Ce que signifie l’état d’urgence en France

Publié le 15 novembre 2015 | Temps de lecture : 3 minutes

Le soir même des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, le Conseil des ministres s’est réuni en séance extraordinaire afin de décréter l’état d’urgence.

Territoire affecté

Ce décret s’applique à l’ensemble de la France dite ‘métropolitaine’, c’est-à-dire la partie européenne de l’État français, soit 82% du territoire total de la République.

Ce territoire comprend le territoire continental de la France (l’Hexagone), les îles proches de l’Atlantique, de la Manche et de la Méditerranée (ex.: la Corse).

Cela ne comprend pas la France dite ‘d’outre-mer’, soit les départements et régions situés à l’extérieur de l’Europe (comme la Guadeloupe et les îles Saint-Pierre-et-Miquelon, par exemple).

Histoire

À la suite à la vague d’attentats perpétrés par le Front de libération nationale algérien en novembre 1954, l’État français s’est doté d’une loi d’urgence le 3 avril 1955.

Cette loi permet au Conseil des ministres de décréter l’état d’urgence sur une partie du territoire national ou sur sa totalité.

Ce décret est valable pour douze jours. Toutefois, il peut être prolongé par l’Assemblée nationale en vertu d’une loi qui en précise la durée définitive.

Motifs

L’état d’urgence ne peut être décrété que dans les circonstances suivantes : péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public ou évènements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique.

Effets

L’état d’urgence suspend certaines libertés civiles.

Ce décret permet à tout préfet exerçant son autorité sur le territoire visé de décider d’un couvre-feu interdisant la circulation des personnes et des véhicules.

Celui-ci peut également interdire ou règlementer le séjour, sur le territoire sous son autorité, de toute personne cherchant à entraver l’action des pouvoirs publics.

Le ministre de l’Intérieur peut également assigner à résidence toute personne, c’est-à-dire à l’obliger à rester chez lui.

Ce ministre ou tout préfet peut ordonner la fermeture d’un lieu public (salle de spectacle, stade, débit de boisson, etc.) ou interdire tout rassemblement ou réunion.

Sans mandat, le ministre ou les préfets peuvent perquisitionner n’importe où, n’importe quand, confisquer toute arme, et museler les médias d’information.

Finalement, les tribunaux militaires sont habilités à juger de toute accusation contre des civils portée leur attention par décret ministériel.

État d’urgence vs état de siège

L’état d’urgence et l’état de siège sont décrétés tous deux de la même manière.

Toutefois l’état de siège ne peut être mis en œuvre que sur une partie du territoire français.

De plus, il est invoqué lorsqu’il y a péril imminent du fait d’une insurrection armée ou d’une guerre.

Pendant l’état de siège, il y a un transfert complet des pouvoirs des autorités civiles aux autorités militaires.

Références :
État d’urgence en France
France d’outre-mer
France métropolitaine

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le carnage du 13 novembre 2015 à Paris

Publié le 14 novembre 2015 | Temps de lecture : 6 minutes

En janvier dernier, ceux qui avaient tendance à trouver des justifications à la tuerie de Charlie Hebdo doivent se rendre à l’évidence; les victimes d’attentats terroristes ne méritent jamais leur sort.

Les personnes tuées hier soir à Paris étaient des gens comme vous et moi, attablés paisiblement à des terrasses de café ou écoutant un concert rock.

L’horreur de cette barbarie nous aide à comprendre pourquoi des millions de Syriens quittent à regret leur pays natal afin de tenter de trouver refuge ailleurs; cette barbarie, ils la quittent après l’avoir vécue quotidiennement depuis des semaines, des mois et parfois, des années.

En vue de l’attentat d’hier soir, les terroristes ont été capables de la planifier soigneusement et de la coordonner sans que les forces de l’ordre aient l’ombre d’un soupçon de ce qui allait arriver.

Et ce, en dépit du fait que la France possède un des meilleurs services de renseignements au monde.

Dans une série d’articles intitulés La tuerie de Charlie Hebdo : les lacunes du renseignement, je disais en substance que les seuls attentats terroristes évités jusqu’ici l’ont été par des moyens conventionnels; à la suite d’une dénonciation, grâce à la perspicacité d’une douanière ou à cause de l’implication physique des passagers d’un train.

Dans les faits, l’utilité des forces de l’ordre est donc de forcer les terroristes à choisir des cibles plus faciles ou de faire cesser les attentats en cours.

Hier soir à Paris, les cibles n’étaient pas ces sites touristiques très bien protégés, mais plutôt les terrasses de restaurants et une salle de concert.

De tels attentats pourraient se répéter partout où on peut se procurer aisément quelques armes automatiques.

Je crois deviner qu’au Stade de France, les kamikazes se sont fait exploser à l’extérieur parce qu’il n’ont pas réussi à y pénétrer.

Tous les moyens militaires et technologiques mis en œuvre pour combattre le terrorisme (autres que l’inspection des bagages) n’ont jamais démontré leur efficacité.

Ils servent à donner l’impression que les autorités font tout pour nous protéger; dans les faits, ils n’ont pas prévenu les attentats de New York, de Madrid, de Londres, de Copenhague et maintenant de Paris.

Pour prévenir les attentats terroristes, il faut aller à la cause de ceux-ci. Or cette cause est idéologique. En d’autres mots, ce que nous devons craindre, ce ne sont pas les armes que possèdent les terroristes; c’est la haine qui les habite.

Mais de quoi se nourrit cette haine ?

Le contentieux entre Musulmans et pays occidentaux est connu depuis longtemps. Il s’articule autour de deux pôles : la guerre coloniale d’Israël en Palestine et la multiplication des guerres suscitées par les pays occidentaux dans des pays musulmans.

Il est fini le temps où les pays producteurs d’armements pouvaient semer la mort et la désolation à l’Étranger sans que cela ait des répercussions chez eux. La prévention du terrorisme passe donc par la revision de notre politique extérieure.

Plus précisément, les citoyens que nous sommes doivent réclamer la fin de la connivence de nos gouvernements avec ce qu’il est convenu d’appeler le complexe militaro-industriel. Répandre effrontément la mort à l’Étranger parce que cela crée des emplois, c’est inévitablement la voir surgir sournoisement chez nous.

Cette prévention passe également par la répression des idéologies qui diabolisent la modernité. Le combat contre le terrorisme est fondamentalement un combat idéologique.

Après l’effondrement du rideau de fer, l’Humanité a quitté un monde binaire où s’opposaient le communisme et le capitalisme, pour entrer dans un autre monde binaire où s’opposent le totalitarisme religieux et la liberté de conscience.

Ce totalitarisme religieux, ce n’est pas l’Islam. En Indonésie, au Liban, en Tunisie et en Turquie, l’Islam est compatible avec la Démocratie parlementaire. Et ce, il est vrai, avec les mêmes risques de dérive autoritaire (en Turquie, notamment) que ceux auxquels les Canadiens viennent d’échapper grâce à la répudiation du gouvernement despotique de Steven Harper.

Le totalitarisme religieux qu’il faut combattre, c’est celui de l’Arabie saoudite et des mouvements djihadistes qu’il finance au Moyen-Orient.

L’Arabie saoudite est littéralement la Mecque du terrorisme international. Grâce à Wikileaks, nous savons — de l’avis des ambassadeurs américains — que l’Arabie saoudite est la plaque tournante du financement du terrorisme.

Tout comme l’Autriche l’a déjà fait, il faut interdire le financement de la construction et du fonctionnement des mosquées par des intérêts étrangers (visant par là le financement par des pétromonarchies).

Quand un imam autoproclamé réussi à convaincre plusieurs de ses disciples d’aller combattre pour l’État islamique, c’est le signe que le dispositif sécuritaire mis en place a des lacunes.

Voilà pourquoi il faut rendre illégale la promotion de l’État islamique et de toute idéologie qui ressemble à la sienne, dont le wahhabisme (la religion d’État de l’Arabie saoudite).

De plus, il faut séculariser le Moyen-Orient. Ce que cette partie du monde a besoin, ce n’est pas d’abord la Démocratie parlementaire. Ce qui est prioritaire, c’est la séparation entre l’État et l’Église.

Au Moyen-Âge, les pays européens ont été le théâtre d’innombrables guerres civiles. Ils l’ont été aussi longtemps que l’appareil répressif de l’État a été au service du pouvoir religieux et, en contrepartie, tant que la foi a été utilisée pour justifier la rapacité des puissants.

Quand les pays occidentaux auront le courage de menacer d’interdire le retour chez eux de tous leurs citoyens qui effectuent le pèlerinage à la Mecque à moins que l’Arabie se sécularise, le Moyen-Orient sera le théâtre de guerres civiles financées par ses pétrodollars.

Et ces guerres incessantes propageront une misère qui se répercutera chez nous sous forme de vagues migratoires et d’attentats terroristes.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


C. difficile : le silence des microbiologistes

Publié le 13 novembre 2015 | Temps de lecture : 4 minutes
Affiches dans un hôpital, payées par l’industrie

Depuis 1975, les microbiologistes du Québec se sont regroupés dans une association qui milite, entre autres, pour la création d’un ordre professionnel régissant leur pratique.

Même s’ils ne ne sont pas encore légalement, les microbiologistes sont déjà, dans les faits, des professionnels de la santé.

Sans eux, certaines maladies infectieuses ne pourraient pas être diagnostiquées correctement. Le choix de l’antibiotique le plus approprié serait impossible sans eux.

Et pourtant, malgré ce rôle essentiel dans la dispensation des soins, les microbiologistes sont sous-estimés.

Dans l’attribution des locaux d’un nouvel hôpital, il ne viendrait à l’esprit de personne de placer le laboratoire de microbiologie au dernier étage, avec cette vue imprenable sur la ville. Au contraire, ce laboratoire est généralement aménagé au sous-sol, avec la buanderie et l’entretien ménager. Parce qu’il faut bien y mettre quelqu’un.

Et même si on sympathise avec ceux qui doivent manipuler les prélèvements de matières fécales et de sécrétions corporelles purulentes, on est conscient que tout cela n’a pas le ‘glamour’ du travail du chirurgien au milieu de son appareillage haut de gamme rutilant de propreté.

Si les microbiologistes sont à ce point sous-estimés, c’est en partie parce qu’ils ne prennent pas la place qui leur revient sur la place publique.

J’écoutais hier soir l’épisode intitulé « C. toujours difficile » de l’émission Enquête, de Radio-Canada.

Cette émission démontrait les graves lacunes des hôpitaux du Québec quant au lavage des mains. Presque à chaque fois où on parlait de lavage des mains, les images retenues pour illustrer à l’écran ce qu’on veut dire, étaient des images de personnes se badigeonnant les mains avec des gels alcoolisés.

Pour la grande majorité des médecins, des infirmières, des pharmaciens et des directeurs d’hôpitaux, se badigeonner les mains avec un gel alcoolisé, c’est une manière commode de sa laver les mains. Or il n’en est rien.

Sur les surfaces sèches et sur les mains, le C. difficile est présent sous forme de spores. Or les spores de bactéries peuvent vivre des années dans l’alcool.

L’alcool est donc totalement inefficace contre le C. difficile, contrairement au véritable lavage des mains (c’est-à-dire avec de l’eau et du savon). Toutes les études le prouvent. Tous les microbiologistes le savent. Et pourtant, ces derniers se taisent.

Comme c’est le cas pour tous les autres bacheliers universitaires, la très grande majorité des couts de la formation des microbiologistes est assumée par les contribuables. Ces détenteurs d’un baccalauréat en sciences ont donc une dette envers la population québécoise.

Ils sont témoins des mesures inefficaces que les autres professionnels de la santé appliquent (de bonne foi sans doute) dans leur combat contre le C. difficile.

Et pourtant, penchés sur leurs éprouvettes dans les entrailles de nos hôpitaux, les microbiologistes se contentent de leur modeste rôle d’exécutants, sans prendre la parole.

Les artisans de l’émission Enquête sont parmi les journalistes les plus respectés du Québec. Or, de toute évidence, on n’a pas cru bon demander à un microbiologiste quelle était l’efficacité des gels alcoolisés contre le C. difficile.

Parce qu’il ne vient pas à l’esprit de personne que les microbiologistes puissent avoir quelque chose d’intéressant à dire à ce sujet, comme sur n’importe quel sujet d’ailleurs.

Cette émission est une occasion unique pour les microbiologistes de prendre la parole et de combattre la réputation surfaite des gels alcoolisés.

Cette erreur d’appréciation est responsable annuellement de centaines de décès au Québec. Puissent les microbiologistes saisir cette occasion de se faire entendre…

Sur le même sujet :
C. difficile et les égalisateurs de crasse
La transplantation de flore intestinale contre l’infection grave à C. difficile
Le déclin de l’hygiène corporelle
Moins d’antibiotiques ou plus d’hygiène contre C. difficile ?
Visiter une personne hospitalisée sans attraper de diarrhée à Clostridium difficile

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Rêve de Bill Gates

Publié le 10 novembre 2015 | Temps de lecture : 1 minute
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Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Harle couronné

Publié le 9 novembre 2015 | Temps de lecture : 3 minutes

Préambule : Tout comme le chiffre 8, le ‘H’ du Harle couronné est un ‘H’ qui est qualifié d’aspiré.

Devant un H aspiré, on ne supprime jamais la voyelle finale du mot qui le précède pour la remplacer par une apostrophe.


De la même manière qu’on dit « le huit novembre » (et non « l’huit novembre »), on dira « le Harle couronné » (et non « l’Harle couronné »).

Harle couronné mâle, la crête dressée

Le Harle couronné (Lophodytes cucullatus) est une espèce de canard d’Amérique du Nord qui habite les plans peu profonds d’eau claire et calme situés à proximité des forêts de feuillus des Grands Lacs, de l’est du Canada, et de la bordure du Pacifique.

Ses ailes ont une envergure de 56 à 70 cm et son poids varie de 540 à 950 grammes.

Chez le mâle, la tête, le cou et le dos sont noirs. La gorge, la poitrine et le ventre sont blancs. Les côtés de l’abdomen sont recouverts de plumes fauves délicatement décorées d’un motif ondulé noir. Deux barres irrégulières noires en arc de cercle marquent les côtés de la poitrine.

Harle couronné mâle, la crête rétractée

Ce qui donne son nom à ce harle, c’est cette crête blanche bordée de noir, en forme d’éventail, qu’il déploie la plupart du temps. Rétractée, ce n’est qu’une large rayure blanche derrière ses yeux jaunes.

Harle couronné femelle, la crête dressée

Chez la femelle, le ventre est blanc et le reste du plumage est gris et brun.

Leurs pattes palmées sont situées plus en arrière du corps que chez la plupart des canards plongeurs. Cela rend leur démarche sur terre maladroite, mais favorise leurs performances nautiques puisqu’elles deviennent comme les turbines d’un navire.

Grâce à son bec crochu muni de dents, il se nourrit de petits poissons, de grenouilles, d’insectes aquatiques, d’escargots, d’autres mollusques, de petits crustacés, de graines et de plantes aquatiques.

Cet oiseau migre vers le sud de l’Amérique du Nord à l’automne et revient dans son aire de modification dès la fonte des glaces.

Le Harle couronné est monogame. Il fait son nid dans des trous d’arbres situés entre trois et six mètres du sol, dans des souches creuses, ou des cavités naturelles.

La femelle y pond en moyenne dix œufs (entre 5 et 13). Abandonnée par le mâle peu de temps après la ponte, la femelle s’occupe seule de la couvaison. L’incubation dure un mois.

Dès leur naissance, les oisillons sont couverts de duvet. Capables de se mouvoir et de se nourrir seuls dès le lendemain de leur naissance, ils sont éduqués par leur mère pendant 35 à 70 jours, après quoi celle-ci les quitte pour migrer vers le Sud.

Protégé de ses prédateurs (écureuils, ratons laveurs, et loutres), le Harle couronné peut vivre seize ans.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 (1re photo). M.Zuiko 75 mm F/1,8 (2e photo) et et M.Zuiko 40-150 mm R (la dernière photo)
1re photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 90 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 500 — 75 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 6400 — 150 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Bécassin roux

Publié le 8 novembre 2015 | Temps de lecture : 2 minutes
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Le Bécassin roux (Limnodromus griseus) est un oiseau de rivage. Il est roux vif en été (d’où son nom français) et gris en automne (d’où son nom latin).

Dodu, il se caractérise par ses plumes finement bordées de blanc et son long bec droit et brun. Mâle et femelle sont d’aspects identiques.

L’envergure de ses ailes est de 26 à 30,5 cm. Son poids est en moyenne de 111g pour le mâle et de 116g pour la femelle.

On le trouve dans les champs humides et les tourbières de la forêt boréale. L’hiver, il migre vers le sud, jusqu’au Brésil.

Omnivore, il se nourrit d’insectes aquatiques, de crustacés, de petits mollusques, de vers marins, de graines et de plantes aquatiques. À cette fin, il plante son bec dans l’eau peu profonde et la boue comme le ferait une machine à coudre.

Au cours d’une année de reproduction, cet oiseau est monogame. Son nid est aménagé sur le sol. La ponte compte généralement quatre œufs qui sont couvés pendant 21 jours par les deux parents.

L’oisillon commence à chercher sa nourriture peu de temps après l’éclosion pour revenir se réchauffer au nid peu de temps après.

Le jeune ne quitte jamais ses parents; ce sont eux qui le quittent. La femelle abandonne le nid peu après l’éclosion pour migrer vers le sud. Le mâle s’occupe seul des petits mais les quitte après trois semaines de soins, afin de migrer à son tour.

En captivité, Bécassin roux peut vivre treize ans.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 150 mm
2e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 150 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’option alternative d’un pipeline court

Publié le 7 novembre 2015 | Temps de lecture : 6 minutes
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Introduction

‘Énergie Est’ est le nom d’un projet de la compagnie TransCanada visant à construire un pipeline de 4 600 km destiné à transporter quotidiennement 1,1 million de barils de pétrole brut de sites d’extractions situés dans l’Ouest canadien vers un port en eau profonde à construire au Nouveau-Brunswick.

Au cours des dernières décennies, on a beaucoup fermé de raffineries dans l’Est du pays. Conséquemment, cet approvisionnement dépassera de beaucoup la capacité de raffinage au Canada. Une bonne partie du pétrole brut sera donc exporté vers des raffineries américaines et étrangères, créant principalement des emplois à l’Étranger.

Les richesses naturelles enfouies dans le sol du pays étant la propriété du peuple canadien, les pétrolières se voient donc offrir gratuitement cette richesse en contrepartie d’obligations qui — malgré leur importance sur papier — sont une bagatelle en comparaison avec les revenus immenses que se partageront leurs actionnaires une fois le pipeline construit.

Privatiser la richesse, étatiser le risque

En vertu de la Constitution canadienne-anglaise de 1982, le transport interprovincial de marchandise est un domaine de compétence constitutionnelle exclusif du fédéral.

Autrefois, le gouvernement fédéral assumait totalement les conséquences financières des lacunes de sa gestion du risque dans les domaines exclusifs de sa compétence.

Depuis la catastrophe de Lac-Mégantic — la pire catastrophe environnementale de l’histoire du Canada — ce n’est plus vrai; Ottawa ne paie que la moitié de la facture, refilant le reste à la province et aux municipalités affectées.

Puisque le tracé d’Énergie Est (en bleu sur la carte ci-dessus) traverse les trois quarts du Canada, il apparait donc insensé qu’on expose la grande majorité de la population canadienne au risque inévitable d’une autre catastrophe environnementale, sachant que dans l’éventualité de celle-ci, TransCanada filera à l’anglaise (comme l’a fait la MMA à Lac-Mégantic), laissant les Canadiens pleurer leurs morts et payer la facture.

Si on prend pour acquis que l’exploitation et l’acheminement du pétrole albertain est une bonne chose (un prérequis à la discussion auquel de nombreux lecteurs seront en désaccord), j’aimerais proposer une alternative au tracé d’Énergie Est.

Le tracé court : avantages et inconvénients

Ma suggestion est simple : obliger le raffinement du pétrole sur place, en Alberta, et l’acheminer à un port en eau profonde situé dans la baie d’Hudson. De là, le pétrole raffiné serait expédié par bateau aux lieux de sa consommation à travers le monde. C’est le tracé en vert sur la carte ci-dessus.

Pour l’Alberta, cette suggestion permettrait de relancer leur industrie pétrolière, durement touchée par l’effondrement des prix des hydrocarbures, en y augmentant la valeur ajoutée du pétrole, plutôt que d’exporter cette ressource brute à l’Étranger.

Pour les populations du Manitoba, de l’Ontario, et du Québec, on les libère du risque d’une catastrophe.

Les habitants du Nouveau-Brunswick ne perdent rien de ce qu’ils ont déjà. Toutefois, ils sont privés de la création d’emplois reliés à la construction prévue d’un terminal pétrolier et à l’accroissement de la capacité de raffinement dans leur province.

Au premier abord, les peuples autochtones de la baie d’Hudson sont les grands perdants puisqu’on transfère sur leur dos un risque environnemental qu’on soulage ailleurs.

Or leur acceptation au projet du pipeline court est, à mon avis, une condition sine qua non à sa réalisation.

Voilà pourquoi je propose que les peuples autochtones aient priorité à l’embauche et qu’au minimum 80% des emplois leur soient accordés.

D’autre part, la législation québécoise prévoit que dans le cas d’infrastructures (autoroutes, écoles, hôpitaux, etc.), un pour cent du budget soit consacré à la création d’oeuvres artistiques.

Le Grand-Nord canadien a une économie de subsistance et les peuples qui l’habitent sont aux prises avec des problèmes sociaux importants (alcoolisme, abus de drogue, violence conjugale, etc.).

Un pour cent du budget de l’ensemble de ce projet devrait être consacré à la réalisation des priorités sociales et culturelles déterminées par les leaders autochtones.

Énergie Est représente un projet de douze milliards de dollars. Un fonds d’indemnisation d’un milliard de dollars devrait être créé et géré indépendamment du transporteur pétrolier.

Ce fonds serait destiné à dédommager sur-le-champ les victimes de toute catastrophe environnementale qui pourrait résulter de ce projet, sans qu’ils aient besoin de s’adresser aux tribunaux.

Conclusion

La construction d’un pipeline qui expose les deux tiers de la population canadienne au risque d’une défaillance mécanique inévitable est une folie.

Toutefois, c’est la solution la plus économique et il a fallu un gouvernement totalement inféodé à l’industrie pétrolière pour souscrire aveuglément à ce projet.

Le régime Harper était un gouvernement qui jugeait le peuple canadien stupide. Conséquemment, seul un choix simple, binaire, lui était proposé; pour ou contre le projet Énergie Est. En somme, seul le choix maximisant les profits de l’industrie était promu par ce gouvernement.

Je suis convaincu de ne pas être le premier à penser à la solution d’un pipeline court, tellement ses avantages sont évidents. Mais sous ce gouvernement autoritaire, hostile à toute contradiction de la part de ses fonctionnaires, il ne semble pas qu’on ait jugé bon proposer une solution autre que celle décidée d’avance par le bureau du premier ministre.

Maintenant que nous avons un nouveau gouvernement à Ottawa, le temps est venu d’inscrire la politique énergétique canadienne dans le contexte d’une stratégie globale de développement économique du pays.

Le projet que je propose comporte d’autres risques, mais qui affectent beaucoup moins de Canadiens. Voilà pourquoi l’alternative d’un pipeline court devrait être envisagée. Et le choix à faire à ce sujet devrait placer l’intérêt du pays au-dessus de l’intérêt privé des pétrolières et de leurs actionnaires.

Référence : Oléoduc Énergie Est

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Courlis corlieu

Publié le 6 novembre 2015 | Temps de lecture : 3 minutes
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Le Courlis corlieu (Numenius phaeopus) fait partie de ces oiseaux dont le long bec arqué sert à fouiller les milieux humides et vaseux à la recherche de nourriture.

À partir de sa base, ce bec est presque rectiligne sur les deux tiers de sa longueur et ne se courbe véritablement vers le bas que dans le dernier tiers.

Son plumage est beigne et brun, dans une succession de motifs indistincts qui, par moments, ressemblent à des chevrons.

Le plumage de la tête est essentiellement une succession de bandes qui vont de l’avant vers l’arrière. D’abord, une fine raie pâle au somment, bordée de part et d’autre par une large bande brune qui s’amincit aux extrémités, une bande pâle juste au-dessus de l’œil et finalement, une ligne brisée de chaque côté de l’œil.

Il a les yeux brun foncé et les pattes grises.

On trouve cet oiseau terrestre dans le nord de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique. Sa population approximative est d’un à 2,3 millions d’individus.

Même si la sous-espèce canadienne a diminué de plus de 80% au cours des quarante dernières années, elle n’est pas encore considérée comme menacée.

L’hiver, cet oiseau migre vers le sud en volant à des altitudes telles qu’il n’est visible sur son parcourt qu’au moment des haltes.

Il se nourrit d’invertébrés marins, de crustacés, et des petits poissons. Durant la période de nidification, il ajoute à sa diète de gros insectes et parfois des fleurs. Il aime aussi les baies lorsqu’elles apparaissent à la fin de l’été.

Le retour de la migration se fait en avril ou mai, alors que la température commence à peine à être plus clémente. La formation des couples et la nidation suivent dès que la fonte des neiges commence à révéler le sol.

Placé à même le sol de la toundra ou au pied d’un arbuste, le nid mesure environ 14cm de diamètre et 4cm de profondeur. La ponte est habituellement de quatre œufs vert clair ou olive tachetés de brun.

La couvée dure 24 à 28 jours et est assurée en alternance par la femelle (les deux tiers du temps, surtout au début) et le mâle (dans le tiers restant).

À peine quelques heures après l’éclosion, l’oisillon commence à chercher sa nourriture pour revenir se réchauffer au nid peu de temps après. Il quitte définitivement ses parents après un mois.

À la troisième semaine de couvée, la femelle laisse au mâle seul le soin de continuer la garde des petits.

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Le Rêve du Courlis

Pour terminer, précisons que les photos qui illustrent ce texte ont été prises au Biodôme de Montréal. Son seul Courlis corlieu a été obtenu à la suite d’une blessure dont il ne s’est jamais complètement remis, d’où son aile droite pendante.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Deuxième voyage à Paris : jour 32

Publié le 3 novembre 2015 | Temps de lecture : 7 minutes

Ce matin, j’entame la dernière journée de ce voyage. D’où le dilemme; quoi faire ? Non pas que j’ai tout vu à Paris, mais j’ai envie de faire plein de choses.

Par exemple, je suis resté sous charme de la mignonne église Saint-Joseph-des-Carmes — visitée au jour 20 de ce voyage — et qui m’a impressionné un mardi matin. Quels sont les attributs supplémentaires dont cette chapelle se pare le dimanche ?

À l’opposé, si l’église du Saint-Esprit m’est apparue sombre, froide et lugubre au 27e jour de ce voyage, ne serait-ce pas parce qu’elle dispose d’un système d’éclairage qu’on n’allume qu’en de grandes occasions, dont la messe du dimanche ?

Malgré le goût de répéter une expérience heureuse et la responsabilité de documenter correctement un lieu déjà vu, j’opte plutôt pour ce que vous auriez fait vous-mêmes; partir à l’aventure à la recherche de la nouveauté.

Il y a plusieurs années, mon frère Claude m’avait dit du bien du Parc André-Citroën, situé dans le 15e arrondissement. Je mets donc le cap sur le 15e, dont je n’ai visité que la tour Montparnasse.

En m’y rendant, je fais un détour par l’église Saint-Christophe-de-Javel. Je n’en sais à peu près rien. Si bien que je présume que c’est une église mineure.

En chemin, je m’achète pour 4 euros (6$) une pizza au restaurant À la mode libanaise. À croute mince, celle-ci a une moitié garnie au fromage et l’autre, saupoudrée de zahtar (un mélange d’épices typiques du Proche-Orient).

En entrant dans l’église Saint-Christophe-de-Javel, quel choc. Tous les murs du rez-de-chaussée sont tapissés de fresques réalisées à la spatule par Jacques Martin-Ferrières en 1928. Les couleurs dominantes de ces fresques sont des teintes militaires (vert kaki et taupe), totalement inattendues dans une église. On croirait entrer dans une grotte.

Aperçu de l’intérieur de l’église Saint-Christophe-de-Javel
Aperçu de l’intérieur de l’église Saint-Christophe-de-Javel

Si les collatéraux — les côtés de la nef — n’ont qu’un étage, le vaisseau central en possède un deuxième. Les côtés de cet étage sont percés d’une série de vitraux à prédominance de jaune qui sont comme des soleils qui rayonnent dans l’église.

On peut facilement imaginer que le rez-de-chaussée symbolise cette vallée de larmes habitée par les fidèles, eux qui vivent dans l’espoir de leur ascension au Paradis, un espoir qui illumine leur vie.

À mon avis, cette église, unique et hardie quant à sa rhétorique picturale, est un des nombreux petits chefs-d’œuvre méconnus de Paris.

Les poutres qui supportent l’édifice — qui donnent l’impression d’être de métal texturisé et peint — sont en réalité en ciment armé moulé (comme le sont les éléments constitutifs du stade olympique de Montréal). Au moment de sa construction, de 1926 à 1930, c’était la première église utilisant cette technique.

En poursuivant mon chemin, je rencontre un marché aux puces sur la rue Saint-Charles (aux environs de son intersection avec la rue de la Convention): bouquins, tapis, antiquités, monnaies, poignées en porcelaine, bijoux de style ancien, et vieilles cartes postales font la joie des chercheurs de trésor.

Ficelle Apéro aux olives et fromage

Au passage, dans une pâtisserie dont j’ai oublié de noter le nom, j’achète une Ficelle Apéro aux olives et fromage pour 2,8 euros (4,20$). Tout imprégné d’huile d’olive, c’est un de ces délices comme on n’ose plus les faire au Québec, obsédés que nous sommes de manger santé entre deux Coca-Cola…

Vers 13h30, j’arrive au Parc André-Citroën. Il occupe le terrain d’anciennes usines du fabricant automobile.

Fondamentalement, c’est une réinterprétation du parc à la française. Ici les broderies à la manière d’un tapis oriental ont été remplacées par des bosquets géométriques.

Parc André-Citroën

Le côté nord du parc (à gauche sur la photo) est occupé par une série de bosquets dont les plantes, différentes pour chaque bosquet, sont identifiées sur les panneaux.

Parc André-Citroën

À l’est (en haut sur la photo), on trouve deux hautes serres rectangulaires, entièrement transparentes. Une est vide, l’autre renferme une végétation tropicale.

Ci-dessus, les photos du parc ont été prises en plongée. Comment ont-elles été prises ?

Paris, vue du Ballon Generali

C’est que pour 12 euros, soit 18$, le Ballon Generali (le plus grand ballon gonflé à l’air chaud au monde) emporte ses passagers à 150 mètres au-dessus du site. C’est la première fois de ma vie que je monte en ballon. La vue sur la ville est impressionnante.

Provence (1948) de Maurice Mendjizky (1890-1951)

Puis je prends le métro jusqu’à la station Vaugirard pour visiter le musée Mendjisky, situé dans au fond d’une impasse du 15e arrondissement. Le musée est consacré à la promotion des peintres slaves de la Première (1912-1939) et de la Seconde École de Paris (1945-1960).

Aperçu de l’intérieur de l’église Saint-François-Xavier

Puis je me rends au 7e arrondissement faire quelques photos à l’église Saint-François-Xavier (construite de 1861 à 1873)…

Avis à l’église de la Sainte-Trinité

…et dans le 9e arrondissement pour photographier l’église de la Sainte-Trinité (construite de 1861 à 1867, où eurent lieu les obsèques du compositeur Hector Berlioz).

Filet de saumon au restaurant Royal Trinité

Je prends le repas du soir en face, au restaurant Royal Trinité. Pour 18 euros (27$), j’y prends un potage au potiron et un filet de saumon.

Il est à noter que je suis entré dans ce restaurant à 18h43, qu’on m’a apporté la soupe à 19h00 et le saumon, à 19h31. Puisque ma journée est terminée, la lenteur du service n’a pas plus d’importance.

Mais tout au cours de ce voyage, si j’avais pris 60 à 90 minutes assis au restaurant — plutôt que d’acheter un sandwich ou une crêpe à manger sur le rue — on comprendra que je n’aurais pas visité autant de sites.

Et justement parce que ma journée est terminée, j’en profite pour aller voir les vitrines des grands magasins.

Robot R2-D2 dans une vitrine sur le boulevard Haussmann

Et sur mon chemin, ce R2-D2 ébahi semble fasciné par les décorations lumineuses d’Au Printemps. Comme cet étranger que je suis dans Paris, contemple pour la dernière fois les merveilles de la capitale française…

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 75 mm F/1,8 (2e photo), PanLeica 25 mm F/1,4 (7e, 10e et 11e photos), et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
  1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 11 mm
  2e  photo : 1/320 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
  3e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm
  4e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  5e  photo : 1/640 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 19 mm
  6e  photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 17 mm
  7e  photo : 1/320 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
  8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
  9e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 22 mm
10e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 320 — 25 mm
11e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 2000 — 25 mm


Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à Paris, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.

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Écrit par Jean-Pierre Martel