Photographier au Biodôme : quelques trucs

16 décembre 2014
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Le Biodôme de Montréal est un zoo. Mais au lieu de défiler devant des animaux en cage, les visiteurs empruntent des sentiers et des passerelles qui traversent des écosystèmes habités par des pensionnaires en liberté apparente.

Puisqu’il y est strictement défendu de nourrir les animaux — une interdiction parfaitement respectée — il est peu probable que vous réussissiez à motiver des animaux à s’approcher de vous. Afin de réaliser des gros plans animaliers, vous aurez besoin d’un téléobjectif ou d’un appareil doté d’un zoom puissant.

Dans 80% des cas, mes photos ont été réalisées avec des objectifs micro-quatre-tiers de 75 mm ou plus. Ceux-ci ont un angle de vision correspondant à celui d’objectifs de 150 mm ou plus sur un appareil plein format.

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De plus, une partie de mes photos ont été rognées. En d’autres mots, j’ai découpé la photo de manière à n’en publier que la partie la plus intéressante. Conséquemment, ces images agrandies donnent l’impression que j’ai utilisé un objectif plus puissant qu’en réalité.

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Le Biodôme n’est pas aussi lumineux qu’on pourrait le penser. Son toit de béton est ajouré de grandes lisières transparentes, ce qui laisse pénétrer une lumière du jour complétée artificiellement de nombreuses lampes d’appoint.

Le résultat est qu’au printemps et en été, vous pourrez y prendre d’excellentes photos même si votre téléobjectif n’est pas très lumineux. Mais en automne et en hiver, n’y comptez pas; la lumière ambiante est moindre et vous devrez avoir absolument des téléobjectifs lumineux.

Jusqu’ici, presque 80% de mes photos animalières ont été prises à une ouverture de diaphragme de F/2,8 ou moins.

Après avoir essayé un certain nombre d’objectifs, je me suis donc rendu compte que l’idéal aurait été un téléobjectif lumineux automatique. N’en ayant pas, j’ai utilisé un bon vieil objectif conçu pour des appareils basés sur de la pellicule 35 mm.

À chaque visite au Biodôme, je rapportais environ 300 photos obtenues avec une mise au point manuelle. Après examen, je n’en conservais qu’une quinzaine (soit cinq pour cent) jugées satisfaisantes.

La veille de ma dernière visite, je me suis procuré l’objectif M.Zuiko 75 mm F/1,8 : des 300 photos prises le dernier jour, une cinquantaine furent jugées satisfaisantes. En d’autres mots, en mode automatique, le pourcentage de bonnes photos a triplé.

Bref, des animaux, ça bouge. Rien ne remplace la mise au point automatique.

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Un autre impondérable dont le photographe devra tenir compte est la balance des blancs. Le Biodôme utilise des lumières d’appoint de différentes températures; parfois l’éclairage est bleuté, parfois il est orangé (comme ci-dessus). Le résultat est qu’un même animal pourrait paraitre de couleur légèrement différente s’il change de place, ce qui complique la publication de photos prises à des jours différents.

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Le premier écosystème par lequel on pénètre au Biodôme est la Forêt tropicale humide. Son taux d’humidité avoisine les 70%. En hiver, si votre appareil s’est refroidi en cours de route vers le Biodôme, votre objectif se couvrira de buée dès votre entrée : vous serez dans l’impossibilité de photographier pendant une vingtaine de minutes.

Il serait vain de vouloir essuyer l’objectif à l’aide d’un chiffon sec puisque de la condensation se créera de nouveau tant que votre objectif ne se sera pas réchauffé.

La solution que j’ai trouvée est de placer mon équipement dans un petit sac à dos porté sous mon paletot d’hiver. Mais cela n’est pas suffisant. En plus, au moment de partir de la maison, j’y ajoutais une bouteille de plastique presque pleine de graines chauffées au microonde. Il serait imprudent d’utiliser une bouteille d’eau chaude puisqu’en cas de bris, l’eau et l’équipement électronique ne font pas bon ménage.

Dans le cas de ma bouteille de 230ml de Pepto-Bismol pleine de graines d’orge, il suffisait d’une minute au microonde; celle-ci accumulait suffisamment de chaleur pour prévenir la condensation sur mon équipement à l’arrivée. Chauffer cette bouteille au-delà d’une minute faisait fondre le plastique.

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La majorité des pensionnaires du Biodôme y mènent calmement leur vie à l’abri des regards. Toutefois, on peut les voir lorsqu’ils viennent s’alimenter aux mangeoires placées stratégiquement près du parcours des visiteurs. Mais puisqu’ils se nourrissent qu’occasionnellement, il y a des animaux qu’on ne découvre qu’après plusieurs visites.

Conséquemment, au moment d’une visite d’une ou de deux heures, vous ne verrez qu’une partie des pensionnaires du Biodôme. À titre d’exemple, en treize visites, je n’ai aperçu le Lynx du Canada qu’à deux occasions.

Un visiteur européen qui effectue un voyage d’une semaine au Canada et qui doit y visiter la ville de Québec, Montréal et les chûtes Niagara, est dans la même situation que le touriste asiatique qui s’est donné comme but de voir toute l’Europe en sept jours : le premier ne jugera pas opportun d’effectuer une deuxième visite au Biodôme.

Les Montréalais ne sont pas dans cette situation. Voilà pourquoi il leur est conseillé d’y aller plus d’une fois afin d’apprécier pleinement le Biodôme.

Pour terminer, espérons que ces quelques conseils contribueront à vous faire profiter pleinement de la (ou des visites) que vous y effectuerez.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone Samyang 7,5 mm F/3,5 (1re et 3e photos), objectifs M.Zuiko 75 mm F/1,8 (2e photo), M.Zuiko 12-40 mm F2,8 (les 4e et 5e photos), et Tamron SP 90 mm Macro F/2,5 (la 6e photo)
1re photo : 1/125 sec. — F/3,5 — ISO 2000 — 7,5 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1600 — 75 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/3,5 — ISO 400 — 7,5 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 21 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
6e  photo : 1/100 sec. — F/2,5 — ISO 500 — 90 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel