Ce matin, j’entame la dernière journée de ce voyage. D’où le dilemme; quoi faire ? Non pas que j’ai tout vu à Paris, mais j’ai envie de faire plein de choses.
Par exemple, je suis resté sous charme de la mignonne église Saint-Joseph-des-Carmes — visitée au jour 20 de ce voyage — et qui m’a impressionné un mardi matin. Quels sont les attributs supplémentaires dont cette chapelle se pare le dimanche ?
À l’opposé, si l’église du Saint-Esprit m’est apparue sombre, froide et lugubre au 27e jour de ce voyage, ne serait-ce pas parce qu’elle dispose d’un système d’éclairage qu’on n’allume qu’en de grandes occasions, dont la messe du dimanche ?
Malgré le goût de répéter une expérience heureuse et la responsabilité de documenter correctement un lieu déjà vu, j’opte plutôt pour ce que vous auriez fait vous-mêmes; partir à l’aventure à la recherche de la nouveauté.
Il y a plusieurs années, mon frère Claude m’avait dit du bien du Parc André-Citroën, situé dans le 15e arrondissement. Je mets donc le cap sur le 15e, dont je n’ai visité que la tour Montparnasse.
En m’y rendant, je fais un détour par l’église Saint-Christophe-de-Javel. Je n’en sais à peu près rien. Si bien que je présume que c’est une église mineure.
En chemin, je m’achète pour 4 euros (6$) une pizza au restaurant À la mode libanaise. À croute mince, celle-ci a une moitié garnie au fromage et l’autre, saupoudrée de zahtar (un mélange d’épices typiques du Proche-Orient).
En entrant dans l’église Saint-Christophe-de-Javel, quel choc. Tous les murs du rez-de-chaussée sont tapissés de fresques réalisées à la spatule par Jacques Martin-Ferrières en 1928. Les couleurs dominantes de ces fresques sont des teintes militaires (vert kaki et taupe), totalement inattendues dans une église. On croirait entrer dans une grotte.
Aperçu de l’intérieur de l’église Saint-Christophe-de-Javel
Aperçu de l’intérieur de l’église Saint-Christophe-de-Javel
Si les collatéraux — les côtés de la nef — n’ont qu’un étage, le vaisseau central en possède un deuxième. Les côtés de cet étage sont percés d’une série de vitraux à prédominance de jaune qui sont comme des soleils qui rayonnent dans l’église.
On peut facilement imaginer que le rez-de-chaussée symbolise cette vallée de larmes habitée par les fidèles, eux qui vivent dans l’espoir de leur ascension au Paradis, un espoir qui illumine leur vie.
À mon avis, cette église, unique et hardie quant à sa rhétorique picturale, est un des nombreux petits chefs-d’œuvre méconnus de Paris.
Les poutres qui supportent l’édifice — qui donnent l’impression d’être de métal texturisé et peint — sont en réalité en ciment armé moulé (comme le sont les éléments constitutifs du stade olympique de Montréal). Au moment de sa construction, de 1926 à 1930, c’était la première église utilisant cette technique.
En poursuivant mon chemin, je rencontre un marché aux puces sur la rue Saint-Charles (aux environs de son intersection avec la rue de la Convention): bouquins, tapis, antiquités, monnaies, poignées en porcelaine, bijoux de style ancien, et vieilles cartes postales font la joie des chercheurs de trésor.
Ficelle Apéro aux olives et fromage
Au passage, dans une pâtisserie dont j’ai oublié de noter le nom, j’achète une Ficelle Apéro aux olives et fromage pour 2,8 euros (4,20$). Tout imprégné d’huile d’olive, c’est un de ces délices comme on n’ose plus les faire au Québec, obsédés que nous sommes de manger santé entre deux Coca-Cola…
Vers 13h30, j’arrive au Parc André-Citroën. Il occupe le terrain d’anciennes usines du fabricant automobile.
Fondamentalement, c’est une réinterprétation du parc à la française. Ici les broderies à la manière d’un tapis oriental ont été remplacées par des bosquets géométriques.
Parc André-Citroën
Le côté nord du parc (à gauche sur la photo) est occupé par une série de bosquets dont les plantes, différentes pour chaque bosquet, sont identifiées sur les panneaux.
Parc André-Citroën
À l’est (en haut sur la photo), on trouve deux hautes serres rectangulaires, entièrement transparentes. Une est vide, l’autre renferme une végétation tropicale.
Ci-dessus, les photos du parc ont été prises en plongée. Comment ont-elles été prises ?
Paris, vue du Ballon Generali
C’est que pour 12 euros, soit 18$, le Ballon Generali (le plus grand ballon gonflé à l’air chaud au monde) emporte ses passagers à 150 mètres au-dessus du site. C’est la première fois de ma vie que je monte en ballon. La vue sur la ville est impressionnante.
Provence (1948) de Maurice Mendjizky (1890-1951)
Puis je prends le métro jusqu’à la station Vaugirard pour visiter le musée Mendjisky, situé dans au fond d’une impasse du 15e arrondissement. Le musée est consacré à la promotion des peintres slaves de la Première (1912-1939) et de la Seconde École de Paris (1945-1960).
Aperçu de l’intérieur de l’église Saint-François-Xavier
Puis je me rends au 7e arrondissement faire quelques photos à l’église Saint-François-Xavier (construite de 1861 à 1873)…
Avis à l’église de la Sainte-Trinité
…et dans le 9e arrondissement pour photographier l’église de la Sainte-Trinité (construite de 1861 à 1867, où eurent lieu les obsèques du compositeur Hector Berlioz).
Filet de saumon au restaurant Royal Trinité
Je prends le repas du soir en face, au restaurant Royal Trinité. Pour 18 euros (27$), j’y prends un potage au potiron et un filet de saumon.
Il est à noter que je suis entré dans ce restaurant à 18h43, qu’on m’a apporté la soupe à 19h00 et le saumon, à 19h31. Puisque ma journée est terminée, la lenteur du service n’a pas plus d’importance.
Mais tout au cours de ce voyage, si j’avais pris 60 à 90 minutes assis au restaurant — plutôt que d’acheter un sandwich ou une crêpe à manger sur le rue — on comprendra que je n’aurais pas visité autant de sites.
Et justement parce que ma journée est terminée, j’en profite pour aller voir les vitrines des grands magasins.
Robot R2-D2 dans une vitrine sur le boulevard Haussmann
Et sur mon chemin, ce R2-D2 ébahi semble fasciné par les décorations lumineuses d’Au Printemps. Comme cet étranger que je suis dans Paris, contemple pour la dernière fois les merveilles de la capitale française…
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 75 mm F/1,8 (2e photo), PanLeica 25 mm F/1,4 (7e, 10e et 11e photos), et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 11 mm
2e photo : 1/320 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
3e photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm
4e photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
5e photo : 1/640 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 19 mm
6e photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 17 mm
7e photo : 1/320 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
8e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
9e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 22 mm
10e photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 320 — 25 mm
11e photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 2000 — 25 mm
Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à Paris, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.