Le Groupe de Beaver Hall (2e partie)

1 février 2016
Scénographie de la deuxième salle

C’est sous le thème du Paysage humanisé qu’était consacrée la deuxième salle de l’exposition intitulée Une modernité des années 1920 – Montréal, le Groupe de Beaver Hall, au musée des Beaux-Arts de Montréal.

Alors que le Groupe des Sept — créé à Toronto quelques semaines avant le Groupe de Beaver Hall à Montréal — a fait de la nature sauvage et désertique du Nord canadien un symbole identitaire du pays, le Groupe de Beaver Hall préférait peindre des paysages de la vallée du Saint-Laurent peuplés d’humains, conformément à tradition picturale d’ici.

Les peintres québécois du XIXe siècle aimaient montrer le travail aux champs et des représentations passéistes de la paysannerie québécoise.

Au contraire, le groupe de Beaver Hall traduit la contemporanéité de l’habitant, posant dans son environnement, habillé de vêtement de l’époque.

Le modernisme de la représentation se retrouve également dans les scènes villageoises où les humains sont des éléments de la composition de l’image, dominée par des formes simplifiés, de même que des couleurs vives et contrastées.

Par ailleurs, la nature pouvait être reléguée à un arrière-fond décoratif dans des portraits de riches montréalais en villégiature.

Le Bûcheron d’Edwin Holgate (1924)

Dans les années 1920, Holgate réalise un grand nombre de gravures ayant pour thème le travail rural québécois.

Ici, il porte son attention sur le travail forestier, escamotant la misère et la dangerosité du métier afin de privilégier la dignité de son sujet.

Rollande de Prudence Heward (1929)

Prudence Heward est une des peintres les plus remarquables du groupe montréalais.

Si son style fait penser ici à son célèbre contemporain torontois Lawren-S. Harris (sans qu’on sache qui a influencé qui), la Montréalaise fait preuve de beaucoup plus d’originalité par la variété de ses sujets.

En 2010, cette toile a été reproduite sur un un timbre canadien tiré à 1,5 million d’exemplaires.

Nonnie de Lilias Torrance (vers 1920)

Cette ‘Mona Lisa’ moderne, volontairement décentrée, surprend par le contraste de ses couleurs.

Nonnie était le surnom d’Honour Heward-Grafftey, sœur de la peintre. Cette dernière était âgée de 24 ans. Alors célibataire, Lilias Torrance prendra le nom de Lilias Torrance-Newton à son mariage.

Le Garçon au cormoran, Gaspé d’André Biéler (1930)

Après un séjour en Europe, Biéler choisit de s’installer en 1925 dans la ville de Gaspé afin d’y peindre le mode de vie traditionnel de ses habitants.

Vite découragé par le froid hivernal de la péninsule, il se replie en 1927 à l’ile d’Orléans. En 1930, il retourne en Gaspésie pour peindre quelques tableaux, dont celui-ci.

Les pommettes saillantes et le yeux du sujet laisse deviner son hérédité autochtone. L’artiste peint un jeune homme au regard franc et direct, animé de détermination.

Jeune femme sous un arbre de Prudence Heward (1931)

Résolument Art Deco, cette toile oppose un nu dont se dégage une tension menaçante, placé sur un fond peuplé de formes géométriques aux couleurs froides.

L’artiste manifeste ici son refus d’adhérer aux canons de la représentation convenue de la féminité.

L’Hiver. Baie-Saint-Paul d’Albert-H. Robinson (vers 1923)
Après la grand-messe, Berthier-en-Haut de Kathleen Morris (1927)
Dimanche matin, Sault-au-Récollet de Robert-W. Pilot (1925)
Paysage de campagne d’Anne Savage (1920)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (1re photo), Voigtländer 17,5 mm F/0,95 (5e photo), M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (6e photo), et PanLeica 25 mm F/1,4 (les autres photos)
 1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 7 mm
 2e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 400 — 25 mm
 3e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 250 — 25 mm
 4e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 250 — 25 mm
 5e  photo : 1/100 sec. — F/0,95 — ISO 500 — 17,5 mm
 6e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 23 mm
 7e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 250 — 25 mm
 8e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 250 — 25 mm
 9e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
10e photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 320 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel