Festival Montréal Baroque 2015 : Jour 4 (fin)

28 juin 2015

Le temps d’écrire en bonne partie mon compte rendu de la veille et je me retrouve sur le site du festival à 11h. Ce qui signifie que j’ai raté à 9h le concert d’oeuvres pour nikelharpa écrites par Jean-François Bélanger.

L’Ensemble Per Sonare

À 11h, l’Ensemble Per Sonare présentait deux quintettes, le premier composé par Luigi Boccherini, l’autre de Beethoven.

Je ne me lasse jamais d’entendre Boccherini dont j’estime la veine mélodique et sa manière magistrale de donner la vedette successivement à chaque instrument de l’orchestre.

J’aurais davantage apprécié le quintette de Beethoven — donné par une formation légèrement différente — si deux des cinq musiciens s’étaient donné la peine d’accorder leurs instruments.

Sylvia Chan et Infusion Baroque

Au XVIIIe siècle, Isaac Newton avait cherché à établir une relation entre les sept couleurs primaires du spectre solaire et les notes de la gamme diatonique (do, ré, mi, etc.).

En visite à Paris en 1738, Telemann rencontre le mathématicien Louis-Bertrand Castel qui avait repris l’idée de Newton en l’étendant aux 12 tons de la gamme chromatique (en incluant des dièses et les bémols).

Infusion Baroque a décidé d’offrir un concert de musique de Telemann pendant qu’une artiste — Sylvia Chan — crée une toile dont les couleurs dominantes correspondent aux tons de la musique inscrite au programme.

Esteban La Rotta (théorbe), Suzie LeBlanc, Elinor Frey (violoncelle) et Michel Angers (guitare baroque)

Lors d’un séjour dans la ville italienne de Côme, on informe la violoncelliste Elinor Frey de l’existence d’un fonds de partitions inédites destinées à son instrument.

Il s’agit d’oeuvres remarquables, particulièrement difficiles à exécuter, écrites par un compositeur aujourd’hui oublié, Angelo-Maria Florè (1660-1723).

De ce trésor, Mme Frey nous présente en première mondiale des sonates pour violoncelle seul et des œuvres pour violoncelle et basse continue.

Mme Frey est une virtuose qui se rit des difficultés de ces partitions, dont la date exacte de composition est inconnue.

Ont elles été écrites alors que le violoncelle moderne avait conquis l’Italie, où à l’époque où violoncelle voulait dire violoncelle d’épaule ?

La question ne se pose pas pour Mme Frey. Celle-ci a créé le scandale hier en s’opposant publiquement à la thèse de Sigiswald Kuijken lors d’une conférence que ce dernier prononçait dans le cadre du festival.

Involontairement, Mme Frey a peut-être fait la démonstration que M. Kuijken a raison dans la mesure où la majorité des oeuvres instrumentales présentées mettaient en vedette le violoncelle, accompagné d’un théorbe et d’une guitare baroque, soit deux instruments dont le son délicat ne faisait pas le poids face à celui du violoncelle vrombissant de Mme Frey.

Évidemment, il s’agissait d’oeuvres où le violoncelle devait primer. Mais le déséquilibre était tel qu’on peut penser qu’un instrument moins puissant eut été plus approprié.

Ceci étant dit, le concert fit sensation. Il fut également l’occasion pour Mme Frey de démontrer son immense talent.

Bande Montréal Baroque

Le dernier concert du festival de cette année fut donné par la Bande Montréal Baroque, sous le direction de Sigiswald Kuijken.

À l’affiche, deux concertos grosso de Corelli, un de Georg Muffat, une sonate de Corelli, et une suite en trio de Couperin.

Bref, un programme ambitieux et agréable qui donna l’occasion à l’orchestre montréalais démontrer sa virtuosité et son professionnalisme.

Une fois de plus le Festival Montréal baroque fait la preuve du nombre étonnant de talents que compte la métropole dans le répertoire baroque. L’édition de cette année, dominée par le répertoire pour violoncelle, a certainement comblé les attentes des festivaliers.

Merci donc aux artisans de ce succès.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 75 mm F/1,8 (la 3e photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 35 mm
2e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 mm
3e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 250 — 75 mm
4e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 40 mm


Cliquez sur 2019, 2018, 2017, 2016, 2015, 2014, 2013, 2011, pour consulter les reportages photographiques de l’édition du Festival de musique baroque de cette année-là.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal Baroque 2015 : Jour 3

28 juin 2015

Au profit des festivaliers matinaux, à 9h, Discantus présentait au Pavillon des Arts un concert de chants médiévaux et de la Renaissance.

À 11h, à la salle Tanna Sculich de l’université McGill, un trio formé de la soprano Andréanne Brisson-Paquin, du flutiste Francis Colpron et de Marie-Laurence Primeau (à la basse de viole), interprétaient des oeuvres contemporaines, de même que quatre oeuvres de Haendel.

La Foire baroque

Pendant ce temps, depuis 10h jusqu’à 16h, le festival offrait gratuitement une série de quatre concerts de musique de chambre gratuit de 90 minutes au centre-ville. Se sont succédé à la Place Phillips :
• Die Hauboisten (présentant des trios pour deux hautbois et un basson)
• Chantal Rémillard, Amanda Keesmaat et Tanya Laperrierière (ci-dessus, exécutant des sonates de Vivaldi)
• Saltarello (mettant en valeur un hautbois accompagné de saqueboutes) et
• Infusion baroque (présentant des duos violon et flûte).

L’Ensemble Alkemia et La Nef

À la salle Redpath, à 14h, l’ensemble Alkemia (en collaboration avec La Nef) présentait un concert mémorable de chant à capella (c’est-à-dire sans accompagnement instrumental).

Dans ce cas-ci, plutôt que d’un choeur immobile chantant un répertoire parfois exigeant pour l’auditeur moyen, on a fait appel à une metteur en scène et des chanteurs comprenant également quelques danseurs afin de présenter un spectacle de musique chorale; on a chorégraphié et mis en scène chaque oeuvre présenté.

Le concert fut donc une succession de tableaux dont l’un des plus réussis fut certainement le madrigal Lamento della Ninfa de Monteverdio où la soprano accablée avance péniblement alors que quelques collègues plus bas qu’elle essaient de la retenir par-derrière afin de l’empêcher d’avancer.

Dans une entrevue accordée exclusivement à ce blogue, la metteur en scène Claire Gignac a expliqué que ce spectacle fut essentiellement un travail collectif. En effet, parmi les participants, on compte trois personnes qui possèdent une expérience de mise en scène. Son rôle fut donc de coordonner le foisonnement d’idées jaillit de sa troupe, en plus d’amener sa propre conception du spectacle.

Gilles Cantagrel

À 16h, le festival poursuivait la présentation de son intégrale des suites de Bach pour violoncelle. Après une mise en contexte du musicologue Gilles Cantagrel…

Sigiswald Kuijken

…Sigiswald Kuijken exécutait les suites no 5 et 6…

Sigiswald Kuijken, Michel Angers (au théorbe) et Suzie LeBlanc

…le tout séparé par deux airs chantés par Suzie LeBlanc (dont l’un écrit par Bach) extraits du Petit livre d’Anna-Magdalena Bach.

Studio de Musique ancienne de Montréal

À 19, le Studio de Musique ancienne de Montréal exécutait une messe de Palestrina et une autre — celle-ci avec accompagnement orchestral — d’Orazio Benevoli.

Nigel North au luth, Gregoire Jeay à la flute et le trio de violes de gambe Les Voix humaines
Michael Taylor

À 21, dans une salle Pollack hyperclimatisée, le trio de violistes des Voix humaines, accompagné de deux autres musiciens et du contreténor Michael Taylor, présentait de la musique anglaise des époques élisabéthaine et baroque.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les 1re, 6e et 7e photos) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (les autres photos)
1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 32 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 400 — 75 mm
3e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
4e  photo : 1/200 sec. — F/2,0 — ISO 640 — 75 mm
5e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 75 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 40 mm
7e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm
8e  photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 75 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel