Le Cinquième arrondissement de Paris (3e partie)

13 janvier 2016

 
Sans parcourir un circuit précis, ce troisième diaporama nous fait visiter la partie du 5e arrondissement au sud des rues Cujas (et son prolongement vers l’ouest, soit la rue Clovis), de même qu’à l’ouest de la rue Linné (et son prolongement vers le sud, soit la rue Geoffrot-St-Hilaire).

Cette promenade de six minutes fait une large place à la vie de quartier, en dépit du fait que six sites se distinguent : le Panthéon, les arènes de Lutèce, et quatre lieux de culte (la Grande mosquée de Paris, l’église Saint-Médard, l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas et l’église Val-de-Grâce).

Le Panthéon

En remerciement pour sa guérison, Louis XV ordonna en 1744 la construction d’une église consacrée à sainte Geneviève, la patronne de Paris.

Le site choisi était le sommet d’une lente dénivellation appelée ‘montagne’ Sainte-Geneviève.

Puisque l’église devait être gigantesque, on vérifia si le terrain était en mesure de supporter une telle charge (à elle seule, la coupole pèse 17 000 tonnes).

Or on découvrit que ce terrain était miné par une centaine de puits qui avaient été creusés par les potiers gallo-romains pour en extraire l’argile. Il fallut donc les remblayer et solidifier le tout.

Cela retarda le projet, déjà lent en raison des difficultés de financement et de son ambition.

Débuté en 1758, l’édifice fut complété en 1790.

Mais voilà, la France avait changé de régime politique.

D’église, l’édifice devint en 1791 une nécropole aux grands hommes français.

En 1806, Bonaparte lui redonne sa vocation religieuse : seule la crypte demeura une nécropole.

En 1830, la monarchie de Juillet en décide autrement; ce sera exclusivement une nécropole… jusqu’au Second Empire en 1851 qui décida du contraire.

Finalement, le Panthéon obtiendra sa vocation définitive de nécropole en 1885, sous la Troisième République.

Après avoir sculpté de nouveaux frontons à chaque changement d’affectation, le fronton actuel (à 0:12) a été sculpté en 1837 par Pierre-David d’Angers.

Après 1837, on ne se donne plus la peine de changer le fronton… au cas où. Même chose pour la croix en pierre au sommet du lanternon depuis 1873.

Si cela redevient une église, elle a sa croix. Si c’est le contraire, le fronton y est déjà.

À l’intérieur, on ne trouve pas de mobilier liturgique. Mais les éléments décoratifs reflètent parfois son ancienne vocation religieuse, parfois sa vocation civile.

Au centre de l’édifice, on peut voir le pendule de Foucault (0:27). C’est à l’aide de cet instrument scientifique que Léon Foucault fit la démonstration publique irréfutable, en 1851, de la rotation terrestre.

À 0:41, dans l’abside de l’ancienne église, se trouve le monument La Convention nationale de François Sicard, surmontée de la mosaïque dorée Le Christ enseignant à l’ange gardien de la France les destinées de la patrie d’Ernest Hébert, le tout devant la fresque Vers la Gloire (à 0:43) d’Édouard Detaille.

Dans la crypte (de 0:45 à 0:55), on peut voir, entre autres, les tombes de Voltaire, de Victor Hugo, de Jean-Jacques Rousseau, et de Léon Gambetta.

Vers l’arrière du Panthéon, sur la rue de la Contrescarpe, on aperçoit (à 1:11) les vestiges de l’enceinte du roi Philippe Auguste (1180-1223).

Les arènes de Lutèce

Construites au premier siècle de notre ère et mis à jour vers 1880, les arènes de Lutèce (de 1:27 à 1:56) étaient un amphithéâtre gallo-romain pouvant accueillir dix mille spectateurs.

On y présentait des joutes nautiques, des combats de gladiateurs et des représentations théâtrales.

La Grande mosquée de Paris

Afin de rendre hommage aux 70 000 Musulmans morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale, on décida en 1922 d’édifier la première mosquée de l’Hexagone.

Conçue par l’architecte Maurice Tranchant de Lunel, la mosquée fait partie d’un complexe qui comprend également une bibliothèque, un hammam, un café, un restaurant de même qu’une salle d’étude et de conférence (de 2:00 à 2:38).

Son portail est inspiré de celui de l’université marocaine d’Al Quaraouiyine et son minaret de 33m de hauteur s’inspire de celui de la mosquée tunisienne de Zitouna.

Elle s’organise autour d’un grand patio verdoyant.

La décoration d’inspiration maghrébine de la salle de prières comprend des coupoles dont chacune est décorée différemment.

L’église Saint-Médard

Notre visite de cette église est précédée de la vue (de 3:03 à 3:08) de la maison située en face de cette église, au 134 rue Mouffetard.

En 1929, le rez-de-chaussée de cet édifice était occupé par une boucherie. À la demande du propriétaire, le peintre italien Eldi Gueri réalisa une fresque en sgraffite représentant des scènes champêtres. Il est à noter que dans le guide Le Routard 2015, on écrit plutôt que cette fresque aurait été exécutée par un dénommé Adhigeri (Eldi Gueri?) au XVIIe siècle. Comme quoi l’histoire de Paris se prête à toutes les légendes…

La technique du sgraffite connut un immense succès en Italie et à Prague à la Renaissance, et un regain d’intérêt en Belgique au cours de l’Art nouveau.

Beaucoup d’églises chrétiennes sont en forme de croix latine. Sans transept, l’église de Saint-Médard est plutôt en forme… de robot.

La façade et les trois premières travées — qui correspondent aux jambes de ce robot — datent du milieu du XVe siècle. Presque tout le reste (en orange sur le schéma ci-contre) fut construit entre 1562 et 1620. Seuls le cou et la tête datent du XVIIIe siècle.

C’est comme si, en anticipant l’agrandissement projeté de l’ensemble de l’église, on avait reconstruit en plus large et plus haut le chœur et son déambulatoire dans l’espoir de refaire le début de la nef ultérieurement, ce qui ne fut jamais fait.

Les vitraux du haut de l’abside (à 3:15) sont de 1640 alors que les autres sont du XIXe et du XXe siècle. Ainsi, ceux qu’on voit de 3:21 à 3:25 ont été exécutés à la fin du XIXe siècle par Louis-Charles-Marie Champigneulle.

La chaire (à 3:19) date de 1718.

À 3:29, le bas-relief réalisé par Verrebout en 1888-1889 est intitulé Saint Michel archange apparaissant à sainte Jeanne d’Arc.

À 3:37, la partie supérieure du retable est la toile La mort de sainte Catherine d’Alexandrie, peinte en 1870 par Pierre-Paul Pommayrac. Le triptyque inférieur est anonyme et date du XVIe siècle. À droite, la sculpture de saint Antoine de Padoue a été créée en 1942 par de Marthe Baumel-Schwenck.

À 3:39, il s’agit d’une toile anonyme de 1617 intitulée L’Annonciation et les prophètes.

À 3:41, l’autel de cette chapelle absidiale est surmonté par la toile Sainte Geneviève de Charles Eisen, peintre à ses heures, mais surtout un des plus illustres graveurs de son temps.

Le buffet d’orgue fut exécuté en 1644-1646 par Germain Pilon. L’instrument lui-même, réalisé entre 1765 et 1767, est de François-Henri Clicquot.

De 3:56 à 4:26, nous remontons la rue Mouffetard, une des plus vieilles de Paris.

L’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas

Sur un terrain qui, des siècles plus tôt, appartenait à des religieux originaires du village toscan d’Altopascio (un nom signifiant ‘haut plateau’ ou ‘haut pas’), l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas (de 4:42 à 5:02) fut construite de 1630 à 1685 sur les plans de l’architecte Daniel Gittard, un élève de Louis Le Vau.

C’est une église élégante d’une grande sobriété. Ce qui met d’autant plus en relief le décor actuel de la chapelle de la Vierge, créé en 1868 par le décorateur Auguste-Barthélemy Glaize.

L’église Val-de-Grâce

Cette magnifique église à dôme (de 5:06 à 5:39) a fait l’objet d’une description détaillée sur ce blogue, à laquelle les lecteurs intéressés sont invités à se référer en cliquant sur ceci.

Le diaporama se termine par un aperçu du boulevard de Port-Royal, qui délimite le sud du 5e arrondissement.


Détails techniques : Le diaporama contient 144 photos et six clips vidéo pris à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.


En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (107 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (16 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (12 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (6 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (3 photos).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Comment obtenir les droits d’utilisation d’une photo d’agence de presse ?

8 janvier 2016

Introduction

Par défaut, toute photo est protégée par des droits d’auteur. Même quand celle-ci ne porte aucune mention à ce sujet, on ne peut s’en servir sans obtenir le droit à ce sujet de celui qui l’a prise. Le droit de s’en servir s’appelle un droit d’utilisation.

Il y a donc des droits d’auteur — en principe inaliénables sauf dans des circonstances exceptionnelles — et des droits d’utilisation, accordés à un demandeur et valables que pour lui (c’est-à-dire sans qu’il ait le droit de le revendre son droit d’utilisation).

Les agences de presse ont à leur service des photographes et des journalistes qui parcourent le monde. Ceux-ci prennent des photos et écrivent des reportages qui sont offerts aux périodiques moyennement rétribution à la pièce.

L’immense majorité des quotidiens n’ont pas les moyens d’embaucher des journalistes à l’Étranger. Tout au plus peuvent-ils avoir quelques correspondants qui leur écrivent un texte de temps en temps.

Quotidiennement, afin de publier des nouvelles de partout, les périodiques comptent sur des agences de presse.

The Guardian est un des plus influents quotidiens britanniques. En parcourant son site Web, j’ai découvert récemment une photo de l’Associated Press qui résumait à elle seule tout le drame syrien.

Comment un simple citoyen, auteur d’un blogue, peut-il obtenir les droits d’utilisation d’une photo comme celle-là ?

C’est ce que j’ai entrepris de découvrir. Or cela est très simple. Et qui plus est, très abordable.

Ce texte vise à expliquer aux intéressés comment procéder.

Étape no 1 : accéder à la banque d’images

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Afin d’accéder aux photos de l’Associated Press, il faut se rendre sur son site Web (à http://www.apimages.com/). Puis, soit s’identifier ou s’y inscrire.

L’acheteur déjà inscrit cliquera sur Login tandis que le nouveau client s’enregistrera en cliquant sur Register en haut, à droite.

Étape no 2 : l’identification ou l’inscription

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Pour l’identification ou l’inscription, il suffit de compléter les boites de saisie.

Étape no 3 : utiliser le moteur de recherche

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Une fois cette étape franchie, vous reviendrez à l’écran d’accueil. Votre prénom apparaitra dans le coin supérieur droit : cela vous indique que vous êtes prêt à consulter l’immense banque de photos de l’Associated Press.

Afin d’en trouver une en particulier, il est essentiel d’utiliser le moteur de recherche de l’agence. Plus vos mots-clés sont précis, plus il vous sera facile de trouver quelque chose qui vous intéresse.

Étape no 4 : choisir une photo

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Parmi toutes les photos qui vous sont proposées, il suffit de passer le curseur de la souris au-dessus de l’une d’elles pour obtenir des précisions à son sujet.

Le bouton vert Get price vous précisera le cout du droit d’utilisation dans votre cas. Ce cout varie selon le genre de publication et l’importance de son lectorat. Le bouton ‘+’ ajoute cette photo à votre panier d’achats.

Sous chaque photo, à droite, on trouvera l’imagette d’une calculette : celle-ci joue le même rôle que le bouton Get price dont nous venons de parler. Même chose pour le ‘+’ bleu pâle.

Pour passer à la caisse, on doit d’abord cliquer sur Cart (qui signifie panier d’achats) dans le coin supérieur droit de l’écran…

Étape no 5 : confirmer vos choix

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

…puis confirmer votre choix en cliquant la case à cocher Selected for purchase située au-dessus et à gauche de chaque photo, puis cliquez sur le bouton vert Check out now pour vous rendre à l’étape du paiement.

Étape no 6 : le paiement

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Le paiement se fait en deux sous-étapes. L’étape 6a consiste à préciser les coordonnés de l’acheteur et celles de son entreprise (qui peuvent être différentes).

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

À l’étape 6b, on a un résumé de la transaction. On voit un aperçu de l’image.

Sous celle-ci, en bleu pâle, on précise les conditions d’utilisation;
• à des fins éditoriales seulement
• pour publication sur l’internet
• pour un lectorat maximal de 100 000 personnes
• cette photo n’accompagnera qu’un seul texte
• le site est accessible partout.

Dans le coin inférieur gauche, on doit acquiescer aux conditions d’utilisation et préciser sur quel site Web la photo sera publiée.

Puis on clique, en bas à droite, sur le bouton bleu pâle Submit order & download now.

On passe ensuite à un écran où est précisé le numéro de carte de crédit. C’est alors que la photo est automatiquement téléchargée.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Finalement, Associated Press affiche un message de remerciement.

Conclusion

Dans le cas précis de l’image qui m’intéressait, celle-ci est devenue la seconde des trois images qui illustrent un des articles de ma série consacrée à la guerre en Syrie.

Cela démontre que les agences de presse se sont bien adaptées à l’évolution des technologies informatiques et permettent aisément aux simples citoyens comme vous et moi d’utiliser leurs images à des fins de publication électronique.

De plus, avec des tarifs qui tiennent compte de la taille du lectorat de l’utilisateur, je ne vois aucune raison qui justifie la piraterie d’une photo quand on peut légalement utiliser des photos exceptionnelles pour pas cher.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Cinquième arrondissement de Paris (2e partie)

7 janvier 2016

 
Après un premier diaporama consacré à la partie du cinquième arrondissement qui voisine la Seine, celui-ci nous amène un peu plus au sud, jusqu’à la rue Cujas et son prolongement vers l’ouest, soit la rue Clovis.

Sont en vedette : le musée de Cluny, la Sorbonne, le musée de la Préfecture de police, et deux églises; Saint-Nicolas-du-Chardonnet et Saint-Étienne-du-Mont.

De 0:06 à 0:16, nous voyons l’intérieur de la station de métro Cluny-La Sorbonne, dont la voute est décorée de la signature des personnages célèbres qui ont honoré le quartier.

Le musée de Cluny

Ce musée (de 0:16 à 2:15) présente une des plus riches collections d’Art médiéval au monde.

Il a été aménagé dans les ruines de bains publics romains et dans l’hôtel de Cluny qui leur est adjacent.

C’est entre l’an 75 et l’an 125 de notre ère qu’ont été construits les bains publics de Lutèce, dont il ne reste plus que la salle des bains froids, haute de quatorze mètres.

Quant à l’hôtel des abbés du Cluny — dont on peut voir le blason composé de bandes verticales à 0:20 — il fut construit à partir de 1485.

Parmi les nombreux trésors, on y trouve les têtes (0:53) des statues originelles des rois de Juda sur la façade de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elles furent détruites à la Révolution car on croyait que ces statues représentaient les rois de France. Elles furent vendues comme matériau de construction et n’ont été trouvées, par hasard, qu’en 1977.

À 1:12, il s’agit d’une clé de voute exécutée vers 1280-1290.

De 1:16 à 1:42, on peut voir une suite de tapisseries en laine et soie tissées vers 1500. Cette célèbre série est intitulée La Dame à la licorne. Elle représente les cinq sens.

La salle d’orfèvrerie (de 1:51 à 1:57) renferme, entre autres, une collection remarquable d’émaux champlevés. Ceux-ci sont créés en creusant une surface de métal à l’aide d’un burin et en remplissant les cavités ainsi formées d’émaux qui sont ensuite cuits et polis. Cette technique ressemble à celle du cloisonné.

À 2:04, il s’agit des voutes gothiques de la chapelle de l’ancien hôtel des abbés de Cluny.

La Sorbonne

Deuxième plus vieille université au monde après Bologne, la Sorbonne (de 2:20 à 3:40) fut créée vers 1150 par la fusion en de quelques collèges spécialisés.

En 1622, lorsque Richelieu devient proviseur de la Sorbonne (soit l’équivalent d’un recteur), les bâtiments médiévaux de cette institution sont dans un grand état de délabrement. Il fait tout reconstruire dans le style de son époque.

Abandonnés pendant une décennie à la Révolution, les locaux de la Sorbonne étaient de nouveau en mauvais état. Tout fut rasé de 1884 à 1894 (sauf la chapelle).

Le diaporama présente une visite des salles d’apparat de cette nouvelle Sorbonne, et se termine par une visite de la chapelle, en voie de restauration. Cette dernière a été donnée par l’État aux descendants du cardinal de Richelieu en reconnaissance pour sa contribution au développement de l’université.

Le musée de la préfecture de police

De 3:43 à 3:58, c’est une courte visite de ce musée. Il est consacré à son évolution de la police parisienne, de la création du guet par Louis IX en 1254 jusqu’à aujourd’hui, en passant par l’institutionnalisation de la lieutenance de police sous Louis XIV en 1667.

En dépit de sa facture conventionnelle, c’est un musée très bien fait. On y voit les uniformes selon les époques, les armes des malfaiteurs, le matériel utilisé pour arrêter les suspects ou pour faire enquête sur les scènes de crime, quelques affaires célèbres, etc.

Entre autres, le musée nous présente Alphonse Bertillon, père de l’anthropométrie judiciaire. Avant l’invention de l’empreinte digitale, Bertillon a établi un système de mesures (principalement osseuses) et de caractéristiques corporelles destinées à identifier d’éventuels récidivistes.

L’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet

Au XIIe siècle, un terrain en friche de la taille de quelques pâtés de maisons portait le nom de clos du Chardonnet en raison des chardons qui y poussaient abondamment.

Bien plus tard, entre 1656 et 1768, on construisit sur ce lieu une église appelée Saint-Nicolas-du-Chardonnet (4:12 à 4:42).

De manière générale, l’église a été conçue par l’architecte Jacques Lemercier, mort deux ans avant la pose de la première pierre. Son projet a été réalisé par ses successeurs, les architectes-entrepreneurs Michel Noblet et François Levé.

L’élément le plus récent est la magnifique façade qui, étonnamment, date de 1934. Elle fut dessinée par l’architecte Charles Halley. Jusque là, on y pénétrait par le côté gauche de l’église (voir photo ci-contre)

À part cela, l’extérieur du bâtiment a conservé son aspect originel du XVIIe siècle. Quelques œuvres d’art sont également de l’époque mais la majorité d’entre eux sont du XIXe siècle.

La chaire actuelle correspond en gros à celle que Charles Le Brun avait conçue au XVIIe siècle, à l’exception de petits détails décoratifs qui ont disparu et de l’abat-voix qui a été remplacé.

À 4:30, il s’agit du tombeau de Julienne Le Bé, dessiné par son fils, le peintre Charles Le Brun et réalisée par le sculpteur Jean Collignon entre 1668 et 1684. Le Brun a représenté sa mère le jour du jugement dernier, sortant du tombeau en implorant le salut, partagée entre la crainte et l’espérance.

L’orgue actuel provient de l’ancienne paroisse des Saints-Innocents, supprimée en 1787. L’instrument fut restauré entre 1723 et 1725 par François-Henri Clicquot. Son buffet date de 1725.

L’église Saint-Étienne-du-Mont

Lapidé vers l’an 36 ou 37 de notre ère, saint Étienne fut le premier martyr chrétien. Il est à noter que le prénom Étienne correspond à Stephen dans d’autres langues.

Ceci étant dit, nous terminons de diaporama par la visite d’une des plus belles églises de Paris, Saint-Étienne-du-Mont (du Mont car construite dans le quartier de la Montagne-Sainte-Genevève).

Commencée en 1517, elle est achevée en 1626.

L’édifice combine harmonieusement le style gothique du début de sa construction au style Renaissance des derniers éléments ajoutés, dont l’extraordinaire façade. Celle-ci, de forme triangulaire, se dispose sur trois plans légèrement superposés. Cette fantaisie de pierre, conçue par un architecte inconnu, est un chef-d’œuvre.

Abimée sous la Révolution, elle est restaurée par Victor Baltard au XIXe siècle. À 4:50, le fronton Le martyre de saint Étienne (1863) est de Gabriel-Jules Thomas.

Dans beaucoup d’églises parisiennes, un jubé de pierre ou de bois séparait la partie de la nef où prenaient place les fidèles, de la partie plus près du chœur où les religieux avaient le droit d’assister à la messe.

En raison du succès du protestantisme, l’Église catholique sentit le besoin d’enlever cette structure qui masquait partiellement le chœur à la vue des fidèles.

Au XIXe siècle, on a détruit les jubés dans toutes les églises de Paris sauf celui de Saint-Étienne-du-Mont. Cette exception se justifiait du fait qu’il était impossible de le détruire sans fragiliser l’édifice.

Or en entrant dans cette église, on est justement frappé par la beauté de cette arche en dentelle de pierre (sculpté par Biart le père en 1541) qui, après avoir relié deux piliers, se prolonge en deux escaliers en spirale qui montent autour d’eux pour se poursuivre sous forme d’une longue balustrade qui se dirige autour du chœur.

En fait, tout dans cette église est un ravissement; la chaire de 1651 en bois de chêne sculpté par Claude Lestocard sur des dessins de Laurent de La Hyre, la chapelle abritant la chasse de sainte Geneviève (5:14), les clés de voute remarquables, le buffet d’orgue de 1631 — le plus ancien de Paris — sculpté par Jean Buron.

À 5:31, ce vitrail est de 1882. Il représente la procession solennelle de la châsse originelle de sainte Geneviève (fondue à la Révolution) au départ de Saint-Étienne-du-Mont et de l’église Sainte-Geneviève (dont il ne reste que le clocher dans le lycée Henri-IV).

Les plus remarquables vitraux se trouvent derrière l’abside, dans la galerie du « cloître du charnier ». Ils ne font pas partie du diaporama.

Strictement parlant, ces verrières ne sont pas des vitraux : ce sont des vitres émaillées. À la différence des autres vitraux de l’église (où le verre est coloré dans la masse), ceux-ci sont des peintures sur verre avec des émaux recuits au four. Ils ont été réalisés au début du XVIIe siècle.

Mutilés et dispersés à la Révolution, ils furent réunis et réajustés dans leur emplacement d’origine en 1834.


Détails techniques : Le diaporama contient 177 photos prises à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.


En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (78 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (43 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (37 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (9 photos), l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (6 photos) et le M.Zuiko 40-150 mm R (4 photos).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Cinquième arrondissement de Paris (1re partie)

3 janvier 2016

 
Le sujet de cette vidéo, c’est la partie du cinquième arrondissement qui voisine la Seine. Sont en vedette : l’église Saint-Séverin, l’église Saint-Julien-le-Pauvre, l’Institut du monde arabe et le Jardin des plantes.

Plus précisément, le territoire visité est celui qui s’étend au nord du boulevard Saint-Germain, et à l’Est des rues Jussieu, Linné et Geoffroy-St-Hilaire.

L’église Saint-Séverin

De 0:36 à 1:33, nous visitons l’église Saint-Séverin. Essentiellement, cette église fut construite du début du XIIIe siècle jusqu’en 1520. C’est une des plus belles églises de style gothique flamboyant à Paris.

Originellement, on y pénétrait par la tour-clocher (0:36)

En 1839, on lui ajouta un portail (0:40) provenant de l’église médiévale de Saint-Pierre-aux-bœufs détruite en 1837. Deux siècles plus tôt, en 1648, c’était dans cette église aujourd’hui disparue que s’était marié Frontenac, filleul du roi Louis III et futur gouverneur de Nouvelle-France.


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 
La nef comprend un vaisseau central flanqué de part et d’autre d’un collatéral et d’un bas-côté. Chacune de ces parties est séparée des autres par une rangée de piliers.

Autour du chœur, un double déambulatoire prolonge les collatéraux et les bas-côtés sans l’interruption d’un transept. Les piliers des déambulatoires sont en forme de palmier. Juste derrière le chœur, le pilier central possède la particularité d’être torsadé (0:55).

Le vaisseau central possède trois niveaux (0:45); un rez-de-chaussée, un triforium, et des fenêtres hautes.

Saint-Séverin possède une des plus riches collections de vitraux historiques de Paris, mariant le Moyen-Âge, le XIXe siècle et l’époque contemporaine.

Les plus anciens, des XIVe et XVe siècles, se rencontrent dans les fenêtres hautes de l’église (0:49). La grande rosace de la façade date également de cette époque.

Les vitraux du triforium et du rez-de-chaussée ont été réalisés par Émile Hirsch au XIXe siècle, à l’exception de ceux des chapelles absidiales qui furent achevés en 1969 par Jean Bazaine.

Le buffet de l’orgue a été sculpté en 1745 par François Dupré et Jean-François Fichon. Toutefois, l’instrument lui-même date de 1964.

De 1:34 à 1:37, il s’agit de l’ancien cimetière de l’église, devenu jardin.

En janvier 1474, la faculté de médecine de Paris ne disposait pas encore d’amphithéâtre. C’est dans la galerie d’arcades entourant ce cimetière qu’on procéda à la première extraction de calculs rénaux au monde.

Le patient était un condamné à mort auquel on avait promis la grâce s’il survivait à l’opération. Dans le cas contraire, le cimetière était là, prêt à recevoir sa dépouille. Cette proximité révélait le peu d’optimisme des chirurgiens chargés de l’opération. En dépit de tout, l’opération fut une réussite totale.

L’église Saint-Julien-le-Pauvre

Construite vers 1165, Saint-Julien-le-Pauvre est, avec Saint-Germain-des-Prés, la plus vieille église de Paris (de 1:58 à 2:11).

C’est une église sans transept, formée d’un vaisseau central et de deux bas-côtés.

On compte plus d’une centaine de colonnettes décoratives le long des parois de l’église. Les trois quarts de celles-ci sont situées dans le chœur. Chaque colonnette possède un chapiteau distinctif (2:09).

La cloison ornée d’icônes qui barre de chœur — cloison qu’on appelle iconostase (2:02) — indique que cette église est vouée au rite orthodoxe, plus précisément dans ce cas-ci, au rite grec melkite catholique (sous la dépendance du patriarche d’Antioche).

Au cours des siècles qui ont suivi la construction de cette église, le tissu urbain de Paris s’est considérablement densifié. Si bien qu’au début du XVIIe siècle, l’église était complètement enclavée dans un pâté d’immeubles, et accessible seulement par une ruelle.

Afin de la dégager, on en détruisit en 1651 deux travées afin de créer une cour devant l’entrée : la façade actuelle, très banale, date de ce temps.

L’Institut du monde arabe

De 3:09 à 3:51, cet édifice est un des chefs-d’œuvre de l’architecture contemporaine.

Dans les années 1970, Paris est victime d’une série d’attentats terroristes. Afin d’améliorer les relations entre la France et les pays arabes, l’État français décide de créer un musée voué à la promotion de la culture arabe. Ce musée qui devait être financé par un partenariat conclu entre la France et une vingtaine de pays arabes.

Construit de 1981 à 1987, ce musée ouvre ses portes à la fin novembre 1987.

Les moucharabiehs sont des grillages de bois posés aux fenêtres qui sont destinés à protéger du soleil et du regard les occupants du logis. Inspiré des moucharabiehs, la façade sud de l’IMA (dessinée par Jean Nouvel) est composée de plus d’un millier d’iris qui s’ouvrent et se ferment électroniquement selon l’ensoleillement.

Depuis deux décennies, si certaines cellules photoélectriques sont devenues défectueuses, la grande majorité d’entre elles sont encore fonctionnelles.

La bâtisse héberge des salles d’exposition, une salle de spectacle, une bibliothèque, un restaurant, des bureaux administratifs et un magasin.

Au neuvième étage, son restaurant gastronomique offre une vue spectaculaire de Paris (3:50).

Traversés par la route de la soie, beaucoup de pays arabes se sont illustrés dans les arts textiles. C’est ainsi que de nombreux tissus sont appelés de noms qui rappellent ceux de villes qui les ont rendus célèbres.

Gaze vient du nom de la ville palestinienne de Gaza. Le damas (avec une minuscule) est aussi le nom de la capitale syrienne. La mousseline vient du nom de Mossoul, deuxième ville d’Irak. Le baldaquin est une déformation de Bagdad (où on produisait de lourdes soieries ornant les ciels de lit… à baldaquin).

Bref, le musée possède une collection remarquable de tissus qui illustrent la supériorité de la civilisation arabe sur la nôtre avant la Renaissance.

Puisque ces tissus sont parfois rangés pour faire place à des expositions temporaires (comme celle de 3:52 à 4:16), le meilleur temps pour apprécier les collections permanentes du musée est entre deux expositions temporaires.

Le Jardin des plantes

De 4:39 à 6:06, nous visitons le Jardin des plantes.

Ce parc comprend un remarquable musée d’histoire naturelle (de 4:40 à 5:17), un jardin botanique agréable (de 5:24 à 5:57) et un jardin zoologique.

C’est l’écrivain et botaniste Bernardin de Saint-Pierre (à 5:58, auteur de Paul et Virginie) qui, à la Révolution, y fonda le premier zoo public de France (et le deuxième plus ancien au monde) et ce, à partir des animaux de la ménagerie royale de Versailles.

Divers

À 2:25, on voit l’amphithéâtre de l’ancienne faculté de médecine (achevé en 1745).

De 4:17 à 4:37, il s’agit du Square Tino Rossi, un parc de sculptures aménagé le long de la Seine, près de l’Institut du monde arabe.


Détails techniques : Le diaporama contient 177 photos et deux clips vidéo.

Les 174 photos en couleur ont été prises à l’aide d’un appareil OM-D e-m5.

En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (110 photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (45 photos), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (17 photos), M.Zuiko 75 mm F/1,8 et M.Zuiko 40-150 mm R (une photo chaque).

Les trois photos infrarouges ont été réalisées à l’aide d’un appareil Panasonic GH1 équipé d’un objectif Lumix 14-42 mm II.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les parties d’une église en forme de croix latine

2 janvier 2016

La grande majorité des églises chrétiennes sont principalement ou exclusivement constituées d’une grande salle rectangulaire se terminant par un hémicycle.

Vue du dessus, cette salle rappelle la forme d’un navire et conséquemment, est appelée nef. En dépit de son orthographe, ce mot est féminin.

Autrefois, les églises étaient construites par tranches qu’on appelle travées. Le nombre de travées varie d’une église à l’autre.

Une de ces travées possède un nom particulier. Le narthex est le portique interne aménagé à l’entrée de l’église.


 
Devant lui, l’axe central de la nef est appelé vaisseau central.

Les colonnes porteuses ou piliers séparent le vaisseau central, plus haut, des parties latérales généralement plus basses de la nef. Celles-ci portent le nom de bas-côtés.

C’est souvent au-dessus de ces parties basses qu’on trouve, à l’extérieur, les arcs-boutants qui servent à solidifier l’édifice.

Il arrive qu’on trouve, de chaque côté du vaisseau central, deux rangées de colonnes au lieu d’une : bas-coté désigne alors la partie de la nef le long des murs, tandis que collatéral distingue l’espace entre le bas-côté et le vaisseau central.

Vers l’avant, lorsqu’une partie transversale de l’édifice coupe à angle droit la nef, cette travée plus large porte le nom de transept : l’église adopte alors la forme d’une croix latine.

L’intersection du vaisseau central et du transept s’appelle la croisée du transept.

Lorsque le toit d’une église est couronné d’un dôme, ce dernier repose sur des piliers (généralement plus gros) aux quatre coins de la croisée. Et comme ces piliers s’élargissent pour recevoir ce dôme, la surface triangulaire ainsi formée s’appelle pendentif (puisqu’elle semble suspendue du bord de la coupole).

Les bras du transept situés de chaque côté de la croisée sont les croisillons (laissés en blanc dans l’illustration ci-dessus). À titre d’exemple, s’il est d’usage courant de parler de la chapelle du bras gauche du transept, il est plus juste de parler de la chapelle du croisillon gauche.

De l’autre côté du transept, la nef se prolonge avec le chœur et son abside. Lorsqu’une galerie est aménagée afin de permettre aux visiteurs de déambuler autour du chœur et de l’abside, cette galerie porte le nom de déambulatoire.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un souhait du Nouvel An

1 janvier 2016


 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 30mm Macro F/2,8 — 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 30 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel