans le monde des adultes.
À l’époque, les critiques avaient salué unanimement la puissance d’expression de cette toile, en dépit de son économie de moyens.
Indian Grave d’Edwin Holgate (1926)
En vue d’une expédition en Colombie-Britannique (la province la plus à l’ouest du Canada), l’ethnologue Marius Barbeau invitait quelques artistes montréalais à l’accompagner, dont Edwin Holgate.
Celui-ci réalise donc en 1926-1927, des toiles qui témoignent de la culture des autochtones de la côte ouest.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (1re photo), M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (2e et 3e photos), Voigtländer 17,5 mm F/0,95 (4e photo) et PanLeica 25 mm F/1,4 (les deux autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 7 mm
2e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm
3e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm
4e photo : 1/250 sec. — F/0,95 — ISO 200 — 17,5 mm
5e photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 320 — 25 mm
6e photo : 1/80 sec. — F/1,6 — ISO 200 — 25 mm
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SUR UNE NUDITE DE PAYSAGES, TOUTE UNE PROVOCATION !