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On apprend aujourd’hui que le gouvernement Harper a dépensé entre 128 et 166 millions$ au cours des six premiers mois de la « mission canadienne » destinée à combattre les milices de l’État islamique en Irak.
Selon le rapport du Directeur parlementaire du budget, l’implication canadienne coutera entre 242 et 351 millions$ pour la première année.
En dépit de la répulsion que nous inspirent les pratiques barbares des milices de l’État islamique, le Canada n’est pas tenu en vertu d’un traité international à bombarder les installations des djihadistes.
De plus, le Canada n’a pas d’intérêts stratégiques à défendre; cette partie du monde ne produit pas de produits dont le manque paralyserait l’économie canadienne.
Tout au plus, est-il probable que le contrat de dix milliards$ que l’Arabie saoudite a accordé à la succursale canadienne de la compagnie américaine General Dynamics soit conditionnel à l’obligation secrète d’attaquer l’État islamique.
L’Arabie saoudite est dotée d’une armée très bien équipée (principalement par les Américains), mais qui ne possède aucune expérience de la guerre.
Par ses contrats militaires lucratifs de 285 milliards$ entre 2001 et 2008, l’Arabie saoudite asservit l’armée de différents pays à ses intérêts géostratégiques. Sans s’en douter, les soldats de ces pays deviennent donc, indirectement, des mercenaires de l’Arabie saoudite.
Les pays contractuels se chargent de convaincre leurs soldats qu’ils protègent la veuve et l’orphelin alors que leurs bombardements font souvent plus de victimes collatérales que parmi les rangs des d’insurgés. En effet, n’ayant que peu de soldats au sol, il est difficile de connaitre la nature exacte des cibles choisies.
L’État islamique est le résultat du gâchis abyssal de la politique américaine et britannique dans cette partie du monde.
Sous le principe naïf qu’il suffisait de renverser un tyran psychopathe (Saddam Hussein) en Irak pour semer la Démocratie parlementaire au coeur du monde arabe, les armées étrangères y ont provoqué la guerre civile.
Puis, désireuses d’abattre un allié de l’Iran (chiite), les pétromonarchies (sunnites), aidées de la Turquie et des États-Unis, ont provoqué la guerre civile dans le pays voisin, la Syrie.
Habilement, le régime de Bachar el-Assad s’en est pris aux insurgés syriens « modérés » afin de favoriser les insurgés radicaux et ainsi devenir la seule alternative raisonnable. Ces milices radicales se sont débarrassées de leurs rivaux affaiblis, leur ont pris leurs armes et sont devenus, tel que prévu, la seule vraie alternative à Bachar el-Assad.
L’État islamique a fédéré les rebelles radicaux en Syrie et est parti ensuite à la conquête d’une bonne partie du nord de l’Irak, s’emparant des armes laissées par l’armée irakienne apeurée.
Il y a quelques années, l’Arabie saoudite s’est fait prendre à verser 60 millions$ à Al-Qaida à partir des coffres de l’État. Lorsque cela a été découvert, les motifs invoqués étaient qu’Al-Qaida menaçait de commettre des attentats dans ce pays si celui-ci ne lui versait pas cette rançon.
En dépit de sa promesse de ne pas recommencer, ce pays est devenu officieusement la principale source mondiale du financement de groupes terroristes sunnites — tels qu’Al-Qaida et les talibans — selon les télégrammes diplomatiques révélés par WikiLeaks.
Il n’est donc pas exclu de penser que les princes saoudiens puissent verser secrètement des sommes à l’État islamique afin que celle-ci s’abstienne d’envahir le royaume.
En fait, les milices de l’État islamique mènent des attaques un peu partout en Irak — même dans les zones chiites — mais, jusqu’à maintenant, aucune dans la zone de 200km qui longe de territoire saoudien. Le tour de l’Arabie saoudite viendra ultérieurement, mais pas pour l’instant.
On pourrait donc découvrir un jour que l’État islamique tuait nos soldats grâce, entre autres, à du financement saoudien. Mais tout cela n’est qu’une hypothèse.
Compte tenu de la durée inconnue de la guerre contre les milices de l’État islamique, combien le Canada est prêt à dépenser afin de protéger l’Arabie saoudite ?
Plus précisément, quelles sont les retombées économiques canadiennes du contrat accordé à General Dynamics et quelle est la somme maximale que le Canada est prêt à dépenser en Irak ?
Malheureusement, le gouvernement Harper, toujours aussi cachotier, ne nous permet pas de connaître les réponses à ces questions.
Références :
General Dynamics: contrat de 10 milliards avec l’Arabie saoudite
La Défense nationale « a retenu des informations » sur les coûts de la mission en Irak
L’Arabie saoudite et le financement d’Al-Qaida
Vente « record » d’armes à l’Arabie Saoudite
What ISIS Really Wants
Parus depuis :
La Suède met fin à sa coopération militaire avec l’Arabie saoudite au nom des droits de l’homme (2015-03-10)
Les jeeps de Justin – Le «deal» avec Riyad fait éclater la vitrine morale d’Ottawa (2016-02-18)
L’Arabie saoudite en retard dans ses paiements pour des véhicules blindés canadiens (2019-10-30)
Finalement, à force de prendre connaissance de tout ce que rapportent les médias à propos des toutes les entourloupettes d’Harper en matière de finances publiques, j’en suis arrivé à croire que nous sommes en face d’un système politique qui pratique la fraude.
En bon gars que je crois être, je trouve que le gouvernement Harper est un modèle à cet égard mais pas un exemple à suivre sauf avec ses ennemis dont nous ne devrions pas faire partie.
C’est vraiment un mauvais garnement surtout s’il se fait rouler par les amis qu’il désire avoir, à savoir les plus gros et plus forts que lui. Tout cela est bien compliqué. C’est la cour des grands. On vient qu’on s’y perd. En tous les cas, merci M. Martel de nous instruire quelque peu, à tout le moins, avec sources à l’appui.
Tout cela est effectivement très compliqué.
En Syrie tout comme en Libye, lorsqu’on y regarde de près, on voit, par exemple, qu’un pays étranger favorisait des rebelles plus modérés. Mais ceux-ci ont été décimés par des adversaires plus sanguinaires qui se sont emparés de leurs armes.
Si bien que la résultante de cette intervention dans les affaires intérieures du pays en proie à cette guerre civile, c’est que le pays étranger arme involontairement al-Qaïda ou l’État islamique.
Nous n’avons pas appris la leçon de la faillite de notre occupation militaire en Afghanistan. Cette leçon est pourtant simple : un peuple qui n’est pas prêt à payer le prix de la Démocratie de son propre sang, ne la mérite pas.
Alors, sous de beaux principes creux, on déstabilise de méchants dictateurs. Et dans le vide occasionné par leur chute, des barbares pire qu’eux sèment la mort et la désolation. Triste bilan.
Et on est surpris d’apprendre que certains peuples aient du ressentiment à notre égard…
J’ai entendu l’interview par RDI de deux spécialistes en matière d’attentats. Un de ceux-ci juge que souvent les réactions des pays victimes d’attentats, en particulier les pays occidentaux, sont exagérées car elles accorderaient trop d’attention à des groupes qui sont en fait moins, disons, beaucoup moins importants en réalité. Un des effets serait, entre autres, de faire grossir le nombre de ces attentats. C’est à peu près l’idée que j’ai retenue. Cela ferait partie du gâchis peut-être. Enfin …
ENTOURLOUPETTES AU GOUVERNEMENT…
Quelle Mission pour un Gouvernement ?
On protège ceux qui nous achètent des armes : c’est logique.
Je crois que tous les Systèmes politiques pratiquent la fraude, quand il s’agit de défendre et promouvoir leurs intérêts économiques et financiers.
A Pierre,
Mauvais garnement : je trouve que ça fait très petit garçon. Quel genre de bon gars, croyez-vous être ?… Car, je ne demande qu’à voir ! En prononçant de telles paroles, vous allez devoir me supporter longtemps…
A NOS EGARDS…
:o) Sandy39, au lieu de répondre à votre question, j’invoque mon droit au silence (on a ce droit au Québec en matière criminelle) afin de ne pas m’incriminer outre mesure. (o:
Rassurez-vous, je ne vous demandais pas de répondre !